Le tsunami du 26 décembre 2004 a fait plus de 230'000 morts.
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Le tsunami du 26 décembre 2004 minute par minute

Le 26 décembre 2004 à 7h58 locales, un séisme de magnitude 9,3 provoque une vague géante dans l'océan Indien. Au fil de la journée, ce tsunami dévastera douze pays et fera plus de 230'000 morts, en Indonésie et au Sri Lanka principalement.

Retour minute par minute sur l'une des catastrophes les plus meurtrières de ces dernières années qui a provoqué une véritable onde de choc sur toute la planète.

07h58 (1h58 en Suisse)

Un puissant séisme dans l'océan Indien

A 07h58 et 53 secondes (heure locale), un séisme secoue l'océan Indien. Son épicentre se situe à 250 kilomètres au sud-ouest de l'île indonésienne de Sumatra.

Le tremblement de terre est initialement estimé à 6,4 sur l'échelle de Richter par le Bureau de géophysique de Djakarta. En réalité, il atteint entre 9 et 9.3 de magnitude, ce qui en fait l'un des plus puissants jamais enregistrés à ce jour.

Cette secousse, qui a libéré une puissance équivalant à 23'000 bombes atomiques d'Hiroshima, provoque la formation d'une vague d'environ 50 centimètres de hauteur au milieu de l'océan et qui se déplace à 800 km/h en direction des côtes.

C'est en approchant des terres, quand le plancher océanique remonte, que la vague géante se forme. Dans le cas présent, la vague atteindra jusqu'à 35 mètres de hauteur en frappant l'île indonésienne de Sumatra.

La formation d'un tsunami.
La formation d'un tsunami.

08h06 (T+8min)

La secousse détectée

Le Centre d'alerte sur les tsunamis du Pacifique (Pacific Tsunami Warning Center, PTWC) à Hawaii détecte les premiers signaux du tremblement de terre. Sa magnitude est alors estimée à 8.

Le Pacific Tsunami Warning Center à Hawaï. [Keystone - Marco Garcia]
Le Pacific Tsunami Warning Center à Hawaï. [Keystone - Marco Garcia]

08h10 (T+12min)

Premier message

Le Centre d'alerte sur les tsunamis (PTWC) envoie un message aux autres observatoires du Pacifique avec les paramètres préliminaires du séisme.

08h13 (T+15min)

La mer se retire en Indonésie et en Thaïlande

A Banda Aceh, en Indonésie, et dans les environs, la mer se retire brusquement, sur une distance pouvant atteindre un kilomètre. Selon des témoignages, de nombreux animaux se mettent à grimper sur les collines.

Le retrait de la mer est aussi visible en Thaïlande. Des rescapés ont rapporté que de nombreux curieux se sont rapprochés de la plage pour assister au phénomène, ce qui explique notamment le terrible bilan de la catastrophe.

08h14 (T+16min)

"Aucun risque"

Le Centre d'alerte sur les tsunamis publie un bulletin faisant état d'une secousse au large de Sumatra et affirme qu'il n'y a aucun risque pour la région du Pacifique.

08h18 (T+20min)

Première vague sur Aceh

Une première vague déferlante de 15 à 20 mètres s'abat sur les côtes de la province indonésienne d'Aceh. Elle se déplace à 50 km/h.

Au même moment, le tsunami touche les Iles Nicobar.

>> En vidéo, la vague géante déferle sur l'Indonésie: :

Tsunami 2004, la vague dévaste l'Indonésie
Tsunami 2004, la vague dévaste l'Indonésie / Info en vidéos / 2 min. / le 18 décembre 2014

08h38 (T+40 min)

Sumatra est touché

Les vagues géantes s'écrasent sur le pourtour de Sumatra, dont Banda Aceh.

>> Les images tournées par des rescapés :

Vague
Tsunami 2004, les images de la vague tournées par des rescapés / Info en vidéos / 1 min. / le 18 décembre 2014

08h40 (T+42min)

Une vague de 35 mètres

La vague fait plus de 30 mètres en Indonésie. Le raz-de marée qui frappe les côtes de l'île de Sumatra est évalué entre 5 et 35 mètres.

La hauteur de la vague quand elle touche terre en Indonésie.
La hauteur de la vague quand elle touche terre en Indonésie.

