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La profonde fracture nord-sud en Italie soulignée par les législatives

- Aucune majorité claire n'a émergé des élections législatives organisées dimanche en Italie. Plus de 46 millions d'électeurs devaient choisir leurs 630 représentants à la Chambre des députés et 315 sénateurs. Le scrutin a été marqué par une abstention historique de 27%.

- Les formations anti-Union européenne ont remporté ces élections. Avec plus de 32% des voix, le Mouvement 5 étoiles devient le premier parti de la Péninsule. La Ligue devance, elle, Forza Italia de Silvio Berlusconi au sein de la coalition de droite, qui dans son ensemble recueille 37% des voix. Ils revendiquent chacun le droit de former le prochain gouvernement.

- A gauche, le Parti démocrate réalise, lui, son plus mauvais score depuis sa fondation avec moins de 20% des voix, selon des résultats quasi définitifs. Son secrétaire Matteo Renzi a annoncé sa démission.

- Les regards se tournent désormais vers le président de la République Sergio Mattarella. Au terme de consultations qui ne débuteront pas avant la fin du mois, c'est à lui de désigner celui qui aura la tâche de former le prochain gouvernement.

Suivi assuré par Théo Allegrezza et Mouna Hussain

21h

Les résultats soulignent la fracture nord-sud

Le succès des partis opposés au système aux législatives dimanche en Italie met en lumière la profonde fracture entre le nord et un sud en retard économique. Ce dernier se sent délaissé par les partis traditionnels, alors qu'au nord s'est exprimée l'inquiétude face à la pression migratoire.

Les observateurs s'interrogeaient lundi sur les raisons qui ont poussé les Italiens à voter aussi largement pour le mouvement 5 étoiles (M5S), antisystème, et la Ligue, europhobe et anti-immigration, alors que les indicateurs économiques du pays sont au vert, avec une croissance en hausse et un chômage en recul.

"Dans le sud, le vote M5S exprime la protestation d'une partie du pays qui se sent négligée alors que la reprise ne concerne que le nord du pays", explique le politologue Roberto D'Alimonte.

De même, le ressentiment à l'égard de la "caste" politique au pouvoir, soupçonnée de tous les maux, à commencer par celui de la corruption, n'a jamais cessé de croître.

20h45

Retour sur la victoire des anti-système

Les formations anti-système et anti-UE ont dominé ces législatives italiennes. Le point sur ces dernières heures dans le 19h30:

Italie: les antisystème dominent les législatives
Italie: les antisystème dominent les législatives / 19h30 / 2 min. / le 5 mars 2018

"Un mini-cataclysme s'est abattu sur l'Italie", analyse la correspondante de la RTS Valérie Dupont depuis Rome:

Législatives en Italie: l'analyse de Valérie Dupont
Législatives en Italie: l'analyse de Valérie Dupont / 19h30 / 1 min. / le 5 mars 2018

18h35

Renzi quitte la direction du Parti démocrate

L'ancien président du Conseil italien, Matteo Renzi, a annoncé lundi qu'il quittait ses fonctions à la tête du Parti démocrate après la déroute électorale subie dimanche par la formation de centre gauche (18,7% des voix), tout en excluant une alliance avec les partis "extrémistes".

Le PD a subi une défaite claire et évidente

Matteo Renzi, secrétaire général du Parti démocrate

Le PD a subi "une défaite claire et évidente" et "il est évident dans ces conditions que j'abandonne la direction du parti", a-t-il déclaré à la presse en précisant qu'il ne se représenterait pas lors du prochain congrès du parti.

Le PD n'est arrivé qu'en troisième position du scrutin, selon des résultats encore provisoires, derrière le M5S et la coalition de droite réunissant notamment la Ligue (extrême droite) et Forza Italia de Silvio Berlusconi. Mais aucun de ces blocs n'est en mesure de former seul un gouvernement.

18h00

L'Italie en quête d'un gouvernement

Interview d'Hervé Rayner, chargé de cours à l'Université de Lausanne, spécialiste de l'Italie.

