Malgré le choc des élections, Theresa May reconduit plusieurs ministres

Selon les résultats désormais définitifs des législatives de jeudi, les conservateurs disposent de 318 députés au Parlement de Westminster, à huit sièges de la majorité absolue, tandis que les travaillistes en comptent 262. La participation s'est élevée à 68,7%.

Le dernier résultat livré, celui de la circonscription de Kensington, tombée aux mains du Labour, représente un ultime affront pour Theresa May. La Première ministre avait convoqué des élections anticipées pour renforcer sa position face à Bruxelles. Au final, son parti perd la majorité absolue. Retour en images sur ces législatives et la journée de vendredi:

Les travaillistes ont remporté le siège de Kensington à Londres, dernière circonscription à livrer ses résultats vendredi soir après un recomptage.

Emma Dent Coad, la candidate du Labour, obtient le siège avec 20 voix d'avance sur sa rivale conservatrice, Victoria Borwick.

L'enjeu numéro un du scrutin de jeudi était le Brexit. Theresa May oeuvre pour une sortie claire et nette de l'UE. Va-t-elle devoir revoir sa position? Le point avec notre correspondant au Royaume-Uni:

Les principales bourses européennes ont terminé vendredi en hausse une semaine riche en événements, nullement déstabilisées par le résultat des législatives au Royaume-Uni, qui a en revanche fait reculer la livre.

>> Lire : Le pari perdu de Theresa May fait baisser la livre, mais pas les bourses

Une seule circonscription - sur 650 - n'a pas encore livré ses résultats: celle de Kensington, à Londres. Après un premier décompte qui a donné la victoire au Labour avec 50 voix d'avance sur les conservateurs, un second décompte a été lancé, puis interrompu pour que les équipes puissent se reposer, explique la BBC.

L'opération va désormais reprendre. Si les travaillistes remportent ce siège, ce sera une première dans l'histoire de Kensington.

Theresa May a confirmé vendredi dans leurs fonctions le ministre des Finances Philip Hammond, le ministre des Affaires étrangères Boris Johnson, le ministre en charge du Brexit David Davis, la ministre de l'Intérieur Amber Rudd et le ministre de la Défense Michael Fallon.

Aucune annonce concernant des nominations au gouvernement n'est à attendre vendredi soir, ont-ajouté les services de la Première ministre.

"Je suis désolée pour les candidats et mes collègues de parti qui ont travaillé dur et qui ont échoué (à ces élections)", a déclaré Theresa May dans un entretien télévisé enregistré dans l'après-midi.

Je vais mener une réflexion sur ces résultats

"Je vais mener une réflexion sur ces résultats et sur ce que nous devons réaliser à l'avenir pour faire avancer le parti", a ajouté la Première ministre.

"Un vote pour l'équipe du DUP est un vote pour envoyer "l'équipe Irlande du Nord" à Westminster" constituait le slogan du Parti unioniste nord-irlandais durant ces législatives.

Le DUP défend les intérêts de la communauté protestante et soutenait jusqu'à présent un "Brexit soft", plutôt que la ligne plus dure prônée par Theresa May. Le DUP s'oppose par ailleurs au droit à l'avortement et se montre conservateur sur les questions de société.

Un accord avec le DUP serait "une politique erronée" et signifierait que le gouvernement britannique n'est plus "neutre" sur la question nord-irlandaise, a réagi l'ancien chef de cabinet de Tony Blair, Jonathan Powell.

Le processus de paix en Irlande du Nord était basé sur la neutralité du gouvernement, mais "une fois que vous avez le soutien du DUP, vous n'êtes plus neutre", a ajouté Jonathan Powell, qui avait pris part aux négociations en Irlande du Nord.

"La Première ministre m'a parlé ce matin et nous allons débuter des discussions avec les conservateurs afin de voir comment amener de la stabilité à notre nation en ces temps de grand défi", a déclaré en conférence de presse Arlene Foster, cheffe de file du Parti unioniste nord-irlandais (DUP).

