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Gordon Brown offre sa démission aux Lib Dems

Gordon Brown a provoqué un coup de théâtre lundi en annonçant sa démission.
Gordon Brown a provoqué un coup de théâtre lundi en annonçant sa démission.
Gordon Brown a provoqué un coup de théâtre lundi en déclarant qu'il démissionnerait de la tête du Labour d'ici à l'automne. Par ce sacrifice politique, le Premier ministre entend favoriser l'avènement d'un gouvernement de coalition entre le Labour et les libéraux-démocrates.

En faisant cette annonce, Gordon Brown a compliqué un peu plus
l'imbroglio institutionnel résultant des législatives du 6 mai,
gagnées par les conservateurs, mais sans la majorité absolue qui
leur permettrait de former seul un gouvernement.



Les libéraux démocrates de Nick Clegg se placent ainsi en posture
de faiseurs de roi, ayant clairement entre leurs mains le choix du
vainqueur. En s'alliant au Labour délesté de Gordon Brown, ils
permettraient aux travaillistes de décrocher un quatrième mandat
historique.



En scellant un accord avec les conservateurs, ils porteraient au
pouvoir David Cameron, le plus jeune Premier ministre jamais
désigné au Royaume-Uni, mettant fin à 13 ans de traversée du désert
conservateur.

Miliband comme successeur?

"Je pense que cette annonce pourrait être un élément important
dans une transition en douceur vers un gouvernement stable", a
réagi Nick Clegg après la déclaration du Premier ministre.



Gordon Brown, qui pourrait rester aux commandes de façon
transitoire en cas d'accord avec les Lib Dems, est perçu comme un
obstacle à la formation d'un gouvernement de coalition avec le
petit parti de centre gauche, en raison de son impopularité et de
dissensions personnelles avec Nick Clegg.



Les deux hommes se sont pourtant rencontrés en secret à deux
reprises, dimanche et lundi, alors que les négociations à huis clos
entre les libéraux démocrates et les conservateurs paraissaient
progresser favorablement.



"En tant que chef de parti, je dois accepter qu'il y ait un
jugement sur moi", a déclaré Gordon Brown avec un ton
particulièrement solennel, en demandant la mise en oeuvre "des
processus nécessaires" pour sa succession, avant la traditionnelle
conférence annuelle du Labour", prévue du 26 au 30 septembre à
Manchester."



Gordon Brown, qui a pris la succession de Tony Blair en 2007 sans
passer par la case élection, après en avoir été dix années durant
le ministre des finances, a survécu à plusieurs putschs au sein du
Labour. Depuis plusieurs jours, des voix s'élevaient pour exiger sa
démission. Le nom du ministre des Affaires étrangères David
Miliband est largement avancé à propos de sa succession.

Suspense

A en croire le Premier ministre, les
deux processus de négociations se poursuivront en parallèle dans
les jours à venir, laissant entrevoir un suspense durable. La date
butoir pour la constitution d'un gouvernement est fixée au 25 mai,
jour où la reine doit prononcer devant le nouveau Parlement le
discours-programme du gouvernement.



Lundi en fin d'après midi, les libéraux-démocrates avaient
provoqué une première surprise en demandant des "clarifications"
aux Tories, sur les thèmes de la fiscalité, de l'éducation et de la
réforme du scrutin électoral, en déclarant qu'une oreille attentive
continuait à être prêtée aux propositions avancées par les
travaillistes.



Chez les Tories, une suspicion existe à l'égard des positions des
Lib Dems. Ces derniers, plus europhiles, sont accusés de "laxisme"
sur l'immigration et sont partisans d'une réforme du mode de
scrutin qui révulse la majorité des conservateurs.

Plusieurs scénarios possibles

Le chef des Tories, David Cameron et Nick Clegg avaient
rendez-vous lundi avec les instances respectives de leur parti,
pour tenter de vendre les compromis nécessaires à l'établissement
d'une plateforme commune, qui font grincer des dents de part et
d'autre.



Plusieurs hypothèses étaient avancées. Le scénario le plus
ambitieux est celui d'un gouvernement de coalition incluant des
ministres Lib Dems. Il implique des concessions fortes de part et
d'autres. Les Lib Dems pourraient également s'engager à ne pas
censurer un gouvernement conservateur, sans pour autant y prendre
de portefeuille. Cette formule a minima aurait une espérance de vie
plus réduite. MM. Cameron et Clegg ont insisté sur la nécessité -
désormais illusoire - d'avancer rapidement en vue de rassurer les
marchés.



agences/lan

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