L'Afghanistan se trouve lundi aux mains des talibans, après l'effondrement des forces gouvernementales et la fuite à l'étranger du président Ashraf Ghani. [AFP]
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Les talibans se veulent rassurants, alors que les évacuations continuent

- Alors que les évacuations ont repris mardi à l'aéroport de Kaboul, la question de l'accueil des migrantes et des migrants continue à agiter la communauté internationale. Berlin appelle à aider l'Afghanistan sous peine de risquer une nouvelle crise migratoire.

- Washington a continué mardi à renforcer son dispositif militaire à l'aéroport de Kaboul pour accélérer le rythme des évacuations. Un millier de soldats américains sont arrivés dans la nuit et 700 à 800 personnes ont été évacuées depuis lundi soir, dont 165 Américains.

- Deux jours après leur arrivée victorieuse dans la capitale afghane Kaboul, les talibans ont déclaré mardi vouloir des relations pacifiques avec les autres pays, promis de ne pas mener des représailles contre d'anciens soldats de l'armée afghane et assuré qu'ils allaient respecter les droits des femmes.

-  Vingt-huit personnes détentrices d'un passeport suisse se trouvent encore en Afghanistan après l'évacuation du bureau de la coopération suisse à Kaboul, selon le Département fédéral des affaires étrangères.

Suivi assuré par RTSinfo avec les agences

23h30

Le gouvernement britannique veut accueillir 20'000 réfugiés afghans

Le gouvernement britannique a annoncé mardi lancer un dispositif destiné à accueillir "à long terme" 20'000 réfugiés afghans, à la veille d'une session extraordinaire du parlement consacrée à la crise liée au retour des talibans au pouvoir.

"Nous avons une dette envers tous ceux qui ont travaillé avec nous pour faire de l'Afghanistan un endroit meilleur ces vingt dernières années. Beaucoup d'entre eux, en particulier les femmes, ont maintenant un besoin urgent de notre aide", a déclaré le Premier ministre Boris Johnson dans un communiqué du ministère de l'Intérieur.

Le chef du gouvernement présentera ce nouveau dispositif mercredi matin aux députés qui ont écourté leurs vacances d'été pour débattre du sujet à la Chambre des communes. Face à la dégradation rapide de la situation, des critiques ont fusé, y compris dans les rangs conservateurs de Boris Johnson, sur sa gestion de la crise.

23h20

Joe Biden et Boris Johnson conviennent d'une réunion du G7 la semaine prochaine

Le président américain Joe Biden s'est entretenu mardi par téléphone de la situation en Afghanistan avec le Premier ministre britannique Boris Johnson, et les deux dirigeants sont convenus d'organiser la semaine prochaine une réunion virtuelle du G7 pour discuter d'une stratégie et d'une approche communes.

Rendant compte de cet entretien dans un communiqué, la Maison Blanche a rapporté que Joe Biden et Boris Johnson ont "discuté de la nécessité d'une coordination étroite continue" entre les alliés sur la question de l'Afghanistan, notamment sur la manière dont la communauté internationale peut fournir davantage d'aide humanitaire.

23h15

Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU annonce une réunion le 24 août

Le Conseil des droits de l'Homme des Nations unies a annoncé mardi soir qu'il tiendrait une session spéciale le 24 août pour examiner "les inquiétudes sérieuses concernant les droits de l'Homme" après la prise du pouvoir par les talibans en Afghanistan.

La réunion, à Genève, a été demandée par les représentants afghan et pakistanais, soutenus pour l'instant par 89 pays.

22h20

Washington espère que les talibans "tiendront" leurs promesses sur les droits humains

Les Etats-Unis espèrent que les talibans "tiendront" leurs promesses sur les droits humains, a affirmé mardi le porte-parole du département d'Etat, Ned Price.

"Si les talibans disent qu'ils vont respecter les droits de leurs citoyens, nous attendrons d'eux qu'ils tiennent cet engagement", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

"Les paroles sont importantes, elles peuvent être rassurantes, elles peuvent être symboliques", a indiqué le porte-parole de la diplomatie américaine. "Mais ce que nous allons chercher, ce sont des actes."

Par ailleurs, les Etats-Unis ont indiqué être prêts à maintenir leur présence diplomatique à l'aéroport de Kaboul après la date limite de retrait fixée au 31 août si les conditions le permettent.

22h00

Malala Yousafzai dit avoir peur pour ses "soeurs afghanes"

La militante pakistanaise pour les droits des femmes Malala Yousafzai a survécu en 2012 à un attentat des talibans au Pakistan. [afp - Christophe Petit Tesson]
La militante pakistanaise pour les droits des femmes Malala Yousafzai a survécu en 2012 à un attentat des talibans au Pakistan. [afp - Christophe Petit Tesson]

"Comme beaucoup de femmes, j'ai peur pour mes soeurs afghanes": la militante pakistanaise pour les droits des femmes Malala Yousafzai a exprimé ses craintes mardi dans le New York Times, après la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan.

Dans une tribune pour le quotidien américain, la prix Nobel de la paix 2014 dresse un parallèle entre le futur des femmes afghanes et sa propre situation, elle qui avait survécu en 2012 à un attentat des talibans au Pakistan.

Ciblée d'une balle dans la tête pour avoir promu l'éducation des jeunes filles, l'adolescente de 15 ans avait été évacuée entre la vie et la mort vers un hôpital de Birmingham au Royaume-Uni, où elle avait repris conscience six jours plus tard. Aujourd'hui âgée de 24 ans, elle vit au Royaume-Uni avec sa famille et est diplômée de la prestigieuse université d'Oxford.

"Je ne peux que me sentir reconnaissante pour ma vie d'aujourd'hui. Après avoir reçu mon diplôme universitaire l'an dernier, et avoir commencé à tracer ma propre carrière, je n'ose pas imaginer tout perdre - revenir à une vie dictée par des hommes en armes", écrit-elle.

"Les filles et les jeunes femmes afghanes se retrouvent encore une fois dans une situation où je me suis moi-même trouvée - désespérées à l'idée qu'elles ne vont peut-être jamais être autorisées à revenir dans une salle de classe, ou à tenir un livre", ajoute Malala.

>> Le sujet du 19h30 sur les femmes afghanes qui craignent le pire :

Les femmes afghanes craignent le pire avec le retour des talibans au pouvoir
Les femmes afghanes craignent le pire avec le retour des talibans au pouvoir / 19h30 / 1 min. / le 17 août 2021

21h40

Dispositif américain renforcé à l'aéroport de Kaboul

Washington a continué mardi à renforcer son dispositif militaire à l'aéroport de Kaboul pour accélérer le rythme des évacuations.

Un millier de soldats américains sont arrivés dans la nuit et 700 à 800 personnes ont été évacuées depuis lundi soir, dont 165 Américains, a indiqué à la presse le général Hank Taylor, un responsable de l'état-major américain.

"5000 à 9000 départs"

Les renforts militaires, qui doivent se poursuivre dans les jours qui viennent, vont permettre "d'accélérer" les évacuations pour les porter à un vol par heure "au cours des prochaines 24 heures", a-t-il précisé.

"Au maximum de nos capacités, nous tablons sur 5000 à 9000 départs par jour", a ajouté le général Taylor, "mais nous sommes conscients qu'un certain nombre de facteurs influencent cet objectif". Le haut gradé a souligné que les opérations n'avaient pas été entravées par les talibans. "Nous n'avons eu aucune interaction hostile, aucune attaque ni menace de la part des talibans", a-t-il dit.

Il a aussi révélé que des soldats afghans, qui n'ont pas capitulé devant les talibans, étaient parvenus à rejoindre l'aéroport de Kaboul et participaient aux opérations d'évacuation. "Nous avons 500 à 600 hommes des forces afghanes qui nous aident à assurer la sécurité", a-t-il dit.

21h30

Les talibans "prêts à protéger" l'accès à l'aéroport de Kaboul

Les talibans sont "prêts à protéger" l'accès à l'aéroport de Kaboul pour les civils évacués par les forces américaines, a assuré mardi le conseiller de Joe Biden à la sécurité nationale, Jake Sullivan. Washington négocie avec eux le "calendrier" des évacuations américaines.

Les insurgés ont dit aux Etats-Unis "qu'ils étaient prêts à protéger l'acheminement en toute sécurité des civils vers l'aéroport et nous avons l'intention de les faire respecter cet engagement", a assuré Jake Sullivan lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche.

Situation "changeante"

Le conseiller a toutefois fait état d'informations selon lesquelles des personnes auraient été "refoulées, repoussées ou même battues" en chemin vers l'aéroport. "Nous nous en saisissons par le biais d'un canal avec les talibans pour essayer de résoudre ces problèmes".

"Mais dans l'ensemble, nous avons constaté que les gens ont pu arriver à l'aéroport", a-t-il assuré. "Un très grand nombre ont pu se rendre à l'aéroport", a-t-il assuré, reconnaissant cependant que "la situation change d'heure en heure."

Pourtant, à Berlin, le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas a déploré les entraves des talibans contre des personnes afghanes candidates au départ. "Les talibans ont installé des points de contrôle partout dans la ville et contrôlent toute la zone et les environs de l'aéroport", a-t-il dit. Les seules personnes autorisées à entrer dans l'aéroport sont selon lui "les étrangers, mais aucun travailleur local ni aucun citoyen afghan" n'y a accès.

