Le suivi de la nuit américaine

Parmi les Etats-clés, l'Ohio et ses 18 grands électeurs seraient, comme en 2016, acquis à Donald Trump, tandis que Joe Biden remporterait les 11 grands électeurs de l'Arizona, ce qui serait un basculement par rapport à la dernière élection, selon les projections des médias américains. Le président américain sortant est également donné gagnant en Floride.

Au Texas, Fox News place Donald Trump en tête, ce qui n'est pas étonnant dans cet Etat traditionnellement républicain, mais les démocrates espéraient cette année créer la surprise.

En Pennsylvanie, le président républicain est actuellement en tête, mais les votes par correspondance pourraient faire pencher la balance côté démocrate.

L'activiste et attachée de presse pour les droits humains Sarah McBride a été élue sénatrice dans l'État du Delaware. La démocrate devient ainsi la première personne ouvertement transgenre à occuper une fonction aussi importante aux États-Unis.

Elle remplace le retraité démocrate Harris McDowell.

Sarah McBride était déjà entrée dans l’histoire en 2016 lorsqu’elle s’était adressée à la Convention nationale démocrate en tant qu’attachée de presse nationale pour la Campagne des droits de l’homme. Elle était alors la première personne ouvertement transgenre à prendre la parole lors d’une convention partisane aux Etats-Unis.

"J'espère que cette nuit montrera aux enfants LGBTQ que notre démocratie est grande pour elles et eux aussi"

Sans surprise, les deux candidats septuagénaires ont engrangé une série d'Etats qui leur étaient promis. Les résultats des Etats-clés ne sont toujours pas connus. Seule certitude: la vague démocrate, espérée par certains dans le camp Biden, n'aura pas lieu.

>> Le correspondant de RTSinfo Raphaël Grand analyse les premiers résultats :

RTS

Donald Trump

Alabama (9)

Arkansas (6)

Caroline du Sud (9)

Dakota du Nord (3)

Dakota du Sud (3)

Idaho (4)

Indiana (11)

Kansas (6)

Kentucky (8)

Louisiane (8)

Mississippi (6)

Missouri (10)

Nebraska (4 et potentiellement jusqu'à 5)

Oklahoma (7)

Tennessee (11)

Utah (6)

Virginie occidentale (5)

Wyoming (3)

Joe Biden

Californie (55)

Colorado (9)

Connecticut (7)

Delaware (3)

Illinois (20)

Maryland (10)

Massachusetts (11)

New Hampshire (4)

New Jersey (14)

New York (29)

Nouveau-Mexique (5)

Oregon (7)

Rhode Island (4)

Vermont (3)

Virginie (13)

Washington DC (3)

Etat de Washington (12)

Selon les chaînes Fox News et ABC, les démocrates américains ont conservé et même renforcé mardi leur majorité à la Chambre des représentants.

Les démocrates vont gagner entre quatre et cinq sièges supplémentaires, selon les deux chaînes. Ils détiennent actuellement 232 des 435 sièges.

A la chambre haute, les démocrates ont pris mardi un premier siège de sénateur aux républicains, avec la victoire de l'ex-gouverneur du Colorado John Hickenlooper dans son Etat contre l'élu républicain sortant Cory Gardner. Ils en ont toutefois perdu un dans l'Alabama.

Aucun des deux candidats n'a pour l'heure essuyé un revers dans les Etats remportés par les républicains et les démocrates en 2016.

Les résultats des Etats-clés, comme la Floride, la Pennsylvanie, la Caroline du Nord ou l'Arizona, qui pourraient faire basculer l'élection, étaient toujours attendus.

Les démocrates ont pris mardi un premier siège de sénateur aux républicains, qui détiennent actuellement la majorité à la chambre haute du Congrès, avec la victoire de l'ex-gouverneur du Colorado John Hickenlooper dans son Etat, contre l'élu républicain sortant Cory Gardner.

Les républicains contrôlent actuellement le Sénat avec 53 sièges sur 100.

Selon CBS News, l'élection s'avère extrêmement serrée dans l'Etat du Texas, où la pièce peut encore tomber d'un côté ou de l'autre…

Les Etats déjà remportés par les deux candidats, selon les projections des grands médias américains.

Donald Trump remporte l'Alabama, l'Arkansas, l'Indiana, le Kentucky, le Mississippi, l'Oklahoma, le Tennesse et la Virginie occidentale.

