Clinton et Trump vainqueurs du "Super Tuesday", tournant des primaires américaines

Pour remporter les primaires, les candidats doivent obtenir un certain nombre de délégués de leur parti qui promettent de voter pour eux lors des deux Conventions nationales en juillet.

Pour les démocrates, la majorité absolue se situe à 2383 délégués sur 4764.

Du côté des républicains, si Donald Trump atteint la majorité absolue des délégués en jeu (1237 sur 2472), la partie est finie et il sera bien le candidat du parti à la présidentielle de novembre.

Si aucun des candidats n'atteint ce seuil à la fin des scrutins en juin, l'investiture sera déterminée aux conventions d'investiture en juillet.

Jusqu'à aujourd'hui, les délégués étaient attribués à chacun des candidats par un système proportionnel à la population de chaque Etat. Mais à partir du 15 mars, le vainqueur dans la plupart des primaires remportera la totalité des délégués.

A la fin du mois, 62% des délégués auront été distribués. Plus le temps passe, plus ce sera difficile pour les rivaux de Donald Trump et d'Hillary Clinton de les rattraper.

>> Regarder l'analyse du correspondant RTS Pierre Gobet, "Quand le Super Tuesday se mue en Super Trumpday" :

Etat le plus peuplé, avec ses 155 délégués républicains et 252 délégués démocrates, le Texas est le plus important Etat de ce "Super Tuesday".

Côté républicain, c'est une victoire importante pour Ted Cruz, sénateur du Texas, qui a donc su séduire son propre électorat.

Le sénateur du Texas n'a pas laissé passer l'occasion d'appeler Marco Rubio, John Kasich et Ben Carson, les trois autres candidats issus des rangs du parti républicain, à se retirer et à s'unir derrière lui pour faire barrage à Trump.

Nous sommes les seuls à pouvoir battre Trump et empêcher ce qui serait un désastre pour les républicains, les conservateurs et le pays.

Ted Cruz s'est également adjugé l'Etat de l'Oklahoma. Cependant, Donald Trump reste en tête, après avoir remporté sept Etats.

Donald Trump a chaleureusement félicité son rival pour cette victoire, alors qu'il lançait par contre des piques à Marco Rubio et Hillary Clinton. Le républicain s'amusait de l'avoir entendu dire dans son discours qu'elle allait augmenter les salaires et améliorer la vie des Américains "comme si elle n'était pas là depuis des années".

>> Sa déclaration :

Côté démocrate, c'est donc l'ex-First Lady Hillary Clinton, qui bénéficiait d'une large réserve de voix, qui l'emporte au Texas.

Après son triomphe ce week-end en Caroline du Sud, Hillary Clinton partait grande favorite dans les Etats du Sud où la population noire qui lui est très favorable est importante et où elle s'impose avec une marge de 30 à 40 points.

"Nous allons détruire les barrières et construire des échelles d'opportunités et d'émancipation", a lancé la candidate dans son discours prononcé depuis Miami.

"Quel Super Tuesday!", s'est encore exclamée, la voix cassée par la succession de meetings, l'ex-secrétaire d'Etat.

Essayer de diviser l'Amérique entre 'eux' et 'nous' est une faute et nous n'allons pas permettre cela

Si Clinton se projette déjà dans un probable duel contre Trump, son seul rival démocrate, Bernie Sanders, a assuré après l'annonce de son succès dans le Vermont qu'il ne jetterait pas l'éponge avant la fin des primaires.

>> Ecouter aussi l'analyse des résultats du Super Tuesday dans le Journal du matin :

AP/Keystone - Gerald Herbert

La Géorgie représentait un Etat important aussi bien pour les démocrates (avec 116 délégués, comme le Massachusetts), que pour les républicains (avec 76 délégués).

C'est Donald Trump qui a remporté la Géorgie dans le camp républicain.

"Merci Géorgie !", "Merci Massachusetts!" "Merci Tennessee!", "Merci Alabama !", "Merci Virginie!": le milliardaire de 69 ans s'est réjoui, sur Twitter, d'une impressionnante série de victoires.

Trump merci georgia

"Ce fut une soirée fantastique", a-t-il déclaré depuis Palm Beach, en Floride, se présentant comme le seul capable de "rassembler" le parti et donnant rendez-vous aux électeurs de cet Etat où aura lieu la prochaine primaire, le 15 mars.

>> Ecouter l'analyse dans le Journal du matin "Trump poursuit sa route tranquille vers la nomination" :

EPA/Keystone - Ryan Stone

Tandis que dans le camp démocrate, Hillary Clinton l'a remporté en Géorgie.