21h15

Les talibans ont pris possession d'une "bonne quantité" de matériel militaire américain

Une "quantité conséquente" d'équipements militaires américains se trouve désormais aux mains des talibans, a reconnu mardi le conseiller à la sécurité nationale du président américain Joe Biden, Jake Sullivan.

"Une bonne quantité est tombée dans les mains des talibans et nous n'avons évidemment pas l'impression qu'ils vont volontiers nous les rendre", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche, en réponse à une question sur les équipements militaires américains en Afghanistan.

Les talibans ont diffusé il y a deux jours une vidéo dans laquelle ils paradent autour d'hélicoptères américains du modèle Black Hawk de l'armée afghane à l'aéroport de Kandahar (sud).

Un hélicoptère Black Hawk de l'Air force afghane. Province d'Helmand, le 25 mars 2021. [AFP - Wakil Kohsar]
Un hélicoptère Black Hawk de l'Air force afghane. Province d'Helmand, le 25 mars 2021. [AFP - Wakil Kohsar]

"Ces Black Hawks n'ont pas été donnés aux talibans. Ils ont été donnés aux forces afghanes" et ce à la demande du président en fuite Ashraf Ghani, a dit Jake Sullivan.

Il a souligné que le président américain Joe Biden avait "fait (le) choix" de répondre à cette demande, tout en étant conscient du risque que ces appareils tombent aux mains des talibans.

21h05

Vingt-huit personnes suisses toujours en Afghanistan

Vingt-huit personnes détentrices d'un passeport suisse se trouvent encore en Afghanistan après l'évacuation du bureau de la coopération suisse à Kaboul, selon le Département fédéral des affaires étrangères. Lundi, ce dernier avait avancé le chiffre de vingt-six.

"Il y a actuellement 28 citoyens enregistrés au consulat de l'ambassade de Suisse dans la capitale pakistanaise Islamabad", a déclaré mardi le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).

Le DFAE travaille intensément pour permettre le départ des personnes employées localement par le bureau de la coopération suisse et de leurs familles proches, a-t-il ajouté. L'accès difficile à l'aéroport de Kaboul et les restrictions liées au trafic aérien ne simplifient pas les choses: la situation à l'aéroport reste "très volatile".

Des programmes d'aide adaptés

Les besoins en Afghanistan et dans les pays voisins restent importants. La DDC examine la manière de répondre à ces besoins dans ces nouvelles conditions. Les programmes en place seront adaptés en conséquence.

L'armée suisse a par ailleurs envoyé un détachement à Tachkent, la capitale ouzbèke: il doit soutenir les spécialistes du DFAE dans l'évaluation et la préparation de différentes options d'évacuation de Kaboul, a indiqué le Département fédéral de la défense (DDPS), confirmant une information de la radio alémanique SRF.

20h45

Les femmes afghanes craignent le pire avec le retour des talibans au pouvoir

Le sort des femmes est au coeur de la gouvernance des talibans. Lorsque les talibans dirigeaient l'Afghanistan entre 1996 et 2001, les écoles de filles étaient fermées, les femmes ne pouvaient ni voyager ni travailler, et étaient obligées de porter en public une burqa, un voile qui recouvre tout le corps et le visage, avec une grille en tissu au niveau des yeux.

Les femmes ne pouvaient quitter leur domicile qu'accompagnées d'un "mahram", un chaperon masculin de leur famille, et les flagellations et les exécutions, y compris les lapidations pour adultère, étaient pratiquées sur les places des villes et dans les stades.

Mais 25 ans plus tard, sur les plateaux de télévision, les talibans affirment avoir changé. Enamullah Samangani, membre de la commission culturelle des talibans, l’a assuré: "L'Émirat islamique d'Afghanistan est prêt à offrir aux femmes un environnement de travail et d'étude, et la présence des femmes dans les différentes structures gouvernementales, selon la loi islamique et conformément à nos valeurs culturelles."

Un discours de façade

Pour Margaux Benn, co-réalisatrice du documentaire "Afghanistan, vivre en pays taliban", il ne s’agit toutefois qu’un discours de façade.

"En fait, les talibans lissent leur communication depuis plusieurs années face aux USA, face aux observateurs internationaux, face au gouvernement afghan et face au peuple", explique-t-elle sur le plateau du 19h30. "Ils promettent que les femmes pourront travailler selon certaines conditions, selon la loi islamique. Mais reste encore à savoir ce que cela signifie."

>> L'interview complète de Margaux Benn, dans le 19h30 :

Entretien avec la journaliste Margaux Benn, co-réalisatrice du documentaire "Vivre en pays taliban"
Entretien avec la journaliste Margaux Benn, co-réalisatrice du documentaire "Vivre en pays taliban" / 19h30 / 3 min. / le 17 août 2021

20h30

Talibans en quête de respectabilité

Depuis leur prise du pouvoir, les combattants talibans adressent un discours qui se veut plus rassembleur qu'à leur habitude. "La guerre est terminée. Tout le monde est pardonné", ont-ils notamment clamé lors de leur première conférence de presse ce mardi après-midi. Un changement de ton qui ne suffit pas à apaiser la population sur place.

Pour Hasni Abidi, politologue à Science Po Paris, les talibans risquent de montrer deux visages. "Un visage adressé à la communauté internationale et avoir cette quête de légitimité, et un autre conservant malheureusement le même mode opérationnel, c'est-à-dire, une certaine violence à l'égard des femmes et des minorités."

>> Regarder le sujet du 19h30 :

À quoi ressemble les talibans en 2021?
À quoi ressemble les talibans en 2021? / 19h30 / 2 min. / le 17 août 2021

20h20

Le Canada ne reconnaîtra pas un gouvernement taliban, assure Justin Trudeau

Le Canada "n'a pas l'intention de reconnaître un gouvernement taliban", a déclaré mardi le Premier ministre Justin Trudeau au moment où la communauté internationale s'interroge sur les futures relations avec le groupe fondamentaliste qui a repris le pouvoir en Afghanistan.

"Lorsqu'ils étaient au pouvoir il y a 20 ans, le Canada ne reconnaissait pas leur gouvernement. Ils ont renversé par la force et remplacé un gouvernement dûment élu, et forment un groupe terroriste d'après la loi canadienne", a-t-il poursuivi en marge d'un point presse en Ontario pour la campagne législative.

Rappelant que la priorité immédiate était donnée aux opérations d'évacuation hors d'Afghanistan, Justin Trudeau a estimé que les talibans devaient "garantir un accès libre à l'aéroport". "Nous continuons à travailler avec nos alliés internationaux pour leur mettre la pression" sur ce point, a ajouté le chef du parti libéral qui s'était dit lundi "horrifié par les images de désespoir".

19h45

Josep Borrell: l'UE "devra parler" aux talibans car "ils ont gagné la guerre"

L'UE "devra parler" aux talibans "aussi vite que nécessaire", car ces derniers "ont gagné la guerre" en Afghanistan, a déclaré mardi Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, observant que l'intervention occidentale avait échoué dans son objectif de construction d'un Etat afghan.

"Les talibans ont gagné la guerre. Donc, nous devrons parler avec eux, afin d'engager un dialogue aussi vite que nécessaire pour éviter une catastrophe humanitaire et migratoire" et "empêcher le retour d'une présence terroriste étrangère" en Afghanistan, a-t-il indiqué, tout en précisant que cela n'impliquait pas pour autant une prompte reconnaissance officielle du régime taliban.

19h35

L'accueil de réfugiées et réfugiés afghans agite la Suisse

En Suisse, plusieurs organisations et partis se mobilisent face à cette crise. Mais si une partie de la gauche plaide pour accueillir un plus grand quota de réfugiées et réfugiés afghans, que peut-on réellement attendre de la Suisse?

Selon les organisations actives dans le domaine de l’asile, la Confédération pourrait d'abord agir d’ici, par exemple en stabilisant provisoirement la situation de tous les réfugiées et réfugiés afghans qui sont déjà là. Elle pourrait aussi faciliter le regroupement familial en accordant des visas humanitaires aux proches de ces personnes déjà en Suisse.

>> Le sujet de Forum :

Accueil de réfugiés afghans discuté en Suisse
Accueil de réfugiés afghans discuté en Suisse / Forum / 5 min. / le 17 août 2021

Quant aux personnes encore sur place sans lien direct avec la Suisse, elles pourraient demander un visa humanitaire. Mais la coalition des juristes indépendants pour le droit d'asile souligne que ce type de visa n'est délivré qu'au compte-gouttes et que la procédure prendrait trop de temps au vu de la situation actuelle en Afghanistan.

Pour 2020-2021, le Conseil fédéral a fixé un quota de maximum 800 personnes par année en provenance de toutes les régions du monde. Mais dans les situations d'urgence humanitaire, il peut décider d'augmenter ce quota. Certains partis de gauche demandent au gouvernement d'accueillir 10'000 ressortissantes et ressortissants afghans.