Hervé Rayner, spécialiste de l'Italie contemporaine. [RTS]RTS
L'Italie en quête d'un gouvernement: interview du spécialiste Hervé Rayner / Forum / 8 min. / le 5 mars 2018

14h45

La gauche devant chez les Italiens de Suisse

Le Parti démocrate est arrivé en tête des votes des électeurs italiens en Suisse. Selon les résultats encore partiels du ministère italien de l'Intérieur, le parti de Matteo Renzi a recueilli près de 33,5% des voix des Italiens en Suisse. Avec 29,6%, la Ligue est arrivée en deuxième place.

Victorieux en Italie, le Mouvement 5 étoiles (M5S) arrive en troisième position. Il a reçu l'approbation de 25,7% des Italiens qui ont voté en Suisse. Quelque 316'500 ressortissants italiens résident en Suisse, selon l'Office fédéral de la statistique.

14h30

Réactions européennes

Encore groggy après les résultats des législatives italiennes marquées par une forte poussée des partis anti-Union européenne (UE), plusieurs gouvernements ont fini par réagir lundi en début d'après-midi.

L'Allemagne, d'abord. "Nous souhaitons bonne chance aux responsables pour former un gouvernement stable, et ce pour le bien de l'Italie mais aussi de notre Europe commune", a affirmé le porte-parole de la chancelière Angela Merkel Steffen Seibert lors d'une conférence de presse.

Pour le président de la France Emmanuel Macron, la victoire des forces populistes en Italie est à mettre en lien avec le contexte de "forte pression migratoire" que connaît le pays. "La France continuera à défendre une Europe qui protège, une Europe de l'ambition", a-t-il ajouté.

Enfin, la Commission européenne s'est dite confiante dans la possibilité de former un "gouvernement stable" dans la Péninsule. Répondant à une question sur l'impact potentiel de ces résultats sur les marchés financiers, un porte-parole de l'exécutif européen a dit: "restez calmes et continuez", reprenant la célèbre formule "Keep calm and carry on" affichée par le gouvernement britannique lors de la Seconde Guerre mondiale.

14h00

Di Maio revendique, lui aussi, le droit de former le gouvernement

Peu après le leader de la Ligue Matteo Salvini, Luigi di Maio, chef du Mouvement 5 étoiles, premier parti du pays à la faveur de ces élections, a revendiqué, lui aussi, le droit de former le prochain gouvernement.

Nous sommes une force politique qui représente le pays tout entier, ce que je ne peux pas dire des autres formations, cela nous projette inévitablement vers le gouvernement du pays

Luigi di Maio, candidat du Mouvement 5 étoiles au poste de Premier ministre

>> Voir le sujet du 12h45 sur la victoire du M5S :

Italie: le Mouvement 5 étoiles devient le premier parti du pays
Italie: le Mouvement 5 étoiles devient le premier parti du pays / 12h45 / 2 min. / le 5 mars 2018

13h30

L'Italie "a l'habitude"

Pour Marco Zatterin, directeur adjoint du quotidien national La Stampa, ce bouleversement était attendu. "Il faut attendre avant de parler d’incertitude car l’Italie a l’habitude de vouloir beaucoup de changement sans rien changer à la fin", souligne le journaliste italien.

>> Voir son interview dans le 12h30 de La Première :

Marco Zatterin, vice-directeur du quotidien italien La Stampa. [La Stampa]La Stampa
Marco Zatterin analyse l'instabilité politique en Italie suite aux législatives / Le 12h30 / 8 min. / le 5 mars 2018

12h30

Matteo Renzi va-t-il démissionner?

Le chef du Parti démocrate Matteo Renzi n'a pas encore réagi depuis la débâcle historique de son parti. Il va s'exprimer à 17h00.

Selon la presse italienne, il pourrait annoncer sa démission. Une hypothèse rapidement écartée par le porte-parole du leader du PD.

Candidat en Toscane, Matteo Renzi a été élu au Sénat. Ironie de l'histoire, sa réforme constitutionnelle, que les Italiens avaient refusée en 2016 et qui avait amenée Renzi à démissionner dans la foulée du poste de Premier ministre, prévoyait justement la suppression du Sénat.

12h20

La "belle journée" de Di Maio

Le Mouvement 5 étoiles et son chef Luigi Di Maio fêtent leur victoire. "C'est une belle journée, malgré la pluie, rigole Luigi di Maio. C'est une date historique. L'émotion est indescriptible". Sur Facebook, il remercie "tous ceux qui nous ont soutenus".

