Joe Biden maintient le retrait des forces américaines au 31 août, les Européens veulent plus de temps
- Le président américain Joe Biden a décidé de maintenir au 31 août la date butoir du retrait total des forces américaines d'Afghanistan, ont rapporté des médias américains. Ce délai "ne suffira pas" pour évacuer du pays "tous ceux que nous voulons faire sortir", avait auparavant averti le ministre allemand des Affaires étrangères. Paris et Madrid tiennent le même discours et demandent un délai supplémentaire.
- Les talibans ont de leur côté exclu tout report. Le porte-parole du mouvement islamiste a aussi invité les Afghans qui cherchent encore à fuir le pays à rentrer chez eux. Les talibans ont en outre demandé aux Occidentaux d'évacuer des étrangers et pas des Afghans qualifiés.
- Les pays occidentaux continuent d'évacuer au pas de charge les personnes souhaitant fuir. Selon une responsable de la Maison Blanche, les Etats-Unis et leurs alliés ont évacué 21'600 personnes au cours des 24 dernières heures, soit près de 60'000 au total.
- Un avion affrété par le DFAE a atterri dans la nuit de lundi à mardi à Zurich avec à son bord des personnes qui avaient été transférées provisoirement d'Afghanistan vers l'Ouzbékistan. Tous les collaborateurs de Berne et leurs familles sont en lieu sûr, a fait savoir le chef de la diplomatie suisse Ignazio Cassis devant la presse. Quinze Suisses sont encore en Afghanistan, à savoir des personnes qui n'ont pas pu ou pas voulu se rendre à l'aéroport.
Suivi assuré par RTSinfo
09h45
"Badri 313", unité d'élite et fer de lance des talibans
Elle tranche avec l'image habituellement véhiculée de talibans en turban, assis à l'arrière de pick-ups. L'unité "Badri 313", composante des forces spéciales des talibans, fait l'objet d'une intense propagande et jouit d'une aura importante au sein du nouveau régime.
Des images diffusées sur les réseaux sociaux par les nouveaux maîtres de Kaboul montre des soldats équipés de l'attirail complet du combattant d'exception: arme de guerre, casque et gilet pare-balles, cagoule, sac à dos, lunettes de vision nocturne, radio tactique.
La "Badri 313", intégrée aux autres forces spéciales du nouveau régime, tiendrait son nom de la bataille de Badr, il y a 1400 ans, au cours de laquelle le prophète avait triomphé avec 313 soldats seulement.
Si elle n'est probablement pas l'égale des forces spéciales occidentales, ni même de celles de l'Inde ou du Pakistan voisins, ses membres sont "plus efficaces que les 'talibans standards' et certainement que les troupes de l'armée nationale afghane ces dernières semaines", ironise un expert en armement reconnu, qui se cache derrière le compte Twitter Calibre Obscura.
"Ils ont été utilisés pendant la campagne contre le groupe Etat islamique entre 2017 et 2020", précise-t-il à l'AFP. "Historiquement, ils interviennent contre les durs à cuire".
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Selon l'expert, ainsi que la revue spécialisée Jane's, ses effectifs sont estimés à quelques milliers tout au plus, rassemblant "probablement certains des combattants les mieux formés et les mieux équipés" d'Afghanistan, estime Matt Henman, chef de la section terrorisme et insurrection chez Jane's. "On peut s'attendre à un peu de sensationnalisme dans la propagande" dont elle fait l'objet, tempère-t-il, mais "il y a une forte probabilité que le Pakistan lui ait apporté au minimum un embryon de formation".
Leur mise en évidence ne relève pas du hasard alors que les talibans, chassés du pouvoir par les Américains il y a vingt ans, viennent de reconquérir l'ensemble du pays.
Symboles d'un savoir-faire militaire dont les talibans ne jouissaient pas à l'époque, les membres de Badri 313 "ont démontré leur efficacité sur le champ de bataille", explique Bill Roggio, rédacteur-en-chef du Long War Journal (LWJ), revue américaine consacrée à la guerre contre le terrorisme.
Au service d'intérêts politiques puissants
L'unité Badri 313 sert des intérêts politiques puissants: elle est intimement liée au réseau Haqqani, une voix qui compte au sein des talibans.
L'unité 313 représente ainsi "la combinaison de l'entraînement militaire des talibans pendant des années et des efforts du réseau Haqqani pour professionnaliser l'institution militaire afghane", schématise Bill Roggio. Son rôle devrait donc demeurer central dans le régime des "étudiants en religion".
"Si les talibans les disposent quelque part, cela signifie que l'endroit est considéré comme important", estime Calibre Obscura. A ce titre, l'unité 313 "est un symbole de la sophistication des talibans et de leur engagement pour arriver à leurs fins".
09h30
Cinq Afghanes membres d'une équipe de robotique évacuées au Mexique
Le gouvernement mexicain a accueilli mardi cinq jeunes femmes afghanes membres d'une équipe internationale primée de robotique qui ont décidé de quitter l'Afghanistan après la prise de pouvoir des talibans.
Ces jeunes femmes, non identifiées pour des raisons de sécurité, ont été reçues à l'aéroport de Mexico par le ministre des affaires étrangères, Marcelo Ebrard.
Quatre d'entre elles étaient présentes à une conférence de presse: "Ils ont non seulement sauvé nos vies mais aussi nos rêves que nous cherchons à réaliser (...). Notre histoire ne se terminera pas tristement à cause des talibans", a déclaré l'une des jeunes femmes par l'intermédiaire d'un traducteur, ajoutant que l'équipe féminine de robotique avait prouvé que les femmes étaient également capables de faire de la science.