Arlene Foster a donc confirmé que des discussions se tiendraient avec les Tories, mais qu'un accord n'a pas encore été conclu. Sa déclaration en anglais:

Le président du Conseil européen Donald Tusk a félicité Theresa May après l'annonce de celle-ci. "Notre responsabilité est maintenant de sécuriser un Brexit moins perturbateur", a-t-il tweeté.

Plus tôt dans la journée, Donald Tusk avait mis en garde contre une absence d'accord. "Nous ne savons pas quand les discussions sur le Brexit commenceront. Nous savons quand elles doivent s'achever. Faites le maximum pour éviter un 'no deal' (une absence d'accord)", avait-il écrit.

>> Lire aussi : L'Europe préoccupée face au résultat des législatives britanniques

"Je viens d'aller voir Sa Majesté la reine et je vais maintenant former un gouvernement, un gouvernement qui puisse rassurer et faire avancer le Royaume-Uni en ce moment critique", a annoncé Theresa May vendredi après-midi devant le 10 Downing Street.

"Ce gouvernement guidera notre pays dans les discussions cruciales sur le Brexit qui commenceront dans dix jours et répondra au souhait des Britanniques en menant à bien la sortie de l'Union européenne", a-t-elle ajouté.

>> A retrouver en images :

Lors de sa courte déclaration devant la presse, la Première ministre a indiqué qu'elle compterait sur le soutien du Parti nord-irlandais unioniste (DUP), qui a remporté dix sièges, pour gouverner.

Un tel soutien lui donne une très courte majorité absolue (318 + 10 sièges, selon les résultats quasi définitifs, alors que la majorité absolue se situe à 326).

Les observateurs s'attendent à ce qu'Arlene Foster, à la tête du DUP, exige des concessions de la part de Theresa May. Selon Sky News, le parti nord-irlandais apporterait un soutien sans participation à un gouvernement conservateur minoritaire. Il n'y aurait donc pas de constitution formelle d'une coalition. Le DUP s'est pour l'instant refusé à tout commentaire.

Theresa May a annoncé qu'elle allait former un nouveau gouvernement, au lendemain de la victoire du Parti conservateur britannique aux élections législatives anticipées, mais sans la majorité absolue.

La Première ministre sortante a fait cette annonce sur le perron de sa résidence du 10 Downing Street, après avoir eu, comme le veut la tradition, un entretien avec la reine Elizabeth II au palais de Buckingham.

Theresa May a insisté sur le besoin de rassembler toutes les énergies afin d'obtenir un bon accord sur le Brexit, à la faveur des négociations sur la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne, discussions qui doivent débuter le 19 juin.

Le libéral-démocrate Tim Farron a annoncé vendredi que son parti ne veut pas former de coalition avec les conservateurs.

"Il n'y aura pas d'offres, pas de coalitions et pas d'arrangements de confiance", a-t-il déclaré. "Si le gouvernement nous soumet un budget, nous allons le juger si nous pensons qu'il est bon pour le pays - et si ce n'est pas le cas, nous ne l'appuierons pas".

D'anciens ministres ou députés vont faire leur retour au Parlement britannique après ces élections:

Les grandes figures de retour au Parlement britannique.

Quelques grands noms de la politique britannique n'ont pas réussi à maintenir leur siège à la Chambre des communes.

Les grandes figures non réélues aux élections législatives britanniques.

Le rêve des nationalistes écossais du SNP d'organiser un nouveau référendum d'indépendance a pris du plomb dans l'aile après les législatives au Royaume-Uni. Ce scrutin a vu le parti de Nicola Sturgeon essuyer de lourdes pertes.

Selon les résultats définitifs en Ecosse, le parti de gauche obtient 35 des 59 sièges du Parlement de Westminster alloués à la région, soit une perte de 21 sièges par rapport à 2015. Comme un symbole, son numéro 2 Angus Robertson et son ancien leader Alex Salmond ont été battus. "Une claque", a reconnu ce dernier.