Sur les réseaux sociaux, fer de lance du M5S, Luigi Di Maio a aussi publié une image où on le voit embrasser le leader historique de la formation, l'humoriste Beppe Grillo.

11h50

La Ligue revendique "le droit de gouverner"

Le chef de la Ligue Matteo Salvini a assuré que la coalition de droite, arrivée en tête, avait "le droit et le devoir de gouverner". Il revendique la direction du gouvernement.

La coalition, au sein de laquelle la Ligue a largement devancé le parti de Silvio Berlusconi, semble cependant loin de la majorité au Parlement. Mais Matteo Salvini s'est dit opposé à tout accord avec le Mouvement 5 étoiles. Il ne fera pas de "coalitions bizarres".

11h00

Silvio Berlusconi perd la main à droite

Silvio Berlusconi, l'éternel revenant de la politique italienne, a perdu dimanche pour la première fois le leadership de la droite.

Certes, la coalition de centre droit est arrivée en tête avec environ 37% des voix. Mais avec seulement 13,5% des suffrages, son parti Forza Italia est désormais derrière La Ligue de Matteo Salvini. L'ex-Cavaliere n'est plus maître du jeu.

"Nous avons été pénalisés parce que je n'ai pas pu me présenter en personne", a déclaré dimanche à ses collaborateurs l'homme d'affaires, selon des propos rapportés par la presse.

Une mise en scène raillant Silvio Berlusconi mise en scène à Rome par le site Avaaz au lendemain des législatives italiennes. [Avaaz - Riccardo De Luca]
Une mise en scène raillant Silvio Berlusconi mise en scène à Rome par le site Avaaz au lendemain des législatives italiennes. [Avaaz - Riccardo De Luca]

09h30

Les scenarii possibles

A la suite de ce vote, aucune majorité claire ne se dessine. Les observateurs avancent plusieurs scenarii.

Une coalition de droite

La coalition de droite rassemble quatre partis, dont Forza Italia, le parti de Silvio Berlusconi et la Ligue de Matteo Salvini, qui sont également engagées dans une compétition interne. Mais elle devrait peiner à obtenir la majorité parlementaire nécessaire pour gouverner. En outre, son principal dirigeant sera Matteo Salvini, pour autant que Silvio Berlusconi tienne sa parole et se range bien derrière lui.

Une grande coalition

Bruxelles misait sur une sorte de "grande coalition" à l'allemande entre Forza Italia et le Parti démocrate de Matteo Renzi, mais les résultats ne permettent pas de l'envisager. Selon des estimations des divers instituts de sondage et médias, le PD et FI ensemble restent encore loin de la majorité au Parlement. Et même s'ils réussissaient à convaincre d'autres partis europhiles et non anti-système, ils resteraient loin de la majorité.

Une alliance anti-Union européenne

Une autre coalition hypothétique, démentie par les intéressés avec encore plus de vigueur, pourrait à l'opposé réunir les eurosceptiques: la Ligue et les populistes du Mouvement 5 étoiles.

Cette coalition hypothétique donne des sueurs froides à Bruxelles, mais c'est la seule alliance qui disposerait de suffisamment d'élus pour avoir une majorité parlementaire stable. De fortes oppositions au sein des deux partis seraient à prévoir.

Vers de nouvelles élections

Si aucune majorité ne se dessine, le président de la République Sergio Mattarella devrait laisser en place le gouvernement actuel de Paolo Gentiloni, lequel n'a pas besoin de demander la confiance du nouveau Parlement, pour gérer les affaires courantes. Le temps éventuellement de convoquer de nouvelles élections.

Reste que la procédure va prendre du temps. Les deux Chambres se réuniront pour la première fois le 23 mars pour élire les deux présidents et constituer les groupes. Alors seulement, Sergio Mattarella entamera ses consultations.

Pas de quoi surprendre l'Italie qui a appris à vivre dans l'incertitude, elle qui a connu plus de 60 gouvernements depuis le début de la République en 1946.

