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La journée de grève a dégénéré à Athènes

Quelque 30'000 personnes ont défilé à Athènes.
Les Grecs ont répondu présents à l'appel des syndicats.
De violents affrontements ont éclaté mercredi entre jeunes et policiers lors d'une grande manifestation contre la rigueur à Athènes, tuant trois personnes piégées dans l'incendie d'une banque déclenché par un cocktail Molotov.

La police de la capitale grecque a été placée "en état d'alerte
générale" face aux graves incidents qui ont commencé en début
d'après-midi. Selon des sources policières, les forces de l'ordre
entendaient "arrêter les coupables" de l'incendie, alors qu'une
certaine "accalmie" régnait dans l'après-midi.

Un "acte meurtrier"

Devant le Parlement, le Premier ministre
grec Georges Papandréou a condamné le "brutal acte meurtrier" qui a
coûté la vie à trois personnes. "Voilà où conduit la violence sans
limite", a-t-il ajouté, défendant une fois de plus les "décisions
difficiles et responsables" prises "pour sauver le pays".



La manifestation de mercredi, à l'appel des grands syndicats des
secteurs public et privé, était l'une des plus importantes à
Athènes ces vingt dernières années. Un groupe de manifestants
portant des cagoules a brisé la vitrine d'une agence de la banque
Marfin et jeté une bouteille incendiaire, mettant le feu au
bâtiment alors qu'une vingtaine de personnes se trouvaient à
l'intérieur.



Trois personnes, deux femmes et un homme, ont péri dans les
flammes, a affirmé la police grecque à l'AFP. Selon les pompiers,
cinq blessés ont été transférés dans un hôpital de la capitale.
L'incendie a ensuite été maîtrisé.

De violents affrontements

Plusieurs dizaines de jeunes ont aussi
lancé des cocktails Molotov contre des magasins, une fourgonnette
de police et un véhicule des pompiers, ont constaté des
journalistes de l'AFP, ainsi que contre un bureau du fisc. Là
aussi, les pompiers ont éteint les flammes.



Par ailleurs, de violents affrontements ont éclaté non loin de là,
devant le Parlement grec, où la commission des Affaires économiques
examinait le plan d'austérité sans précédent adopté dimanche par le
gouvernement en échange d'une aide financière de 110 milliards
d'euros sur trois ans du Fonds monétaire international (FMI) et de
la zone euro.



Après un face à face tendu, des heurts ont opposé jeunes et
policiers en tenue antiémeutes, selon les journalistes de l'AFP.
Les policiers ont riposté par des gaz lacrymogènes, dont les
vapeurs ont envahi tout le centre de la capitale, et les
manifestants se sont ensuite dispersés. En milieu d'après-midi, les
forces de l'ordre étaient toujours déployées à la recherche des
auteurs des troubles, selon une source policière.

Les mesures d'austérité critiquées

"Ce n'est que le début d'une grande
guerre", a affirmé, lors de la manifestation, Hélène Galani, une
journaliste venue participer à la grève générale, la troisième en
moins de trois mois. "On a vu ce qui s'est passé dans les pays où
le FMI est intervenu", renchérissait Jim Zach, comptable dans la
fonction publique, "ils ont viré plein de monde, fermé les
hôpitaux".



Les manifestations contre les mesures d'austérité, qui avaient
démarré dans le calme, ont réuni selon la police près de 30'000
personnes à Athènes et 20'000 à Salonique, la deuxième ville
grecque, dans le nord du pays. Selon les journalistes de l'AFP,
plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé dans la
capitale. A Salonique, des manifestants ont jeté des pierres contre
des magasins et des agences bancaires du centre-ville, selon la
police, qui a riposté à coups de gaz lacrymogènes. Les groupes de
jeunes se sont dispersés.



Le président de l'UE Herman Van Rompuy a déclaré que "toutes les
pensées" des Européens allaient "aux victimes humaines à Athènes".
Le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes Pierre
Lellouche a exprimé son "émotion" pour ces décès "directement liés
à l'emballement des marchés". Toujours aux aguets face au risque de
contagion de la crise grecque à d'autres pays européens très
endettés comme le Portugal et l'Espagne, la Bourse d'Athènes perdait 3 , 91% à la clôture.



afp/hof

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La Slovénie devra emprunter pour aider la Grèce

La Slovénie, membre de la zone euro depuis 2007, va être contrainte d'emprunter pour pouvoir participer au plan d'aide financier de 110 milliards d'euros du FMI et de l'UE à la Grèce.

Le pays d'ex-Yougoslavie va devoir émettre des bons du trésor ou un prêt sur un marché international afin de pouvoir ensuite prêter cet argent à la Grèce", a déclaré mardi soir le ministre des finances slovène Franc Krizanic.

La Slovénie va devoir contribuer au sein des quinze pays partenaires d'Athènes dans la zone euro, à hauteur de 384 millions d'euros au plan de sauvetage dont 144 millions d'euros devront être versés dès cette année.

De plus, le gouvernement slovène va devoir réviser son budget et déposer un projet de loi spécial au parlement pour lui permettre de participer à ce plan de sauvetage de la Grèce.

"Aucun des pays qui participent à ce projet en faveur de la Grèce devrait en sortir avec des pertes", a encore averti le ministre tout en justifiant la nécessité du plan d'aide internationale pour éviter l'effet domino qui pourrait provoquer une crise financière de plus grande ampleur.