>> Regarder le sujet du 19h30 :

En Suisse, le débat débute sur l'accueil des réfugiés afghans
En Suisse, le débat débute sur l'accueil des réfugiés afghans / 19h30 / 1 min. / le 17 août 2021

19h00

Carol Mann: "La violence sera là mais autrement"

Les talibans sont à nouveau aux commandes de l'Afghanistan, vingt ans après avoir été chassés du pouvoir. Un retour qui n'a toutefois pas surpris Carol Mann, sociologue et humanitaire française, auteure du livre "Femmes afghanes en guerre".

"Les talibans occupaient déjà trois quart du pays depuis deux ou trois ans. Et en plus, les USA étaient en train de négocier avec eux depuis 2010. Ce qui a surpris, c’est la rapidité de l’invasion", explique au micro de Forum la chercheuse qui a aussi créé Women In War, une ONG active dans ce pays.

Pour elle, les talibans qui ont repris le pouvoir ne sont plus tout à fait les mêmes qu’il y a vingt ans. "Il y a certains leaders qui étaient déjà là oui, mais il y a aussi des jeunes maintenant. Ils ont le même programme de la charia, mais ont de nouvelles façons de l’appliquer, car ils connaissent les médias, les médias sociaux, les nouvelles façons de communiquer. Donc la violence sera là, mais autrement."

Quoi qu'il en soit, Carol Mann ne les croit pas lorsqu’ils assurent qu'ils vont protéger le droit des femmes et des filles. "Ils ont dit qu’il protégeraient le droit des femmes selon la charia, mais quelle application de la charia? Ils vont limiter l’éducation des femmes et leurs droits, c’est sûr."

>> L'interview complète de Carol Mann dans Forum :

L'Afghanistan au bord du précipice: interview de Carol Mann
L'Afghanistan au bord du précipice: interview de Carol Mann / Forum / 9 min. / le 17 août 2021

18h50

La question de la prise en charge des personnes réfugiées en Europe

Les ministres des affaires étrangères de l'Union européenne se sont réunis par visioconférence, pour notamment évoquer la question de l'évacuation des ressortissants et des diplomates européens. Mais aussi réfléchir à la réponse possible en cas d'afflux de personnes demandeuses d'asile.

L'UE veut éviter une situation comme en 2015, lorsque des milliers de personnes réfugiées ont fui la Syrie, à cause de la guerre. Aujourd'hui, les Vingt-Sept ont en quelque sorte acquis de l'expérience et comptent apprendre des erreurs du passé.

L'une des principales stratégies de l'Union sera de nouer des accords avec les pays où transitent les personnes cherchant l'asile: c'est-à-dire le Pakistan, l'Iran ou la Turquie. Lundi soir, Emmanuel Macron a annoncé une initiative franco-allemande dans ce sens et soutenue par plusieurs pays européens.

En 2016, l'UE avait déjà conclu un traité avec la Turquie: contre une aide financière, Ankara avait accepté d'accueillir des centaines de milliers de Syriennes et Syriens. Cet accord est toujours en application.

Les États membres de l'UE avancent en ordre dispersé lorsqu'il s'agit d'accepter une répartition des personnes réfugiées dans chaque pays. En 2015, l'Allemagne et la Suède, par exemple, ont accueilli des centaines de milliers d'entre-elles.

L'Est en désaccord avec l'Ouest

À l'inverse, une partie des pays de l'Est n'en voulaient pas. Au cœur de cette division, il y a le groupe de Visegrad, une organisation qui réunit la Hongrie, la Slovaquie, la République tchèque et la Pologne. Ce club, plutôt conservateur, prend souvent position contre les décisions prises par Bruxelles.

Sur la problématique de l'accueil des personnes réfugiées, les compétences de la Commission européenne sont limitées. Toutefois, elle demande tout de même aux Etats membres de l'UE de ne plus expulser les personnes en provenance d'Afghanistan. La France et l'Allemagne ont cessé les retours forcés; même la Belgique, qui souhaitaient continuer les expulsions, a accepté de les arrêter pour l'instant.

D'après les estimations de la Commission européenne et des Nations unies, 500'000 Afghanes et Afghans pourraient fuir leur pays: des personnes qui se dirigeraient en priorité dans les pays limitrophes, loin des frontières européennes.

>> Les précisions dans Forum de Jérémy Audouard, correspondant à Bruxelles :

Afghanistan: l'Europe tente de s'organiser
Afghanistan: l'Europe tente de s'organiser / Forum / 2 min. / le 17 août 2021

18h40

Après le discours d’Emmanuel Macron, gauche et droite jouent leur partition

Lundi soir, Emmanuel Macron s'est exprimé depuis le fort de Bregançon, en insistant sur l'importance de rapatrier les personnes possédant un passeport français, ainsi que le personnel qui a travaillé avec l'armée et à l'ambassade françaises. Il a aussi annoncé une "réponse robuste" face aux "flux migratoires irréguliers", un discours, qui a fait grincer des dents, notamment à gauche.

La "question migratoire" est un éternel marqueur du débat politique en France. Depuis le début de l'offensive des talibans, et plus encore ces tout derniers jours, elle est revenue au cœur de l'actualité. Elle permet de réaffirmer les identités politiques, y compris celle du président, le tout à quelques mois de l'élection-reine, alors que la crise du coronavirus brouille parfois les frontières entre les camps.

Fermeté prônée

Le chef d'Etat français a donc opté pour la fermeté face aux potentielles personnes réfugiées: "L'Europe ne peut pas assumer à elle seule les conséquences de la situation actuelle", a-t-il dit, avant de poursuivre: "Nous devons anticiper et nous protéger contre des flux migratoires irréguliers importants qui mettraient en danger ceux qui les empruntent et nourriraient les trafics de toute nature".

Un discours prononcé dans la foulée d'un week-end où, à droite et à l'extrême droite, on a rivalisé de formules choc, alors que les images du chaos à l'aéroport de Kaboul tournaient en boucle: "Attention à la déferlante migratoire", "la victoire des talibans, aussi tragique soit-elle, n'oblige en rien la France à accueillir des migrants afghans", a-t-on entendu.

La peur à droite, les valeurs à gauche

Marine le Pen et Xavier Bertrand, tous deux candidats à l'élection présidentielle, utilisant une formule commune devenue au fil des années un poncif: la "vague migratoire".

La droite et la gauche rejouent leurs sempiternelles partitions: la peur à droite, les valeurs à gauche. "Fraternité, solidarité, humanité" a-t-on répliqué du côté des verts et des socialistes tout le week-end.

La gauche, après le discours d'Emmanuel Macron, dénonçait un président clairement plus ancré à droite qu'à gauche sur la question migratoire.

>> Le sujet de Forum :

Emmanuel Macron s’est exprimé sur la situation en Afghanistan
Emmanuel Macron s’est exprimé sur la situation en Afghanistan / Forum / 4 min. / le 17 août 2021

18h30

Les talibans adoptent un ton conciliant pour leur première conférence à Kaboul

Deux jours après leur arrivée victorieuse dans la capitale afghane Kaboul, les talibans ont déclaré mardi vouloir des relations pacifiques avec les autres pays, promis de ne pas mener des représailles contre d'anciens soldats de l'armée afghane et assuré qu'ils allaient respecter les droits des femmes.

Au cours de la première conférence de presse officielle du mouvement islamiste depuis que ses combattants ont renversé le gouvernement afghan à l'issue d'une offensive éclair, le principal porte-parole des talibans a fait écho aux propos voulus rassurants des insurgés depuis la prise de Kaboul.

"Nous ne voulons répéter aucun conflit, aucune guerre, et nous voulons supprimer les facteurs de conflit", a déclaré Zabihullah Mujahid, alors qu'exécutions publiques et châtiments étaient récurrents lors du précédent règne des taliban, auquel l'intervention militaire américaine avait mis fin il y a 20 ans.

Droit des femmes respecté

Sur la question des droits des femmes, l'une des principales sources de préoccupation de la communauté internationale avec le retour au pouvoir des taliban, Zabihullah Mujahid a assuré que ces droits seraient respectés et que les femmes seraient autorisées à travailler, étudier et être actives dans la société, dans les limites toutefois du "cadre de la loi islamique".

Le port de la burqa, un voile intégral, ne sera pas obligatoire pour les femmes en Afghanistan. "Il existe différents types de voile", a-t-il poursuivi. "La burqa n'est pas le seul hijab (voile) qui peut être porté, il existe différents types de hijab qui ne se limitent pas à la burqa."

Il a aussi promis que les anciens membres des forces de sécurité afghanes seraient amnistiés tandis que les auxiliaires des puissances étrangères depuis 2001 ne seraient pas violentés.

"Personne ne va vous faire de mal, personne ne va venir frapper à votre porte", a dit le représentant taliban, ajoutant que le groupe espérait que les milliers de personnes tentant désespérément d'embarquer à bord d'avions à Kaboul pour quitter le pays changeraient d'avis et participeraient à la reconstruction de l'Afghanistan.

Un nouveau gouvernement sera formé dès que les conditions à Kaboul, actuellement instables, le permettront, a indiqué le porte-parole.

18h10

Arrivée à Roissy des premières personnes étrangères et détentrices de passeports français évacuées par la France

Les 45 premières personnes exfiltrées de Kaboul par la France sont arrivés mardi après-midi à l'aéroport parisien de Roissy Charles-de-Gaulle.

