Le suivi de la situation en Afghanistan. [Keystone]
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Joe Biden: "Les Etats-Unis avaient le choix entre le départ et l'escalade militaire"

- L'évacuation américaine d'Afghanistan est un "extraordinaire succès", a déclaré mardi le président américain, Joe Biden. Lors d'une conférence de presse au lendemain du départ de Kaboul du dernier soldat américain après 20 ans de présence militaire des Etats-Unis sur place. Joe Biden a précisé qu'entre 100 et 200 Américains se trouvaient encore sur le sol afghan.

- Le locataire de la Maison Blanche a ajouté qu'en Afghanistan, les Etats-Unis n'avaient plus que le choix entre "le départ ou l'escalade" militaire, une dernière option qui était tout à fait inenvisageable, selon lui.

- Les talibans ont paradé dans l'aéroport de Kaboul après le retrait américain. "Je suis très heureux, après vingt ans de djihad, de sacrifices et de difficultés, d'avoir la satisfaction de voir ces moments historiques", s'est réjoui un responsable taliban.

- Les derniers soldats américains ont quitté l'Afghanistan lundi soir, a annoncé le Pentagone, laissant le pays aux mains des talibans, leurs ennemis de 20 ans, au terme de la plus longue guerre de l'histoire des Etats-Unis. L'ambassadeur des États-Unis et le général Chris Donahue ont été les derniers Américains à quitter Kaboul.

- L'armée américaine a rendu inutilisables des avions, des véhicules blindés et un système de défense anti-missiles avant de quitter l'aéroport de Kaboul.

- Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté lundi une résolution qui grave dans le marbre les "engagements" des talibans en faveur du départ "sûr" de celles et ceux qui veulent quitter l'Afghanistan.

Suivi assuré par RTSinfo

22h20

Joe Biden critique l'armée afghane et Donald Trump

Dans son allocution télévisée depuis la Maison blanche, le président américain a critiqué l'incapacité du gouvernement afghan déchu à organiser la riposte à l'offensive des talibans, qui a contraint les Etats-Unis et leurs alliés de l'Otan à une évacuation en urgence humiliante.

Il a par ailleurs souligné le rôle joué par son prédécesseur, Donald Trump, dans la situation actuelle.

L'accord conclu par l'administration Trump avec les talibans a permis "la libération de 5000 prisonniers l'an dernier, y compris certains des principaux officiers talibans, qui figurent parmi ceux qui ont pris le contrôle" du pays, a-t-il souligné.

"Au moment où j'ai pris mes fonctions, les talibans se trouvaient militairement dans leur plus forte position depuis 2001 puisqu'ils contrôlaient près de la moitié du pays", a-t-il ajouté.

21h50

Joe Biden défend l'évacuation d'Afghanistan

Joe Biden a salué mardi "l'extraordinaire succès" de la mission d'évacuation des Américains et de leurs alliés depuis l'Afghanistan. Il s'est exprimé lors d'un discours solennel à la Maison Blanche sur la fin de la plus longue guerre des Etats-Unis.

"Aucun pays n'a jamais rien réalisé de comparable dans toute l'Histoire", a déclaré le président américain. "L'extraordinaire succès de cette mission est dû au talent incroyable, à la bravoure et au courage altruiste de l'armée américaine, de nos diplomates et de nos professionnels du renseignement."

"Je n'allais pas prolonger cette guerre éternelle"

Les Etats-Unis restent déterminés à évacuer les Américains encore en Afghanistan, dont le nombre est évalué entre 100 et 200, a-t-il assuré.

On avait le choix entre "le départ ou l'escalade" militaire, après l'accord passé par Donald Trump avec les talibans, a-t-il encore estimé. "Nous n'avions plus qu'un choix simple. Soit suivre l'engagement pris par la précédente administration, et quitter l'Afghanistan, soit dire que nous ne partions pas et renvoyer des dizaines de milliers de soldats à la guerre."

Et de poursuivre: "Je n'allais pas prolonger cette guerre éternelle et je n'allais pas prolonger le retrait éternel". Il a aussi prévenu l'Etat islamique présent en Afghanistan: "Nous n'en avons pas fini avec vous."

21h15

Reprise prévue du pont aérien du PAM

Le Programme alimentaire mondial (PAM) prévoit de reprendre dans les prochains jours des vols depuis le Pakistan vers l'Afghanistan pour acheminer de la nourriture. Ces appareils devraient atterrir en dehors de Kaboul, comme celui de l'OMS lundi.

Le PAM "prévoit de relancer le pont aérien humanitaire dans les prochains jours, peut-être pendant le week-end", a affirmé mardi à la presse la directrice de l'information de l'ONU à Genève Alessandra Vellucci, lisant des indications de l'agence onusienne. Selon les estimations avant même la prise de pouvoir des talibans, plus de 12 millions de personnes devraient être en insécurité alimentaire.