Avec 207 députées contre 197 auparavant, soit 31,8% des élus, la Chambre des communes n'a jamais accueilli autant de femmes en son sein.

Au total, il y avait 30% de candidates, contre 26% en 2015.

Alors qu'il ne reste qu'un siège à repourvoir, les conservateurs de la Première ministre Theresa May obtiennent pour l'instant 318 sièges, contre 261 au Parti travailliste.

La Première ministre écossaise Nicola Sturgeon parle d’une "performance totalement désastreuse".

Pour l'ancien maire de Londres et secrétaire d'Etat des Affaires étrangères et du Commonwealth Boris Johnson, il est nécessaire "d'écouter les préoccupations des électeurs".

L'ex-leader de Ukip Nigel Farage estime lui que Theresa May "est grillée".

Le chef du parti europhobe Ukip Paul Nuttall a annoncé vendredi sa démission, tirant les conclusions des législatives britanniques lors desquelles son parti a perdu son unique siège.

"Une nouvelle ère doit commencer avec un nouveau leader", a déclaré lors d'une conférence de presse celui qui n'a jamais su faire oublier Nigel Farage, ancien leader de l'Ukip et grand artisan de la victoire du Brexit lors du référendum sur l'UE du 23 juin 2016

Dans une vidéo publiée sur Twitter, le leader du Parti travailliste Jeremy Corbyn a dénoncé la décision de Theresa May de vouloir former un nouveau gouvernement.

"Theresa May pense qu'avec le soutien des milliardaires et des élites, elle peut s'affranchir de votre vote."

Elle "sous-estime le Parti travailliste et, plus grave encore, vous sous-estime."

.@Theresa_May thought that with the backing of the billionaires and the corporate elite, she could take your vote for granted. pic.twitter.com/JpazODKMEA

— Jeremy Corbyn (@jeremycorbyn) 9 juin 2017

La Première ministre britannique Theresa May, qui a perdu sa majorité absolue au Parlement à l'issue des législatives, a l'intention de former un nouveau gouvernement, a annoncé vendredi son porte-parole.

Theresa May se rendra au palais de Buckingham à 12h30 (13h30 en Suisse) pour demander l'autorisation à la reine Elizabeth II de former un gouvernement, comme le prévoit le protocole, a précisé le porte-parole.

Selon la BBC, le Parti unioniste démocrate (DUP) d'Irlande du Nord, qui a obtenu 10 sièges, serait prêt à accorder sa confiance à Theresa May en vue d'une coalition pour obtenir une majorité gouvernementale avec les conservateurs.

Le négociateur en chef de l'UE sur le Brexit, Michel Barnier, a laissé entendre vendredi que Bruxelles pourrait laisser plus de temps au Royaume-Uni avant de débuter les négociations, après les élections législatives qui ont vu les conservateurs de Theresa May perdre leur majorité absolue au Parlement.

"Les négociations sur le Brexit devraient débuter quand le Royaume-Uni sera prêt; le calendrier et les positions de l'UE sont claires. Unissons nos efforts pour conclure un accord", a twitté Michel Barnier, qui avait dit espérer débuter les discussions la semaine du 19 juin.

#Brexit negotiations should start when UK is ready; timetable and EU positions are clear. Let's put our minds together on striking a deal

— Michel Barnier (@MichelBarnier) 9 juin 2017

Nous avons besoin d'un gouvernement capable d'agir, qui peut négocier la sortie de la Grande-Bretagne (...), et un gouvernement britannique faible pose le risque que les négociations soient mauvaises pour les deux parties.

Theresa May, qui devait être confortée, a perdu son pari, et donc est dans une situation moins simple pour négocier le Brexit.

Ce résultat est une forme de surprise, mais qui ne remet pas en cause la position des Britanniques sur le Brexit. De toutes façons, ce seront des discussions qui seront longues et qui seront complexes.