Avec 116 délégués démocrates, le Massachusetts représentait un enjeu important pour Hillary Clinton et Bernie Sanders, tout comme la Virginie et ses 110 délégués.

Du côté des démocrates, Hillary Clinton a remporté le Massachusetts. Elle s'est aussi assuré la victoire en Virginie.

Le poids de ces Etats de la côte Est était en revanche moins lourd pour les républicains, puisque le vainqueur, Donald Trump, n'a empoché que 42 délégués dans le Massachusetts et 49 en Virginie.

"J'ai des millions et des millions de personnes (derrière moi), le match n'est même pas serré", a-t-il insisté, dans un discours au ton plus consensuel qu'à l'habitude où il a tendu la main à certains de ses rivaux.

L'exubérant milliardaire de 69 ans s'est présenté comme le seul capable de rassembler. Un important débat subsiste toutefois autour de sa fortune:

AP/Keystone - Charlie Neibergall

Marco Rubio nourissait de réels espoirs en Virginie mais sa défaite sonne comme une véritable claque pour celui qui espérait encore rallier sur sa candidature tous les "anti-Trump".

Le jeune candidat a toutefois réussi à s'adjuger l'Etat du Minnesota.

Avec 16 délégués républicains et 26 délégués démocrates, le Vermont ne représentait qu'un faible enjeu chiffré.

Pourtant, en tant que sénateur de cet Etat, Bernie Sanders se devait de remporter la mise pour les démocrates. C'est chose faite. Il a promis de se battre jusqu'au bout.

Nous ne gagnerons pas partout, cela va sans dire, mais cela me fait chaud au coeur que les gens qui me connaissent le mieux (...) veuillent me voir à la Maison Blanche.

Et surprise, Bernie Sanders l'emporte également dans l'Oklahoma, le Colorado ainsi que dans le Minnesota.

En ce qui concerne les républicains, c'est Donald Trump qui remporte la partie dans le Vermont.

D'autres Etats moins importants en termes de délégués avaient pourtant une importance en termes de dynamique.

- Alabama (rép: 50 - dém: 60)

Parti démocrate: Hillary Clinton

Parti républicain: Donald Trump

- Alaska (rép: 28)

En attente de résultats

- Arkansas (rép: 40 - dém: 37)

Parti démocrate: Hillary Clinton

Parti républicain: Donald Trump

- Colorado (dém: 79)

Parti démocrate: Bernie Sanders

- Minnesota (rép: 38 - dém: 93)

Parti démocrate: Bernie Sanders

Parti républicain: Marco Rubio

- Oklahoma (rép: 43 - dém: 42)

Parti démocrate: Bernie Sanders

Parti républicain: Ted Cruz

- Tennessee (rép: 58 - dém: 76)

Parti démocrate: Hillary Clinton

Parti républicain: Donald Trump

- Archipel américain des Samoa (dém: 10)

Parti démocrate: Hillary Clinton

La population américaine vivant à l'étranger était aussi appelée à voter pour les délégués de leurs Etats.

En Suisse, les Democrats abroad avaient organisé un vote à Genève, où Bernie Sanders arriverait en tête:

>> Le reportage chez les Democrats Abroad" :

democratsabroad.org

>> Voir Quand le Super Tuesday fait descendre la campagne américaine dans la cour d'école :

Le "super mardi" est un tournant de la présidentielle durant lequel les électeurs d'une douzaine d'Etats (11 pour les démocrates, 12 pour les républicains) sont appelés à désigner leur favori dans les deux camps.

Le milliardaire Donald Trump chez les républicains et Hillary Clinton côté démocrate font figure de favoris pour ce traditionnel tir groupé, qui ne met pas fin à la course puisqu'une trentaine d'Etats devront encore se prononcer jusqu'en juin.

Le vote du "Super Tuesday" est toutefois réputé pour consacrer les candidats en tête et balayer les espoirs de leurs compétiteurs prenant trop de retard dans le complexe décompte des délégués.

Donald Trump, comme Hillary Clinton, a remporté trois des quatre premières consultations et avait enregistré lundi son plus haut score dans un sondage national: 49% des intentions de votes devant le benjamin de la course Marco Rubio (16%) et l'ultra-conservateur Ted Cruz (15%), suivis par John Kasich et Ben Carson.

>> Ecouter - Le "Super Tuesday" pourrait donner un avantage décisif à Donald Trump :

AP Photo - Andrew Harnik

Côté démocrate, Hillary Clinton n'a qu'un seul adversaire: le sénateur Bernie Sanders qui prône une "révolution politique" et a remporté la primaire du New Hampshire.