Il s'agissait de la première rotation complète du pont aérien mis en place par Paris après la chute de la capitale afghane aux mains des talibans.

D'autres rotations sont prévues dans les heures et jours à venir, pour évacuer toute personne française, ainsi que les Afghanes et les Afghans ayant travaillé pour des organisations françaises et qui quittent le pays, en proie à la panique.

18h05

300 personnes ont manifesté devant le bâtiment de l'ONU à Genève

Près de 300 personnes ont manifesté mardi après-midi à la place des Nations, à Genève, contre la victoire des talibans. Devant le bâtiment de l'ONU, elles ont appelé la communauté internationale à soutenir le peuple afghan.

Ces personnes, d'origine afghane pour la plupart d'entre elles, sont venues de toute la Suisse. "Stop au terrorisme", "On veut la paix", "Kaboul saigne", "Afghan lives matter" ou encore "La Suisse ne doit pas rester silencieuse", pouvait-on lire sur des pancartes écrites en plusieurs langues.

Lundi en fin d'après-midi, un rassemblement similaire devant le Palais fédéral, à Berne, avait réuni quelques centaines de personnes. Par ailleurs, une pétition en ligne demandant l'admission immédiate d'au moins 5000 Afghanes et Afghans en Suisse a recueilli plus de 6800 signatures en moins de 24 heures.

>> Regarder le sujet du 19h30 :

Vaste manifestation de soutien au peuple afghan sur la place des Nations de Genève
Vaste manifestation de soutien au peuple afghan sur la place des Nations de Genève / 19h30 / 2 min. / le 17 août 2021

18h00

Des raids aériens seront menés si les talibans abritent des terroristes, prévient l'OTAN

Les talibans ne doivent pas laisser l'Afghanistan redevenir un berceau du terrorisme, a déclaré mardi l'OTAN, prévenant que l'Alliance atlantique conservait une puissance militaire lui permettant de mener à distance des frappes contre n'importe quelle cible dans le pays.

S'exprimant devant les journalistes à Bruxelles, le secrétaire général de l'OTAN a déclaré que "ceux prenant désormais le pouvoir ont la responsabilité de s'assurer que les terroristes internationaux ne regagnent pas du terrain".

"Nous avons les capacités pour frapper à distance des groupes terroristes si nous constatons que des groupes terroristes tentent à nouveau de s'établir et de planifier des attaques contre les alliés de l'OTAN et leurs pays", a ajouté Jens Stoltenberg.

17h30

La Macédoine du Nord accueillera des personnes réfugiées afghanes

La Macédoine du Nord a suivi mardi l'exemple de l'Albanie et du Kosovo voisins et décidé d'accueillir elle aussi des personnes réfugiées d'Afghanistan, dont des femmes et des enfants, qui fuient leur pays contrôlé désormais par les talibans.

"Le gouvernement a pris l'engagement d'accueillir 450 citoyens afghans", précise l'exécutif dans un communiqué.

Ces personnes réfugiées sont notamment des employés ou membres de familles d'employés de la mission de l'ONU en Afghanistan, des employés ou membres de familles d'employés de différentes organisations consacrées à la défense des droits humains et des ONG, ainsi que des journalistes.

Ces personnes resteront en Macédoine du Nord jusqu'à l'obtention de visas leur permettant de rejoindre les Etats-Unis. Les frais de leur séjour seront couverts par les Etats-Unis et des organisations internationales.

16h55

Le mollah Baradar, chef politique des talibans, est rentré en Afghanistan

Le mollah Abdul Ghani Baradar, co-fondateur et numéro deux des talibans, est rentré  en Afghanistan. [afp - Karim Jaafar]
Le mollah Abdul Ghani Baradar, co-fondateur et numéro deux des talibans, est rentré en Afghanistan. [afp - Karim Jaafar]

Le mollah Abdul Ghani Baradar, cofondateur et numéro deux des talibans, est rentré mardi en Afghanistan, à Kandahar, en provenance du Qatar où il dirigeait le bureau politique du mouvement, a annoncé un de leurs porte-parole. A noter que Kandahar a été la capitale des talibans quand ils étaient au pouvoir entre 1996 et 2001.

C'est la première fois qu'un très haut dirigeant en activité des talibans rentre publiquement en Afghanistan depuis qu'ils ont été chassés du pouvoir par une coalition menée par les États-Unis dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001.

De son côté, le vice-président afghan Amrullah Saleh a annoncé mardi sur Twitter qu'il se trouvait toujours en Afghanistan dont il affirme être désormais le "président intérimaire légitime" après la fuite du président Ashraf Ghani lors de la prise de Kaboul par les talibans.

16h40

Selon Berlin, les talibans entravent l'accès à l'aéroport de Kaboul

Des Afghans tentant de se rendre à l'aéroport de Kaboul. [AFP/STR/NurPhoto]
Des Afghans tentant de se rendre à l'aéroport de Kaboul. [AFP/STR/NurPhoto]

Les talibans de retour au pouvoir entravent l'accès à l'aéroport de Kaboul aux candidats afghans au départ, a déploré mardi le gouvernement allemand.

"Autour de l'aéroport de Kaboul, des postes de sécurité ont été mis en place par les talibans pour en contrôler l'accès", indique le ministère allemand de la Défense.

"Nous collaborons avec les Etats-Unis en particulier, mais aussi avec d'autres Etats partenaires, pour faire en sorte que les forces locales puissent également se rendre à l'aéroport", a de son côté déclaré le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas.

"Pour elles, la situation est beaucoup plus dangereuse, car il n'y a aucune garantie qu'elles seront autorisées à passer aux points de contrôle talibans", a-t-il prévenu lors d'une conférence de presse.

"Certains parviennent tout de même à se rendre à l'aéroport, mais nous voulons nous assurer que l'itinéraire des forces locales entre la ville et l'aéroport est aussi sûr que possible", a précisé le ministre.

De son côté, le département américain de la Défense a indiqué que jusqu'à 600 membres des forces de sécurité afghanes contribuent à sécuriser l'aéroport de Kaboul.

Au cours d'un point de presse à Washington, un représentant de l'état-major de l'armée américaine a fait savoir aussi que plus de 4000 soldats américains seraient présents d'ici la fin de journée à l'aéroport de la capitale afghane.

16h30

Toujours plus d'Américains qui soutenaient le retrait de leurs troupes d'Afghanistan changent d'avis

Face aux images de détresse venant de Kaboul après la victoire des talibans, le soutien des Américains au retrait de leurs troupes d'Afghanistan a brutalement chuté et la moitié des personnes interrogées désapprouvent la façon dont Joe Biden a mené ce départ, selon un sondage publié mardi.

Seuls 49% des 1999 électeurs interrogés par Politico et Morning Consult du 13 au 16 août soutenaient la décision du président américain de quitter le pays, contre 69% en avril lorsque Joe Biden avait annoncé que tous les soldats américains quitteraient l'Afghanistan d'ici le 11 septembre.

Joe Biden comptait sur la popularité dans l'opinion publique d'un retrait mettant fin à la plus longue guerre des Etats-Unis, déclenchée après les attentats du 11 septembre 2001. Mais 51% des électeurs interrogés critiquent désormais la façon dont Joe Biden a géré ce départ, selon le sondage.

15h40

Les Etats-Unis ont "la responsabilité" d'évacuer les Afghans menacés, selon George W. Bush

Les Etats-Unis ont "la responsabilité et les moyens" d'évacuer les Afghans qui les ont aidés en Afghanistan, a estimé mardi l'ancien président George W. Bush, qui a dit sa "profonde tristesse" face à la prise de pouvoir des talibans dans le pays.

"Les Afghans les plus menacés aujourd'hui sont ceux-là mêmes qui ont été à l'avant-garde du progrès dans leur pays", a écrit dans un communiqué celui qui a déclenché il y a 20 ans l'offensive américaine en Afghanistan, laquelle trouve aujourd'hui une conclusion humiliante pour la première puissance mondiale.

"Nous avons la responsabilité et les moyens de leur assurer une sortie sûre dès maintenant, sans délai bureaucratique", estime-t-il avec son épouse Laura Bush, rappelant que "le président Biden a promis d'évacuer ces Afghans".

15h25

Le chef de l'Otan fustige "l'échec des autorités afghanes"

Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a fustigé mardi "l'échec des autorités afghanes" à s'opposer aux talibans et à empêcher leur prise du pouvoir à Kaboul, tout en défendant l'engagement des troupes de l'Alliance dans le pays.

Les forces de l'Otan "ont combattu bravement" en Afghanistan "mais n'ont pas réussi à sécuriser le pays", car "en fin de compte, les autorités politiques afghanes ont échoué à s'opposer aux talibans et à parvenir à une solution pacifique (...) C'est l'échec des autorités afghanes qui a conduit à ce que nous voyons aujourd'hui", a-t-il martelé lors d'une conférence de presse.

15h10

Angela Merkel ouverte à l'accueil "contrôlé" de réfugiés vulnérables

Angela Merkel s'est dite mardi ouverte à l'accueil "contrôlé" de réfugiés afghans "particulièrement vulnérables" qui fuient le régime taliban tout en admettant la difficulté de trouver un accord sur le sujet entre partenaires européens.