Marcelo Ebrard a indiqué qu'elles pourront accéder à un visa humanitaire pour une durée maximale de 180 jours avec droit de renouvellement, après quoi elles pourront choisir un autre statut. Le partenaire de l'une d'elles a également été accueilli au Mexique.
Connues sous le nom de "rêveuses afghanes", ces jeunes femmes ont remporté un prix international de robotique et ont récemment créé un nouveau respirateur pour les patients atteints de Covid à partir de vieilles pièces de voiture.
Cette équipe afghane de robotique est composée d'une vingtaine de femmes, pour la plupart encore adolescentes.
09h15
Deux parlementaires américains se sont rendus à Kaboul
Deux membres de la Chambre des représentants des Etats-Unis se sont rendus en Afghanistan mardi, suscitant les réprimandes de la présidente de la Chambre, Nancy Pelosi.
Seth Moulton, un démocrate, et Peter Meijer, un républicain, qui ont tous deux servi en Irak avant de se présenter au Congrès, ont déclaré être allés à Kaboul pour recueillir des informations dans le cadre du rôle de surveillance du Congrès.
Nancy Pelosi a envoyé une lettre aux membres de la Chambre des représentants avertissant que le Pentagone et le département d'Etat avaient demandé aux parlementaires de ne pas se rendre en Afghanistan "en ces temps de danger".
Des évacuations trop tardives
Les deux parlementaires avaient déclaré avant leur voyage vouloir que le président Joe Biden repousse le retrait des soldats américains: "Après nous être entretenus avec les commandants et avoir vu la situation ici, il nous est évident que nous avons commencé les évacuations trop tard et que, quoi que nous fassions, nous ne pourrons pas évacuer tout le monde, même d'ici au 11 septembre", ont-ils déclaré.
Le président américain Joe Biden a déclaré mardi qu'il y avait un "risque accru" à maintenir des troupes américaines en Afghanistan au-delà du 31 août, citant la situation sécuritaire, et a indiqué que les Etats-Unis étaient sur la bonne voie pour conclure leur mission d'évacuation d'ici cette date butoir.
09h00
Sébastien Boussois: "Joe Biden est resté droit dans ses bottes"
Joe Biden a confirmé mardi la date butoir du 31 août pour terminer la "mission" de l'armée américaine en Afghanistan. Le président américain n'a donc pas cédé face aux alliés de Washington, qui plaidaient pour une prolongation de la présence militaire américaine, afin de laisser plus de temps aux exfiltrations.
Selon Sébastien Boussois, chercheur en sciences politiques, cette décision n'est pas surprenante. "Le président américain n'est jamais là pour faire de la demi-mesure ou céder face à ses alliés. Il n'y a pas beaucoup d'exemples qui vont dans ce sens-là. Depuis l'annonce du retrait et de la date butoir, Joe Biden a toujours été extrêmement ferme. Il est resté droit dans ses bottes", explique le spécialiste mercredi dans La Matinale.
Des choix à faire
Il reste désormais six jours aux pays occidentaux pour rapatrier un maximum de personnes. "Pour l'instant, tous les efforts sont concentrés sur les évacuations. Mais c'est surprenant qu'il n'y ait pas eu un calendrier des charges avec un retrait progressif, étape par étape. Il y aura probablement des choix, une sélection à faire et des risques évidents que les personnes dans les situations les plus dramatiques ne soient pas forcément les personnes qui parviendront à quitter le pays", prévoit Sébastien Boussois.
Le spécialiste du Moyen-Orient ne pense pas que les talibans laisseront davantage de temps pour les évacuations. "Ils sont dans la même logique que Joe Biden, ils ne feront pas de demi-mesure. Ils ont dit clairement que le 31 août, les choses s'arrêteraient. Je doute qu'ils commencent à montrer une forme de tolérance."
08h45
Joe Biden confirme le retrait d'Afghanistan au 31 août
Confronté à un ultimatum des talibans, Joe Biden a confirmé mardi la date butoir du 31 août pour terminer la "mission" de l'armée américaine en Afghanistan, à condition que le nouveau régime afghan n'entrave pas l'évacuation de ceux qui veulent fuir Kaboul.
Lors d'un sommet virtuel avec ses homologues du G7, le président des Etats-Unis a opposé une fin de non-recevoir aux alliés de Washington qui plaidaient avec insistance pour une prolongation de la présence militaire américaine, afin de laisser davantage de temps aux exfiltrations d'Afghanes et d'Afghans jugés à risque dans leur propre pays depuis la prise du pouvoir par les talibans.
"Nous sommes actuellement sur la voie de terminer d'ici le 31 août" la "mission" visant à "évacuer les gens aussi efficacement et sûrement que possible", a-t-il déclaré lors d'une allocution retardée à plusieurs reprises.
Mais le respect de ce délai "dépend" de la coopération des talibans pour "permettre l'accès à l'aéroport" des candidats au départ, a-t-il prévenu, les mettant en garde contre toute "entrave" à ces opérations difficiles.
Joe Biden a ainsi précisé avoir "demandé au Pentagone et au département d'Etat des plans d'urgence pour ajuster le calendrier si cela devait être nécessaire".