Dimanche, un média pakistanais avait indiqué que les autorités d'aviation civile du pays avaient autorisé un pont aérien du PAM vers Kaboul. L'ONU affirme que ces vols atterriront plutôt dans d'autres villes, comme Mazar i-Sharif.

20h30

"Pas d'alternative" à des discussions avec les talibans

Le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas a estimé mardi qu'il n'y avait "absolument aucune alternative" à des discussions avec les talibans, le mouvement islamiste qui a pris le pouvoir en Afghanistan.

"Nous ne regardons pas les questions de la reconnaissance formelle (du nouveau régime afghan) mais nous voulons régler les problèmes existants", a ajouté Heiko Maas à Doha, évoquant le peuple afghan, les citoyens allemands encore dans le pays et les Afghans ayant travaillé pour des organisations allemandes.

20h20

Le Qatar demande aux talibans de s'engager contre le terrorisme

Le Qatar a demandé mardi aux talibans de s'engager dans la lutte contre le "terrorisme" et de former un gouvernement "inclusif" après le retrait des Américains d'Afghanistan.

"Nous avons souligné l'importance de la coopération pour combattre le terrorisme (...) et l'importance de la coopération des talibans dans ce domaine", a déclaré à Doha le ministre des Affaires étrangères Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani.

Le Qatar avait joué le rôle de médiateur dans le processus de paix entre le gouvernement afghan et les talibans avant la prise du pouvoir en Afghanistan par le mouvement islamiste.

20h10

Le chef de l'ONU met en garde contre "une catastrophe humanitaire"

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a mis en garde mardi contre "une catastrophe humanitaire" en Afghanistan, en réclamant des fonds pour ce pays après le départ des forces américaines.

"Une catastrophe humanitaire se profile", a-t-il souligné dans un communiqué, en évoquant "l'aggravation de la crise humanitaire et économique" et "la menace d'un effondrement total des services de base".

Antonio Guterres exhorte aussi les Etats membres de l'ONU "à fournir un financement adéquat, souple et complet" en faveur de la population afghane qui est, selon lui, "dans son heure la plus sombre" au regard de ses besoins vitaux.

"Je les exhorte à contribuer à garantir que les travailleurs humanitaires disposent du financement, de l'accès et des garanties juridiques dont ils ont besoin pour rester et acheminer" cette aide, a-t-il ajouté dans son communiqué.

Le chef de l'ONU rappelle que "près de la moitié de la population afghane - 18 millions de personnes - a besoin d'une assistance humanitaire pour survivre".

19h30

L'armée française estime à "quelques dizaines" ses anciens employés afghans encore à rapatrier

La France doit encore mettre à l'abri "quelques dizaines" d'Afghans qui ont travaillé pour l'armée française entre 2001 et 2014, a déclaré mardi le porte-parole du ministère des Armées.

"Il reste quelques dizaines d'anciens PCRL (personnels civils de recrutement local) afghans qui demandent la protection de la France", a indiqué Hervé Grandjean lors d'un point de presse du ministère.

"Le maximum sera fait pour leur permettre de bénéficier de la protection de la France dans les jours et les semaines qui viennent", a-t-il ajouté, sans plus de précisions sur la façon dont ils pourraient quitter leur pays, relevant seulement que c'était "l'enjeu de discussions diplomatiques", notamment à l'ONU.

18h50

Après le départ des Américains, le défi de la gouvernance pour les talibans

Après le départ des Américains d'Afghanistan, les scènes de liesse se sont succédé à travers le pays. Les talibans ont paradé en tirant de nombreux coups de feu en l'air pour saluer "la libération du pays" de l'invasion étrangère.

Mais si d'un côté, le mouvement se réjouit de cette victoire, la population reste dans l'expectative. Comment les talibans vont-ils gouverner? Vont-ils vraiment proposer un gouvernement de transition ou alors garder de manière exclusive le pouvoir?

S'ajoutent à cela de nombreux problèmes: la présence du groupe Etat islamique, la crise économique qui pointe déjà à l'horizon ou encore l'application du droit, qui rassurera ou non la communauté internationale.

>> L'interview dans Forum de Filippo Rossi, journaliste indépendant actuellement en Afghanistan :

Comment est accueilli le départ de l'armée américaine d'Afghanistan? Interview de Filippo Rossi
Comment est accueilli le départ de l'armée américaine d'Afghanistan? Interview de Filippo Rossi / Forum / 8 min. / le 31 août 2021

18h40

Joe Biden sous pression après le retrait américain

Aux Etats-Unis, la pression monte sur Joe Biden et la presse n'est pas tendre avec le retrait des troupes américaines.

Au coeur des critiques, la question des Américains qui sont restés bloqués sur place - ils seraient quelques centaines - mais aussi celle de la lutte contre le terrorisme. Washington aura-t-il vraiment les moyens de prévenir des attentats?