La chancelière allemande, dont le pays a accueilli en 2015 et 2016 plus d'un million de demandeurs d'asile, a toutefois indiqué que des solutions régionales devaient être recherchées dans un premier temps afin d'accueillir ces réfugiés dans les pays voisins de l'Afghanistan.

14h50

L'Ouzbekistan met en garde contre toute violation de sa frontière

Tachkent a mis en garde mardi contre toute tentative de violation de sa frontière depuis l'Afghanistan et négocie sur ce point avec les talibans. L'ex-république soviétique veut éviter une déstabilisation de la région.

"La partie ouzbèke entretient des relations étroites avec le mouvement taliban sur la question de la sécurisation de la frontière et du maintien du calme dans la zone frontalière", a fait savoir le ministère ouzbek des Affaires étrangères dans un communiqué.

14h30

La Russie juge "positives" les assurances données par les talibans

Les assurances des talibans en matière de respect de la liberté d'opinion en Afghanistan sont un "signal positif", a jugé mardi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

"Nous voyons des signaux d'espoir du côté des talibans qui expriment leur désir d'un gouvernement avec d'autres forces politiques", a-t-il précisé à la télévision russe.

14h15

Un appareil américain avec 640 réfugiés à bord

La photo prise à l'intérieur du Boeing C-17 de l'US Air Force. [Courtesy/Defense One/DR]
La photo prise à l'intérieur du Boeing C-17 de l'US Air Force. [Courtesy/Defense One/DR]

Une photo devenue virale sur les réseaux sociaux montre plus de 600 Afghans (hommes, femmes et enfants) entassés, assis par terre, dans un énorme avion de transport Boeing C-17 de l'US Air Force.

L'image de cette évacuation aérienne dramatique a été prise peu après la chute de Kaboul dans les mains des talibans, dimanche. Obtenue et postée par le site d'informations militaires Defense One, elle a été prise dans l'immense soute de l'appareil. Quelque 640 Afghans se trouvaient à bord, a indiqué l'armée américaine.

Un nombre aussi élevé de passagers n'était pas prévu, a précisé un haut fonctionnaire de la défense américaine. Mais beaucoup de désespérés ont grimpé au dernier moment par la rampe encore à moitié ouverte à l'arrière de l'avion.

Le vol a atterri au Qatar tôt lundi matin, d'après le site de suivi des vols FlightAware. Plusieurs autres avions auraient quitté Kaboul avec un nombre de passagers similaire, d'après le fonctionnaire cité par Defense One.

13h50

L'UDC veut aider la population afghane, mais pas en Suisse

Pour faire face à la crise en Afghanistan, l'UDC demande que l'aide soit amenée sur le terrain et dans les pays voisins. Seules les personnes dont la vie est menacée devraient obtenir l'asile en Suisse.

Ce que l’UDC rejette catégoriquement, écrit-elle dans un communiqué mardi, ce sont les réfugiés par contingent. Le parti demande au Conseil fédéral de garder une neutralité stricte. Selon lui, ce n’est qu’en faisant preuve de retenue en politique extérieure que la Suisse pourra servir de médiateur et rendre de bons offices à tous.

>> Accueil de réfugiés: interview d'Aldo Brina, chargé d'information sur l'asile au Centre social protestant :

Aldo Brina, du Centre social protestant, réagit à la crise migratoire qui menace à cause de la situation en Afghanistan
Aldo Brina, du Centre social protestant, réagit à la crise migratoire qui menace à cause de la situation en Afghanistan / 12h45 / 2 min. / le 17 août 2021

12h55

Une vidéo très diplomatique des talibans

L'incertitude plane toujours sur le futur gouvernement des talibans, mais le mollah Baradar, ancien chef militaire de l'organisation, a tenté de rassurer les Afghans en appelant ses combattants à faire preuve d'humilité.

Il est mis en avant pour ses compétences de diplomate: ces derniers mois, il a multiplié les déplacements en Russie, en Chine, au Pakistan et en Iran pour rassurer les pays voisins. Il a aussi mené les pourparlers avec les Américains l'an dernier à Doha.

En prenant la parole dans une vidéo, il a donc aussi tenté d'amadouer la communauté internationale.

>> Les précisions d'Emmanuel Derville dans le 12h30 :

Le mollah Baradar lors d'une intervention filmée en vidéo, 15.08.2021. [EyePress/AFP]EyePress/AFP
Les talibans tentent d'amadouer la communauté internationale / Le 12h30 / 1 min. / le 17 août 2021

12h40

"Les talibans ont commencé déjà à imposer leurs lois"

La correspondante de RTSinfo à Kaboul, Sonia Ghezali, a passé la nuit de lundi à mardi à l'ambassade de France dans l'attente de son évacuation. Des témoignages sur la situation lui sont encore parvenus par le biais des Afghans également présents dans la représentation française.

"On sait que les talibans ont commencé déjà à imposer leurs lois", a-t-elle raconté dans le 12h30. "Les femmes ne sortent plus maintenant qu'en burqa dans les rues, elles sont effrayées. C'est un tournant radical du mode de vie",

>> Le témoignage de Sonia Ghezali dans le 12h30 :

Talibans à un point de contrôle en ville de Kaboul, 16.08.2021. [AFP - Wakil Kohsar]AFP - Wakil Kohsar
La population afghane manque de confiance dans les talibans / Le 12h30 / 2 min. / le 17 août 2021

12h30

Le HCR demande l'arrêt des renvois vers l'Afghanistan

Le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a demandé mardi que soient interdits les renvois forcés de ressortissants afghans vers leur pays, y compris les demandeurs d'asile dont la demande a été rejetée.

L'appel fait suite "à la détérioration rapide de la situation en matière de sécurité et de droits humains dans de grandes parties du pays et à la situation d'urgence humanitaire en cours", a déclaré une porte-parole lors d'un point de presse à Genève.

De son côté, le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a demandé à la communauté internationale d'apporter tout son soutien aux Afghans qui se trouvent confrontés à un "risque imminent" dans leur pays, sous le nouveau régime taliban.

Les capitales face au risque de crise migratoire

Car le spectre d'une nouvelle crise migratoire fait réagir la communauté internationale. Une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne, sur le sort des réfugiés afghans, doit du reste se tenir mardi. Et la Grèce a déjà averti: elle ne pourra pas devenir une porte d'entrée dans l'UE pour les Afghans fuyant leur pays.

>> Voir le sujet d'Emilien Verdon dans le 12h45 :

Afghanistan: le spectre d'une nouvelle crise migratoire fait réagir la communauté internationale
Afghanistan: le spectre d'une nouvelle crise migratoire fait réagir la communauté internationale / 12h45 / 1 min. / le 17 août 2021

Un collectif d'avocats au front en France

Depuis 2015, un collectif d’avocats alerte sur la situation du personnel afghan employé jusqu'en 2015 par l'armée et l'ambassade françaises à Kaboul.

Il estime que 150 personnes, interprètes, chauffeurs ou cuisiniers et leurs familles sont aujourd'hui en danger.

>> Interview de l'avocate Magali Guadalupe dans le 12h30 :

D'anciens interprètes afghans à Paris en janvier 2017. [AFP - Patrick Kovarik]AFP - Patrick Kovarik
La France va rapatrier des travailleurs afghans qu'elle a employé: interview de Magali Guadalupe Miranda / Le 12h30 / 1 min. / le 17 août 2021

12h10

Les images de l'aéroport de Kaboul, "une honte pour l'Occident"

Les scènes de détresse lundi à l'aéroport de Kaboul sont "une honte pour l'Occident", a estimé mardi le président allemand, Frank-Walter Steinmeier.

"Les images de désespoir à l'aéroport de Kaboul sont une honte pour l'Occident politique", a dit le chef de l'Etat, insistant sur la "tragédie humaine" vécue par les Afghans qui tentent désespérément de quitter le pays et "dont nous sommes co-responsables".

L'Allemagne a annoncé mardi qu'elle suspendait son aide au développement à l'Afghanistan.

11h55

Un premier avion a évacué des Français de Kaboul

La France met en place un pont aérien pour évacuer ses ressortissants. [AFP - Etat-Major des Armees]
La France met en place un pont aérien pour évacuer ses ressortissants. [AFP - Etat-Major des Armees]

Les vols militaires d'évacuation de diplomates et de civils hors d'Afghanistan ont repris à Kaboul. Le premier avion évacuant des Français et certains Afghans est arrivé mardi matin aux Emirats arabes unis, a annoncé la ministre des Armées Florence Parly.

Un vol est attendu à Paris dans l'après-midi, avec à son bord 45 ressortissants français et de pays partenaires. D'autres rotations sont prévues dans les heures et jours à venir pour évacuer tous les ressortissants français et des Afghans ayant travaillé pour des organisations françaises.

11h25

La Turquie salue les "messages positifs" des talibans

Ankara a estimé mardi que les messages envoyés par les talibans depuis leur prise du pouvoir à Kaboul avaient été "positifs", ajoutant qu'elle avait des discussions avec le mouvement islamiste radical.

"Nous accueillons de manière positive les messages envoyés jusqu'à présent par les talibans, que ce soit aux étrangers et aux représentations diplomatiques, mais aussi à leur propre peuple. Nous espérons que cela se reflétera dans leurs actes", a déclaré le chef de la diplomatique turque Mevlüt Cavusoglu lors d'une conférence de presse.