Maintenant place aux pourparlers entre partis. Nous avons hâte de voir un nouveau gouvernement s'installer. Reste à voir quelle incidence aura le résultat des élections sur les négociations du Brexit. Il est essentiel que la séparation soit aussi ordonnée que possible.

Jeremy Corbyn est le véritable vainqueur.

Les Britanniques ont choisi. Reste à voir ce que cette nouvelle donne va signifier pour le Brexit. Pour cela, il faut attendre.

Je crois que l'on n'a vu que le sommet de l'iceberg concernant les difficultés liées à la sortie de l'UE. Les semaines à venir vont être difficiles pour la Grande-Bretagne, plus difficiles que l'on ne le craignait.

Le chef de travaillistes se réjouit que son parti ait gagné 37 sièges supplémentaires au Parlement. Jeremy Corbyn estime que les Britanniques en ont marre de l’austérité et que Theresa May doit démissionner.

En convoquant des législatives anticipées, "le but était d'accroître la majorité absolue obtenue en 2015 et de laminer le Parti travailliste, que la Première ministre conservatrice Theresa May avait perçu en mauvaise posture", rappelle Philippe Marlière, professeur de sciences politiques au University College de Londres.

Mais "de l'avis de tous, elle a fait une campagne très mauvaise. Elle a fui les médias et les débats télévisés".

>> Lire : "C'est un résultat catastrophique" pour les conservateurs de Theresa May

L'échec de cette stratégie est "un résultat catastrophique, car il fragilise totalement le Parti conservateur et surtout Theresa May, qui n'a pas rempli son contrat", résume Philippe Marlière, pour qui une démission rapide de la Première ministre semble inéluctable.

>> L'interview complète de Philippe Marlière :

"C'est un désastre électoral pour le parti conservateur et pour Theresa May", analyse Cédric Guigon, envoyé spécial de la RTS à Londres.

Certes, les conservateurs obtiennent le plus de sièges, "mais c'est une victoire à la Pyrrhus puisqu'ils n'obtiennent pas la majorité absolue".

A l'inverse, pour le Labor, c'est une "renaissance". "La mobilisation des jeunes aurait beaucoup joué en faveur des travaillistes."

>> Ecouter son analyse intégrale :

Keystone - Hannah McKay

La Bourse de Londres a ouvert en hausse de 0,60% vendredi malgré l'échec électoral de la conservatrice Theresa May, les grandes multinationales cotées sur ce marché profitant de l'affaiblissement de la livre. Dans les premiers échanges, l'indice FTSE-100 des principales valeurs gagnait 44,98 points à 7.494,96 points.

La Bourse suisse a ouvert la séance de vendredi en hausse, après le net repli essuyé la veille. L'indice des valeurs vedettes Swiss Market Index (SMI) a entamé la séance sur une hausse de 0,43% ou 38,33 points par rapport à la clôture de la veille à quelque 8850 points. L'indicateur élargi Swiss Performance Index (SPI) s'affichait pour sa part également en hausse, gagnant 0,33% à près de 10'088 points.

La presse britannique était sous le choc vendredi après les résultats des élections législatives.

>> Voir la galerie des unes des principaux titres :

Le Parti conservateur est arrivé en tête des législatives britanniques, mais il a perdu jeudi la majorité absolue. Dans sa circonscription de Maidenhead, la Première ministre Theresa May a promis durant la nuit d’œuvrer pour "assurer la stabilité".

Nigel Farage, l'ancien leader du Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni (Ukip), a dit craindre pour la mise en oeuvre de l'article 50, qui a lancé le processus de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (Brexit).

Article 50 had been triggered and we were on our way. May has put all this in jeopardy. Even David Davis is now making Brexit concessions.

— Nigel Farage (@Nigel_Farage) 9 juin 2017

(L'article 50 avait été déclenché et nous étions sur la bonne voie. May a mis tout cela en danger. Même David Davis - n.d.l.r.: le ministre en charge du Brexit - fait maintenant des concessions.)

Après le chef des travaillistes Jeremy Corbyn, c'est au tour de l'ancien leader du Labour de juger que l'autorité de Theresa May a été détruite.