08h30

Les dernières projections des partis

Selon les projections de la chaîne télévisée La7 à 8h, le Mouvement 5 étoiles est en tête avec un score de 31,56% à la Chambre des députés, suivi par le Parti démocrate (19,20%), la Ligue (18,24%) et Forza Italia (13,83%).

Les résultats suivent la même tendance en ce qui concerne le Sénat.

07h35

Le Mouvement 5 Etoiles (M5S), premier parti d'Italie

Au niveau des partis politiques, c'est le Mouvement 5 Etoiles (M5S) qui arrive très largement en tête, avec un score estimé autour de 31 à 33%, soit entre 216 et 236 sièges à la Chambre des députés et 109 à 119 sièges au Sénat. Des chiffres qui confirment la percée spectaculaire d'un parti créé en 2009 seulement par l'humoriste Beppe Grillo.

Selon le média Sky TG24, le M5S s'impose notamment dans le sud du pays, où il rafle la moitié des voix dans certaines régions.

Le parti a affiché sur Twitter sa joie à l'annonce des secondes projections.

Désormais, "tout le monde devra parler avec nous", s'était réjoui plus tôt l'un de ses dirigeants, Alessandro Di Battista.

Le M5S réagit après sa victoire aux élections italiennes
Le M5S réagit après sa victoire aux élections italiennes / L'actu en vidéo / 1 min. / le 5 mars 2018

6h30

La coalition de droite en tête, pas de majorité absolue

Sans obtenir de majorité parlementaire, la coalition formée par Forza Italia de Silvio Berlusconi, la Ligue, Fratelli d'Italia et les libéraux obtient quelque 37% des voix, selon des résultats partiels portant sur deux tiers des bureaux de vote.

A l'intérieur de cette coalition, c'est la Ligue de Matteo Salvini, formation eurosceptique et anti-immigration, qui est en tête.

Le secrétaire-adjoint du parti anti-immigration se réjouit "de ce résultat historique":

Un moment "historique" pour la Ligue en Italie
Un moment "historique" pour la Ligue en Italie / L'actu en vidéo / 37 sec. / le 5 mars 2018

Si cette alliance devait l'emporter en termes de sièges, ce qui semblait hors de portée au vu des résultats partiels, Matteo Salvini, serait en droit de réclamer le poste de Premier ministre.

>> Ecouter l'analyse de la situation dans le journal de 7h de RTS la Première :

Le leader de La Ligue Matteo Salvini. [reuters - Stefano Rellandini]reuters - Stefano Rellandini
Italie: le Mouvement 5 étoiles et la coalition de droite et d'extrême-droite revendiquent la victoire / La Matinale / 2 min. / le 5 mars 2018

6h20

La gauche s'écroule

Le Parti démocrate (PD) de l'ancien Premier ministre Matteo Renzi réaliserait un score inférieur à 20%, selon plusieurs projections. Il s'agirait de son plus mauvais score depuis sa fondation en 2007.

"Il est clair que pour nous il s'agit d'une défaite évidente", a commenté Maurizio Martina, un des plus hauts responsables du PD et ministre de l'Agriculture dans le gouvernement actuel. "Les données qui se présentent sont pour nous clairement en-dessous de nos attentes", a-t-il ajouté.

Le Parti démocrate italien admet sa défaite
Le Parti démocrate italien admet sa défaite / L'actu en vidéo / 55 sec. / le 5 mars 2018

Selon les projections du média italien Sky TG24, la Toscane est pour le moment la seule région où la coalition de gauche est en tête.

1h00

Le Mouvement 5 étoiles, premier parti au Sénat

La tendance se confirme. Le Mouvement 5 étoiles serait le premier parti au Sénat, selon les projections de l'institut de sondage SWG pour la chaîne télévisée La7. Le parti anti-système recueillirait 33,6% des voix.

La coalition de droite obtiendrait quant à elle 36,5% à la chambre haute du Parlement italien. Dans ce camp, la Ligue de Matteo Salvini (17,4%) devancerait Forza Italia de Silvio Berlusconi (14,1%).

Enfin, le Parti démocrate plafonnerait à 18,3% des voix. Même avec les apports des alliés, le centre-gauche n'aurait qu'à peine 23% des voix.