Joe Biden est vainqueur dans le Connecticut, le Delaware, Washington D.C. l'Illinois, le Maryland, le Massachusetts, le New Jersey, Rhode Island, le Vermont et la Virginie.

Le président républicain sortant devance de peu son rival démocrate en Floride, cruciale pour l'issue de l'élection présidentielle américaine, selon les premières projections.

Dans cet Etat qui pourrait faire basculer l'issue de l'élection et où Donald Trump doit s'imposer pour espérer être réélu, il est crédité de 50,3% des suffrages contre 48,7% à Joe Biden.

Mais l'équipe de campagne du président a d'ores et déjà revendiqué la victoire.

Floride, Géorgie, Caroline du Nord: les résultats partiels dans plusieurs Etats-clés laissaient présager mardi soir une duel serré entre Donald Trump et Joe Biden.

Selon les estimations du New York Times, le président républicain était cependant en bonne posture pour remporter le "Sunshine State" qu'il avait déjà décroché en 2016. Si cette tendance se confirmait, il garderait intactes ses chances de décrocher un second mandat.

Sans surprise, les deux candidats septuagénaires ont engrangé une série d'Etats qui leur était promis. L'Indiana, le Kentucky, la Virginie occidentale, l'Arkansas et le Tennessee pour Donald Trump. Le Vermont, la Virginie, le New Jersey, le Massachusetts, le Delaware ainsi que la capitale fédérale Washington pour Joe Biden.

Le chef de la majorité républicaine au Sénat américain et allié de Donald Trump Mitch McConnell a été réélu mardi dans son Etat du Kentucky, selon la chaîne de télévision Fox News et le New York Times.

Ce conservateur âgé de 78 ans a battu une candidate démocrate et ex-pilote de chasse, Amy McGrath. Mitch McConnell siège à la chambre haute du Congrès depuis janvier 1985.

Selon les médias américains, Joe Biden remporte les Etats du Massachusetts, du Delaware, du Maryland, du New Jersey ainsi que Washington D.C.

De son côté, Donald Trump remporte les Etats de l'Oklahoma, l'Indiana, le Kentucky, la Caroline du Sud et la Virginie-Occidentale.

Selon les projections, l'ancien vice-président Joe Biden est donné vainqueur dans l'Etat traditionnellement démocrate du Vermont. Cette première victoire lui donne trois grands électeurs.

Selon les projections de l'institut Edison Research, diffusées par les télévisions américaines, le président sortant est donné vainqueur de l'élection dans un premier Etat, celui de l'Indiana.

Cette victoire lui donne 11 grands électeurs. Il faut 270 grands électeurs pour remporter l'élection présidentielle américaine.

Des centaines de personnes se pressaient mardi sur la Black Lives Matter Plaza de Washington, devenue le symbole de l'opposition à Donald Trump aux abords de la Maison Blanche transformée en camp retranché, pour attendre les résultats.

Malgré un bilan plombé par le Covid-19, qui a fait plus de 231'000 morts aux Etats-Unis, Donald Trump a assuré mardi au petit matin dans un entretien sur la chaîne Fox News avoir une "très solide chance" de battre son rival démocrate .

"C'est de la politique, c'est une élection, on ne sait jamais", a-t-il tempéré un peu plus tard lors d'une visite à un QG de campagne républicain dans la banlieue de Washington.

La voix fatiguée par une fin de campagne qui l'a vu enchaîner les meetings à un rythme effréné, le milliardaire de 74 ans a même, sur un ton rare, évoqué une possible défaite: "Gagner est facile, perdre n'est jamais facile. Pour moi, ça ne l'est pas".

Joe Biden a commis mardi une série de lapsus embarrassants, en apparaissant confondre ses petites-filles et en disant présenter à un groupe d'électeurs son fils Beau... qui est décédé en 2015. Le candidat démocrate s'exprimait à Philadelphie, plus grande ville de Pennsylvanie, un mégaphone en main.

"Voici mon fils Beau Biden, que beaucoup parmi vous ont aidé à élire au Sénat du Delaware. Voici ma petite-fille Natalie", dit-il, en prenant en fait par les épaules une autre de ses petites-filles, Finnegan.

Se rendant alors compte de sa méprise, le septuagénaire se reprend ainsi, d'un ton confus: "Ah non, attendez, ce n'est pas la bonne." Il prend alors par les épaules son autre petite-fille présente sur place, Natalie. Cette dernière est la fille de son fils Beau, décédé il y a cinq ans.