08h50 (T+52min)

Les images marquantes de la dévastation en Indonésie

08h55 (T+57min)

Les miraculés de Simeulue

La petite île indonésienne de Simeulue, qui est très proche de l'épicentre, n'a eu à déplorer que quelques dizaines de victimes, contrairement à Banda Aceh par exemple.

Les autochtones ont en effet très vite détecté la menace du tsunami. Ils en connaissaient très bien les signes précurseurs: gros séisme, mer qui se retire, fuite des animaux... Il se trouve que l'île avait déjà été touchée en 1907 par un tsunami qui avait fait 1800 morts à Simeulue. Ce souvenir s'est transmis de génération en génération, ce qui explique un bilan très limité.

08h57 (T+59min)

L'Indonésie "ne pouvait pas prévoir"

Les autorités indonésiennes n'ont pas pu donner l'alarme avant l'arrivée de la vague géante. Elles ont ensuite affirmé qu'elles ne pouvaient pas prévoir l'ampleur de la menace et n'avaient pas de système efficace de communication pour prévenir la population.

08h59 (T+61min)

La vague poursuit son chemin

Le tsunami ravage les îles situées dans la mer d'Andaman et dans le golfe du Bengale, les côtes du sud de la Malaisie et du sud de Sumatra.

09h04 (T+1h06)

Nouveau bulletin

Le Centre d'alerte sur les tsunamis à Hawaï publie un bulletin d'informations estimant le tremblement de terre à 8,5. Le bulletin réaffirme qu'il n'y a pas de risque de tsunami dans le Pacifique mais il fait mention d'un risque de tsunami près de l'épicentre.

09h43 (T+1h45)

La Thaïlande dévastée

En Thaïlande, des dizaines de milliers de touristes se trouvent sur les côtes du sud-ouest du pays. Entre 10h et 11h du matin, heure de pointe sur les plages, des murs d'eau s'abattent sur les plages touristiques du sud, comme Phuket, Khao Lak ou Phi Phi.

>> En vidéo, le tsunami s'abat sur la Thaïlande :

tsunami thailande web introduction
Tsunami, les images d'archives en Thaïlande / Info en vidéos / 2 min. / le 18 décembre 2014

09h45 (T+1h47)

Témoignages de Thaïlande

>> Le sujet du 19h30 sur l'arrivée des raz-de-marée en Thaïlande, diffusé le 30 décembre 2004. :

Images de la catastrophe en Asie du Sud: les rescapés amènent sans cesse de nouveaux témoignages
Images de la catastrophe en Asie du Sud: les rescapés amènent sans cesse de nouveaux témoignages / 19h30 / 3 min. / le 30 décembre 2004

09h50 (T+1h52)

Les images marquantes de la dévastation en Thaïlande

09h51 (T+1h53)

La Birmanie touchée

La pointe méridionale de la Birmanie est touchée à son tour par la vague.

09h55 (T+1h57)

Au tour du Sri Lanka

Environ deux heures après le séisme, ce sont les côtes du Sri Lanka qui sont touchées par le tsunami. "Les gens ont vu arriver une énorme vague qui a tout emporté", témoignent les habitants.

>> Le témoignage d'une déléguée de Terre des Hommes qui était au Sri Lanka dans le 12h45 du 27 décembre :

Séisme en Asie du Sud: témoignage par téléphone de Marie-Jeanne Hautbois, déléguée de Terre des Hommes au Sri Lanka
Séisme en Asie du Sud: témoignage par téléphone de Marie-Jeanne Hautbois, déléguée de Terre des Hommes au Sri Lanka / 12h45 / 2 min. / le 27 décembre 2004

09h58 (T+2h)

Les images marquantes de la dévastation au Sri Lanka

10h00 (T+2h02)

Premier bilan

A 10h locales, les raz-de-marée successifs ont touché plus de 800 kilomètres de côtes et ont détruit les zones construites.

Il faudra encore attendre pour avoir les premiers bilans du nombre de victimes.

10h02 (T+2h04)

L'information ne passe pas

En raison de l'absence d'un centre d'alerte sur les tsunamis dans l'océan Indien, aucune mise en garde n'est diffusée dans les pays concernés avant l'arrivée des raz-de-marée.