Sur un plan plus personnel, Joe Biden est aussi accusé d'avoir mis en avant la mort de son fils Beau Biden, décédé d'un cancer en 2015, quand il s'est adressé aux familles des soldats tués lors de l'attentat de l'aéroport. Une attitude qui se voulait sans doute pleine d'empathie mais qui semble s'être retournée contre lui et avoir causé un sérieux dégât d'image.

A quelques heures d'une adresse à la nation, le locataire de la Maison Blanche espère sans doute qu'à terme, la question afghane sera oubliée et qu'il pourra alors se concentrer sur des thématiques domestiques, comme son grand projet d'infrastructures.

>> Les explications de Jordan Davis dans Forum :

Joe Biden sous pression après le retrait des Etats-Unis d'Afghanistan
Joe Biden sous pression après le retrait des Etats-Unis d'Afghanistan / Forum / 3 min. / le 31 août 2021

18h30

L'UE compte sur les pays voisins pour éviter une crise migratoire

Redoutant un afflux migratoire vers l'Europe comparable à celui de 2015, les ministres de l'Intérieur de l'UE réunis mardi à Bruxelles comptent sur les pays voisins de l'Afghanistan pour que les réfugiés fuyant les talibans restent dans la région.

"Nous devons travailler à l'échelle mondiale pour garder les gens près de chez eux et de leur culture", a déclaré le ministre allemand de l'Intérieur Horst Seehofer, estimant que seules les "personnes particulièrement maltraitées" devraient pouvoir venir dans l'UE.

L'Allemagne d'Angela Merkel avait été en 2015 à la pointe de l'accueil des Syriens fuyant la guerre, en ouvrant ses portes à plus d'un million de demandeurs d'asile, lors d'une crise migratoire qui avait pris l'Europe de court.

L'ONU s'attend pour 2021 à un demi-million de réfugiés afghans de plus.

18h20

Une ex-ministre afghane critique le retrait américain

Nargis Nehan, une ex-ministre afghane de l'exécutif chassé par les talibans, a déploré mardi depuis son exil en Norvège le calendrier "irresponsable" choisi par le président Joe Biden pour le retrait américain, qui va attiser selon elle les rancoeurs et la colère.

"Les Etats-Unis ont été en Afghanistan pendant 20 ans, rester un an de plus n'aurait eu aucune différence pour eux, au moins financièrement et politiquement", a déclaré Nargis Nehan dans un entretien à l'AFP, six jours après sa fuite de son pays par le couloir aérien occidental.

Elle a dénoncé un retrait "mal géré" et "irresponsable". "Le président Biden aurait pu dire d'ici septembre 2022 je ne veux plus aucun soldat en Afghanistan. Mais d'ici là je veux être sûr que j'ai un accord entre le gouvernement et les talibans, et avoir évacué tous nos employés et partenaires locaux", a-t-elle affirmé.

16h30

Joe Biden devrait s'exprimer à 20h45 (heure suisse)

Après les militaires et les diplomates, une mise en scène solennelle pour tenter de remettre d'aplomb un commandant en chef fragilisé: Joe Biden s'exprime mardi sur la fin humiliante de l'intervention américaine en Afghanistan, une décision qu'il n'a jamais reniée.

Le président a voulu prendre son temps avant de parler. L'horaire de son allocution mardi a d'ailleurs été repoussé de plus d'une heure par rapport au programme initial, et c'est à finalement 20h45 (heure suisse) que Joe Biden, sauf nouveau délai, doit apparaître dans la State Dining Room, la salle de réception de la Maison Blanche.

Se seront alors écoulées près de 24 heures depuis l'annonce par général Kenneth McKenzie de la fin de la plus longue guerre des Etats-Unis.

15h15

Le chef de l'Otan promet de "ne pas oublier" les Afghans

Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a jugé mardi "essentiel" de garder ouvert l'aéroport de Kaboul et a promis de ne pas oublier ceux qui cherchent à fuir le régime taliban en Afghanistan après le départ des derniers soldats américains.

"Il est essentiel de garder l'aéroport ouvert, à la fois pour permettre l'aide humanitaire au peuple afghan et pour s'assurer que nous pouvons continuer à faire sortir les gens, ceux qui le souhaitent mais qui n'ont pas pu faire partie de l'évacuation militaire", a-t-il déclaré à l'AFP. "Nous sommes tous engagés à continuer à travailler dur pour les faire sortir. Nous ne les oublierons pas", a-t-il ajouté.

15h00

"La menace terroriste demeure, mais elle a muté"

Si les Etats-Unis ont quitté l'Afghanistan, ils ne cesseront pas pour autant d'être présents sur place. Notamment via des unités spéciales infiltrées, explique le spécialiste du terrorisme Jean-Paul Rouiller. Pour lui, "la menace terroriste globale demeure mais n'est plus la même".

Jean-Paul Rouiller insiste pourtant: "Les USA pourront toujours, par différents moyens, lancer des frappes préventives ou punitives", souligne-t-il, rappelant d'ailleurs que c'est ce qui a été fait après l'attentat à l'aéroport de Kaboul la semaine dernière.