23h30
Biden justifie le retrait américain par la menace d'une attaque de l'EI
Joe Biden a défendu mardi le calendrier du retrait des troupes américaines d'Afghanistan censé s'achever au 31 août, évoquant la menace "croissante" d'une attaque du groupe Etat islamique (EI) contre les soldats et les civils massés à l'aéroport de Kaboul pour être évacués.
"Chaque jour d'opérations apporte un risque supplémentaire pour nos troupes", a affirmé le président américain dans une allocution télévisée, "à commencer par le risque grave et croissant d'une attaque" de la branche locale de l'EI en Afghanistan.
Le groupe, "un ennemi juré des talibans", a-t-il rappelé, "cherche à viser l'aéroport et attaquer les forces américaines et alliées ainsi que les civils innocents".
22h55
La Banque mondiale suspend ses aides à l'Afghanistan
La Banque mondiale a annoncé mardi avoir suspendu ses aides à l'Afghanistan après la prise du pouvoir par les talibans, tout en explorant "les moyens de rester engagés pour (...) continuer à soutenir le peuple afghan".
"Nous avons suspendu les versements (de financements) dans le cadre de nos opérations en Afghanistan et nous surveillons et évaluons de près la situation", selon une porte-parole.
"Nous sommes profondément préoccupés par la situation en Afghanistan et son impact sur les perspectives de développement du pays, en particulier pour les femmes", a-t-elle également souligné.
08h30
Biden dit pouvoir tenir les délais, mais prévoit un plan de secours
La "mission" de l'armée américaine en Afghanistan est "en voie d'être terminée" au 31 août à la condition que les talibans continuent de coopérer pour l'accès des évacués à l'aéroport de Kaboul, a indiqué mardi Joe Biden aux dirigeants du G7, selon la Maison Blanche.
Le président américain a également demandé au Pentagone d'avoir à disposition des plans de secours pour repousser le retrait "si nécessaire", a ajouté sa porte-parole Jen Psaki dans un communiqué.
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08h15
Washington a évacué 4000 Américains
Les Etats-Unis ont évacué depuis la mi-août "plus de 4000 détenteurs d'un passeport américain et les membres de leur famille", a déclaré un haut responsable du département d'Etat américain.
"Nous continuons de contacter les Américains qui étaient enregistrés auprès de l'ambassade à Kaboul pour déterminer s'ils se trouvent encore en Afghanistan, et pour faciliter leur évacuation s'ils veulent partir", a-t-il dit sous le couvert de l'anonymat.
"Ce nombre va continuer à augmenter dans les prochains jours", a-t-il ajouté. Le week-end dernier, l'état-major américain avait évoqué le nombre de 2500 Américains évacués.
En comptant les autres nationalités, notamment les Afghans considérés à risque dans leur pays, les Américains ont fait partir 48'000 personnes depuis la mise en place du pont aérien le 14 août. Plusieurs milliers d'autres personnes ont été évacuées par leurs alliés.
20h45
La famine menace
Des millions d'Afghans pourraient bientôt être frappés par la famine en raison de la conjonction entre le conflit en cours, la sécheresse et la pandémie de COVID-19, a déclaré le directeur général du Programme alimentaire mondial, en demandant une réaction rapide des dirigeants politiques.
"Le nombre de personnes qui se dirigent vers la famine a désormais atteint 14 millions", a déclaré David Beasley.
Le PAM estime que l'Afghanistan sera menacé par une catastrophe humanitaire si les Nations unies ne parviennent pas à réunir 200 millions de dollars d'ici septembre.
Sans ce budget, le PAM commencera à manquer d'aide alimentaire pour l'Afghanistan le mois prochain.
20h30
Des écolières évacuées vers le Rwanda
Plusieurs dizaines d'écolières afghanes, leurs enseignants et le personnel de leur internat pour filles en Afghanistan sont en cours d'évacuation vers le Rwanda, ont annoncé la fondatrice de l'institution et les autorités du pays africain.
Les talibans ont affirmé à plusieurs reprises que leur nouveau régime serait différent de celui qu'ils ont dirigé dans les années 1990, marqué par une extrême brutalité, l'exclusion des filles des écoles, le confinement des femmes chez elles, l'interdiction de la musique et des divertissements mais aussi les lapidations et exécutions publiques. Mais des doutes subsistent sur ces engagements.
Près de 250 adolescents, étudiants, professeurs, personnels et membres de leurs familles ont ainsi quitté l'Afghanistan pour se rendre au Rwanda et y poursuivre leurs études.
08h00
La résistance face aux talibans s'organise au Panchir
Dans la vallée du Panchir, au sommet d'une montagne escarpée qui a résisté à de nombreux envahisseurs, des combattants anti-talibans tirent à la mitrailleuse lourde, s'entraînant en vue de combats à venir.
Ces membres du Front national de résistance (FNR), le principal groupe d'opposition aux talibans, se préparent à lutter à mort face aux nouveaux hommes forts du pays.
Dans leurs rangs, des miliciens et d'anciens membres des forces de sécurité afghanes préparent leur défense: des mitrailleuses lourdes, mortiers et postes de surveillance ont été disséminés tout au long de cette profonde vallée.
"Une résistance acharnée"
"Si les chefs de guerre talibans lancent un assaut, ils rencontreront bien sûr une résistance acharnée de notre part", a averti la semaine dernière Ahmad Massoud, l'un des leaders du FNR, dans une tribune publiée par le Washington Post.
Ahmad Massoud est le fils du légendaire commandant Ahmad Shah Massoud, révéré pour avoir résisté sans jamais mettre genou à terre aux Soviétiques, puis aux talibans.