We know Theresa May can't now negotiate Brexit for Britain because she told us losing majority would destroy her authority---and it has.

— Ed Miliband (@Ed_Miliband) 9 juin 2017

(Nous savons désormais que Theresa May ne peut pas négocier pour le Brexit, puisqu'elle avait expliqué que perdre la majorité détruirait son autorité. Ce qui est le cas.)

Au sein même des Tories, l'ancienne ministre Anna Soubry a estimé que la Première ministre devait envisager une démission, soulignant qu'elle se trouve "dans une situation très difficile".

Selon la banque Citi, la Première ministre britannique, qui a perdu sa courte majorité à la Chambre des communes, devrait probablement démissionner.

"Nous entrons dans une période d'incertitude politique", écrit Citi dans une analyse financière.

>> Ecouter le sujet dans le Journal du matin :

AP/Keystone - Frank Augstein

Le parti Conservateur de Theresa May a perdu sa majorité absolue au Parlement à l'issue des élections législatives anticipées du 8 juin en Grande-Bretagne, selon les résultats officiels vendredi.

Les conservateurs sont en tête du scrutin mais ont perdu une quinzaine de sièges, tandis que l'opposition travailliste en a gagné une petite trentaine, selon ces résultats quasi finaux.

Le camouflet infligé à Theresa May jeudi aux législatives britanniques risque de changer la donne pour les négociations sur le Brexit que la Première ministre abordera fortement affaiblie, si elle est toujours en poste d'ici-là.

En perdant sa majorité absolue au Parlement, d'après les projections, la cheffe du gouvernement conservateur a non seulement raté son pari de renforcer son autorité. Elle a également jeté le trouble sur sa capacité à imposer sa ligne lors des discussions avec Bruxelles, censées commencer dans dix jours, estiment les experts.

Chantre d'un Brexit "dur", incluant la sortie du marché unique, Theresa May a convoqué ces législatives anticipées pour avoir les coudées franches et faire fi des réticences éventuelles au sein de son parti.

A la place, "elle se retrouve fortement affaiblie avec un crédit politique très entamé au moment d'attaquer les négociations", souligne Keith Featherstone, spécialiste de politique européenne à la London School of Economics.

Réputation internationale entachée

Sur le plan international, sa réputation a pris un coup. "Désormais lorsqu'elle soumettra ses demandes" aux partenaires européens, "ceux-ci pourront dire: très bien, mais on verra", note Paul Kelly.

La question du calendrier est celle qui se pose dans l'immédiat. Sans majorité absolue assurée, Theresa May va devoir essayer de former un gouvernement, ce qui pourrait être long et complexe.

Ces graves turbulences, l'Union européenne espérait bien s'en passer. Selon plusieurs sources, Bruxelles souhaitait que les élections britanniques fassent émerger un leader fort pour un maximum d'efficacité dans les deux ans de négociations intenses prévus.

Theresa May "suspendue à un fil", "le Royaume-Uni sur le fil du rasoir": la presse britannique était sous le choc vendredi. Les projections montrent que les conservateurs ont perdu leur majorité au Parlement.

"Le grand pari de May échoue", titre à la Une le quotidien The Times, proche des conservateurs. Il souligne que le rêve de la Première ministre de renforcer sa majorité "semble réduit en lambeaux".

We've been working through the night to bring you the most up-to-date #GeneralElection coverage.

Here are our four front pages #GE2017 pic.twitter.com/wxvTfEeSkl

— The Times of London (@thetimes) 9 juin 2017

"Alors que Bruxelles suit la situation avec attention, il y a des craintes que le Royaume-Uni se retrouve dans une position fragilisée lorsque les négociations sur les Brexit commenceront dans dix jours", ajoute le journal.

"Projections choc pour May", titrent le Guardian et le Daily Telegraph.