>> L'interview complète de Jean-Paul Rouiller dans l'émission Tout un monde :

Jean-Paul Rouiller, ancien agent fédéral et spécialiste de l’antiterrorisme, GCSP (Geneva Centre for Security Policy). [DR]DR
Le défi terroriste global avec le retour des talibans: interview de Jean-Paul Rouiller / Tout un monde / 9 min. / le 31 août 2021

>> Lire également : Jean-Paul Rouiller: "La menace terroriste demeure, mais elle a muté"

14h40

Une approche coordonnée pour Karin Keller-Sutter

Karin Keller-Sutter a appelé à une approche coordonnée des États européens sur l'Afghanistan, lors de la réunion des ministres de l'Intérieur de l'UE sur le sujet. La conseillère fédérale a aussi demandé que la révision du système d'asile et de migration de l'UE progresse enfin.

Une coordination avec l'ONU est également nécessaire, a-t-elle ajouté.

Les ministres de l'Intérieur de l'UE se rencontrent à Bruxelles. [Keystone - EPA/Olivier Hoslet/pool]
Les ministres de l'Intérieur de l'UE se rencontrent à Bruxelles. [Keystone - EPA/Olivier Hoslet/pool]

A la question de savoir si la Suisse pourrait participer à un programme de réinstallation de l'UE, la cheffe du Département de justice et police (DFJP) a répondu: "On en discutera certainement aujourd'hui, mais il n'est pas encore temps de prendre une décision".

Mais selon elle, le plus important dans l'immédiat est d'intensifier l'aide sur le terrain et de soutenir les personnes les plus vulnérables, comme les femmes et les filles. Les États voisins de l'Afghanistan doivent également être épaulés.

14h20

De vieilles peurs réveillées en Asie centrale

Le retour au pouvoir des talibans en Afghanistan rappelle de mauvais souvenirs à ses voisins ex-soviétiques en Asie centrale, qui craignent un mélange de crise de réfugiés et de menace djihadiste.

Si les forces talibanes n'ont jamais elles-mêmes franchi les frontières de ces pays, leur premier règne, entre 1996 et 2001, avait inspiré des djihadistes dans la région.

A l'époque, des groupes, en particulier le redoutable Mouvement islamique d'Ouzbékistan (MIO), avaient trouvé un sanctuaire en Afghanistan pour mener des attaques transfrontalières.

Signe d'une certaine anxiété et d'une volonté de ne pas créer d'appel d'air, l'Ouzbékistan, pays le plus peuplé de la région, refuse de communiquer sur le nombre d'Afghans ayant réussi à traverser l'Amou-Daria dans les environs de la ville frontalière de Termez.

13h40

L'aéroport d'une importance existentielle selon Angela Merkel

Angela Merkel a jugé que l'aéroport de Kaboul, désormais sous contrôle taliban, était d'une "importance existentielle" pour l'Afghanistan et pour le soutien médical et humanitaire à ce pays.

"Sans lui, aucune aide médicale ou humanitaire ne peut parvenir, ce qui signifie qu'il est aussi de la plus haute importance pour l'action des Nations unies", a déclaré la chancelière allemande lors d'une conférence de presse.

Une vue de l'aéroport de Kaboul après le départ des forces américaines. [Keystone - EPA/STRINGER]
Une vue de l'aéroport de Kaboul après le départ des forces américaines. [Keystone - EPA/STRINGER]

"L'Allemagne compte encore un grand nombre de forces locales que nous voulons faire sortir d'Afghanistan et nous nous préoccuperons bien sûr aussi de la situation humanitaire dans le pays", a plaidé la dirigeante.

Des responsables américains ont cependant reconnu que l'aéroport était dans un mauvais état, l'essentiel de son infrastructure de base, notamment la tour de contrôle, ayant été endommagée ou détruite.

Angela Merkel a déclaré que l'Allemagne était prête à fournir une assistance technique pour que l'aéroport reste opérationnel.

13h10

Le point de la situation à la mi-journée

Les derniers soldats américains ont quitté l'Afghanistan dans la nuit de lundi à mardi, marquant la fin de 20 ans d'occupation pour les Etats-Unis, et l'incertitude pour l'avenir de ce pays laissé aux mains des talibans

Les talibans ont célébré à coup de feux d'artifice le départ des Américains.

>> Le point de la situation dans le 12h45 :

Les derniers soldats américains quittent l'Afghanistan. Les talibans célèbrent leur départ
Les derniers soldats américains quittent l'Afghanistan. Les talibans célèbrent leur départ / 12h45 / 2 min. / le 31 août 2021

12h40

Huit talibans tués dans des combats dans la vallée du Panshir

Des combats ont éclaté lundi soir entre les talibans et les membres d'une milice dans la vallée du Panshir, a indiqué le porte-parole du principal groupe d'opposition aux talibans.

Depuis le 15 août, le Panshir est l'une des seules provinces avec le Baghlan à résister au groupe islamiste.