L'élection présidentielle américaine a débuté mardi sous haute tension. Il est vrai qu'il s’agit d’une sorte d'élection "mondiale", comme le relèvent certains votants, tant les conséquences seront tangibles partout sur la planète. En attendant le nom de son prochain locataire, la Maison Blanche s’est barricadée, car à Washington, on craint les tensions, après une campagne très agitée.

>> Regarder le sujet du 19h30 :

Rarement la tension aura été aussi vive avant une élection aux Etats-Unis. Le pays est profondément divisé, en deux camps qui ne se parlent pas. Et qui menacent parfois de s'affronter physiquement. Nous avons pu suivre ceux qui se nomment les Proud Boys, un groupe de jeunes hommes qui se considèrent comme les troupes de choc du président Trump.

>> Regarder le reportage d'Anaïs Renevier dans le 19h30 :

Un des fondements de la démocratie américaine est bousculé dans cette élection, car le président américain conteste ouvertement la validité même du vote par correspondance. On s'attend à ce qu'il refuse en justice de compter les bulletins arrivés par la poste.

>> Regarder le reportage de

Laurent Burkhalter

dans le Wisconsin dans le 19h30:

Le candidat démocrate Joe Biden a installé son quartier général à Wilmington, dans le Delaware. Un optimisme prudent était de mise, dans l'attente des résultats.

>> Ecouter le compte-rendu de Laurent Burkhalter dans le 19h30 :

Les Américains sont "en droit de connaître le vainqueur" le jour de l'élection, a lancé mardi Donald Trump, lors d'une visite dans un QG de campagne du parti républicain en banlieue de Washington.

"Nous sommes en droit de connaître le vainqueur le 3 novembre", a insisté le président républicain, qui s'exprimait à Arlington en Virginie. Le recours accru des électeurs américains au vote par correspondance pourrait retarder le dépouillement des bulletins, donc l'annonce des résultats.

Facebook, Twitter, YouTube (Google) et leurs armées de modérateurs étaient mobilisés mardi pour contrôler le flot de désinformation toujours aussi abondant sur les plate-formes à quelques heures de la fermeture des bureaux de vote aux Etats-Unis.

Les réseaux sociaux, soucieux de redorer leur réputation écornée lors de l'élection présidentielle de 2016, ont déployé un arsenal de mesures sans précédent pour garantir l'intégrité du vote, mais les ONG et politiques fustigent de nombreuses failles dans l'application des règles.

Une vidéo tronquée et détournée de Joe Biden, où le candidat démocrate semble dire que l'administration de Barack Obama a mis en place un vaste système de fraude électorale, a par exemple été vue environ 17 millions de fois sur différents sites, selon l'ONG Avaaz. "C'est un signal d'alarme majeur qui montre que les plate-formes ne sont toujours pas prêtes face à la désinformation", avertit l'association dans un communiqué.

Les Américains sont en train de voter dans tout le pays. Tour d'horizon dans trois villes, lors de l'émission Forum, avec les correspondants de la RTS.

Le dépouillement du vote à Philadelphie est au centre de l’attention ce soir, car le président Donald Trump critique la ville depuis des semaines en disant qu'elle est connue pour la fraude.

>> Ecouter le compte rendu de Jordan Davis, devant un bureau de vote à Philadelphie, en Pennsylvanie :

Keystone/AP photo - Patrick Semansky

La Floride est un de ces Etats-pivots qui pourraient faire basculer l’élection, d’autant plus que les résultats devraient y être livrés assez rapidement, car l'Etat a déjà commencé le décompte des votes par correspondance et anticipés. La Floride est en outre un excellent baromètre, car l'Etat est très divisé et son résultat correspond souvent au verdict final.

>> Ecouter l'analyse de Cédric Guigon à Tampa, en Floride :

EPA/Keystone - Rhona Wise

Devant tous les bureaux de vote, on relève de longues files d'attente. On devrait s'acheminer vers une participation record, fruit d'une forte mobilisation dans les deux camps.

>> Ecouter l'analyse de Raphaël Grand à Washington :

The Palm Beach Post via AP - Lannis Waters

Le ministre américain à la Sécurité intérieure a appelé mardi les électeurs à attendre patiemment le résultat des élections, face à un dépouillement qui pourrait être plus long qu'à l'accoutumée et aux spéculations sur une annonce de victoire anticipée de Donald Trump.