En Thaïlande, des avertissements des autorités sont diffusés à la radio et à la télévision à propos d'un risque de courant sous-marin le long de la côte. Mais ces messages ne sont diffusés en réalité qu'après l'arrivée des premières vagues dévastatrices.

De manière générale, les autorités de plusieurs pays ont rechigné à donner l'alarme pour éviter des mouvements de panique dans la population.

10h28 (T+2h30)

L'Inde, le Bangladesh et Singapour touchés

La vague déferle sur les côtes du nord de l'Inde et sur celles du Bangladesh, au fond du golfe du Bengale. Singapour est touché, des secousses y sont ressenties.

En Inde, les digues construites jadis par les Français à Pondichéry protègent la ville avec une grande efficacité, alors que les alentours sont dévastés.

Le front de mer de Pondichéry, en Inde. [AFP - RIEGER Bertrand / hemis.fr]
Le front de mer de Pondichéry, en Inde. [AFP - RIEGER Bertrand / hemis.fr]

11h00 (T+3h02)

Les Maldives submergées

Les Maldives, dont la majorité des îles se situent à un mètre au-dessus du niveau de la mer, sont durement touchées par l'arrivée des raz-de-marée. La capitale Malé est inondée et les 1192 îlots que comptent l'archipel sont dévastés.

Vue aérienne du village de Kolhuvaariyaafushi aux Maldives, après le passage du tsunami. [Keystone - Evan Schneider]
Vue aérienne du village de Kolhuvaariyaafushi aux Maldives, après le passage du tsunami. [Keystone - Evan Schneider]

Pour les nombreux touristes présents sur place, le choc est brutal. "On n'a pas compris ce qui se passait, on a juste vu un mur d'eau qui arrivait contre le bâtiment et des gens dehors qui hurlaient", témoigne une personne qui se trouvait sur l'une des île lors de l'arrivée de la vague, dans le 19h30 du 26 décembre. Cette survivante précise que l'eau est rapidement montée jusqu'à ses cuisses et qu'elle est son mari ont dû se cramponner à ce qu'ils trouvaient pour ne pas être emportés.

>> Le témoignage de survivants aux Maldives dans le 19h30 du 26 décembre :

Séisme en Asie du Sud-Est: le témoignage de survivants en Thaïlande et dans les Maldives
Séisme en Asie du Sud-Est: le témoignage de survivants en Thaïlande et dans les Maldives / 19h30 / 2 min. / le 26 décembre 2004

11h02 (T+3h04)

Témoignages aux Maldives

"On n'a pas compris ce qui se passait". Le témoignage de survivants aux Maldives et en Thaïlande, diffusé dans le 19h30 du 26 décembre.

Séisme en Asie du Sud-Est: le témoignage de survivants en Thaïlande et dans les Maldives
Séisme en Asie du Sud-Est: le témoignage de survivants en Thaïlande et dans les Maldives / 19h30 / 2 min. / le 26 décembre 2004

11h21 (T+3h23)

Nouveau séisme

Un nouveau séisme de magnitude 5,7 est enregistré au sud de l'archipel indonésien. Aucun bulletin n'est publié en raison de sa magnitude bien plus faible que celle du premier tremblement de terre.

11h30 (T+3h32)

Les chiffres-clés du tsunami en Indonésie

Tsunami en Indonésie, les chiffres-clés
Tsunami en Indonésie, les chiffres-clés

12h12 (T+4h03)

Première dépêche d'une agence de presse

L'agence de presse Reuters publie sa première dépêche indiquant qu'un tsunami a touché le Sri Lanka, faisant 150 blessés. On fait aussi mention d'une centaine de blessés en Thaïlande.

12h23 (T+4h25)

Une "petite" vague

Les premières données disponibles pour le PTWC indiquent que la vague qui a atteint les Iles Cocos faisait 0,5 mètre de hauteur.

12h25 (T+4h27)

La première dépêche en Suisse fait état de 160 morts

Il est 6h25 en Suisse, l'agence de presse suisse ats publie sa première dépêche concernant la catastrophe.

La première dépêche de l'ATS annonçant le tsunami de 2004.
La première dépêche de l'ats annonçant le tsunami de 2004.

12h26 (T+4h28)

La secousse estimée à 8.9

Le Département sismologique de l'Université de Harvard estime que la magnitude du premier séisme a atteint 8.9 sur l'échelle de Richter.