Les talibans ont attaqué les positions du Front national de résistance (FNR) à l'entrée ouest de la vallée, a précisé le porte-parole de cette organisation fidèle au leader local Ahmed Massoud, fils du célèbre commandant Massoud.

L'attaque, qui cherchait à tester les forces de résistance dans la vallée, a été repoussée et a causé la mort de huit talibans et en a blessé huit autres, a commenté le porte-parole, avant de préciser que deux membres du FNR avaient été blessés.

Les talibans n'ont pas confirmé ce bilan dans l'immédiat.

>> Revoir le reportage du 19h30 sur la vallée du Panshir :

En Afghanistan, la Vallée du Panshir résiste aux talibans.
En Afghanistan, la Vallée du Panshir résiste aux talibans. / 19h30 / 1 min. / le 30 août 2021

12h00

Joie aussi à Kandahar

A Kandahar (sud), le berceau du mouvement, des milliers de partisans manifestent joyeusement dans les rues, dans un concert de klaxons et de "Allah Akbar" (Dieu est le plus grand). Nombre d'entre eux agitent le drapeau des islamistes.

De jeunes supporters des talibans manifestent leur joie à Kandahar après le départ des Américains. [AFP - -]
De jeunes supporters des talibans manifestent leur joie à Kandahar après le départ des Américains. [AFP - -]

"Aujourd'hui est le jour de l'indépendance de l'Emirat islamique. Nous félicitons tous les frères musulmans et la nation afghane", se réjouit Abdullah, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. "Nous brandissons l'étendard du prophète Mahomet et nous le brandirons sur le monde entier", poursuit-il.

En 1996, les talibans étaient partis de Kandahar, avant de conquérir rapidement le reste du pays, qu'ils ont tenu jusqu'en 2001, lorsqu'ils ont été chassés du pouvoir par une coalition internationale menée par les Etats-Unis.

>> Les précisions du 12h30 sur la joie des talibans :

Des talibans devant l'aéroport de Kaboul le 31 août 2021. [AP Photo/Keystone - Kathy Gannon]AP Photo/Keystone - Kathy Gannon
Les talibans paradent dans l’aéroport de Kaboul après le retrait des Etats-Unis / Le 12h30 / 1 min. / le 31 août 2021

11h30

Le PAM prévoit des vols vers l'Afghanistan dans les prochains jours

Le Programme alimentaire mondial (PAM) prévoit de reprendre dans les prochains jours des vols depuis le Pakistan vers l'Afghanistan pour acheminer de la nourriture. Ces appareils devraient atterrir en dehors de Kaboul, comme celui de l'OMS lundi.

Selon les estimations avant même la prise de pouvoir des talibans, plus de 12 millions de personnes devraient être en insécurité alimentaire.

Dimanche, un média pakistanais avait indiqué que les autorités d'aviation civile du pays avaient autorisé un pont aérien du PAM vers Kaboul. L'ONU affirme que ces vols atterriront plutôt dans d'autres villes, comme Mazar i-Sharif.

11h00

"Quelques petites centaines" de Britanniques bloqués en Afghanistan

Le nombre de Britanniques qui n'ont pas pu être évacués d'Afghanistan avant la fin de l'opération d'exfiltration menée par le Royaume-Uni s'élève à "quelques petites centaines", a déclaré le gouvernement britannique, étrillé pour sa gestion de la crise afghane.

"Nous regrettons le fait que quiconque ait pu être laissé sur place", a déclaré le chef de la diplomatie Dominic Raab, sur la chaîne Sky News.

Vendredi, le ministre de la Défense Ben Wallace avait estimé que jusqu'à 150 ressortissants britanniques et entre 800 et 1100 Afghans éligibles ne pourraient être évacués.

Pour ceux restés sur place, le chef de la diplomatie a assuré discuter avec les pays voisins de l'Afghanistan pour faciliter leur sortie du pays, et que le Royaume-Uni veillerait à ce que les talibans respectent leur engagement à leur offrir un passage sûr.

10h20

Les talibans paradent dans l'aéroport

Les talibans, nouveaux maîtres de l'Afghanistan, ont marché triomphalement dans l'aéroport de Kaboul, accompagnés de leurs hommes en tenue des forces spéciales et brandissant leur drapeau.

Le porte-parole des talibans a mené un groupe de responsables sur le tarmac, son expression généralement impassible remplacée cette fois-ci par un large sourire.

Les forces spéciales talibanes, appelées "Badri 313", chaussures et gilets beiges immaculés sur leur tenue de camouflage, posent pour des photos, lèvent des fusils américains et agitent leur drapeau blanc sur lequel est inscrit en noir le début de la chahada.

Les forces spéciales talibanes paradent à l'aéroport de Kaboul. [AFP - Wakil Kohsar]
Les forces spéciales talibanes paradent à l'aéroport de Kaboul. [AFP - Wakil Kohsar]

10h00

Un seul point de barrage

Mardi matin, les islamistes avaient enlevé tous les barrages menant à l'aéroport, sauf un. Sur la route, leurs combattants ne cachaient pas leur joie, souriant et serrant les mains des chauffeurs et passagers.