19h50
Le gouvernement australien évacue 75 sportives de haut niveau
Un total de 75 sportives afghanes de haut niveau, menacées par la prise de pouvoir des talibans dans leur pays, ont été évacuées par le gouvernement australien, a annoncé le syndicat des joueurs professionnels de football, FIFPro.
"Nous leur sommes reconnaissants d'avoir évacué un grand nombre de footballeuses et d'athlètes d'Afghanistan. Ces jeunes femmes, en tant qu'athlètes et militantes, étaient en péril", a déclaré la FIFPro dans un communiqué.
19h30
Les talibans au pouvoir: quel impact pour le terrorisme mondial?
Le retour au pouvoir des talibans marque l'échec de la guerre contre le terrorisme menée par les Etats-Unis. Est-ce que l'Afghanistan va redevenir un bastion djihadiste? La crainte des pays occidentaux de voir arriver des djihadistes en Europe via l'accueil de réfugiés est-elle fondée?
Ces questions étaient au menu du débat de Forum entre Olivier Roy, politologue et spécialiste de l'Islam politique et de l'Afghanistan, Alessandro Monsutti, professeur d'anthropologie et de sociologie à l'Institut de hautes études internationales et du développement à Genève, et Marck Hecker, chercheur au Centre des études de sécurité de l'IFRI et spécialiste des questions de défense et terrorisme.
07h45
"On a pu documenter des meurtres très violents" depuis le retour des talibans
La Haute Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme a déclaré avoir reçu des informations crédibles sur de graves violations des droits humains de la part des talibans, notamment des exécutions sommaires de civils afghans et de membres des forces de sécurité afghanes ayant rendu les armes.
Ces constatations sont partagées par la porte-parole d'Amnesty Suisse Nadia Boehlen. Invitée dans Forum, elle s'est dite très préoccupée par les exactions commises par les talibans depuis qu'ils ont repris le pouvoir.
"En juillet, dans le cadre de la reconquête du pouvoir par les talibans, neuf villageois faisant partie de la minorité hazara ont été torturés et tués. On a pu documenter ces meurtres très précisémment."
"Pointe de l'iceberg"
Nadia Boehlen précise la violence de ces témoignages: "Un homme, dont on a tranché les muscles, a été étouffé avec sa propre écharpe. Cet homme a été tué simplement parce qu'il avait de l'argent sur lui et qu'il était soupçonné d'appartenir aux forces gouvernementales."
"Il y a eu plusieurs autres meurtres de cet acabit. Et ça, ce n'est que la pointe de l'iceberg, car les talibans ont coupé les moyens de communicaiton. Mais ça laisse présager de l'ampleur des violations qui sont commises actuellement en Afghanistan."
07h30
Joe Biden maintient la date du retrait au 31 août
Le président américain Joe Biden a décidé de maintenir au 31 août la date butoir du retrait total des forces américaines d'Afghanistan, ont rapporté les chaînes américaines CNN et Fox, citant des responsables américains.
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Joe Biden a pris cette décision après des discussions avec ses homologues du G7, alors que les talibans ont demandé aux Etats-Unis de ne pas prolonger les évacuations d'Afghanistan au-delà de cette date, ont précisé ces responsables non identifiés.
07h15
Le G7 demande aux talibans de permettre des évacuations "au-delà" du 31 août
Les dirigeants des grandes puissances du G7 posent comme "première condition" aux talibans après leur arrivée au pouvoir de "garantir un passage sûr" pour ceux qui veulent quitter l'Afghanistan "jusqu'au 31 août et au-delà", a averti le Premier ministre britannique Boris Johnson.
"La première condition que nous posons en tant que G7 est qu'ils doivent garantir jusqu'au 31 août et au-delà un passage sûr pour ceux qui veulent partir", a déclaré Boris Johnson sur les télévisions britanniques après un sommet virtuel des dirigeants du G7, soit l'Allemagne, le Canada, les États-Unis, la France, l'Italie, le Japon et le Royaume-Uni).
Rendre compte des actes de lutte contre le terrorisme
Les dirigeants des sept pays ont également demandé à "tout futur gouvernement afghan" de "respecter les obligations et l'engagement internationaux de l'Afghanistan en matière de protection contre le terrorisme" et de "protection des droits humains de tous les Afghans, en particulier des femmes, des enfants et des minorités".
"La légitimité de tout futur gouvernement dépend de l'approche qu'il adopte dès à présent pour respecter ses obligations et engagements internationaux", ont-ils précisé.
17h15
L'OMS à court de fournitures dans une semaine
L'Organisation mondiale de la santé a affirmé que son stock de matériel médical restant en Afghanistan était suffisant "pour une semaine" seulement.
"Les fournitures médicales dont dispose aujourd'hui l'OMS sur place ne suffisent que pour une semaine", a affirmé Ahmed al-Mandhari, à la tête de la région "Méditerranée orientale" qui s'étend pour l'OMS du Maroc au Pakistan. "Hier, 70% de ces équipements ont été acheminés vers les établissements de santé", a-t-il ajouté.
Selon le directeur, 500 tonnes métriques de médicaments et de matériaux médicaux sont coincés dans un entrepôt à Dubaï, aux Emirats arabes unis, en raison des efforts d'évacuation chaotiques à l'aéroport de Kaboul, qui est dans l'incapacité de recevoir des vols commerciaux.
