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Marée noire: Barack Obama monte au front

Barack Obama ne cache pas son exaspération face à la situation.
Obama demande une participation des compagnies dans la lutte contre les marées noires.
Trois semaines après le début de la marée noire, l'administration Obama est montée au créneau mercredi en proposant de taxer davantage les groupes pétroliers et en mobilisant les meilleurs scientifiques du pays pour aider BP à contenir la fuite de brut.

Le gouvernement du président américain Barack Obama a proposé au
Congrès d'augmenter d'un cent par baril la taxe acquittée par les
compagnies pétrolières pour un fonds de réaction aux marées noires,
dont le plafond de dépenses serait relevé de un à 1,5 milliard de
dollars.



Si le texte est adopté, la taxe passerait dès cette année de huit
à neuf cents par baril (soit de 0,63 à 0,71 centime d'euro pour 160
litres) et atteindrait 10 cents en 2017. Ce fonds sert actuellement
à financer des opérations de nettoyage et de protection des côtes
des Etats de Louisiane, du Mississippi et d'Alabama, qui sont
menacées par la marée noire provoquée par l'explosion, puis le
naufrage, de la plateforme Deepwater Horizon, exploitée par le
géant pétrolier BP.



Barack Obama a également demandé mercredi au Congrès de débloquer
une aide de 129 millions de dollars. Une centaine de millions
seraient octroyés aux gardes-côtes et 29 millions au ministère de
l'Intérieur pour des activités (contrôles, études...) non prises en
charge par les compagnies pétrolières.

Obama "agacé"

Depuis que
l'installation a sombré à 80 km de la Louisiane, le 22 avril,
800'000 litres de brut se déversent quotidiennement dans la mer. Et
selon la Maison Blanche, Barack Obama - qui a plusieurs fois répété
que BP devra assumer tous les coûts engendrés par la catastrophe -
est particulièrement "agacé" qu'aucune solution n'ait encore permis
de colmater la fuite.



Après un premier échec la semaine dernière, le géant pétrolier a
déposé mercredi au fond du golfe du Mexique un nouveau "couvercle",
plus petit, qui devrait être installé dans les prochains jours sur
le puits afin de canaliser le pétrole qui s'en échappe.



Pour aider le groupe britannique dans cette entreprise sans
précédent, les autorités ont réuni à Houston (Texas) la fine fleur
de la communauté scientifique des Etats-Unis aux côtés du
secrétaire américain à l'Energie, Steven Chu, lui-même ancien
lauréat du prix Nobel de physique.



L'objectif de cette équipe est de poser un regard neuf sur les
options choisies par BP, en proposer de nouvelles, mais aussi aider
à récolter le maximum d'informations pour empêcher la répétition
d'une telle catastrophe.



British Petroleum a par ailleurs annoncé jeudi que la marée noire
lui avait déjà coûté 450 millions de dollars (près de 500 millions
de francs). C'est 100 millions de dollars de plus que lors d'une
précédente estimation énoncée lundi dernier.

A 15 km des côtes

Cette marée noire pourrait être la pire de l'histoire
américaine, tant par son volume, que par son impact écologique. En
souillant les bayous et plages des environs de La Nouvelle-Orléans,
le pétrole pourrait en effet mettre à mal un écosystème fragile et
unique.



Pour l'instant, seules quelques galettes de brut ont atteint la
côte et les autorités américaines ont engagé une course contre la
montre pour installer des centaines de kilomètres de barrages
flottants devant stopper l'avancée du brut.



Et face au mécontentement de la population locale et des pêcheur,
le gouvernement de Louisiane, premier Etat américain producteur de
fruits de mer et de poissons, a annoncé mercredi la réouverture
d'une petite partie des zones côtières de l'Etat à la pêche
commerciale et de loisir.



Mais cette reprise pourrait n'être que de courte durée: la vaste
nappe de pétrole n'était plus mercredi qu'à une quinzaine de
kilomètres de la terre ferme, qu'elle devrait atteindre samedi,
selon les dernières prévisions de l'Agence maritime américaine
NOAA.



agences/sbo

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Une déferlante de plaintes

Les entreprises impliquées dans la construction de la plate-forme pétrolière Deepwater Horizon, dont le naufrage est à l'origine de la marée noire, vont être confrontées à une avalanche de poursuites judiciaires.

Une centaine de plaintes ont déjà été enregistrées dans les différents Etats du golfe et la catastrophe pourrait se chiffrer en milliards de dollars de dommages et intérêts pour les entreprises responsables.

BP, propriétaire de la plate-forme, est l'entreprise la plus exposée dans cette affaire. Les autres sociétés impliquées sont Halliburton et Transocean, qui a son siège à Zoug.

Les familles de certains des 11 ouvriers tués dans l'explosion de l'édifice off-shore le 20 avril ont déjà porté plainte au même titre que de nombreux blessés. Les entreprises risquent aussi d'être poursuivies par des pêcheurs, des restaurateurs, des compagnies maritimes, des hôteliers, voire des municipalités ou des Etats du golfe du Mexique.

Pour Zygmunt J.B. Plater, professeur de droit au Boston College, le montant des condamnations judiciaires dues à la marée noire dépassera de loin la facture de la catastrophe de l'Exxon Valdez en Alaska en 1989.

Une négligence de BP?

La compagnie pétrolière BP a décidé de poursuivre les travaux sur sa plate-forme Deepwater Horizon, dont le récent naufrage est à l'origine de la marée noire dans le golfe du Mexique, malgré des tests suggérant une fuite de gaz dans le puits. Cette affirmation était à lire mercredi sur le site du Wall Street Journal.

Le journal, qui cite des documents et des témoignages publiés par des enquêteurs du Congrès, laisse entendre qu'une négligence de la compagnie serait à l'origine de l'explosion de la plate-forme intervenue le 20 avril, deux jours avant le naufrage.

De la boue, qui empêchait le gaz de s'échapper du puits, aurait été enlevée avant même qu'un bouchon en béton ne soit coulé, affirme le journal, qui cite les témoignages de deux entrepreneurs. Ce bouchon en béton aurait été une sécurité supplémentaire pour empêcher la fuite de gaz naturel, qui a eu un impact sur plusieurs valves de sécurité.