Des talibans devant le stand de sécurité à l'entrée de l'aéroport de Kaboul. [Keystone - AP Photo/Khwaja Tawfiq Sediq]
Des talibans devant le stand de sécurité à l'entrée de l'aéroport de Kaboul. [Keystone - AP Photo/Khwaja Tawfiq Sediq]

09h30

Reportage dans une association d'aide aux réfugiés à Londres

Les derniers soldats britanniques ont quitté l'Afghanistan ce week-end. Leur opération a permis d'évacuer en tout 15'000 personnes, des Britanniques comme des Afghans.

Au Royaume-Uni, les associations d'aide aux réfugiés tentent de soutenir ces derniers à leur arrivée.

>> Reportage à l'Association de l'Afghanistan et de l'Asie centrale, installée dans l'ouest de Londres :

Des réfugiés afghans à leur arrivée à Londres. [Keystone - Dominic Lipinski/Pool via AP]Keystone - Dominic Lipinski/Pool via AP
Le Royaume-Uni a évacué 15'000 personnes, dont des Afghans soutenus à leur arrivée par des associations / La Matinale / 2 min. / le 31 août 2021

09h05

Une image historique

Le commandement américain a diffusé une image historique prise par vision de nuit: elle montre le général Chris Donahue, commandant des forces américaines en Afghanistan, embarquer à bord d'un avion cargo à l'aéroport de Kaboul. Il est le dernier militaire américain à avoir quitté le sol afghan.

Le général Chris Donahue, dernier Américain à quitter Kaboul. [Keystone - U.S. Central Command via AP]
Le général Chris Donahue, dernier Américain à quitter Kaboul. [Keystone - U.S. Central Command via AP]

08h40

Il sera plus difficile de surveiller les groupes terroristes

Le retrait d'Afghanistan inquiète les services de renseignement à Washington. Ancien responsable des opérations spéciales contre le terrorisme au sein du Département de la défense sous Barack Obama, William Wechsler dirige aujourd'hui le centre Rafic Hariri du think-tank Atlantic Council. Il a expliqué dans La Matinale qu'il sera désormais plus difficile de surveiller des groupes terroristes comme Al-Qaïda et l'EI.

"Pour avoir des renseignements, il faut des partenaires sur le terrain, qui font remonter des informations ou qui mettent par exemple des téléphones sous écoute. Donc là, il est probable qu'on ait moins de renseignements."

L'administration Biden assure toutefois qu'il y a toujours la possibilité d'intervenir depuis l'extérieur, notamment avec des drones. "L'idée des drones, c'est de surveiller une cible potentielle pendant longtemps afin de déterminer le moment opportun pour organiser une frappe", explique William Wechsler.

Mais ce procédé sera plus compliqué désormais: "Il va falloir envoyer des drones depuis le Qatar ou les Emirats arabes unis, en survolant d'autres pays qui n'ont peut-être pas envie qu'on les survole. A la fin, il va falloir soit déployer plus d'appareils pour ce type de mission, soit accepter de prendre plus de risques."

Le spécialiste estime également qu'est maintenant lancée une course contre les groupes salafistes djihadistes comme Al-Qaïda et l'EI, "lesquels veulent développer leur capacité à frapper à l'étranger. Ca prendra du temps bien sûr. Mais ils vont essayer de le faire. De l'autre côté, il y a les Etats-Unis qui doivent maintenant reconstruire leur réseau de partenaires locaux. Ca prendra du temps aussi."

William Wechsler confirme également que beaucoup d'Afghans se sentent trahis par le départ des Américains et que cela pourrait compliquer leur tâche: "Dans les opérations spéciales, on dit qu'avec les moyens tu peux forcer beaucoup de choses. Mais pas la confiance. Et là, la confiance est rompue."

>> L'interview de William Wechsler dans La Matinale :

William Wechsler, directeur du centre Rafic Hariri du think-tank Atlantic Council. [https://www.atlanticcouncil.org/]https://www.atlanticcouncil.org/
Retrait américain d'Afghanistan: interview de William Wechsler / La Matinale / 2 min. / le 31 août 2021

08h10

Les ministres de l'Intérieur de Schengen se réunissent

Karin Keller-Sutter va participer ce mardi à une réunion du Conseil des ministres de l'Intérieur de l'UE et des Etats-Schengen dédiée à l'Afghanistan. L'objectif est de se prémunir d'une vague migratoire d'Afghans, mais aussi de donner la priorité à la sécurité dans la zone Schengen.

"Il faut se préparer. Ne pas rejouer le scénario de 2015", a estimé un observateur privilégié interrogé dans La Matinale, en référence à cette année où l'Europe a été confrontée à l'arrivée massive de réfugiés fuyant la sanglante guerre civile en Syrie.