00h40

Marine Le Pen se réjouit

La présidente du Front national français Marine Le Pen s'est réjouie des premières tendances des élections législatives italiennes.

Ensemble, les partis eurosceptiques – Mouvement 5 étoiles, Ligue et Fratelli d'Italia – s'approcheraient dangereusement de la majorité absolue. "L'Union européenne va passer une mauvaise soirée", a tweeté Marine Le Pen, dont on avait appris un peu plus tôt qu'elle était visée par un contrôle fiscal.

00h30

Premières réactions des Cinq étoiles

Le Mouvement 5 étoiles pourrait devenir le premier parti du pays. Le député du M5S Alfonso Bonafede s'en est réjoui en direct sur la chaîne La7: "Si les résultats à la sortie des urnes sont confirmés, il s'agirait d'un résultat historique et extraordinaire. Nous serons un pilier de la législature."

Devant les journalistes rassemblés au siège du M5S à Rome, un autre député sortant, Alessandro Di Battista a fait une courte déclaration: "Désormais, les partis devront venir discuter avec nous", a-t-il lancé.

Le député du M5S Alessandro Di Battista a fait une brève déclaration devant des journalistes au siège du parti à Rome, le 5 mars 2018. [KEYSTONE - ALESSANDRO DI MEO/EPA]
Le député du M5S Alessandro Di Battista a fait une brève déclaration devant des journalistes au siège du parti à Rome, le 5 mars 2018. [KEYSTONE - ALESSANDRO DI MEO/EPA]

00h00

Quel parti finira-t-il devant à droite?

Le leadership de la coalition de droite est disputé, à croire les premiers sondages à la sortie des urnes. Le parti Forza Italia de Silvio Berlusconi et la Ligue de Matteo Salvini sont au coude à coude, tant à la Chambre des députés qu'au Sénat. Or, selon un accord passé entre les deux chefs, c'est le parti qui finira devant qui pourra revendiquer le poste de Premier ministre.

Ce qui semble en revanche acquis, c'est que la Ligue, qui n'avait jamais dépassé 10% lors des élections législatives, va réaliser un résultat historique. Son chef a déjà remercié ses électeurs sur Twitter.

23h45

Participation à 74%

Le taux de participation s'élève à 73,8% pour la Chambre des députés, selon les chiffres provisoires du Ministère de l'intérieur. C'est moins que lors des précédentes élections législatives, en 2013, où il était de 75,2%.

A ce niveau, l'abstention pourrait ainsi être la plus importante de l'histoire de la République italienne.

23h15

Coalition de droite en tête, M5S premier parti

Aucune majorité claire ne semble se dessiner, selon les premiers sondages à la sortie des urnes réalisés pour la télévision publique Rai.

La coalition de droite, dirigée par le tandem Silvio Berlusconi pour Forza Italia et Matteo Salvini pour la Ligue, arriverait en tête avec 33% à 36% des voix à la Chambre des députés. Le Mouvement 5 étoiles (M5S) serait le premier parti de la Péninsule avec 29,5% à 32.5%. Le camp du centre-gauche, emmené par le Parti démocrate de Matteo Renzi et du Premier ministre Paolo Gentiloni, ne recueillirait que 25,5% à 28.5%.

Tweet Ansa Exit Poll

Ces pourcentages se retrouvent à peu près au Sénat: coalition de droite à 33,5%-36,5%, le Parti démocrate et ses alliés à 25%-28% et Mouvement 5 étoiles toujours premier parti avec 29% à 32% des voix.

Tweet Ansa 2

S'ils sont dans la lignée des dernières estimations avant les élections, ces sondages effectués à la sortie des urnes doivent être pris avec des pincettes. En 2013, ils avaient été assez éloignés des résultats finaux.

23h00

Fermeture des bureaux de vote

Les bureaux de vote ont fermé à 22h00 (23h00 en Suisse) pour les 46,5 millions d'inscrits et le résultat devrait être annoncé vendredi au petit matin.

Le dépouillement est à suivre sur cette page: Un ultime sondage donne le maintien de la Grande-Bretagne dans l'UE, le suivi

22h30

Problèmes avec le coupon anti-fraude

De nombreux témoignages d'électeurs attestent de problèmes survenus avec le coupon anti-fraude. Prenant davantage de temps en termes de vérification aux huissiers, le coupon a eu pour conséquence de rallonger le temps passé par chaque électeur au sein des les bureaux de vote. Il a en résulté de nombreuses files d'attente dans des bureaux dans tout le pays.