11h15

La vie reprend lentement ses droits à Kaboul

La vie reprenait lentement ses droits mardi à Kaboul sous le nouveau régime taliban, même si les habitants, apeurés, restaient sur leurs gardes.

Les magasins avaient rouvert dans la capitale afghane, le trafic automobile avait repris et les gens sortaient de nouveau dans les rues, où des policiers faisaient la circulation, les talibans eux tenant des postes de contrôle. Peu de femmes osaient toutefois se risquer dehors.

Mais des signes montraient aussi que la vie ne serait plus celle d'hier. Les hommes ont troqué leurs vêtements occidentaux pour le shalwar kameez, l'ample habit traditionnel afghan et la télévision d'État diffusait désormais essentiellement des programmes islamiques.

11h00

Vingt-huit Suisses sont encore en Afghanistan

Vingt-huit ressortissants suisses se trouvant encore en Afghanistan se sont annoncés auprès de l'ambassade de Suisse à Islamabad au Pakistan, a indiqué mardi le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) à l'agence Keystone-ATS.

La représentation suisse dans le pays voisin, qui assure la responsabilité consulaire en Afghanistan, est en contact avec l'ensemble de ces personnes.

Le DFAE travaille intensément pour permettre le départ des employés locaux du bureau de la coopération suisse et de leurs familles proches, a-t-il ajouté.

Le département est en contact permanent avec son personnel. Pour des raisons de sécurité, aucune information n'a été donnée sur les questions opérationnelles.

Les besoins en Afghanistan et dans les pays voisins restent importants. La DDC examine la manière de répondre à ces besoins dans ces nouvelles conditions. Les programmes en place seront adaptés en conséquence.

10h25

Berlin appelle l'Otan à tirer les leçons de l'échec en Afghanistan

La ministre allemande de la Défense a appelé mardi l'Otan, dont les représentants se réunissent dans la journée en urgence, à tirer les leçons de son échec en Afghanistan, alors que de difficiles opérations d'évacuation se poursuivent à Kaboul.

"Il y a beaucoup de sujets sur lesquels nous devons nous pencher au sein de l'Otan" suite à la prise de contrôle de l'Afghanistan par les talibans après 20 ans de présence militaire occidentale dans le pays, a estimé Annegret Kramp-Karrenbauer sur la chaîne de télévision ZDF.

Elle a laissé entendre que les pays européens pourraient être amenés à assumer à l'avenir des tâches endossées jusqu'ici par les Etats-Unis.

10h05

Une pétition pour accueillir des Afghans en Suisse

En moins de 24 heures, plus de 7800 personnes ont déjà signé une pétition en ligne en faveur de l'admission immédiate d'Afghans en Suisse.

Une catastrophe humanitaire se dessine en Afghanistan, écrit dans un communiqué Lucas Tschan, qui a lancé la pétition en ligne. Les signataires demandent au Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) et au Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE) d'accueillir au moins 5000 Afghans qui cherchent une protection.

La Suisse a encore le temps de faciliter un transfert humanitaire. Après le retrait des forces occidentales, la population civile est laissée à la merci de l'avancée des talibans, lit-on plus loin.

09h30

L'inconnue du futur gouvernement taliban

Le calme dominait mardi matin à Kaboul, où des talibans en armes patrouillaient et installaient des postes de contrôle.

Sur les comptes Twitter qui leur sont favorables, les nouveaux maîtres du pays se vantent d'avoir été chaleureusement accueillis dans la capitale. Ils assurent par ailleurs que des jeunes filles retourneront dès lundi prochain à l'école, comme à l'accoutumée.

L'incertitude reste totale, par ailleurs, sur la forme que prendra le nouveau gouvernement. Deux jours après la chute du régime d'Ashraf Ghani, le chef suprême des talibans, le mollah Akhundzada, n'a toujours pas pris la parole. En tant que numéro un de l'organisation, c'est lui qui pourrait prendre la tête du pays, mais son silence fait planer le doute.

>> Les explications d'Emmanuel Derville dans La Matinale :

Le mollah Akhundzada photographié en mai 2016. [Social Media/Reutes]Social Media/Reutes
Le calme a régné lundi à Kaboul après la prise de la ville par les talibans. / La Matinale / 1 min. / le 17 août 2021

09h15

Pourquoi Etats-Unis et talibans continuent de négocier à Doha

Malgré la prise de Kaboul et leur installation de fait au pouvoir en Afghanistan, les talibans continuent de négocier leur avenir politique à Doha au Qatar. Les Etats-Unis ont du reste annoncé leur présence sur place pour poursuivre le dialogue.

Mais "les Etats-Unis et les talibans n'ont pas la même vision des choses quant à l'avenir de l'Afghanistan, donc ils négocient sans vraiment se comprendre", a rappelé le journaliste et écrivain Jean-Pierre Perrin mardi dans l'émission Tout un monde.

"Les Américains veulent pouvoir partir tranquillement d'Afghanistan, évacuer environ 30'000 ressortissants, diplomates et Afghans ayant aussi la nationalité américaine. Donc l'enjeu principal des Américains est que tout se passe bien afin que cela n'apporte pas une tache supplémentaire sur le mandat de Joe Biden", a expliqué ce grand connaisseur de l’Afghanistan.

"Les talibans, eux, entendent négocier simplement pour avoir une reconnaissance internationale, être considérés comme des partenaires à part entière", a poursuivi Jean-Pierre Perrin. "Mais ils n'ont pas l'intention de faire la moindre concession, ils n'ont jamais fait aucune concession lors des discussions de Doha."

>> L'interview de Jean-Pierre Perrin dans Tout un monde :

Le journaliste et écrivain Jean-Pierre Perrin. [RTS]RTS
Quel avenir pour l'Afghanistan ? Interview de Jean-Pierre Perrin / Tout un monde / 8 min. / le 17 août 2021

08h45

"Amnistie générale" pour tous les fonctionnaires d'Etat

Les talibans ont annoncé mardi une amnistie générale pour tous les fonctionnaires d'Etat, les appelant à retourner au travail deux jours après avoir pris le pouvoir en Afghanistan.

"Une amnistie générale a été déclarée pour tous (...), donc vous devriez reprendre vos habitudes de vie en pleine confiance", ont indiqué les talibans dans un communiqué.

08h35

Les évacuations ont repris à l'aéroport de Kaboul

Les vols militaires d'évacuation de diplomates et de civils hors d'Afghanistan ont repris mardi matin à Kaboul, a déclaré à Reuters un responsable d'un service de sécurité occidental.

La piste et le tarmac, qui avaient été envahis la veille par des milliers de personnes en quête d'un moyen de fuir le pays après la prise de contrôle de la capitale par les insurgés taliban, sont désormais praticables, a-t-il précisé.

Les forces armées américaines, en charge de l'aéroport, avaient interrompu les vols pendant la majeure partie de la journée de lundi faute de pouvoir contrôler la situation.

Cinq civils au moins ont été tués lundi à l'aéroport, mais on ignore encore s'ils l'ont été par balles ou dans des bousculades. Un responsable américain a déclaré que deux hommes armés soupçonnés d'avoir tiré dans la foule avaient été abattus par des soldats américains.

08h30

Appels à l'accueil humanitaire en Suisse

En Suisse, les appels se multiplient pour accueillir à titre humanitaire les Afghans en danger dans leur pays.

"La Suisse doit déployer des efforts extraordinaires pour répondre aux besoins urgents du peuple afghan", a ainsi lancé lundi la coalition des juristes indépendant-indépendantes pour le droit d'asile. Elle demande l'élargissement de l'octroi de visas humanitaires pour les proches d'Afghans vivant en Suisse.

Le PS et les Verts évoquent même l'accueil de 10'000 ressortissants afghans. Le conseiller fédéral Ignazio Cassis a affirmé, en réponse, que la question était évaluée d'heure en heure et qu'elle dépendait aussi de la collaboration avec d'autres Etats.

>> Ecouter le sujet de Camille Degott :

Manifestation contre les talibans à Berne, 16.08.2021. [Keystone - Peter Klaunzer]Keystone - Peter Klaunzer
En Suisse, les appels à accueillir des Afghans se multiplient / La Matinale / 1 min. / le 17 août 2021

08h25

Le conflit afghan révélateur du nouvel équilibre géopolitique à l'ONU

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni en urgence lundi à New York pour évoquer la situation en Afghanistan.

Dans une déclaration commune, les pays membres demandent l'arrêt des hostilités et l'établissement d'un gouvernement uni et inclusif. Mais la session a mis en évidence le séisme suscité par la situation en Afghanistan. Les positions confirment le nouvel équilibre des forces géopolitiques apparu ces dernières années.

>> Les précisions de Carrie Nooten :

Le Conseil de sécurité de l'ONU réuni en urgence à New York, 16.08.2021. [United Nations/EPA/Keystone - Manuel Elias]United Nations/EPA/Keystone - Manuel Elias
Chine, Russie et Etats-Unis s'affrontent à l'ONU sur l'Afghanistan / La Matinale / 1 min. / le 17 août 2021

08h15

Le sort des femmes en tête des inquiétudes des Afghans de Suisse

L'inquiétude est vive au sein de la communauté afghane de Suisse après la prise de Kaboul et la fuite du président Ashraf Ghani à l'étranger.

