Des étudiants infirmiers qui s'apprêtent à passer Noël dans un hôpital en Belgique, un chef étoilé français qui prépare des menus à emporter ou une radio canadienne qui mise sur l'humour pour alléger cette période de crise: dans une série de reportages diffusés lundi, les Médias francophones publics offrent un regard différent sur ce quotidien chamboulé par la pandémie.
Comment les pays francophones se préparent-ils à un Noël en temps de Covid?
Médias francophones publics
Explication de l'opération spéciale
Après l’expérience de mise en commun des moyens pour la nuit américaine du 3 novembre, les chaînes francophones de service public ont souhaité renouveler l'expérience de partage des productions. Un thème s'est vite imposé: comment vivre avec le Covid, et plus spécifiquement, comment allons-nous passer Noël dans cette situation? Chaque chaîne était libre de choisir le thème qui lui convenait et de diffuser ensuite tout ou partie des reportages mis à disposition.
Radio Canada
Comment faire de l'humour en cette période?
Rire des évènements qui ont marqué l'année qui s'achève est une tradition bien ancrée au Canada depuis les années 1960.
Tous les 31 décembre, des millions de téléspectateurs s'installent devant leur téléviseur pour regarder les émissions humoristiques qui passent en revue les événements qui ont marqué les douze derniers mois. Le ton se veut mordant, souvent satirique.
Mais comment faire de l'humour après une année marquée par une pandémie mortelle qui a plombé le moral des gens?
TV5 Monde
Comment la diaspora africaine se prépare à un Noël à distance
Des mois de confinement et une baisse de 40% de ses rentrées d’argent ont rendu la situation de Sylvie fragile. Propriétaire d'une boutique de mode, la Camerounaise a du mal en cette fin d’année à payer les 800 euros du loyer de son magasin.
"Et par conséquent, on n'a pas les moyens non plus de voyager. D'habitude, on va au Cameroun, on fête avec la famille. On se retrouve, on voit tout le monde. Mais cette année, c’est mort. On n'a pas assez travaillé cette année pour prendre des vacances, du coup on reste là à Noël."
Pour des milliers d’Africains en France cette année, les fêtes n’auront donc pas la même saveur que d’habitude.
RTBF
En formation de soins, mais déjà en première ligne
Aymmesson Butryn, 23 ans, étudiant en soins infirmiers, stagiaire aux soins intensifs Covid-19. Elena Guns, 21 ans, étudiante en kiné, stagiaire en unité Covid-19. Tous deux viennent de débuter dans le métier et sont déjà propulsés en première ligne pour lutter contre la pandémie dans cet hôpital belge.
"Quand on rentre à la maison on entend encore les alarmes, même si on n’est plus dedans. J’ai des collègues qui se sont effondrés, car c’est trop lourd pour eux. On a servi aussi de tampon en tant qu’étudiant", constate Aymmesson.
Comme la plupart des patients et des soignants, Aymmesson et Elena s'apprêtent à passer les fêtes dans cet hôpital. "Dès que le Covid sera fini, on verra notre famille. Mais dans ma tête, il n’y a pas vraiment de fêtes, pas de Nouvel an, pas de Noël cette année", raconte Elena.
France 24
Les aînés et le Covid
"Je me suis sentie comme une condamnée, c'était la prison! Ca m'a marqué profondément, je n'arrive pas encore à l'extéroriser", relève Suzanne, une résidente d'établissement médico-social.
Les personnes âgées, considérées à risque et la plupart du temps isolées, sont les premières victimes de la pandémie, même lorsqu'elles ne tombent pas malades. Et ce, qu'elles vivent dans un établissement ou chez elle.
France Télévisions
La cuisine se réinvente grâce au Covid
Dans sa brasserie Lazare, le chef triplement étoilé Eric Frechon affine son menu de Noël pour chouchouter ses clients. Mais crise sanitaire oblige, le menu sera à emporter pour être dégusté chez les clients. Tout le menu a été imaginé pour pouvoir se réchauffer à la maison et les clients repartent avec un mode d’emploi pour reproduire l’assiette.
Mais pour ceux qui le souhaitent, il y a aussi moyen de se mettre derrière les fourneaux, notamment avec l'aide des blogs de cuisine. "Depuis le confinement, les visites sur le blog ont nettement augmenté. Avec pour principale recherche: comment faire son pain soi-même?", relève Anne Lataillade, auteure du blog "Papilles et pupilles".
Des papilles, certains se réjouissent de pouvoir les réutiliser après avoir perdu le goût et l'odorat pendant un certain temps à cause du Covid. C'est le cas de Samir Kadri: "J'ai eu la crainte de perdre totalement ces sens, alors maintenant j'apprécie davantage ces odeurs, ces goûts, ces parfums."
RTS
Les stations de ski pendant les Fêtes
Contrairement à de nombreux autres pays, la Suisse ouvrira ses stations de ski durant les fêtes. De quoi réjouir les acteurs du tourisme et les commerçants locaux, dont beaucoup dépendent énormément des sports d'hiver.
"Si on respecte les mesures, c'est important de garder les stations ouvertes, car elles font vraiment partie de la Suisse", souligne un skieur.
Les autorités tentent de dissuader les visiteurs des pays frontaliers de venir skier sur les pistes helvétiques. Des voix s'élèvent également en Suisse pour demander un strict respect des mesures. "Les remontées mécaniques doivent faire la police avec leurs clients", exige ainsi Marianne Maret, conseillère aux Etats valaisanne.
Le contexte en chiffres
Des pays francophones pas tous logés à la même enseigne
Cette série de graphiques préparés par la cellule data de la RTS compare la situation entre la Suisse, la France, la Belgique et le Canada.
Concernant les décès sur 7 jours, pour un million d'habitants, depuis le début septembre, on constate que la Suisse a connu une deuxième vague plus fatale que la France par exemple. Entre le 1er septembre et le 8 décembre, la Suisse compte 384 morts pour un million d'habitants, la France 375 et la Belgique 633.
Il faut toutefois se rappeler que la première vague a été bien gérée en Suisse. Ainsi, le nombre total de mort pour 1 million d'habitants depuis le début de l'épidémie n'atteint pas en décembre le bilan belge, ni même français. La Suisse dépasse par contre désormais le Canada:
Au niveau de l'incidence sur 14 jours, les chiffres montrent à quel point la situation en Belgique et en Suisse a atteint des sommets par rapport à celle de la France et du Canada.
Étonnamment, le nombre d'hospitalisations hebdomadaires rapporté à la population est toutefois resté plus faible qu'en France, même au pire de la crise.
Le taux de tests positifs en Suisse s'est par contre maintenu à des valeurs records et reste encore aujourd'hui très élevé.
A noter que la Suisse effectue peu de tests, bien moins que la plupart des autres pays européens, dont la France et la Belgique.