Modifié

Royaume-Uni : deuxième débat électoral plus vif

David Cameron, Nick Clegg et Gordon Brown en débat télévisé.
David Cameron, Nick Clegg et Gordon Brown lors du deuxième débat télévisé
Plus combatifs qu'à leur premier débat télévisé en vue des législatives, les chefs des trois principaux partis britanniques ont échangé leurs arguments sur l'Europe, l'Afghanistan, le climat ou l'immigration sans qu'aucun prenne un avantage déterminant.

Lors du débat de jeudi soir, le Premier ministre Gordon Brown a
reproché au leader libéral-démocrate Nick Clegg de contribuer à
affaiblir le Royaume-Uni et au chef des conservateurs David Cameron
de vouloir l'isoler en Europe lors du deuxième débat axé sur la
politique étrangère.



"Nick vous nous laisseriez faibles, et David vous nous laisseriez
isolés en Europe", a accusé Gordon Brown, en concluant ce débat
organisé par la chaîne Sky News à Bristol (sud-ouest).



Il ne sert à rien de "répandre la peur", a rétorqué avec assurance
Nick Clegg, dont le parti pourrait servir de pivot à une coalition
gouvernementale dans l'hypothèse, très probable au vu des sondages,
où aucun parti ne remporterait la majorité absolue aux
élections.

Alliance entre travaillistes et libéraux-démocrates

A plusieurs reprises, Nick Clegg et Brown ont semblé former une
alliance tacite pour dénoncer le risque posé à leurs yeux par David
Cameron, dont le parti tente de revenir au pouvoir après 13 ans
d'opposition.



Nick Clegg n'a pas mâché ses mots en reprochant aux Tories
(conservateurs) d'avoir quitté le PPE, l'alliance de centre-droit
au Parlement européen, pour rallier un petit bloc anti-fédéraliste
avec des partis tchèques et polonais, une bande de "barjots"
antisémites selon lui.

Gordon Brown a, par contre, attaqué Nick Clegg sur sa volonté de
renoncer à la modernisation du système britannique de missiles
balistiques nucléaires, estimé par le gouvernement à 20 milliards
de livres. "Un peu de bon sens", a-t-il lancé en évoquant le danger
nucléaire représenté selon lui par l'Iran ou la Corée du
Nord.



afp/tyf

Publié Modifié

Nick Clegg attaqué par la presse

Alors que les derniers sondages ont ramené les libéraux-démocrates presque au niveau des Tories (conservateurs), la presse conservatrice avait attaqué jeudi le "troisième homme" Nick Clegg.

Le Daily Telegraph avait consacré sa Une aux "révélations" sur des dons d'hommes d'affaires versés directement sur le compte bancaire de Nick Clegg et non sur celui du parti. Lors du débat, Nick Clegg les a balayées du revers de la main, les qualifiant de "balivernes".

Sondages et réactions

Une moyenne de cinq sondages instantanés diffusés immédiatement après le débat donnait MM. Clegg et Cameron quasiment à égalité (respectivement 33,8% et 32,8% d'avis favorables), devant M. Brown (27,6%).

"Gordon Brown a été bien meilleur, Nick Clegg est resté fort, et David Cameron a fait mieux que se défendre", estimait le Guardian dans son éditorial. Surtout, le débat "a montré que la poussée des Libéraux-démocrates n'était pas un accident et sera probablement durable", argumentait le quotidien de centre-gauche.