16h50
Le Conseil des droits de l'homme critiqué pour sa tiédeur
Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU est resté prudent sur l'Afghanistan. A Genève, il a approuvé une résolution qui ne prévoit pas d'investigation sur les violations. Le texte se contente de demander à la Haute-Commissaire Michelle Bachelet de présenter un rapport écrit au premier trimestre 2022.
De l'ambassadeur afghan à l'ONU à Genève aux experts indépendants de l'ONU en passant par des ONG, dont Human Rights Watch (HRW), les appels à un mécanisme d'investigation sur les violations des droits humains étaient nombreux. Beaucoup s'étaient dits par avance déçus par le projet de résolution.
L'UE, par la voix de l'ambassadrice autrichienne Elisabeth Tichy-Fisslberger, a regretté que la résolution "ne soit pas à la hauteur des ambitions que la situation en Afghanistan exige", déplorant que le texte présenté par l'Organisation de la coopération islamique (OCI) ne mentionne même pas les talibans et s'abstienne de demander une enquête internationale indépendante.
Le traitement des femmes est "une ligne rouge"
"Une ligne rouge fondamentale sera le traitement des femmes et des filles par les talibans", a souligné la Haute-Commissaire Michelle Bachelet. "Il y a de sérieuses inquiétudes pour les femmes, pour les journalistes et pour la nouvelle génération de dirigeants de la société civile qui ont émergé ces dernières années", a-t-elle ajouté.
"Les minorités ethniques et religieuses d'Afghanistan sont également exposées à la violence et à la répression, étant donné les précédentes violations graves sous le régime taliban et les informations faisant état de meurtres et d'attaques ciblées ces derniers mois", a insisté Michelle Bachelet.
La Haute Commissaire a aussi indiqué avoir reçu des informations crédibles sur de graves violations des droits humains de la part des taliban, notamment des exécutions sommaires de civils afghans et de membres des forces de sécurité afghanes ayant rendu les armes. Elle n'a pas donné d'autres précisions à ce sujet.
07h00
Tous les collaborateurs de Berne et leurs familles sont en lieu sûr
Tous les collaborateurs de Berne et leurs familles proches ont réussi à quitter Kaboul ou se trouvent dans la partie sécurisée de l'aéroport de la capitale afghane, a indiqué le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis devant les médias.
Au total, 292 personnes avec un lien avec la Suisse ont été évacuées, a précisé le conseiller fédéral. Et 66 se trouvent sur l'aéroport afghan. "L'une des plus grandes opérations d'évacuation de la Suisse est presque terminée", a commenté Ignazio Cassis.
Quinze Suisses encore en Afghanistan
Le charter de Swiss envoyé dans la capitale ouzbek Tachkent est lui revenu cette nuit avec 141 employés locaux et leurs familles proches et 78 ressortissants allemands, suédois et afghans, a complété le Tessinois. Pour l'instant, il n'est pas prévu d'envoyer un autre avion suisse sur place.
Quinze Suisses sont encore en Afghanistan. Il s'agit de personnes qui n'ont pas pu ou pas voulu se rendre à l'aéroport, a-t-il ajouté. L'ambassade de Suisse à Islamabad, compétente pour l'Afghanistan, maintient un contact régulier avec eux. La Suisse "travaille sans relâche" pour que ces personnes puissent également quitter le pays, a souligné le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).
Une carte à jouer pour Ignazio Cassis
Ignazio Cassis a une carte à jouer très intéressante dans cette crise. Face à une Karin Keller Sutter, en charge de l'asile, très ferme sur ce dossier, le ministre des affaires étrangères peut se montrer plus généreux en proposant ce que la Suisse sait faire de mieux: offrir ses bons offices pour faciliter le dialogue avec les talibans.
Pour l'instant, cela ne l'engage pas à grand chose. Mais si Ignazio Cassis parvenait à organiser à Genève une conférence sur la crise afghane, ce serait bon pour son image et pour celle de la Suisse. Surtout, cela pourrait contribuer à ramener la paix en Afghanistan.
16h10
La date butoir du 31 août ne sera pas reportée, préviennent les talibans
Les talibans ont confirmé ne pas avoir accepté un report de la date butoir du 31 août pour le départ d'Afghanistan des troupes étrangères et exigé que les évacuations des personnes réfugiées à l'aéroport de Kaboul soient terminées à cette date.
Le porte-parole du mouvement islamiste a invité les Afghans qui cherchent encore à fuir le pays à rentrer chez eux. Il a par ailleurs ajouté que son mouvement ne souhaitait pas la fermeture des ambassades étrangères à Kaboul.
06h45
Les talibans demandent l'arrêt des évacuations des "experts afghans"
Les Occidentaux ne doivent évacuer d'Afghanistan que des étrangers, et non les Afghans les plus qualifiés, a prévenu le nouveau régime taliban, refusant à nouveau toute extension du délai consacré à ces opérations, fixé au 31 août.
Des "experts afghans", tels que des ingénieurs, sont exfiltrés du pays par les Américains et leurs alliés, et "nous leur demandons d'arrêter cela", a déclaré leur porte-parole lors d'une conférence de presse à Kaboul.
Les Afghanes employées dans l'administration pourront retravailler lorsque la sécurité sera assurée, a-t-il également précisé.
"Nous voulons qu'elles travaillent, mais aussi que la sécurité soit bonne" pour cela, a-t-il expliqué, en ajoutant qu'elles devaient rester chez elles d'ici là.
