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Bangkok: des attaques coûtent la vie à 2 policiers

En première ligne, les forces de l'ordre restent sur le qui-vive à Bangkok.
En première ligne, les forces de l'ordre restent sur le qui-vive à Bangkok.
Deux policiers thaïlandais ont été tués lors de nouvelles attaques près du site qu'occupent les manifestants antigouvernementaux à Bangkok, aiguisant de nouveau les tensions au moment où les autorités s'efforcent de négocier un plan de sortie de crise.

Deux mois de manifestations et plusieurs éruptions de violence
portent désormais à 29 le bilan des morts alors qu'un millier de
personnes ont été blessées. "Deux policiers ont été tués. Je pense
que quelqu'un ne souhaite pas que ces manifestations prennent fin",
a déclaré le général Prawut Thavornsiri, porte-parole du centre des
opérations de la police.

Forces de l'ordre visées

Les attaques commises à l'aide de trois grenades M-79 ont eu
lieu tôt samedi contre un poste de contrôle des forces de l'ordre à
proximité du campement des protestataires. Un policier de 35 ans
est décédé à l'hôpital, selon une source hospitalière. Cinq autres
policiers et trois militaires ont été blessés par les
explosions.



Un peu plus tôt, un homme avait ouvert le feu dans le quartier
d'affaires de Silom, au coeur de Bangkok, tuant un policier et
blessant quatre personnes, deux policiers et deux civils. "Un homme
circulant à moto a tiré sur des policiers en patrouille", a indiqué
le porte-parole de la police, le général Pongsapat
Pongcharoen.



Ces dernières attaques se sont produites près du lieu où avait été
commise, le 22 avril, une autre agression à la grenade qui avait
coûté la vie à une Thaïlandaise de 26 ans et fait un grand nombre
de blessés, parmi lesquels des étrangers.

Les "chemises rouges" démentent toute implication

"Les chemises rouges prônent toujours la non-violence et nous
n'avons rien à voir avec ces incidents", a lancé devant ses
partisans Weng Tojirakarn, un des cadres de l'opposition. "Cela
démontre que personne n'a intérêt à ce que les forces de l'ordre
restent stationnées à Silom", a-t-il ajouté en demandant au Premier
ministre Abhisit Vejjajiva de lever l'état d'urgence et d'ordonner
le retrait des troupes.



La zone est surveillée par la police anti-émeutes depuis que les
"rouges", qui exigent la démission d'Abhisit et des élections
anticipées, l'ont occupée il y a huit semaines. Les "rouges", dont
beaucoup se revendiquent de l'ex-Premier ministre en exil Thaksin
Shinawatra, ont réuni jusqu'à 100'000 personnes à Bangkok mi-mars,
avant de dresser des barricades de bambous acérés et de pneus
imprégnés de liquides inflammables autour d'un vaste quartier de la
capitale.



afp/jeh

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Une feuille de route en péril

Cette nouvelle éruption de violence survient alors que semblait se profiler une sortie de crise.

La feuille de route pour la réconciliation proposée par Abhisit Vejjajiva, comprenant des législatives anticipées le 14 novembre, avait reçu mardi un accueil positif des "chemises rouges".

Le Premier ministre avait promis jeudi de dissoudre la chambre basse du Parlement dans la deuxième quinzaine de septembre, ouvrant la voie à des élections anticipées dans l'espoir de vaincre la méfiance de manifestants.

Mais les différentes parties tentent toujours de surmonter leurs divergences sur la date de la dissolution du parlement, avant la tenue du scrutin législatif.

Compliquant encore un peu plus la situation, les ennemis jurés des "rouges", les "chemises jaunes" royalistes théoriquement favorables à Abhisit, ont dénoncé sa faiblesse et exigé qu'il annule les élections anticipées.