22h05

La soirée électorale débute

Sur les chaînes de télévision italiennes, les programmes consacrés aux élections législatives commencent à partir de 22h00.

Les bureaux de vote ferment dans une heure, à 23h00. Peu de temps après cela devraient être publiés les premiers sondages à la sortie des urnes. Des premières projections ne sont pas attendues avant minuit.

Pour les résultats significatifs, il faudra vraisemblablement patienter jusqu'à lundi matin.

21h45

Une campagne dominée par l'immigration

La campagne électorale a été particulièrement courte et dominée par le thème de l'immigration, en forte progression dans le pays. Les différents candidats se sont livrés à une surenchère de propositions, plus intenables les unes que les autres.

La campagne a surtout été marquée par la fusillade raciste survenue début février dans la commune de Macerata, dans le centre du pays. Un jeune militant néofasciste a ouvert le feu en pleine rue et blessé six immigrés africains. Il dit avoir voulu venger le meurtre d'une jeune Italienne, meurtre pour lequel des Nigérians étaient soupçonnés.

Des affrontements mêlant militants antifascistes, extrémistes de droite et forces de l'ordre se sont multipliés ces dernières semaines. Ils se sont produits dans des villes comme Palerme, Rome, Bologne, Pérouse ou encore Turin.

20h50

La désillusion des électeurs

Dans un marché aux puces à Rome, de nombreux électeurs racontaient dimanche qu'ils ne savent pas pour qui voter. "On ne sait pas pour qui on doit voter, raconte un passant. Ils promettent tout et rien. Mais à la fin, à mes yeux, c'est tous les mêmes." Ceux qui se sont effectivement rendus aux urnes et ceux qui ont fait l'impasse semblent ainsi se rejoindre sur un point: la désillusion.

>> Voir le reportage du 19h30 dimanche à Rome :

Elections italiennes: désillusion des électeurs
Elections italiennes: désillusion des électeurs / 19h30 / 3 min. / le 4 mars 2018

20h00

Participation intermédiaire en hausse

Selon les données publiées par le ministère de l'Intérieur, la participation s'élevait à 58,42% à 19h00. C'est environ dix points de plus qu'en 2013, mais les élections législatives avaient alors été organisées sur deux jours. La participation finale s'était établie à 75% il y a cinq ans.

Lors du référendum constitutionnel de 2016, la participation était de 57,2% à 19h00.

19h00

Difficultés d'organisation et files d'attente

A Palerme, en Sicile, il a fallu ré-imprimer en urgence 200'000 bulletins. Plusieurs bureaux ont également été perturbés, en particulier à Rome, quand des erreurs ont été découvertes sur les bulletins.

D'une manière générale, la procédure était fortement ralentie par un coupon anti-fraude qu'un assesseur doit prélever sur chaque bulletin avant qu'il soit mis dans l'urne: de longues files d'attente ont été signalées un peu partout dans le pays.

Des électeurs prennent leur mal en patience dans un bureau de vote à Rome. [KEYSTONE - ALESSANDRO DI MEO/EPA]
Des électeurs prennent leur mal en patience dans un bureau de vote à Rome. [KEYSTONE - ALESSANDRO DI MEO/EPA]

18h45

Les principaux candidats ont voté

Luigi Di Maio près de Naples, Silvio Berlusconi et Matteo Salvini à Milan ou encore le Premier ministre Paolo Gentiloni et l'ancien ministre des Affaires étrangères Emma Bonino à Rome: les principaux candidats ont voté dans leurs fiefs respectifs.

18h00

Moments insolites

Le passage de certains hommes politiques dans les bureaux de vote a réservé des moments insolites. A Plaisance, l'ancien chef du Parti démocrate Pier Luigi Bersani n'a pas respecté la procédure: il a inséré le coupon anti-fraude dans l'enveloppe de vote, alors qu'il fallait le donner séparément aux huissiers. Son vote pourrait ne pas être comptabilisé.

