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L'enquête sur la mort de Lech Kaczynski avance

Survenu le 10 avril, le crash de l'avion du président polonais a fait 96 morts.
Survenu le 10 avril, le crash de l'avion du président polonais a fait 96 morts.
D'autres personnes que l'équipage de l'avion du président polonais Lech Kaczynski étaient dans le cockpit quelques minutes avant la catastrophe aérienne et le capitaine avait bien été prévenu que le brouillard était trop épais pour atterrir, ont annoncé mercredi les enquêteurs.

Le comité d'aviation interétatique, chargé des enquêtes sur les
accidents d'avion en ex-URSS, a exclu toute défaillance technique
ou attentat, laissant entendre que les facteurs météo et humains
étaient à l'origine de l'accident qui a coûté la vie aux 96
occupants du Tupolev-154 dont Kaczynski et son épouse.

Avant le crash

"Il a été établi que dans le cockpit se trouvaient des personnes
qui n'étaient pas membres de l'équipage", a déclaré Tatiana
Anodina, chef du comité lors d'une conférence de presse. "La voix
de l'une d'entre elle a été identifiée, l'autre, ou les autres,
doivent encore être identifiées par la partie polonaise", a-t-elle
ajouté. Tatiana Anodina n'a précisé ni l'identité de la personne
identifiée ni le contenu des conversations.



Mais l'agence polonaise PAP a rapporté de son côté qu'une des deux
voix ne faisant pas partie de l'équipage enregistrées dans le
cockpit était celle du commandant en chef de l'armée de l'air,
Andrzej Blasik. PAP a cité une source anonyme proche de l'enquête.
Le représentant polonais, Edmund Klich, a pour sa part indiqué à la
presse qu'il ne "pensait pas" que la présence dans le cockpit de
personnes étrangères à l'équipage soit à l'origine de la
catastrophe.



"Cela a eu lieu de 16 à 20 minutes avant l'impact avec le sol. Je
ne pense pas que cela ait influencé de manière décisive le cours
des événements, mais il s'agit là de mon opinion personnelle et
toutes les circonstances seront claires après la fin de
l'enquête".

Ni défaillance technique, ni explosion

Tatiana Anodina a pour sa part confirmé des conclusions
annoncées en avril, soulignant qu'il n'y avait eu ni défaillance
technique, ni explosion, ni incendie à bord de l'appareil de
fabrication russe. D'autre part, elle a souligné que l'équipage
avait été prévenu des mauvaises conditions météo.



"La commission technique a très clairement établi qu'il n'y a eu
ni attentat, ni explosion, ni feu à bord, pas plus qu'une panne de
l'équipement aérotechnique. Les moteurs fonctionnaient jusqu'à
l'impact avec le sol", a-t-elle ajouté. "L'équipage a reçu à temps
les données sur la situation météo et les aéroports alternatifs" où
l'avion polonais aurait pu atterrir, a souligné Tatiana
Anodina.

Des pilotes peu habitués au Tupolev

Alexeï Morozov, chef de la commission technique du Comité a pour
sa part souligné que l'équipage, des militaires de carrière,
n'avait "pas été entraîné" pour conduire un Tupolev et avait "été
formé quelques jours avant le vol".



"Lors de la communication avec le contrôleur aérien de l'aéroport
de Smolensk-Severnyï (ouest de la Russie), ce dernier a prévenu à
deux reprises que l'aéroport était dans le brouillard, que la
visibilité était de 400 mètres et que les conditions d'accueil
n'étaient pas réunies", a-t-il déclaré.

L'équipage prévenu des mauvaises conditions météo

Alexeï Morozov a aussi insisté sur le fait que "durant le vol",
l'avion du président polonais avait été averti "à plusieurs
reprises" que les conditions pour atterrir étaient "inférieures au
minimum requis". "Cette information a été transmise par les
contrôleurs aériens de Minsk (Bélarus) et de Smolensk ainsi que par
l'équipage d'un avion Yak-40 de l'armée de l'air polonaise (...)
qui avait atterri à Smolensk-Severnyï", a-t-il ajouté. Le capitaine
de l'avion polonais parlait en russe avec les contrôleurs de
Smolensk et "son niveau était suffisant", selon Alexeï
Morozov.



La catastrophe est survenue le 10 avril alors que la délégation
polonaise se rendait à Katyn pour rendre hommage à des milliers
d'officiers polonais abattus il y a 70 ans sur l'ordre de Joseph
Staline.



afp/hof

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Un crash qui a fait 96 morts

L'avion du président polonais Lech Kaczynski s'est écrasé le 10 avril en Russie, près de Smolensk.

La délégation polonaise se rendait à une cérémonie de commémoration des milliers d'officiers polonais exécutés à Katyn en 1940 par le NKVD, police politique soviétique.

Tous les 96 occupants de l'avion, parmi lesquels de nombreux hauts responsables polonais, ont péri dans cette catastrophe.