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Les "apéros géants" de Facebook sur la sellette

Les apéros géants réunissent plusieurs milliers de personnes et virent souvent en beuverie.
Les apéros géants réunissent plusieurs milliers de personnes et virent souvent en beuverie.
Le gouvernement français a été contraint de se pencher sur le phénomène des "apéros géants", rassemblements de milliers de personnes conviées via Facebook et finissant souvent en beuverie. La mort jeudi d'un homme de 21 ans a suscité des appels à interdire ces manifestations.

Ce jeune maçon est mort après un "apéro géant" qui avait réuni
9000 personnes à Nantes, dans l'ouest du pays. Selon le procureur,
il avait 2,40 grammes d'alcool dans le sang, ce qui veut dire qu'il
avait consommé lors de ce rassemblement présenté comme festif et
convivial 10 à 15 verres d'alcool fort.



Le jeune homme, également pompier volontaire, avait voulu
descendre sur la rampe de l'escalier d'un pont. Mais il a basculé
dans le vide et fait une chute de 5 mètres. Il s'agit du premier
accident mortel de ce type depuis la multiplication ces six
derniers mois des "apéro géants", lancés sur le réseau social
Facebook.

Mesures demandées

Les réactions se sont multipliées vendredi pour demander des
mesures pour contrôler ce phénomène qui a essaimé dans de
nombreuses villes de France, et dont le mode d'organisation rend
très difficile l'établissement des responsabilités. Le député-maire
socialiste de Nantes Jean-Marc Ayrault a appelé à "casser la
spirale" de ces rassemblements alcoolisés où les jeunes "viennent
pour se défoncer".



Interpellé, le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a annoncé
vendredi qu'il convoquait pour la semaine prochaine "une réunion de
travail sur les apéros géants". Il s'agit notamment "de préciser
les mesures permettant de faire face à ce type d'événements
spontanés, de limiter les risques qu'ils font encourir notamment
aux mineurs qui s'y rendent", a souligné le ministre.

Sanctions possibles

L'absence de déclaration préalable auprès du préfet du lieu
d'une manifestation est passible de sanctions pénales qui peuvent
être aggravées en cas de mis en danger d'autrui, rappelle-t-il. En
France, l'organisation de manifestations illicites est passible de
six mois de prison et 7500 euros d'amende.



Ce débat n'est pas sans rappeler la flambée des "botellones" en
2008. Ces rassemblements, organisés via internet, ont provoqué un
vif débat au sein des autorités en Suisse. Plusieurs villes avaient
interdit ces rassemblements, alors que d'autres les avaient
tolérés.



ats/cab

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Les autorités locales pas unanimes

Des consignes avaient déjà été données aux préfets afin de limiter les risques en mobilisant forces de l'ordre et services de secours.

Certains "apéros" ont été interdits purement et simplement, comme ceux prévus ce week-end à Annecy et Chambéry, en France voisine.

La préfecture de la Sarthe a en revanche maintenu l'autorisation d'un apéro géant "surveillé" samedi soir au Mans.

L'exemple de Montpellier (sud), où malgré cette interdiction environ 10'000 personnes se sont rassemblées mercredi soir, montre l'inefficacité de ce type de décisions.

Les secours y ont pris en charge 29 personnes et la police a interpellé quatre participants.

Un rassemblement du même type, dont les organisateurs attendent qu'il batte le "record du plus grand apéro de France", est prévu le 23 mai au Champ de Mars à Paris.

La préfecture de police, qui redoute un rassemblement de plus de 50'000 personnes, a elle-même ouvert un compte Facebook pour mettre en garde les participants.