Mésaventures également pour le leader de la formation de la gauche de la gauche Libres et égaux Pietro Grasso et le Président de la république Sergio Mattarella. Ils ont tous deux oublié leur passeport après avoir voté. On peut toutefois concevoir que Sergio Matteralla ait eu la tête ailleurs: c'est vers lui que les regards se tourneront immanquablement lundi 5 mars en cas d'absence de majorité claire.

17h15

L'Italie en deuil après la mort étrange d'un footballeur

L'Italie a appris avec sidération le décès, à 31 ans, de l'international italien et capitaine de la Fiorentina Davide Astori, dans son lit la nuit dernière. Les rencontres de Serie A du jour ont été reportées, en signe de deuil. Le défenseur du club de Florence serait mort "de causes naturelles", selon le procureur de la République d'Udine, dans le nord du pays.

"Cela me semble impossible. Je suis incrédule et pleure avec sa famille et avec toute la Fiorentina. Ciao Capitaine", a réagi sur Twitter Matteo Renzi, originaire de Florence.

16h30

Berlusconi importuné par une activiste Femen

Les Italiens peuvent se rendre dans les différents bureaux de vote depuis 7h00 ce matin. A gauche, le Premier ministre Paolo Gentiloni et le chef du Parti démocrate Matteo Renzi ont voté, le premier à Rome, le second dans sa ville de Florence.

Le leader de Forza Italia, Silvio Berlusconi, a lui voté à Milan, où il a été importuné par une militante du mouvement Femen. "Berlusconi, tu es périmé", disait le message sur son torse nu.

Les Italiens élisent leurs représentants, Silvio Berlusconi fait face à une Femen
Les Italiens élisent leurs représentants, Silvio Berlusconi fait face à une Femen / L'actu en vidéo / 1 min. / le 4 mars 2018

16h15

L'Italie, entre gouffre politique et reprise économique

Le 19h30 de la RTS s'est rendu cette semaine en Vénétie, à Naples, à Milan ou encore à Monza pour tenter de dresser un état des lieux. Et rencontrer ses hommes forts, de l'éternel Silvio Berlusconi au jeune ambitieux Luigi Di Maio du Mouvement 5 étoiles.

>> Le portrait de Luigi Di Maio :

Elections Italie: le mouvement cinq étoiles en campagne
Elections Italie: le mouvement cinq étoiles en campagne / 19h30 / 2 min. / le 27 février 2018

>> Voir la série de reportage du 19h30 RTS : A l'aube des élections, l'Italie entrevoit la reprise économique

16h05

Trois coalitions pour une improbable majorité

Dimanche matin, la presse italienne semblait déjà résignée à ce qu'aucune majorité ne se dessine. "Le verdict contre l'Italie est toujours le même: le pays vit une instabilité permanente. L'ingouvernabilité est désormais une maladie endémique", se désolait Claudio Tito dans un éditorial dans La Repubblica.

Ni l'éternel revenant Silvio Berlusconi et ses traditionnels alliés de la Ligue de Matteo Salvini, ni un Mouvement 5 étoiles en progression mais qui ne peut gouverner seul, ni le Parti démocrate au pouvoir depuis 2013, ne devrait obtenir la majorité absolue.

>> Lire : En Italie, trois blocs en quête d'une improbable majorité aux élections

16h00

Un nouveau système électoral

Les Italiens votent pour la première fois avec une nouvelle loi électorale, dite "Rosatellum", du nom de son inspirateur, le député du Parti démocrate Ettore Rosato.

En substance, il s'agit d'un mélange de scrutin proportionnel et majoritaire. Un bon tiers des sièges est attribué au scrutin uninominal (le candidat obtenant le plus de voix est élu) tandis que près des deux tiers sont attribués à la proportionnelle (les candidats sur les listes obtenant le plus de voix sont élus).

Les coalitions doivent obtenir 10 % des voix au niveau national pour entrer au Parlement. Le seuil est fixé à 3 % pour les partis qui n'ont pas conclu d'alliance.

Adopté en octobre 2017 par la droite et la gauche afin de barrer la route du pouvoir au Mouvement 5 étoiles, ce système complexe favorise les coalitions et/ou les partis enracinés sur le territoire.