"Il faudra que les électeurs soient patients en attendant les résultats des élections cette année", a déclaré Chad Wolf au cours d'une conférence de presse. "Il est important de reconnaître que ce processus pourra prendre du temps".

Donald Trump a semblé mardi vouloir tempérer les inquiétudes selon lesquelles il pourrait revendiquer la victoire avant l'annonce de résultats officiels dans les Etats. Interrogé par la chaîne Fox News sur le moment où il se déclarerait gagnant, il a répondu: "Seulement lorsque nous aurons une victoire. Il n'y a aucune raison de tirer des plans sur la comète".

Plusieurs Etats américains ont déjà fait savoir que dépouiller le volume massif des bulletins par correspondance reçus cette année pourrait prendre un ou plusieurs jours de plus qu'en temps normal.

Plus de 100 millions d'Américains ont voté de façon anticipée pour l'élection présidentielle, avant même le jour du scrutin mardi, selon le dernier comptage actualisé du US Elections Project.

Les bulletins, envoyés par courrier ou déposés en personne par les électeurs avant l'ouverture officielle des bureaux de vote mardi, représentent plus de 72% du nombre total de bulletins comptabilisés lors de l'élection de 2016, selon ce comptage établi par l'Université de Floride. Le vote anticipé a battu des records cette année en raison de la pandémie de coronavirus.

Joe Biden et Donald Trump ont courtisé les Etats-clés lors de leurs derniers meetings. Le premier a appelé les électeurs à reprendre le contrôle de la démocratie, alors que le second a prédit une victoire éclatante.

A Pittsburgh, en Pennsylvanie, Joe Biden s'est livré dans son dernier grand discours à un nouveau réquisitoire contre Donald Trump, affirmant se battre pour restaurer "l'âme" de la nation.

Le candidat démocrate, en avance dans les sondages, a aussi reçu le soutien de la star américaine de la pop Lady Gaga qui a chanté plusieurs de ses tubes. "J'enlève mes gants parce que c'est un combat, un combat pour ce en quoi vous croyez", a-t-elle dit en s'installant, dans un froid glacial.

Donald Trump a de son côté livré son ultime meeting de campagne à Grand Rapids, dans le Michigan. Le président a prédit "une magnifique victoire" pour son camp. "Demain nous allons une nouvelle fois écrire une page d'histoire", a-t-il ajouté devant une foule compacte, ironisant sur son adversaire démocrate, qu'il a accusé d'être "endormi", mais aussi "agité", "corrompu" et "contrôlé par les grands médias".

En 2016, Donald Trump avait également mis fin à sa campagne à Grand Rapids, avant de l'emporter face à Hillary Clinton. "Je suis un peu superstitieux. On va faire pareil", a-t-il expliqué avant son arrivée dans le Michigan.

Lors d'un entretien accordé à la chaîne Fox, le républicain s'est dit persuadé de pouvoir créer la surprise, estimant que "les foules incroyables" présentes à ses meetings allaient "se traduire" par des votes en sa faveur".

>> Les précisions du 12h45 :

>> Lire aussi : Joe Biden et Donald Trump dans les Etats-clés pour leurs derniers meetings

Plusieurs incertitudes persistent avant le vote de mardi. La première est de savoir quand les résultats seront connus. Sera-ce déjà dans la nuit? Faudra-t-il attendre plusieurs jours avec le dépouillement du vote par correspondance? Les candidats accepteront-ils la défaite? Des recours vont-ils être lancés?

Depuis plusieurs mois, Donald Trump distille le doute sur la validité du scrutin et il a déclaré à plusieurs reprises qu'il y aurait des fraudes, et qu'il ne s'engageait pas à respecter le résultat final.

>> Lire aussi : Donald Trump n'accepterait pas forcément une défaite dans les urnes

Voici les scénarios envisageables à ce stade:

Une victoire nette de Joe Biden, actuellement favori selon les sondages. Si l'écart est suffisamment grand, Donald Trump serait obligé de reconnaître sa défaite.Une victoire nette de Donald Trump. Devancé de 9 points par Joe Biden dans les sondages, ce scénario est peu plausible, mais pas impossible.Un résultat serré, en particulier dans les swing states. Si Trump est en tête, il pourrait revendiquer la victoire, alors même que tous les votes par correspondance ne sont pas comptabilisés. Si Joe Biden l'emporte dans ces Etats, Donald Trump pourrait crier à la fraude et refuser de se déclarer vaincu. D'interminables batailles juridiques et des semaines d'incertitude pourraient en découler.