L'UE a retenu la leçon et les ministres vont donc publier une déclaration sur deux axes. Le premier vise à décourager les arrivées massives en Europe et de circonscrire la migration aux Etats voisins comme l'Iran ou le Pakistan.

Le deuxième axe, c'est la sécurité: il faut tout faire pour empêcher l'entrée dans l'UE de terroristes profitant du flux migratoire. Sur le papier, l'Europe et Schengen disposent d'instruments et de banques de données pour opérer un tri. Mais il faut améliorer leur interconnexion. Un travail autant technique que politique.

>> Les précisions de La Matinale :

La conseillère fédérale Karin Keller-Sutter. [Keystone - Alessandro della Valle]Keystone - Alessandro della Valle
Réunion des ministres de l'Intérieur des membres de Schengen sur l'Afghanistan / La Matinale / 1 min. / le 31 août 2021

07h30

La défaite des Américains, une "leçon pour d'autres envahisseurs"

Le départ des Américains a été salué par les talibans avec des salves de tirs dans les rues de Kaboul et des discours appuyés de leurs représentants.

"C'est une grande leçon pour d'autres envahisseurs et pour notre future génération", a déclaré le principal porte-parole taliban à l'aéroport de Kaboul. "C'est aussi une leçon pour le monde", a-t-il ajouté.

"Félicitations à l'Afghanistan (...) Cette victoire est la nôtre à tous", a encore déclaré le porte-parole taliban. "Nous voulons avoir de bonnes relations avec les États-Unis et le monde."

06h50

L'armée américaine a détruit des avions et des blindés avant de quitter Kaboul

L'armée américaine a rendu inutilisables des avions, des véhicules blindés et un système de défense anti-missiles avant de quitter l'aéroport de Kaboul, a indiqué un haut responsable militaire américain.

Le chef du commandement central de l'armée américaine, le général Kenneth McKenzie, a précisé que les soldats américains avaient "démilitarisé", c'est à dire mis hors d'usage, 73 avions avant d'achever leur pont aérien de deux semaines pour évacuer les civils fuyant le régime des talibans.

Un hélicoptère endommagé par les forces américaines avant leur départ de Kaboul. [AFP - Wakil Kohsar]
Un hélicoptère endommagé par les forces américaines avant leur départ de Kaboul. [AFP - Wakil Kohsar]

"Ces appareils ne voleront plus jamais", a-t-il dit. "Ils ne pourront être utilisés par personne (...) La plupart étaient déjà hors service de toute façon", a-t-il ajouté. "Mais il est certain qu'ils ne pourront plus jamais voler."

Le Pentagone, qui avait déployé 6000 soldats pour occuper, sécuriser et faire fonctionner l'aéroport de Kaboul à partir du 14 août, a aussi laissé sur place 70 véhicules blindés MRAP résistant aux mines, d'un coût d'un million de dollars pièce, et 27 véhicules légers Humvee. Ils ont tous été mis hors d'usage.

L'armée américaine a enfin également laissé sur place son système de défense anti-missile C-RAM, qui a arrêté lundi cinq tirs de roquettes du groupe Etat islamique contre l'aéroport.

"Nous avons choisi de laisser ces systèmes en service jusqu'à la dernière minute", juste avant le décollage du dernier avion, a indiqué le général McKenzie. "C'est une procédure complexe et longue de démonter ces systèmes", a-t-il expliqué. "Alors on les démilitarise pour qu'ils ne soient plus jamais utilisés."

06h10

Les Etats-Unis travailleront avec les talibans s'ils tiennent leurs engagements

Les Etats-Unis ont suspendu leur présence diplomatique en Afghanistan et transféré les opérations de l'ambassade à Doha, au Qatar, a annoncé le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, évoquant "l'environnement sécuritaire incertain et la situation politique" en Afghanistan.

Mais Washington continuera à "aider" les ressortissants américains qui veulent quitter le pays après le départ des troupes, a-t-il souligné, alors qu'entre 100 et 200 d'entre eux sont encore en Afghanistan.

Les Etats-Unis "travailleront" avec les talibans s'ils "tiennent leurs engagements", a encore déclaré Antony Blinken.

"Chaque étape que nous suivrons ne sera pas fondée sur ce que le gouvernement taliban dit, mais sur ce qu'il fait pour respecter ses engagements", a-t-il ajouté, soulignant que les nouveaux maîtres de l'Afghanistan devraient "mériter" leur demande de légitimité et de soutien de la communauté internationale.

05h55

Les républicains critiquent Joe Biden

Des ténors républicains ont vivement critiqué Joe Biden, après l'annonce du départ des derniers soldats américains, une "honte" qui selon eux laisse des ressortissants des Etats-Unis "à la merci" des talibans.

Le président démocrate a "créé un désastre, laissé tomber des Américains et nos intérêts", a dénoncé la présidente du parti républicain Ronna McDaniel.

"Ça prouve ce que nous savions déjà: Joe Biden est incapable de servir comme commandant en chef, et les Etats-Unis et le monde sont moins sûrs à cause de lui", a-t-elle encore asséné.