Guardian front page, 2am edition: Corbyn stuns the Tories pic.twitter.com/EDfzNBEZ7E

— The Guardian (@guardian) 9 juin 2017

"Dismay" (consternation), annonce le Sun en optant comme d'habitude pour le jeu de mots. Le journal évoque un "désastre" et craint une "coalition du chaos".

3am edition front page: Theresa Dismay #GE2017 pic.twitter.com/8QvFeeU5mc

— Sun Politics (@SunPolitics) 9 juin 2017

Le Daily Mail, soutien inconditionnel de Theresa May, décrit un "Royaume-Uni sur le fil du rasoir". Il craint un pays "plongé dans le chaos politique" avec "même la possibilité de voir Jeremy Corbyn s'emparer des clés du 10. Downing Street".

La Première ministre "a échoué de manière désastreuse", ajoute le tabloïd, après avoir mené "la pire campagne de l'histoire" du pays, citant un ministre s'exprimant sous couvert de l'anonymat.

Friday's @DailyMailUK #MailFrontPages pic.twitter.com/TxOXGf9KeV

— Daily Mail U.K. (@DailyMailUK) 9 juin 2017

"Suspendue à un fil", titre le Daily Mirror, tabloïd de gauche, en publiant une photo de Theresa May, cheveux ébouriffés, devant Downing Street. "Le résultat pourrait lui coûter son poste", ajoute le journal.

Face à l'appel à la démission de ce dernier et aux critiques qui s'élèvent déjà dans son propre camp, la Première ministre a fait front lors de sa première déclaration publique. "En ce moment, plus que toute autre chose, ce pays a besoin d'une période de stabilité", a déclaré Theresa May. Elle a rappelé que la priorité était d'obtenir "un bon accord pour le Brexit".

"Si (...) le Parti conservateur a remporté le plus de sièges et probablement le plus grand nombre de voix, il nous incombera de faire en sorte que nous ayons cette période de stabilité et c'est ce que nous ferons", a-t-elle ajouté.

"Elle a perdu des sièges conservateurs, perdu des voix, perdu le soutien et la confiance. C'est assez pour qu'elle parte et laisse la place à un gouvernement vraiment représentatif", a déclaré le chef du Parti travailliste (Labour, opposition) Jeremy Corbyn en s'adressant à ses électeurs, dans la nuit.

Le chef du Parti travailliste Jeremy Corbyn a estimé que "quel que soit le résultat final, notre campagne a changé la politique pour le meilleur".

Si les conservateurs perdent leur majorité au Parlement britannique, comme le suggèrent les projections à la fermeture des bureaux de vote, ils auront le choix de former soit un gouvernement minoritaire soit une coalition avec un ou plusieurs autres partis.

Dans les deux cas, les négociations pourraient durer jusqu'à plusieurs semaines, ce qui porterait un coup dur au calendrier du Brexit, alors que les négociations avec l'Union européenne devaient commencer dans une dizaine de jours.

Les conservateurs de Theresa May seraient en tête des législatives, selon le sondage réalisé à la sortie des urnes par la BBC. Ils remporteraient 314 sièges à la Chambre des communes et n'obtiendraient donc pas la majorité absolue, fixée à 326 sièges.

Suivraient les travaillistes avec 266 sièges, le Parti national écossais avec 34 sièges et les Libéraux-démocrates avec 14 sièges. Le parti europhobe UKIP n'obtiendrait aucun siège, selon ce sondage.

Si ces projections étaient confirmées, cela signifierait un échec cinglant pour Theresa May, qui a convoqué ces élections anticipées dans le but de conforter sa majorité en vue des négociations du Brexit.

Selon les derniers sondages, le Parti conservateur de Theresa May pourrait perdre la majorité absolue. La Première ministre serait alors obligée de démissionner, soulignait la semaine dernière le chargé de cours au King's College de Londres Pierre Haroche, invité du Journal du matin.

"Ce serait alors un pari manqué, un peu à l'image du pari manqué de David Cameron lors du référendum". Si la Première ministre l'emporte, mais avec un score moins élevé qu'attendu, son pari d'un mandat populaire renforçant son mandat de négociation sera fragilisé, estimait-il encore.