>> Les explications du 12h30 :

Keystone - AP Photo/Hans Pennink

A chaque élection, on qualifie certains Etats de pivots, ou de "swing states". Contrairement à des Etats qui votent chaque fois pour le même camp, les Etats-pivots sont susceptibles de basculer du côté démocrate ou républicain. Le résultat de la présidentielle dépend donc de leur vote, raison pour laquelle ils sont très prisés par les candidats.

>> Lire aussi : Joe Biden et Donald Trump à la conquête des "swing states"

Cette année, tout comme en 2016, les principaux "swing states" sont la Floride, la Pennsylvanie, le Michigan, la Caroline du Nord, le Wisconsin et l'Arizona. Tous avaient été remportés par Donald Trump il y a quatre ans.

Contrairement à 2016, la Géorgie, l'Iowa, l'Ohio et, plus surprenant, le Texas pourraient aussi voter démocrate, selon le site RealClearPolitics.

>> Reportage dans le Wisconsin dans le 19h30 :

Pour beaucoup, trois Etats vont jouer un grand rôle dans le résultat final et en premier lieu la Pennsylvanie. Donald Trump s'était imposé d'un cheveu dans cet Etat traditionnellement démocrate qui dispose de 20 grands électeurs et qui est marqué par le déclin industriel. Joe Biden y est en avance dans les sondages.

S'il veut espérer gagner, le président sortant doit absolument conserver aussi deux Etats, la Floride (29 grands électeurs) et le Texas (38). Les sondages y sont très serrés, avec une avance pour Biden dans le premier et Trump dans le second.

>> Voir les explications de Gaspard Kühn, correspondant de la RTS à Washington :

Le 18 juin 2019, quand Donald Trump annonce qu’il se présente à sa succession, sa stratégie est toute trouvée: mettre en avant ses bons résultats économiques, vanter un pays florissant et en plein boom.

>> Lire aussi : Trump lance sa campagne en s'en prenant violemment aux démocrates

Mais rien ne va se passer comme prévu, car neuf mois plus tard, le Covid a déferlé sur l'Amérique, a paralysé l'économie et a dicté le tempo de la campagne.

Choisi par les démocrates le 4 mars, Joe Biden reste confiné durant plusieurs semaines dans son domicile du Delaware, d'où il mène une campagne virtuelle.

>> Lire aussi : Joe Biden sera officiellement le candidat démocrate à la présidentielle américaine

Donald Trump, de son côté, n’hésite pas à faire de grands rassemblements publics, comme à Tulsa le 9 juillet. Une flambée de cas de Covid y sera observée quelques jours plus tard, attisant les critiques.

>> Lire aussi : Flambée de cas de Covid-19 à Tulsa, en Oklahoma, après le meeting de Trump

Dans le même temps, le 25 mai, George Floyd est tué par des policiers de Minneapolis et des manifestations contre le racisme et les violences policières éclatent un peu partout. Deux Amériques s'affrontent, sans se parler.

>> Lire aussi : Donald Trump, "la loi et l'ordre contre une Amérique du chaos"

Autre point fort, le 29 septembre, le premier débat entre les deux candidats tourne à la cacophonie.

>> Lire aussi : Trump et Biden se rendent coup pour coup dans un débat chaotique

Juste après, le 2 octobre, Donald Trump est atteint du Covid et il est hospitalisé. Il met en scène son départ, puis son retour, comme l’homme qui a terrassé le virus.

>> Lire aussi : Donald Trump a quitté l'hôpital pour regagner la Maison Blanche

Mais Joe Biden va en profiter, assurant que Donald Trump a capitulé face au virus, qu'il est responsable du décès de plus de 230'000 Américain.

>> Lire aussi : Un dernier débat plus posé mais incisif entre Donald Trump et Joe Biden

>> Les grandes étapes de la campagne dans le 12h45 :

Donald Trump et Joe Biden ont choisi deux colistiers à la personnalité forte pour les accompagner dans leur mandat s'ils sont élus et qui deviendront leur vice-président, à savoir Mike Pence côté républicain et Kamala Harris côté démocrate.