Soraya Jalaly a rejoint son père en Suisse avec sa mère à l'âge de quatre ans en 1993. Elle a surtout peur pour les femmes et les enfants de sa famille, restés sur place. Elle craint un retour à ce qu'ils ont vécu avec l'arrivée des talibans dans les années 1990. Elle ira manifester mardi à Genève.

>> Le témoignage de Soraya Jalaly :

Le sort des femmes en Afghanistan. [AP/Keystone - Mustafa Najafizada]AP/Keystone - Mustafa Najafizada
Des inquiétudes pour la communauté afghane de Suisse, interview de Soraya Jalaly / La Matinale / 1 min. / le 17 août 2021

>> Le témoignage de Djawed Sangdel, membre de la diaspora afghane :

Djawed Sangdel, membre de la diaspora afghane en Suisse. [Twitter]Twitter
Inquiétudes de la diaspora afghane en Suisse: témoignage de Djawed Sangdel arrivé en Suisse en 1999 / La Matinale / 1 min. / le 17 août 2021

08h05

Les Occidentaux fuient, les ONG restent

Les pays occidentaux ont organisé l'évacuation de leurs diplomates et de leurs ressortissants à toute vitesse. Ces départs contrastent avec la situation de nombreuses ONG qui, elles, restent sur le terrain et poursuivent leur travail tant bien que mal.

A l'exemple de Médecins sans frontières (MSF), elles rappellent qu'elles sont contraintes, depuis des mois voire des années déjà, de négocier avec les pouvoirs en place.

>> Les précisions de Katja Schaer dans La Matinale :

Médecins sans frontières fait partie des ONG qui continuent de travailler en Afghanistan. [Reuters - Ahmad Masood]Reuters - Ahmad Masood
Le rôle des ONG qui restent à Kaboul malgré la prise de pouvoir des talibans / La Matinale / 1 min. / le 17 août 2021

08h00

Les talibans tentent de rassurer sur la transition

Les talibans cherchent à rassurer, alors que leur triomphe fulgurant a déclenché des scènes de panique à Kaboul. Ils parlent de transition "pacifique".

Désormais responsable ad-intérim du ministère de l'Intérieur, Haji Ahmad Ali Jan s'est exprimé sur les scènes chaotiques à l'aéroport de la capitale afghane. Il assure que la volonté des talibans n'est pas de faire du mal, mais de chercher la paix.

"Initialement, nous ne devions pas entrer dans Kaboul dimanche", a-t-il expliqué. "Mais quand on a vu que le gouvernement avait laissé un vide dans certaines zones de la ville, nous sommes entrés pour protéger les propriétés. Maintenant, nous contrôlons 70% de la ville, certains escadrons de l'armée ne se sont pas rendus, mais quand nous aurons réglé ce problème, nous ouvrirons tout le plus tôt possible"

>> Ecouter l'intervention de Haji Ahmad Ali Jan :

Talibans à un point de contrôle instauré à Kaboul, 16.08.2021. [EPA/Keystone]EPA/Keystone
Situation à Kaboul: interview d'Haji Ahmad Ali Jan, responsable ad-interim du ministère de l’intérieur pour les talibans / La Matinale / 1 min. / le 17 août 2021

07h45

"Il n'y avait jamais de bon moment pour retirer les forces américaines", affirme Joe Biden

Le président Joe Biden a "défendu fermement" lundi sa décision de retirer les troupes américaines d'Afghanistan, malgré la prise de Kaboul par les talibans.

"Après vingt ans, j'ai appris à contre-cœur qu'il n'y avait jamais de bon moment pour retirer les forces américaines", a affirmé le président américain lors d'une adresse à la nation. "La vérité est que tout cela s'est déroulé plus rapidement que nous l'avions prévu", a-t-il toutefois concédé depuis la Maison Blanche.

"Notre mission en Afghanistan n'a jamais été censée construire une nation. Elle n'a jamais été censée créer une démocratie unifiée centralisée", a dit le président américain, en précisant que l'objectif unique "rest(ait) aujourd'hui et a toujours été d'empêcher une attaque terroriste sur le sol américain". Il a annoncé que son pays mènera "si nécessaire" des actions anti-terroristes en Afghanistan.

>> Voir le sujet du 12h45 :

Joe Biden défend fermement la décision du retrait américain d'Afghanistan
Joe Biden défend fermement la décision du retrait américain d'Afghanistan / 12h45 / 1 min. / le 17 août 2021

Joe Biden a aussi estimé que les Etats-Unis avaient donné à l'armée afghane "toutes les options" possibles pour combattre les talibans: "Nous leur avons donné toutes les options pour déterminer leur propre avenir", ajoutant que "les forces américaines ne peuvent pas, et ne devraient pas, mener une guerre et mourir d'une guerre que les forces afghanes n'ont pas la volonté de combattre pour elles-mêmes".

Joe Biden dit n'avoir eu que deux options en Afghanistan

Le président démocrate estime que seules deux options se présentaient à lui depuis son arrivée au pouvoir en janvier dernier: respecter l'accord de retrait des troupes américaines scellé par son prédécesseur Donald Trump ou entraîner une escalade du conflit. Il a en outre souligné que les adversaires des Etats-Unis sur la scène internationale, Chine et Russie au premier rang, auraient "adoré" que son pays reste enlisé en Afghanistan.

Il a aussi menacé les talibans de représailles si ces derniers venaient à perturber les opérations d'évacuation en cours à l'aéroport de Kaboul. En cas d'attaque, la réponse sera "rapide et puissante", a-t-il déclaré, promettant de défendre les ressortissants américains avec un usage "dévastateur de la force si nécessaire".

Les Etats-Unis continueront de s'engager pour les "femmes et les jeunes filles" afghanes a également promis Joe Biden, qualifiant les scènes en Afghanistan de "déchirantes".

Après son intervention, Joe Biden est reparti à Camp David: il avait écourté son séjour dans ce lieu de villégiature des présidents américains pour s'adresser à la nation depuis Washington.

>> Les précisions de Jordan Davis dans La Matinale :

Joe Biden lors de son intervention sur l'Afghanistan, 16.08.2021. [Pool/EPA/Keystone - Oliver Contreras]Pool/EPA/Keystone - Oliver Contreras
Joe Biden persiste et signe, le retrait américain d'Afghanistan était la seule solution selon lui / La Matinale / 1 min. / le 17 août 2021

07h30

Berlin appelle à aider l'Afghanistan sous peine de risquer une crise migratoire

La chancelière allemande Angela Merkel a prévenu lundi que les Afghans fuyant leur pays après la prise de contrôle des talibans pourraient faire route vers l'Europe, pour donner ainsi lieu à une nouvelle crise migratoire d'ampleur après celle de 2015, s'ils ne reçoivent pas suffisamment d'aide humanitaire.

>> Lire aussi cette page de 2015 : Tensions lors d'une réunion de l'UE sur la crise migratoire

S'exprimant devant les journalistes après une réunion ministérielle destinée à mettre sur pied les modalités d'évacuation de milliers de personnes dont l'Allemagne a la responsabilité en Afghanistan, la dirigeante a décrit comme une issue "amère" la prise de la capitale afghane Kaboul par les insurgés talibans dimanche.

La chancelière allemande Angela Merkel s'exprime à propos de la situation en Afghanistan. Berlin, le 16 août 2021. [Keystone - Odd Andersen/AFP POOL/dpa]
La chancelière allemande Angela Merkel s'exprime à propos de la situation en Afghanistan. Berlin, le 16 août 2021. [Keystone - Odd Andersen/AFP POOL/dpa]

"Depuis le retrait des forces étrangères d'Afghanistan nous avons été contraints de voir les talibans reprendre le pays entier, à une vitesse époustouflante, province après province, ville après ville", a dit Angela Merkel. "C'est un développement absolument amer. Amer, dramatique et horrible, en particulier pour le peuple afghan", a-t-elle ajouté.

Il y a six ans, au plus fort de la crise migratoire, l'Allemagne avait accueilli plus d'un million de personnes réfugiées, pour la plupart syriennes et irakiennes, une décision saluée par la communauté internationale mais qui a fragilisé dans le pays le bloc conservateur d'Angela Merkel.

"Ne pas répéter les erreurs du passé"

"Nous devons nous assurer que les nombreuses personnes étant particulièrement inquiètes ont un endroit sûr où elles peuvent rester dans des pays voisins de l'Afghanistan, même si elles n'ont pas travaillé avec les institutions allemandes", a déclaré la chancelière.

"Nous ne devons pas répéter les erreurs du passé, lorsque nous n'avons pas donné assez de fonds au Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés et à d'autres programmes d'aides, et laissé les gens quitter la Jordanie et le Liban à destination de l'Europe", a-t-elle poursuivi.

Au cours d'une réunion à huis clos avec des membres de son parti, la CDU, dont les remarques ont été relayées par des participants, Angela Merkel a indiqué que parmi ceux nécessitant une évacuation figuraient 2500 employés afghans, des militants des droits de l'homme, des avocats et d'autres que Berlin considère en danger s'ils restent dans le pays – au total, plus de 10'000 personnes.