>> Revoir son interview :

>> Lire aussi : Le parti de Theresa May pourrait perdre sa majorité pour "un pari inutile"

Les derniers attentats qui ont touché Manchester et Londres n'auront pas entravé le processus démocratique. Reportage dans le quartier londonien de Southwark, qui porte encore les stigmates de la dernière attaque:

Quel sera le taux de participation à ces législatives anticipées qui se déroulent dans un contexte tendu? Suivra-t-il la tendance des dernières élections générales, à la hausse depuis 2001:

2015: 66,2%

2010: 65,1%

2005: 61,4%

2001: 59,4%

1997: 71,4%

(Source: BBC)

Theresa May a fait l'objet de davantage de recherches sur internet que son rival Jeremy Corbyn. C'est le résultat d'une analyse d'une entreprise suisse qui a enquêté sur le comportement numérique des Britanniques.

Durant le mois précédant les législatives de ce jeudi, la dirigeante conservatrice a fait l'objet de 67'903 recherches sur les réseaux sociaux et les moteurs de recherche, indique la société zougoise ArgYou dans un communiqué publié jeudi. Pour le chef du Labour, ce nombre n'est que de 28'731.

Cette analyse constitue un "baromètre" pour l'élection. Mais on ne peut pas en tirer de prédictions directes concernant le comportement électoral des sujets de sa Gracieuse Majesté, a précisé le directeur d'ArgYou, Christoph Glauser.

Des estimations sur les résultats des législatives seront faites jeudi dès la fermeture des bureaux de vote et les premiers résultats devraient être disponibles vers minuit.

Des résultats complets sont attendus dans la nuit entre 03h00 et 06h00.

Dominée par les questions de sécurité après les attentats à Manchester et Londres, la campagne aura été un long chemin de croix pour la cheffe du gouvernement. Theresa May s'est notamment retrouvée sous le feu des critiques en raison de sa politique de réduction des effectifs de la police lorsqu'elle était ministre de l'Intérieur.

Alors que l'avance des Tories culminait à une vingtaine de points lorsque les législatives anticipées ont été convoquées, elle s'est effondrée à mesure que Jeremy Corbyn, le chef de file des travaillistes, multipliait les attaques sur la politique sociale de Theresa May d'abord, puis sur la sécurité.

La dernière batterie de sondages publiés mercredi à la veille du vote donne une avance allant de cinq à douze points pour le Parti conservateur. Il devrait ainsi conserver sa majorité, mais pas obtenir le large succès auquel il semblait promis il y a deux mois.

>> Les précisions de notre correspondant à Londres, Laurent Burkhalter :

La Première ministre britannique a annoncé le 18 avril dernier qu'elle convoquait des législatives anticipées le 8 juin. Le Parlement avait ensuite donné son aval à la dissolution du Parlement et à la tenue du vote, qui aurait normalement dû avoir lieu en 2020.

Theresa May a expliqué sa décision par une volonté de stabilité durant les deux ans que vont durer les négociations sur le Brexit.

Ayant pris la tête de l'exécutif britannique sans être élue, quelques jours après le référendum du 23 juin 2016 qui a causé la démission de son prédécesseur David Cameron, Theresa May veut conforter son mandat à travers ce scrutin. Elle espère aussi renforcer la majorité détenue par le Parti conservateur au Parlement de Westminster.

>> Lire aussi : Les législatives britanniques, ou le pari risqué de Theresa May

Les bureaux de vote ont ouvert jeudi matin au Royaume-Uni pour les élections législatives anticipées. Des Cornouailles aux Highlands d'Ecosse, en passant par Londres, Birmingham, Manchester, Liverpool ou Glasgow, plus de 47 millions de Britanniques sont appelés à voter jusqu'à 22h00.

>> Lire aussi : Les Britanniques votent avant de s'engager dans le Brexit

>> Le point sur cette journée cruciale pour le Royaume-Uni :