12h32 (T+4h34)

Premier avertissement du danger

Le PTWC envoie un message par e-mail à tous les scientifiques et les organisations concernées. Ce message se base sur la dépêche publiée par Reuters pour annoncer que le séisme au large de Sumatra a provoqué un "teletsunami" destructeur.

Un "teletsunami" est un tsunami provoqué par un séisme qui s'est produit à plus de 1000 kilomètres ou à plus de 3 heures du lieu du tsunami.

Ce message intervient alors que les vagues ont déjà dévasté les côtes de l'océan Indien.

12h55 (T+4h57)

Les informations se diffusent

Les mises en garde contre un risque de tsunami destructeur commencent à circuler dans les organismes concernés. Des alertes sont émises dans plusieurs pays, dont le Sri Lanka et l'Australie.

14h00 (T+6h02)

L'Europe se réveille et apprend l'existence du terme "tsunami"

En ce lendemain de Noël, l'Europe se réveille avec la nouvelle du raz-de-marée, sans prendre encore la mesure de la catastrophe. Les bilans font état de quelques centaines de morts, surtout au Sri Lanka.

Les médias évoquent des raz-de-marée géants car le terme de tsunami est inconnu de la grande majorité de la population occidentale.

A 9h16 en Suisse, l'Agence télégraphique suisse envoie d'ailleurs une dépêche de presse qui explique ce qu'est un tsunami. La voici:

"Séisme en Asie / Les tsunamis, des vagues sismiques / Encadré

(ats rtf) Singapour (ats/reuters) "Tsunami" est un terme japonais que l'on peut traduire littéralement par "vague portuaire". Les océanologues préfèrent parler de vagues sismiques parce qu'elles sont provoquées par les mouvements soudains, vers le haut ou vers le bas, d'une partie de la croûte terrestre sous l'océan ou à proximité.

Certains tsunamis de moindre ampleur peuvent également être provoqués par une manifestation volcanique. Ce phénomène est observé le plus souvent dans l'océan Pacifique.

Un tsunami n'est pas constitué d'une seule vague mais de plusieurs, qui peuvent traverser l'océan à une vitesse de plus de 800 km/h. Au large, plusieurs centaines de kilomètres peuvent séparer deux vagues géantes. Beaucoup ont perdu la vie en pensant à tort, pendant des tsunamis, que le phénomène s'était estompé.

Quand le tsunami s'approche des côtes, où la profondeur est moindre, il perd en vitesse mais gagne en hauteur. Un tsunami qui ne mesure que quelques centimètres du creux à la crête peut atteindre 30 à 50 mètres de haut à son arrivée sur les côtes, où il peut faire dès lors d'importants dégâts.

En 1883, un tsunami provoqué par une éruption du volcan Krakatoa, entre les îles indonésiennes de Java et de Sumatra, avait fait 36'000 morts. Le tsunami avait atteint Panama.

En juillet 1998, deux séismes sous-marins d'une magnitude de 7,0 sur l'échelle de Richter avaient provoqué trois tsunamis qui avaient fait au moins 2100 morts près de la ville d'Aitape, sur la côte septentrionale de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Selon des villageois, le vacarme provoqué par ces véritables murs d'eau, qui ont pénétré deux kilomètres à l'intérieur des terres, était comparable au bruit que fait un avion de chasse à l'atterrissage."

14h30 (T+6h32)

De nombreux Suisses sur place

Près de 2200 Suisses se trouvaient en vacances dans les pays touchés par le tsunami. Sur le moment, les premiers bilans font état de 60 Helvètes blessés et d'environ 800 disparus. Au final, ce sont 112 Suisses qui ont perdu la vie dans la catastrophe.

"Tout s'est passé en dix minutes. On a vu une grosse vague arriver vers nous".

>> Le témoignage des touristes rapatriés le lendemain du drame, diffusé dans le 12h45 du 27 décembre. :

Séisme en Asie du Sud: plus de 300 Suisses rapatriés depuis les Maldives
Séisme en Asie du Sud: plus de 300 Suisses rapatriés depuis les Maldives / 12h45 / 2 min. / le 27 décembre 2004

15h00 (T+7h02)

Rapide réaction suisse

Dans l'après-midi, le DFAE met en place un numéro d'urgence pour les proches des touristes qui se trouvent dans les zones frappées. De nombreux appels sont recensés.

