La nappe d'hydrocarbure atteint 965 km de circonférence et se
trouve à moins de 30 km des côtes de Louisiane (sud des
Etats-Unis). Une flottille de bateaux déployée par les gardes-côtes
américains et la compagnie britannique BP, qui exploitait la
plateforme, était occupée à la mi-journée à tenter de comprimer le
pétrole en l'emprisonnant dans un barrage flottant.
Des essais d'abord
"Ce pétrole sera ensuite déplacé vers une zone plus éloignée, où
il sera enflammé et brûlera de manière contrôlée", a expliqué dans
un communiqué la cellule de crise chargée de l'opération. Une
porte-parole des gardes-côtes a expliqué que les équipes sur place
allaient d'abord faire des essais avant de tenter une opération
plus vaste pour brûler la nappe de pétrole.
"Aujourd'hui nous procédons à une sorte d'essai de mise à feu pour
savoir, dans un premier temps, si c'est faisable", a expliqué la
porte-parole, expliquant qu'il fallait densifier autant que
possible la couche de pétrole pour pouvoir espérer l'enflammer, à
l'aide d'un produit accélérant la combustion car "on ne peut pas se
contenter d'y jeter une allumette".
Ecosystème à protéger
Le but de l'opération est de
protéger l'écosystème fragile des côtes, de plus en plus menacées
par une marée noire provoquée par la fuite de 159'000 litres de
pétrole par jour.
La plateforme Deepwater Horizon, appartenant à la société
Transocean, contenait 2,6 millions de litres de pétrole et
extrayait près de 1,27 million de litres par jour.
Les marais côtiers de Louisiane constituent un sanctuaire pour la
faune, en particulier les oiseaux aquatiques, et les autres Etats
américains de la région, la Floride, l'Alabama et le Mississippi
notamment, craignent que la nappe de pétrole ne souille dès ce
week-end leurs plages et ne pollue les pêcheries, cruciales pour
l'économie locale.
Des risques pour l'environnement
Mais, si elle réussit, la mise à feu de cette nappe de pétrole
pourrait elle aussi présenter des dangers pour l'environnement:
elle risque de projeter dans l'atmosphère d'immenses bouffées d'une
épaisse fumée noire, et de libérer dans la mer des déchets
visqueux. Tout en reconnaissant des "dangers inhérents à ce genre
d'opération", les gardes-côtes ont souligné que "la côte la plus
proche est très isolée". "Si des mammifères sont observés dans le
secteur, nous devrons évidemment faire une pause dans les
opérations jusqu'à ce que le danger soit passé", ont-ils
précisé.
L'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) devait
contrôler la qualité de l'air tout au long des opérations et des
responsables ont assuré que si les normes de sécurité étaient
transgressées, les opérations seraient interrompues.
agences/lan
Les efforts vains de BP
Les efforts de BP pour colmater les fuites ont échoué mardi, malgré l'utilisation de quatre bras robotiques opérant par 1500 mètres de fond. Et les ingénieurs se démènent pour construire un large couvercle sous-marin destiné à endiguer la fuite.
BP envisage également de forer des conduits de secours destinés à injecter un enduit spécial pour boucher définitivement le puits, mais cela pourrait prendre deux à trois mois.
La plateforme a coulé jeudi dernier non loin des côtes américaines après une explosion et un incendie survenus le 20 avril au soir. Une semaine après l'accident, onze personnes étaient portées disparues.
BP et Halliburton accusés de négligence
La femme d'un membre d'équipage disparu a porté plainte contre Transocean, BP et une autre compagnie concernée, Halliburton, les accusant de négligence, selon des documents judiciaires consultés mardi.
L'accident a assombri l'annonce mardi d'une envolée du bénéfice de BP au premier trimestre.
Dans un message adressé à ses employés, le directeur général Tony Hayward a assuré les proches des onze disparus de son "grand chagrin et sa sympathie"