"Nous écartons de manière définitive l'hypothèse que le crash
soit le résultat d'un acte terroriste", a déclaré à la presse le
ministre des Transports libyen Mohamed Zidane. "Il y avait 104
personnes à bord, 93 passagers et 11 membres d'équipage", a-t-il
précisé, ajoutant que "96 victimes" avaient jusqu'ici été
retrouvées.
Un garçon néerlandais de huit ans
est le "seul survivant", a poursuivi le ministre. L'enfant a été
hospitalisé à Tripoli et "ses jours ne sont pas en danger", selon
le responsable libyen. Une source médicale a indiqué qu'il avait
"perdu beaucoup de sang", et qu'il subissait une opération pour des
fractures aux jambes. Mais elle a également affirmé qu'il était
hors de danger.
Ces voyageurs prenaient part à des circuits organisés par des
agences de voyage. Vingt-deux victimes, dont l'équipage, sont des
Libyens, ont dit des responsables locaux, ajoutant que les
passagers étaient de nombreuses nationalités, européennes ou
africaines notamment.
L'appareil a pris feu juste avant l'atterissage
Selon la compagnie aérienne, deux
Allemands se trouvaient à bord. Londres a de son côté annoncé qu'il
étudiait "de manière urgente" les informations sur la présence de
Britanniques.
L'avion d'Al Afriqiyah s'est écrasé à 06h00 (locales et suisses) à
son atterrissage. L'A330, un appareil neuf, avait été acquis en
septembre 2009, selon Mohammed Zidane, qui a précisé que les boîtes
noires avaient pu être récupérées. "L'avion a pris feu juste avant
l'atterrissage", selon une source au sein des services de sécurité
de l'aéroport.
L'appareil s'est entièrement disloqué et des milliers de débris
étaient éparpillés sur une vaste zone, à 500 m environ du bout de
la piste d'atterrissage. L'arrivée du vol d'Al Afriqiyah était
annoncée pour 06h10 à l'aéroport, situé à une vingtaine de
kilomètres de Tripoli. Les conditions météorologiques étaient
bonnes à ce moment-là.
Contrôles de sécurité effectués
L'entreprise chargée de gérer les affaires d'Al Afriqiyah en
Afrique du Sud a relevé que l'avion avait passé tous les contrôles
de sécurité avant le départ. "La compagnie avait un bon bilan en
terme de sécurité", a déclaré Charmaine Thomé, directrice pour
l'Afrique australe du groupe allemand Aviareps, spécialisé dans le
transport aérien et le tourisme.
La compagnie aérienne a elle fait savoir qu'elle prendrait en
charge la venue en Libye des proches des victimes.
agences/ant
Liaisons vers l'Europe
Cette catastrophe constitue l'accident le plus meurtrier dans ce pays depuis le 22 décembre 1992. Un Boeing 727 de la Libyan Arab Airlines s'était alors écrasé près de Tripoli, faisant 157 morts.
Afriqiyah Airways a été créée en avril 2001 avec un capital de 70 millions de dollars. Basée à Tripoli, elle a commencé par louer des avions Boeing pour desservir plusieurs capitales africaines.
A présent, elle dessert également de grandes villes européennes, telles que Londres, Paris, Amsterdam ou Rome.
Selon son site internet, elle ne possède actuellement que des avions Airbus, ornés sur la queue et les réacteurs de quatre chiffres 9, en référence au 9 septembre 1999, date de création de l'Union africaine.
Paris exporte ses limiers
La France va envoyer des enquêteurs à Tripoli après l'accident mercredi d'un Airbus A330 de la compagnie libyenne Al Afriqiyah et a adressé ses condoléances à la Libye et à l'Afrique du sud après ce crash qui a fait plus de cent morts.
Ces enquêteurs seront accompagnés par des ingénieurs d'Airbus.
Le constructeur aéronautique a indiqué de son côté, dans un communiqué, qu'il "fournira une assistance technique complète aux autorités responsables de l'enquête sur l'accident par l'intermédiaire du BEA".
Selon les conventions internationales, la Libye doit diriger l'enquête, à laquelle participe le pays constructeur de l'appareil, en l'occurrence la France, pays de conception de l'Airbus.