"Une catastrophe d'une dimension qu'on n'a jamais vue". La réaction de la cheffe du DFAE Micheline Calmy-Rey, diffusée dans le 19h30 du 28 décembre 2004.

Raz-de-marée: interview de Micheline Calmy-Rey, Cheffe Dpt fédéral Affaires étrangères
Raz-de-marée: interview de Micheline Calmy-Rey, Cheffe Dpt fédéral Affaires étrangères / 19h30 / 2 min. / le 28 décembre 2004

15h58 (T+8h)

Plusieurs îles touchées

L'Ile Rodrigues puis l'Ile Maurice, La Réunion et les Seychelles sont à leur tour touchées. Mais aucune victime n'est à déplorer.

16h00 (T+8h02)

Les hôpitaux débordés

Dans tous les pays dévastés, les hôpitaux sont débordés par l'arrivée massive de blessés. Les premiers soins d'urgence s'organisent mais l'attente est longue, les places sont rares et le matériel vient à manquer.

Les premiers blessés amenés à l'hôpital de Krabi, au sud de la Thaïlande.

16h14 (T+8h16)

1500 morts

Nouvelle dépêche de l'ATS qui évoque 1500 morts dans plusieurs pays.

17h05 (T+9h07)

Quelques chiffres

18h45 (12h45 suisse) T+10h47

Le 12h45 de la TSR

A revoir, l'édition du 12h45 de la TSR qui évoque la catastrophe.

Le 12:45
Le 12:45 / 12h45 / 12 min. / le 26 décembre 2004

18h58 (T+11h)

La vague arrive en Afrique

Le tsunami parvient sur les côtes africaines de la Somalie et de la Tanzanie. Les dégâts sont moindres. Mais on recense quelques victimes.

19h00 (T+11h02)

Douze pays touchés

La carte des pays touchés par le tsunami de 2004.
La carte des pays touchés par le tsunami de 2004.
Tsunami en Indonésie, les chiffres-clés
Tsunami en Indonésie, les chiffres-clés

19h30 (T+11h32

Premiers témoignages

Les agences de presse publient les premiers témoignages.

Dépêche de l'ATS publiée le 26 décembre 2004 à 14h27 heure suisse.

 Waruna Premachandra, un habitant du Sri Lanka de 35 ans, regardait la télévision, dimanche, quand des gens se sont mis à courir et à crier: "la mer envahit la terre".

La première vague a été relativement peu profonde, mais peu après ce cameraman de télévision a entendu un grondement énorme et l'eau a déferlé chez lui, le forçant à se réfugier sur le toit. "J'ai vu des maisons et des arbres déracinés emportés à l'intérieur des terres", a raconté Waruna, de sa maison de Paiyagla, à 50 km au sud de Colombo, la capitale.

"L'hotel s'est tout à coup retrouvé sous l'eau. Les lits et téléviseurs flottaient", a indiqué le gérant d'un hôtel au sud de Colombo ajouté. Des clients ont été évacués sur la capitale par des routes de l'intérieur, un périple qui devait prendre des heures.

Plusieurs Suisses témoignent de l'horreur dans le reportage du 19h30 diffusé le 28 décembre 2004.

Tsunami: témoignage de plusieurs survivants suisses
Tsunami: témoignage de plusieurs survivants suisses / 19h30 / 2 min. / le 28 décembre 2004

Fin de journée

Un bilan de 11'500 morts

La dernière dépêche de presse publiée le 26 décembre 2004 à 21h51 par l'ATS.

"2e Synthèse globale / Séisme et raz-de-marée en Asie du Sud / Près de 11 500 morts - Plus de 2000 Suisses dans la région

 (ats) Colombo (ats/reuters/afp) Un séisme sans précédent depuis 40 ans a frappé dimanche l'Asie du Sud, déclenchant des raz-de-marée qui ont fait au moins 11 500 morts. Plus de 2000 Suisses se trouvaient dans les zones frappées, et quinze d'entre eux seraient blessés.

Ce bilan, qui n'est que provisoire, a été établi d'après les chiffres communiqués par les autorités et les médias des pays concernés. L'Indonésie, le Sri Lanka, l'Inde, la Thaïlande et les Maldives notamment ont été ravagés par des vagues géantes atteignant parfois une dizaine de mètres.

