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Déblocage en vue dans la crise thaïlandaise

Après 2 mois de tensions, gouvernement et "chemises rouges" semblent avoir trouvé un terrain d'entente.
Après 2 mois de tensions, gouvernement et "chemises rouges" semblent avoir trouvé un terrain d'entente.
Les manifestants antigouvernementaux thaïlandais ont accepté mardi le plan de sortie de crise du premier ministre, qui prévoit des élections en novembre. Mais ils ont décidé de maintenir la pression en poursuivant leur mouvement jusqu'à ce que soit précisé le calendrier électoral.

Les "chemises rouges" ont confirmé souhaiter une issue non
violente à une crise qui a déjà fait 27 morts et près de 1000
blessés. Ils n'accordent par contre toujours aucune confiance à
l'homme dont ils réclament la tête, le premier ministre Abhisit
Vejjajiva (voir l'encadré).

Le chef du gouvernement a proposé des élections dans le cadre
d'une "feuille de route" vers la réconciliation nationale.

La pression "rouge" ne faiblit pas

Les "rouges", qui le jugent complètement illégitime, ont accepté
son projet en principe. Mais ils maintiennent les barricades en
bambous aiguisés, pneus et barbelés tranchants derrière lesquels
ils se sont retranchés depuis un mois dans le centre-ville de
Bangkok.



"Nous continuerons notre rassemblement jusqu'à ce qu'Abhisit dise
clairement quand il dissoudra la chambre basse. Nous verrons alors
ce que nous déciderons de faire", a déclaré Jatuporn Prompan, l'un
des principaux cadres du mouvement.



Un autre cadre "rouge" a de son côté expliqué qu'il appartenait à
la Commission électorale et non au premier ministre de choisir les
dates de la dissolution. Abhisit Vejjajiva est au pouvoir depuis
fin 2008 à la suite d'un renversement d'alliances parlementaires et
à des décisions de justice.

Un dialogue qui risque de s'éterniser

Le premier ministre a prévenu que son offre n'était pas
discutable. "Ils ne doivent plus négocier, mais accepter ou
refuser" a-t-il insisté.



Mais Jatuporn Prompan a laissé entendre l'inverse: "Après
l'annonce de la date de la dissolution, les 'chemises rouges'
enverront des représentants pour discuter de la feuille de route en
cinq points avec le gouvernement."



Quelques heures avant cette annonce, Thaksin Shinawatra,
l'ex-premier ministre en exil, avait invité ses partisans "rouges"
à la "réconciliation". Il avait été chassé du pouvoir en 2006 par
un putsch. "Demain est un jour de bon augure, le jour du
couronnement. Je crois que nous devrions commencer à faire de
bonnes choses", avait-il ajouté.



Il faisait référence à l'anniversaire mercredi du couronnement du
roi Bhumibol Adulyadej, 82 ans, figure immensément révérée en
Thaïlande.

Crise meurtrière

La crise politique, la plus grave qu'ait connue la Thaïlande, a
déjà fait 27 morts et près de 1000 blessés. Parmi les conditions
posées par Abhisit pour l'organisation de ces élections figurent le
respect de la monarchie, une enquête indépendante sur les
violences, une meilleure justice sociale et un accord sur une
réforme de la Constitution.



agences/jeh

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Amnistie, non merci

Une source proche du gouvernement a affirmé mardi qu'une amnistie serait discutée pour permettre aux manifestants de rentrer chez eux en cas d'accord définitif.

Mardi, les responsables "rouges" ont toutefois assuré qu'ils n'essaieraient pas d'obtenir d'amnistie sur les accusations de "terrorisme" et d'attaques contre la monarchie.

Ils préfèrent se défendre ouvertement devant la justice.

Un pays, deux systèmes

La crise est révélatrice du fossé qui s'est agrandi depuis des décennies entre élites traditionnelles de la capitale et masses rurales et urbaines défavorisées du pays.

Les "rouges" dénoncent la confiscation des privilèges par les élites gravitant autour du palais royal - militaires, magistrats, hommes d'affaires et hauts fonctionnaires.

Ils exigent la fin de ce qu'ils dénoncent comme un système judiciaire à deux vitesses, ainsi qu'une meilleure répartition des richesses et de l'accès au pouvoir.

Ils demandent aussi le retour à l'ordre constitutionnel qui prévalait avant le coup d'Etat militaire contre Thaksin.