>> L'épisode de Washington d’Ici consacré aux colistiers :

>> Lire aussi : Dans un duel courtois, Kamala Harris et Mike Pence s'affrontent sur le Covid-19

Vice-président de Donald Trump ces quatre dernières années, Mike Pence était un choix logique dans le camp présidentiel. Ces quatre dernières années n'ont ébranlé ni sa loyauté à l'égard du président ni ses convictions. Mais en 2020 plus que jamais, Mike Pence incarne la caution morale du Parti républicain, lui qui, à 61 ans, joue la carte de la discrétion là où son président est nettement plus médiatique.

>> Le portrait de Mike Pence : Mike Pence, un conservateur de choc au service de Donald Trump

Chez les démocrates, le choix de Kamala Harris, adversaire de Joe Biden au début des primaires, a été plus long à se dessiner. Mais la nomination de la sénatrice de Californie a apporté un nouveau souffle à la campagne de Joe Biden. L'ancienne procureur âgée de 55 ans, métissée et dynamique, entend compenser les faiblesses du vieil homme blanc en fin de carrière.

>> Le portrait de Kamala Harris : Kamala Harris, la femme qui dynamise la campagne de Joe Biden

Jane, Linda, Felicia, Scott et Tim sont cinq citoyens américains d'horizons et de réalités sociales totalement différentes.

Durant toute la campagne, ils ont témoigné au micro de la RTS, apportant un regard local sur ce scrutin hors normes, dans le cadre de l'opération "Born in the USA".

>> Voir le témoignage de Felicia juste avant l'élection américaine :

>> Revoir toute l'opération spéciale "Born in the USA" : Born in the USA, "J'ai voté comme si ma vie en dépendait"

Les Américains n'élisent pas directement leur président. Aux Etats-Unis, il y a d'un côté le vote du peuple. De l'autre, le collège électoral, composé de grands électeurs. C'est le vote de ces derniers qui est déterminant.

Les citoyennes et citoyens américains votent dans l'Etat où ils habitent. Leurs voix sont comptabilisées, et le candidat qui remporte une majorité de votes populaires dans cet Etat décroche la totalité de ses grands électeurs.

Or, pour accéder à la Maison Blanche, ce n'est pas la majorité du vote populaire qui importe, mais celle du collège électoral, à savoir au moins 270 voix sur 538. C'est ainsi qu'en 2016, Hillary Clinton a perdu la présidentielle alors qu'elle avait été élue par une majorité du peuple. Donald Trump, lui, avait gagné le vote d'une majorité de grands électeurs, à savoir 306.

Chaque Etat possède un certain nombre de grands électeurs. Celui-ci correspond à l'addition du nombre d'élus à la Chambre des représentants (proportionnel à la démographie) et au Sénat (deux pour chaque Etat). Certains Etats en possèdent un grand nombre, comme la Californie (55), d'autres nettement moins, comme la Caroline du Sud (9).

>> Les explications du podcast Washington D'Ici sur le système électoral américain :

>> Lire aussi : L'élection présidentielle américaine, comment ça marche?

En ce 3 novembre, Américaines et Américains ne choisissent pas seulement leur président. Ils doivent également élire la Chambre des représentants, un tiers du Sénat et les gouverneurs de 11 Etats.

• La Chambre des représentants (équivalente au Conseil national en Suisse): 435 sièges à renouveler. Les démocrates y sont majoritaires, et devraient le rester selon les experts. C'est cette chambre qui s'est opposée ces deux dernières années aux actions de Donald Trump.

• Le Sénat (équivalent au Conseil des Etats): quelle que soit sa taille, chaque Etat a droit à deux sénateurs. Et 35 des 100 sièges sont à renouveler. Les républicains doivent en défendre la grande majorité, sans quoi il pourrait basculer du côté démocrate. Si tel était le cas, et si Joe Biden est élu président, le parti démocrate détiendrait tous les leviers du pouvoir à la Maison Blanche.

• Gouverneurs: Onze des 50 Etats élisent leur gouverneur, un poste crucial. Ce dernier possède des compétences qui échappent au gouvernement fédéral, comme le budget, la nomination de certains juges, la législation, ou le droit de grâce sur les condamnés à mort.

• Législatives: 44 Etats renouvellent aussi leur législatif. Ces courses sont particulièrement disputées cette année, car la carte électorale sera redessinée pendant la prochaine législature, la plupart du temps par le parti au pouvoir.

>> Les explications du 12h30 sur les autres enjeux :

EPA/Keystone - Jim Lo Scalzo

>> Le point dans Tout un Monde sur l'importance du Sénat :

Keystone - Evan Vucci - AP Photo