Soulevées au large de Sumatra par un séisme sous-marin de 8,9 degrés sur l'échelle de Richter et les répliques qui ont suivi, elles ont déferlé sur 2000 kilomètres jusqu'au sud de l'Inde.

Désastre national en Indonésie

En Indonésie, près de 4200 personnes ont été tuées. Les autorités ont évoqué un "désastre national" et s'attendaient à ce que le bilan s'alourdisse encore. La région de Banda Aceh, à l'extrême pointe de l'île de Sumatra, a été la plus touchée. Des villages de huttes de pêcheurs ont été engloutis par des murs d'eau.

Le Sri Lanka, qui déplorait au moins 4300 morts, 1600 blessés et de nombreux disparus, a demandé une aide internationale d'urgence. Un million de personnes, soit cinq pour cent de la population, ont été touchées par la catastrophe. Kuoni et Hotelplan hébergent 170 Suisses au Sri Lanka. Kuoni devait envoyer lundi un avion vide pour rapatrier des touristes.

En Inde, le bilan est de 2600 morts, dont près de 1600 dans le seul Etat du Tamil Nadu. Les secours sont par ailleurs à la recherche de 400 marins portés disparus. Certaines zones côtières de cet Etat étaient le théâtre de scènes de désolation: villages entiers ensevelis sous les eaux, ambulances transportant des corps.

Plages touristiques englouties

Dans l'Andhra Pradesh, plus de 200 personnes ont été tuées et beaucoup d'autres blessées. Près de trois cents personnes sont mortes dans la région de Pondichéry. Au moins 300 personnes sont mortes et 700 sont portées disparues sur l'archipel indien d'Andaman.

Des milliers de personnes, certaines emportées par les vagues ou se trouvant en mer, étaient aussi portées disparues. Partout, les vagues ont défoncé des habitations, des hôtels et des commerces, ravagé les ports, coulé des bateaux et détruit des villages de pêcheurs.

Elles ont aussi déferlé sur les plages paradisiaques de la région, notamment en Thaïlande, où séjournaient des milliers d'Occidentaux, engloutissant des baigneurs et réduisant en miettes des bungalows de vacances.

Les autorités thaïlandaises recensaient dimanche soir 310 morts et plus de 500 blessés. Les îles Phuket et de Phi Phi sont les plus frappées. Phuket, où au moins 117 personnes ont péri, dont deux Belges, est l'un des lieux de villégiature les plus populaires d'Asie du sud-est.

Sur cette île, 214 personnes étaient aussi portées disparues, dont 162 touristes étrangers, parmi lesquels 17 Belges et au moins trois Portugais. Sur les 300 Suisses présents sur l'île, quinze ont été blessés, mais on ignorait le sort des autres. Treize touristes italiens ont également été blessés.

Aide internationale

Des milliers d'habitants paniqués des zones côtières se sont réfugiés sur les hauteurs, et contemplaient, hébétés, les eaux redevenues calmes et les rues jonchées de débris après la catastrophe, tout en redoutant l'arrivée de nouvelles vagues.

En Malaisie, les autorités ont recensé 42 morts et des disparus dans le nord-ouest du pays, et notamment sur l'île touristique de Penang, la plus touchée avec 21 morts. Aux Maldives, au moins quinze personnes ont été tuées et la plus grande partie de la capitale, Male, a été inondée. Les voyagistes Hotelplan et Kuoni ont annoncé avoir transporté quelque 1000 Suisses dans l'archipel.

Un appareil a pu décoller dimanche après-midi des Maldives avec 313 passagers de divers voyagistes, dont Kuoni. Par ailleurs, quelque 250 Suisses qui devaient y atterrir dimanche matin ont été déroutés sur Colombo (Sri Lanka) pour être ramenés en Suisse.

Plusieurs pays européens dont la Suisse ont offert leur aide financière et technique aux pays sinistrés. Les organisations internationales se sont activées en vue d'une première aide d'urgence ces prochains jours."

Dans la soirée

Un petit miraculé suscite l'émoi

L'histoire d'un enfant de deux ans emporté par les eaux et retrouvé par un couple de touristes américains suscite l'émoi.