15h55
L'Italie veut organiser un sommet du G20 sur la crise
L'Italie, qui préside actuellement le G20, veut organiser "un sommet ad hoc" sur la crise en Afghanistan dans le cadre de cette enceinte, a annoncé le ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio.
"Nous travaillons sur l'hypothèse d'un sommet ad hoc pour promouvoir un débat approfondi sur l'Afghanistan", a-t-il déclaré lors d'une audition au Parlement, alors que se tient mardi sur le même thème une réunion du G7, un forum qui ne compte ni la Chine ni la Russie, dont le rôle est pourtant crucial.
"Nous devrons trouver des alliances et impliquer tous les acteurs, particulièrement ceux de la région (...), en plus de la Chine et de la Russie", a souligné le ministre.
15h25
L'ONU met en garde contre une "catastrophe humanitaire"
L'ONU a indiqué qu'une "catastrophe humanitaire" attend les Afghans cet hiver si la communauté internationale ne fait pas de leurs vies une priorité en donnant des fonds pour fournir davantage d'aide dans le pays.
Lors d'un point de presse, la directrice régionale adjointe du Programme alimentaire mondiale pour l'Asie-Pacifique, Anthea Webb, a indiqué que l'organisation avait pu acheminer cette semaine en Afghanistan 600 tonnes de nourriture et venir en aide à 80'000 personnes dans le pays.
Ce chiffre s'ajoute aux plus de 5 millions de personnes que le PAM a pu déjà aider depuis le début de l'année.
Le PAM a appelé la communauté internationale à accélérer les opérations visant à mettre en place des réserves face à l'hiver qui approche.
Une fois que la neige est là, il sera tout simplement trop tard pour aider la population afghane, alerte le PAM, selon qui une personne sur trois souffre de faim en Afghanistan.
14h00
Evacuations "au pas de charge"
Les pays occidentaux continuent d'évacuer les personnes souhaitant fuir l'Afghanistan, a déclaré un diplomate d'un pays de l'OTAN, alors que Joe Biden est pressé par ses pairs du G7 de repousser la date butoir du retrait des troupes américaines fixée au 31 août.
"Toutes les forces étrangères travaillent au pas de charge pour tenir les délais", a-t-il dit.
Chaos indescriptible et violences sporadiques compliquent les opérations à l'aéroport international de Kaboul, seule enclave contrôlée par les Occidentaux depuis la prise de la capitale afghane par les combattants islamistes le 15 août. Ces derniers ne semblent pas prêts à repousser la date butoir négociée l'an dernier avec Washington, selon ce diplomate.
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Selon une responsable de la Maison Blanche, les Etats-Unis et leurs alliés ont évacué 21'600 personnes au cours des 24 dernières heures. L'armée de l'air américaine a effectué à elle seule 37 rotations pour transporter quelque 12'700 personnes. Les 8900 autres évacués ont été acheminés par des avions de la coalition de l'OTAN.
Selon un représentant américain, Joe Biden devrait décider sous 24 heures s'il reporte ou non la date butoir afin de laisser au Pentagone suffisamment de temps pour les préparatifs.
13h30
Airbnb propose d'héberger gratuitement 20'000 personnes réfugiées
Airbnb "va commencer à accueillir 20'000 personnes réfugiées en provenance d'Afghanistan gratuitement dans le monde" pour répondre à "l'une des crises humanitaires les plus graves de notre temps", a annoncé le cofondateur de la plateforme de locations touristiques entre particuliers, Brian Chesky.
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Airbnb "paiera pour ces séjours", mais "ne pourra pas (agir) sans la générosité de (ses) hôtes", explique Brian Chesky sur son compte Twitter, en proposant aux personnes désireuses d'accueillir gratuitement une famille de personnes réfugiées de se signaler auprès de la plateforme.
Depuis 2012, la société américaine permet à des hôtes de mettre gratuitement à disposition des chambres pour héberger demandeurs d'asile ou réfugiés, grâce à sa plateforme "Open Homes".
13h00
Le directeur de la CIA a rencontré à Kaboul le chef politique des talibans
Le directeur de la CIA William Burns a eu un entretien confidentiel lundi à Kaboul avec le cofondateur des talibans Abdul Ghani Baradar, rapporte le Washington Post, soit la plus haute rencontre à ce niveau entre les Etats-Unis et le régime fondamentaliste depuis son retour au pouvoir.
La décision de Joe Biden de dépêcher à Kaboul William Burns, souvent présenté comme le plus chevronné de ses diplomates, illustre la gravité de la crise pour son administration, confrontée à des évacuations précipitées depuis la capitale afghane de milliers de personnes ressortissantes des Etats-Unis et d'Afghanistan.
Le nouvel homme fort
Le mollah Abdul Ghani Baradar, qui dirigeait le bureau politique des talibans au Qatar, est le nouvel homme fort du régime qui a pris le pouvoir à Kaboul.
Le Washington Post n'a pas révélé la teneur des discussions, mais il est probable qu'elles aient tourné autour du délai des évacuations depuis l'aéroport de la capitale afghane.
12h20
Entrée dans l'inconnu pour les médias
Parmi les dizaines de milliers d'Afghanes et d'Afghans qui ont fui leur pays après la prise du pouvoir par les talibans figuraient de nombreux journalistes, terrifiés à l'idée d'être victimes de représailles de la part des nouveaux maîtres du pays.