07h15

La France évacue, Emmanuel Macron avertit les talibans

Depuis le fort de Brégançon, à Bormes-les-Mimosas (Var), où il est en vacances, Emmanuel Macron a affirmé, lors d'une allocution télévisée, que la priorité de Paris était d'évacuer les Français et les Françaises encore présentes en Afghanistan, notamment des diplomates, des humanitaires et des journalistes, dont le nombre est évalué à quelques dizaines.

Mais "notre devoir et notre dignité" est aussi "de protéger" les personnes afghanes qui ont aidé la France et sont, de ce fait, menacées par les talibans, qu'elles soient "interprètes, chauffeurs ou cuisiniers", a ajouté Emmanuel Macron.

Le chef de l'Etat a prévenu les talibans qu'ils feraient "le choix d'une misère sans fin" s'ils optaient pour "l'obscurantisme", notamment envers les Afghanes.

La priorité de la France est, selon lui, que l'Afghanistan ne puisse pas "redevenir le sanctuaire du terrorisme qu'il a été" lorsqu'il accueillait Oussama Ben Laden, l'organisateur des attentats du 11 septembre 2001.

"Des groupes terroristes sont présents en Afghanistan et chercheront à tirer profit de la déstabilisation", a-t-il mis en garde, en appelant à "une réponse (internationale) responsable et unie".

07h00

Les vols d'évacuation reprennent à Kaboul

Le trafic a repris à l'aéroport de Kaboul, a annoncé lundi le général américain Hank Taylor depuis le Pentagone.

La situation à l'aéroport, dont les pistes ont été envahies par des milliers de personnes tentant désespérément de fuir l'Afghanistan, avait empiré au point que tous les vols avaient dû être suspendus plusieurs heures lundi après-midi.

>> Le sujet du 19h30 sur la situation sur place :

A Kaboul, le chaos suit la prise de pouvoir des talibans
A Kaboul, le chaos suit la prise de pouvoir des talibans / 19h30 / 1 min. / le 16 août 2021

06h45

Nombreuses critiques envers les Etats-Unis

Les critiques sévères à l'endroit des Etats-Unis enflent, y compris dans le camp occidental, après la prise du pouvoir par les talibans en Afghanistan qui scelle l'échec de vingt ans d'engagement militaire de l'Alliance atlantique dans ce pays.

>> Voir l'analyse de Gaspard Kühn, correspondant de la RTS à Washington :

Retour des talibans: Gaspard Kühn analyse les conséquences sur la politique américaine
Retour des talibans: Gaspard Kühn analyse les conséquences sur la politique américaine / 19h30 / 2 min. / le 16 août 2021

Du ministre britannique de la Défense à la chancelière allemande et à son possible successeur, les alliés européens de Washington n'ont pas caché leur réprobation devant les scènes de panique à l'aéroport de Kaboul de milliers d'Afghanes et d'Afghans tentant désespérement de fuir leur pays.

Le retour des talibans au pouvoir, dont ils avaient été chassés par les Américains en 2001 après les attentats du 11 septembre, est "un échec de la communauté internationale qui n'a pas compris qu'on ne règle pas les choses du jour au lendemain", a tancé le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace.

Fait rare compte tenu des relations privilégiées entre Londres et Washington, le gouvernement de Boris Johnson critique ouvertement depuis plusieurs jours la décision américaine de se retirer, qui a entraîné le départ des troupes de l'OTAN, dont les soldats britanniques et allemands.

>> Voir le sujet du 19h30 sur le réactions diplomatiques :

Retour des talibans: le grand désarroi des Etats de droit
Retour des talibans: le grand désarroi des Etats de droit / 19h30 / 2 min. / le 16 août 2021

En Allemagne, un autre allié traditionnel de poids des Etats-Unis, le mécontentement est palpable, tandis que les chancelleries s'activent dans la précipitation pour évacuer leurs ressortissants et personnels afghans qui ont travaillé à leur service.

"Il est désormais acquis qu'Al-Qaïda ne peut plus mener d'attaques contre les Etats-Unis depuis l'Afghanistan (...) mais tout ce qui a suivi n'a pas été aussi fructueux et n'a pas été réalisé comme nous l'avions prévu", a déploré Angela Merkel lors d'une conférence de presse lundi soir.

Russie et Chine ouverts au dialogue

La Russie, de son côté, a noué des contacts avec les talibans. Son ambassadeur à Kaboul va les rencontrer mardi, selon l'émissaire du Kremlin pour l'Afghanistan, Zamir Kaboulov.

Ces derniers jours, Moscou a souligné et moqué l'échec du rival américain après vingt ans de guerre en Afghanistan

La Chine, qui partage 76 km de frontière avec l'Afghanistan, a indiqué lundi qu'elle souhaitait des "relations amicales" avec les talibans.

>> Dans Forum, "La Chine craint une instabilité régionale après la prise de pouvoir des talibans" :

La Chine craint une instabilité régionale après la prise de pouvoir des Talibans
La Chine craint une instabilité régionale après la prise de pouvoir des talibans / Forum / 3 min. / le 16 août 2021

06h30

Qui sont les talibans, qui ont repris le pouvoir en Afghanistan?

De retour au pouvoir en Afghanistan, les talibans ont gouverné le pays de 1996 à 2001, imposant une interprétation radicale de la charia. Ce mouvement, qui n'a vu le jour qu'au milieu des années 1990, a connu une ascension fulgurante.

>> En lire plus : Qui sont les talibans, qui ont repris le pouvoir en Afghanistan?

>> Voir aussi le sujet du 19h30 sur la nouvelle génération de talibans :

La nouvelle génération de talibans prête à se faire une place dans la cour des grands
La nouvelle génération de talibans prête à se faire une place dans la cour des grands / 19h30 / 2 min. / le 16 août 2021

>> Voir l'interview de Sébastien Boussois, chercheur en sciences politiques à l'Université libre de Bruxelles, dans le 19h30 de dimanche :

Afghanistan: l'interview de Sébastien Boussois, chercheur en sciences politiques à l’Université libre de Bruxelles
Afghanistan: l'interview de Sébastien Boussois, chercheur en sciences politiques à l’Université libre de Bruxelles / 19h30 / 3 min. / le 15 août 2021

06h15

Le DFAE s'active pour mettre le personnel local en sécurité

La Suisse essaie par tous les moyens de mettre ses collaborateurs et collaboratrices afghanes en sécurité. Une trentaine de personnes, ainsi que leurs familles sont concernées. Les trois derniers collaborateurs de la Direction du développement et de la coopération (DDC) restés à Kaboul ont désormais quitté le pays.

La situation évolue très rapidement, a indiqué le conseiller fédéral en charge des affaires étrangères Ignazio Cassis lundi aux médias: "Nous cherchons une solution pour protéger le personnel local et l'amener en Suisse". D'autres pays ont le même souci. Actuellement, seul l'aéroport militaire est accessible.

Nous cherchons une solution pour protéger le personnel local et l'amener en Suisse

Ignazio Cassis, conseiller fédéral en charge des affaires étrangères

Au total, 38 personnes employées localement et leurs familles sont concernées: 230 individus devraient obtenir un visa humanitaire. Leur vie est en danger, les talibans pouvant les considérer comme des collaborateurs occidentaux.

Aucun collaborateur suisse

Les trois derniers collaborateurs de la Direction du développement et de la coopération (DDC) encore à Kaboul ont rejoint Doha, au Qatar, dans un avion militaire américain. Ils seront rapatriés en Suisse prochainement, a indiqué le Département fédéral des affaires étrangères un peu plus tôt dans la journée.

Ils ont bénéficié du dispositif d'évacuation de l'ambassade d'Allemagne. Les trois autres Suisses du bureau de coordination de la DDC sont déjà rentrés. Il ne reste plus aucun collaborateur helvétique du DFAE en Afghanistan.

>> Lire aussi : La Suisse ferme temporairement son office chargé de la coopération à Kaboul

Il reste en outre encore une trentaine de ressortissants suisses en Afghanistan. Vingt-six se sont enregistrés auprès de l'ambassade de Suisse au Pakistan, compétente en matière consulaire. Les personnes qui ont besoin d'aide doivent prendre contact avec elle.

06h00

Retour sur la journée de lundi

Joe Biden a défendu lundi sa décision de se retirer d'Afghanistan, affirmant avoir donné à l'armée afghane "toutes les options" possibles pour combattre les talibans. Il a ajouté dans une adresse à la nation: "Les forces américaines ne peuvent pas, et ne devraient pas, mener une guerre et mourir d'une guerre que les forces afghanes n'ont pas la volonté de combattre pour elles-mêmes".

L'Afghanistan se trouve lundi aux mains des talibans, après l'effondrement des forces gouvernementales et la fuite à l'étranger du président Ashraf Ghani.

L'armée américaine a "sécurisé" lundi l'aéroport de la capitale afghane. Mais tous les vols civils et militaires ont été suspendus à l'aéroport de Kaboul en raison de l'irruption sur le tarmac de milliers d'Afghans tentant désespérément de quitter le pays après le retour des talibans, a dit lundi le porte-parole du Pentagone.

>> Retrouvez le suivi de lundi : Les Etats-Unis n'avaient pas pour but de "construire une nation" en Afghanistan, dit Joe Biden