Voir le reportage du 19h30 diffusé le 28 décembre 2004.

Histoire d'un enfant de deux ans qui a survécu au raz-de-marée
Histoire d'un enfant de deux ans qui a survécu au raz-de-marée / 19h30 / 1 min. / le 28 décembre 2004

Le 19h30 du 26 décembre 2004

A revoir

Le 19:30
Le 19:30 / 19h30 / 26 min. / le 26 décembre 2004

Bilan

230'000 morts

Au soir du 26 décembre, les médias évoquaient encore entre 10 et 30'000 morts. Après plusieurs mois, le bilan toujours provisoire s'établira à plus de 230'000 morts au total, dont plus de 160'000 en Indonésie. Un tiers des victimes sont des enfants, trop faibles pour survivre à la puissance de la vague.

Côté suisse, le bilan se monte à 112 morts et des dizaines de blessés.

Le bilan humain du tsunami de 2004 dans l'océan Indien.

Pourquoi un tel bilan?

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Plusieurs raisons expliquent que le bilan de la catastrophe s'établit à 230'000 morts, ce qui fait du tsunami de Sumatra le plus meurtrier de l'histoire.

La population et les autorités des pays concernés n'étaient pas préparés à une telle éventualité. Une meilleure connaissance du phénomène du tsunami aurait permis de détecter les signes avant-coureurs (fort séisme, mer qui recule, animaux qui fuient). En 2004 au contraire, le recul de la mer a poussé certains à se rapprocher des plages pour voir ce qui se passait.

Autre raison, l'absence de système d'alerte dans l'océan Indien (lire plus bas).

Le système d'alerte en question

Explications

En 2004, il existait un système d'alerte au tsunami dans le Pacifique depuis les années 1960 mais il n'y avait rien de tel en 2004 dans l'océan Indien.

Un système d'alerte est bâti sur trois piliers.

1. Des stations sismiques sont chargées de surveiller les tremblements de terre et de transmettre les données aux centres d'alertes tsunami de la région concernée par une secousse.

2. Des stations situées en bord de mer ou au large mesurent le niveau de la mer et transmettent elles aussi les données aux centres d'alerte. Ce sont elles qui décèlent concrètement la présence d'un tsunami.

3. Des centres d'alerte reçoivent et traitent ces données puis sont chargées d'alerte les autorités et les populations en cas de tsunami.

Aujourd'hui, les régions concernées par un risque de tsunami peuvent être prévenues en moins d'un quart d'heure. Les centres d'alerte les informent de l'heure d'arrivée de la vague sur chacune des côtes.

Une alerte serait vraisemblablement intervenue trop tard dans les zones proches de l'épicentre, comme l'Indonésie. Mais elle aurait pu sauver des vies dans les régions touchées plus tardivement, comme le Sri Lanka ou les Maldives.

C'est pourquoi l'ONU a créé le "Système d'alerte des tsunamis dans l'océan Indien", qui repose sur 26 centres de surveillance.

Choc mondial et élan de solidarité

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Les images de la vague et des dévastations qui ont suivi diffusées dans les jours qui ont suivi la catastrophe ont provoqué une onde de choc sur la planète. Pour la première fois, les vidéos postées sur internet par des témoins font le tour du monde et marquent les esprits.

Ce traumatisme mondial débouchera sur un élan de générosité sans précédent. En Suisse, la Chaîne du bonheur récoltera 227 millions de francs pour l'aide aux victimes et à la reconstruction.

Les principaux chiffres concernant les collectes de dons de la Chaîne du Bonheur.

Les tsunamis les plus meurtriers

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Dix ans après

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Les lieux frappés par le tsunami en Indonésie, dix ans après.

Pour aller plus loin

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Tsunami, dix ans après. Voyage interactif dans le sillage de la vague mortelle. Notre webdoc à consulter ici.

Tsunami, dix ans après. Voyage interactif dans le sillage de la vague mortelle.

A voir, l'émission de la RTS "Les Coulisses de l'événement", qui a rencontré des Romands rescapés du tsunami.

Il ne reste plus rien des hôtels construits en bord de mer à Khao Lak. [Malik Baulet]
Tsunami 2004, un voyage sans retour / Les coulisses de l'événement / 63 min. / le 17 décembre 2014

Cécile Rais