Même si les islamistes n'ont de cesse de répéter qu'ils sont plus tolérants que par le passé, le monde médiatique afghan, qui s'était beaucoup développé après la chute de leur précédent régime en 2001, craint pour son avenir.
L'Afghanistan compte désormais plus de 50 chaînes de télévision différentes, 165 stations de radio et des dizaines de publications papier, a indiqué ce mois-ci Reporters sans frontières.
Les progrès de la liberté de la presse sont considérés comme l'un des principaux acquis des deux dernières décennies.
Femmes en danger
L'ouverture de l'espace médiatique a offert des opportunités nouvelles aux femmes, qui n'avaient pas le droit de travailler ni d'étudier sous le précédent régime taliban. Des centaines d'entre elles sont maintenant employées par des organismes de presse, comme présentatrices, journalistes ou productrices.
Après leur prise de Kaboul et du pouvoir, le 15 août, les talibans ont affirmé qu'ils laisseraient les médias travailler librement, et que les journalistes n'avaient rien à craindre d'eux.
Débusquer les opposants
Mais peu de journalistes accordent toutefois leur confiance aux talibans. Ces dernières semaines, des dizaines de chaînes de télévision et de radios ont cessé de diffuser, ou sont tombées sous leur contrôle, au fur et à mesure de leur progression militaire.
L'Afghanistan reste l'un des pays les plus dangereux au monde pour les journalistes. Au moins 53 d'entre eux ont été tués depuis 2001, selon le Comité pour la protection des journalistes.
11h50
Les droits humains, un défi
La protection des droits humains les plus élémentaires représente un grand défi en Afghanistan: c'est l'ordre du jour de la 31 session spéciale du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, convoquée ce mardi, en parallèle du sommet du G7, consacré lui aussi à la crise afghane.
Agnès Callamard, secrétaire générale d'Amnesty International, insiste sur l'urgence de la situation: "Les informations que nous avons nous inquiètent énormément: le taliban n'a pas changé, contrairement à ce qu'il essaie de mettre en avant. Quelques jours avant sa prise de pouvoir à Kaboul, il se rendait déjà coupable de massacres de minorités religieuses et ethniques", affirme-t-elle au micro de Tout un monde.
"Nous avons reçu des informations très alarmistes sur les talibans qui iraient de résidence en résidence pour rechercher des membres ou d'anciens membres du gouvernement. Des personnes qu'ils considèrent comme étant des traîtres".
Quant au pardon promis par les talibans, Agnès Callamard n'y croit aucunement: "Les actes ne sont pas à la mesure des paroles, absolument pas".
Pour elle, "si la communauté internationale est soudée autour de ces objectifs de respect des droits, de l'absence de représailles, etc., je pense qu'on pourra faire avancer un petit peu les choses", avance-t-elle.
11h40
En marge de la crise humanitaire, une crise économique?
Pendant que des milliers d'Afghanes et d'Afghans s'entassent autour de l'aéroport de Kaboul dans l'espoir d'embarquer à bord d'un avion militaire occidental, les talibans s'installent et imposent peu à peu leurs règles, leur ordre moral, dans les rues de la capitale.
Ils tirent en l'air, s'adonnent à des rodéos routiers et fouettent les conducteurs de voiture qu'ils estiment suspects.
Des gens dorment par terre dans la rue, d'autres font la queue devant les quelques ambassades encore ouvertes pour fuir avant le 31 août, date à laquelle les Etats-Unis veulent avoir achevé leur retrait et les évacuations.
En marge de la crise humanitaire, la ville de Kaboul se prépare-t-elle à une crise économique? Il n'y a presque plus un billet en circulation: dans la panique, face à l'arrivée des talibans, les banques se sont barricadées depuis une semaine déjà. Et les distributeurs sont hors-service. Sans argent liquide, les gens commencent à avoir des problèmes pour se nourrir.
D'après des témoignages sur place, le prix des aliments de base, comme l'huile, le riz et la farine, a grimpé de 15 à 20% depuis la prise de pouvoir des talibans.
Le temps jusqu'au 31 août "ne suffira pas", selon Berlin
Le temps jusqu'au 31 août, date à laquelle Washington a prévu d'achever son retrait d'Afghanistan, "ne suffira pas" pour évacuer du pays "tous ceux que nous voulons faire sortir", a averti mardi le ministre allemand des Affaires étrangères.
"Même si [l'opération d'évacuation] dure jusqu'au 31 août ou quelques jours de plus, cela ne suffira pas", a expliqué Heiko Maas lors d'une interview avec le journal Bild, plaidant à nouveau pour la poursuite des discussions avec les talibans afin d'assurer des transferts une fois l'armée partie.
Des "erreurs d'appréciation"
"Il s'agit de sauver des personnes, et je suis prêt à discuter avec ceux qui sont nécessaires pour y parvenir", a plaidé le ministre, même si cela est à ses yeux "malheureux" et "la conséquence de beaucoup d'erreurs d'appréciation".
"Nous avons besoin d'un accord avec les talibans qui va au-delà de l'évacuation militaire", a confirmé la ministre de la Défense, Annegret Kramp-Karrenbauer.
"Nous partons du principe qu'il y aura une décision aujourd'hui" sur la durée de l'opération américaine, a indiqué Heiko Maas, précisant que l'Allemagne avait jusqu'ici évacué "près de 3800 personnes".
Les efforts d'évacuation redoublés interviennent alors que le gouvernement d'Angela Merkel se voit reproché d'avoir abandonné nombre de ses anciens collaborateurs et collaboratrices.