Le président a abandonné "des Américains à la merci de terroristes", a renchéri le chef des républicains à la Chambre des représentants Kevin McCarthy.

Plusieurs élus de l'opposition, dont certains ont servi en Afghanistan, se sont réunis lundi soir, à l'image de Michael Waltz: "Dans la région, il se dit que le djihad a gagné et que la démocratie a perdu, c'est une honte", a commenté ce dernier, pour qui les soldats américains devront, un jour, "retourner dans ce pays afin de gérer ce chaos."

05h20

Joe Biden face à ses citoyens mardi

Le président Joe Biden s'adressera mardi aux Américains pour expliquer sa décision de ne pas prolonger la présence américaine au-delà du 31 août en Afghanistan, malgré l'avancée des talibans dans le pays, selon un communiqué de la Maison Blanche.

Il a été précisé que son intervention aurait lieu à 17h30 GMT, soit 19h30 en Suisse.

05h00

Zabi Massoud: "Il faut voir si les talibans ont de bonnes intentions, j'en doute"

Zabi Massoud est le neveu du commandant Massoud et le cousin d'Ahmad Massoud, qui mène actuellement la résistance dans la vallée du Panchir.

Invité du 19h30, celui qui est en contact régulier avec cette région qui échappe au pouvoir des talibans juge actuellement la situation "stable".

A l'heure où une négociation semble possible, la guerre pourrait cependant tout aussi bien éclater. Pour Zabi Massoud, la balle est dans le camp des talibans.

"Les talibans parlent d'un gouvernement inclusif, mon cousin également (...) il faudra voir si les talibans ont de bonnes intentions par rapport à cela et s'ils sont honnêtes et ça, j'en doute (...) si les conditions sont de rendre les armes, ce sera impossible", explique-t-il.

>> Revoir l'interview intégrale de Zabi Massoud dans le 19h30 :

Zabi Massoud: "Les Etats-unis se sont trop pliées aux exigences des talibans"
Zabi Massoud: "Les Etats-unis se sont trop pliées aux exigences des talibans" / 19h30 / 3 min. / le 30 août 2021

04h20

Le Conseil de sécurité adopte une résolution

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté lundi une résolution, sans toutefois exiger la zone protégée évoquée par la France. Le texte grave dans le marbre les "engagements" des talibans en faveur du départ "sûr" de ceux qui veulent quitter l'Afghanistan.

Treize des 15 membres ont voté en faveur de ce texte rédigé par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni. La Chine et la Russie se sont abstenues.

Dans la résolution, le Conseil dit "s'attendre" à ce que les talibans tiennent tous leurs "engagements", notamment en ce qui concerne "le départ sûr" et "ordonné" d'Afghanistan "d'Afghans et ressortissants étrangers", après le retrait des Etats-Unis. En revanche, il ne fait nullement référence à la "safe zone", ou zone protégée, évoquée par Emmanuel Macron.

>> Les précisions de La Matinale :

Le Conseil de sécurité de l'ONU réuni en urgence à New York, 16.08.2021. [United Nations/EPA/Keystone - Manuel Elias]United Nations/EPA/Keystone - Manuel Elias
Résolution du conseil de sécurité de l'ONU sur l’Afghanistan / La Matinale / 1 min. / le 31 août 2021

06h00

Retour sur la journée de mardi

Le président américain Joe Biden a décidé de maintenir au 31 août la date butoir du retrait total des forces américaines d'Afghanistan, ont rapporté des médias américains. Ce délai "ne suffira pas" pour évacuer du pays "tous ceux que nous voulons faire sortir", avait auparavant averti le ministre allemand des Affaires étrangères. Paris et Madrid tiennent le même discours et demandent un délai supplémentaire.

Les talibans ont de leur côté exclu tout report. Le porte-parole du mouvement islamiste a aussi invité les Afghans qui cherchent encore à fuir le pays à rentrer chez eux. Les talibans ont en outre demandé aux Occidentaux d'évacuer des étrangers et pas des Afghans qualifiés.

Les pays occidentaux continuent d'évacuer au pas de charge les personnes souhaitant fuir. Selon une responsable de la Maison Blanche, les Etats-Unis et leurs alliés ont évacué 21'600 personnes au cours des 24 dernières heures, soit près de 60'000 au total.

Un avion affrété par le DFAE a atterri dans la nuit de lundi à mardi à Zurich avec à son bord des personnes qui avaient été transférées provisoirement d'Afghanistan vers l'Ouzbékistan. Tous les collaborateurs de Berne et leurs familles sont en lieu sûr, a fait savoir le chef de la diplomatie suisse Ignazio Cassis devant la presse. Quinze Suisses sont encore en Afghanistan, à savoir des personnes qui n'ont pas pu ou pas voulu se rendre à l'aéroport.

>> Le suivi de la journée de mardi : Joe Biden maintient le retrait des forces américaines au 31 août, les Européens veulent plus de temps