"Kim Jong-il est arrivé vers 05h00" (23h00 suisses dimanche), a
déclaré un responsable du Bureau officiel du Tourisme du pont de
l'amitié, reliant la Chine et la Corée du Nord, à Dandong,
principal poste frontière entre les deux pays, dans la province
chinoise du Liaoning (nord-est).
"Nous avons reçu une directive du Bureau de la sécurité publique
(police) et de l'armée nous demandant d'arrêter les opérations
touristiques dans la matinée", a aussi indiqué ce responsable. "Le
pont est rouvert et la police n'empêche plus les gens d'entrer",
a-t-il précisé dans la matinée.
Discussions suspendues
Le ministère des Affaires étrangères a affirmé ne pas pouvoir
confirmer une visite de Kim Jong-il. L'agence de presse
sud-coréenne Yonhap avait un peu plus tôt annoncé qu'un train
spécial transportant probablement le dirigeant nord-coréen était
arrivé à la frontière avec la Chine tôt lundi matin.
Les médias japonais et sud-coréens avaient spéculé sur un probable
voyage de Kim en Chine fin avril. Selon les analystes, les Chinois
profiteront de la visite du dirigeant nord-coréen pour l'inciter à
revenir à la table des négociations à six sur le dossier nucléaire.
Ces discussions réunissant les deux Corées, le Japon, les
Etats-Unis, la Russie et la Chine sont suspendues depuis avril
2009.
Le numéro deux du régime de Pyongyang, Kim Yong-Nam, a rencontré
vendredi le président chinois Hu Jintao en marge des cérémonies
d'inauguration de l'exposition universelle de Shanghaï sans que
rien n'ait filtré sur la teneur de leur entretien. Hu Jintao a
également rencontré le président sud-coréen Lee Myung-Bak, dans les
mêmes circonstances.
Aide chinoise
Kim Jong-il, qui est réputé ne pas aimer voyager en avion, s'est
rendu en Chine en train en 2000, 2001, 2004 et 2006. Pékin,
principal soutien de Pyongyang, lui apporte une aide alimentaire,
énergétique et financière, et est considérée comme l'une des rares
capitales en mesure d'influer sur le régime nord-coréen.
Selon des experts, la Chine pourrait offrir une aide
supplémentaire, en échange de son retour à la table des
négociations, à la Corée du Nord, qui souffre de pénuries
alimentaires récurrentes depuis la chute de l'Union soviétique il y
a vingt ans.
agences/dk
Tension accrue entre les deux Corées
La visite de Kim Jong-il en Chine intervient alors que le climat s'est tendu entre Corée du Nord et du Sud depuis le naufrage fin mars d'une corvette sud-coréenne près de la frontière avec la Corée du Nord.
Pyongyang n'a pas officiellement été mise en cause, dans l'attente des conclusions d'une enquête, mais un ministre sud-coréen a estimé que la cause la plus probable du drame était l'explosion d'une torpille.