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Le président autrichien confortablement réélu

Heinz Fischer était le seul candidat sérieux à sa propre succession.
Heinz Fischer était le seul candidat sérieux à sa propre succession.
Le chef de l'Etat sortant autrichien, le social-démocrate Heinz Fischer, a été aisément réélu dimanche lors de l'élection présidentielle avec près de 80% des voix face à la candidate controversée de l'extrême droite, Barbara Rosenkranz, qui obtiendrait environ 16% des suffrages, selon un sondage.

Un troisième candidat, Rudolf Gehring, 61 ans, dirigeant du
parti chrétien CPÖ, adversaire de l'avortement, obtiendrait 6% des
voix.

En 2004, Heinz Fischer l'avait emporté sur la conservatrice
Benita Ferrero-Waldner avec 52,39% des suffrages, mais, pour ce
scrutin, le parti démocrate-chrétien ÖVP, qui participe au
gouvernement de grande coalition dirigé par le social-démocrate
Werner Faymann, avait renoncé à présenter un candidat.



Plus de six millions d'Autrichiens étaient appelés aux urnes, avec
pour la première fois les jeunes dès 16 ans.



D'après l'institut ARGE, qui se fonde sur de premiers résultats,
de nombreux bureaux de vote ayant fermé à 13h00 alors que dans les
grandes villes ils ne fermaient qu'à 17h00, la participation a très
fortement chuté, passant de 71,6% en 2004 à un peu moins de
50%.

Une formalité pour Heinz Fischer

Si la réélection à 71 ans de Heinz Fischer, soutenu par les
Verts afin de faire barrage à l'extrême droite, pour un second
mandat de six ans ne faisait aucun doute, l'attention se focalisait
sur le score de Barbara Rosenkranz, une mère de famille nombreuse
de 51 ans, l'extrême droite ayant fortement progressé ces dernières
années et notamment aux élections législatives de 2008.



Son parti, le FPÖ et l'autre mouvement populiste autrichien BZÖ,
dont le dirigeant charismatique Jörg Haider est décédé dans un
accident de voiture en octobre 2008, avaient alors totalisé près de
29% des voix et, aux Européennes de 2009, 17,74%.



Le chef de l'Etat autrichien a surtout un rôle honorifique et
moral mais il est le seul dirigeant élu directement par les
citoyens.



afp/jeh

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Relents négationnistes

La campagne électorale, sans débat ni engouement, serait passée quasiment inaperçue s'il n'y avait eu les propos controversés de Barbara Rosenkranz sur l'Holocauste.

L'égérie de l'extrême droite, dont le mari est un des fondateurs d'un parti néo-nazi, s'était dite favorable à une révision de la loi réprimant activités néo-nazies et opinions négationnistes, sous couvert de respect de la liberté d'expression.

Elle fut contrainte de rectifier ses propos suite aux critiques de son propre parti, le FPÖ.

Le quotidien populaire Kronen Zeitung l'avait largement soutenue dans un premier temps en raison surtout de ses positions anti-européennes, avant de changer son fusil d'épaule à la suite de ces déclarations controversées.

Créditée auparavant d'environ 20% des voix, cette mère de dix enfants, portant tous des prénoms germaniques traditionnels, n'a jamais pu relancer sa candidature après ce dérapage.

Le président sortant a lui-même refusé tout débat télévisé avec elle, expliquant qu'il n'avait "pas envie de débattre des chambres à gaz".