11h00
Les Etats-Unis accélèrent les évacuations
Le gouvernement américain accentue mardi ses efforts pour évacuer au plus vite des milliers de personnes afghanes et étrangères de Kaboul, les talibans ayant averti qu'ils ne toléreraient plus ces opérations que pendant une semaine.
Le sommet virtuel du G7 doit dans l'après-midi faire le point sur les évacuations depuis l'aéroport de Kaboul, où des milliers de candidates et candidats au départ, terrifiés par le retour au pouvoir des islamistes, sont toujours massés dans de rudes conditions, avec l'espoir de s'envoler vers l'Occident.
Plusieurs dirigeants du G7, y compris le Premier ministre britannique Boris Johnson, dont le pays préside actuellement le groupement, pourraient plaider auprès du président Joe Biden pour qu'il maintienne des troupes américaines au-delà de la date limite du 31 août, pour achever ces évacuations.
Les Etats-Unis ont évacué 48'000 personnes depuis la mise en place du pont aérien le 14 août – dont 11'000 en seulement douze heures lundi –, à la veille de l'entrée des talibans dans Kaboul et de leur prise du pouvoir, selon la Maison Blanche. Plusieurs milliers d'autres personnes ont été évacuées par leurs alliés.
10h50
Fin du pont aérien français jeudi
Le pont aérien mis en place par la France pour exfiltrer de Kaboul des Afghanes et des Afghans voulant échapper aux talibans s'achèvera jeudi si les États-Unis se retirent comme prévu d'Afghanistan le 31 août, a déclaré mardi le directeur de cabinet du ministre des Affaires étrangères, Nicolas Roche, au Premier ministre Jean Castex, en présence de journalistes.
Depuis la chute de Kaboul, le 15 août, la France a établi un pont aérien pour exfiltrer toute personne française et afghane menacée. Près de 2000 personnes ont déjà été sorties du pays par ces moyens.
Le centre de crise et de soutien (CDCS) du ministère des Affaires étrangères, a reçu près de 120'000 appels depuis le début du pont: "90% à 95% des appels sont des Afghans réfugiés en France qui s'inquiètent pour leur famille", selon le ministère.
10h40
Certaines personnes ne pourront pas être évacuées, avertit Madrid
Le gouvernement espagnol a averti mardi que certaines personnes qu'il voudrait évacuer d'Afganistan ne pourraient pas être exfiltrées du pays en raison de la situation "vraiment dramatique" sur le terrain.
"C'est une situation très frustrante pour tout le monde, parce que, même pour ceux qui parviennent à atteindre Kaboul, l'accès à l'aéroport est extrêmement compliqué", a admis la ministre espagnole de la Défense, Margarita Robles, sur la radio Cadena Ser, qui a souligné qu'il restait encore "beaucoup de gens" à sortir du pays.
Une situation dramatique
"Les talibans deviennent plus agressifs, il y a des tirs, il y a une situation de violence plus évidente, les contrôles sont chaque fois plus durs (...) la situation est vraiment dramatique et ça devient chaque jour de pire en pire, parce que les gens sont conscients que les délais se réduisent", a-t-elle ajouté.
Mais, a-t-elle assuré, "nous allons essayer jusqu'au bout" de procéder à ces évacuations.
Comme de nombreux pays, l'Espagne a mis en place un pont aérien pour sortir des milliers de personnes d'Afghanistan.
Madrid utilise des avions militaires pour transférer ces personnes de Kaboul à Dubaï, où des appareils commerciaux affrétés par Madrid les ramènent en Espagne. Au total, 710 personnes ont déjà atterri en Espagne.
10h30
L'UE porte son aide humanitaire aux Afghans à 200 millions d'euros
L'Union européenne (UE) va augmenter l'aide fournie aux Afghans de 50 millions à 200 millions d'euros (environ 214 millions de francs), a annoncé mardi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
"Cette aide humanitaire viendra s'ajouter aux contributions des États membres pour aider le peuple afghan", a-t-elle déclaré, ajoutant qu'elle annoncerait ce soutien supplémentaire lors du sommet du G7 prévu dans la journée.
L'aide sera conditionnée au respect des droits humains et des droits des femmes, selon un responsable de l'UE, qui a précisé que cela déterminerait le montant de l'argent qui sera versé directement en Afghanistan ou dans les régions voisines.
10h00
Le traitement des femmes par les talibans sera une "ligne rouge"
Michelle Bachelet, la Haute-Commissaire de l'ONU aux droits humains, a prévenu: le traitement des femmes par les talibans sera une "ligne rouge".
Elle s'exprimait lors de l'ouverture des débats virtuels de la 31e session spéciale du Conseil des droits de l'Homme sur l'Afghanistan, à Genève.
"Une ligne rouge fondamentale sera la façon dont les talibans traitent les femmes et les filles et respectent leurs droits à la liberté, à la liberté de mouvement, à l'éducation, à l'expression personnelle et à l'emploi, conformément aux normes internationales en matière de droits humains", a-t-elle déclaré.
Les femmes constituaient plus d'un quart des parlementaires et 20% des fonctionnaires: elles doivent "continuer à siéger au gouvernement, de même que des représentants des minorités", ajoute la Haute commissaire.
Ces dernières semaines, l'avancée rapide des talibans s'est accompagnée d'accusations d'exécutions sommaires, de viols et d'autres violations des droits humains. L'ONU a reçu des "indications crédibles".
De début janvier à fin juin, le nombre de victimes civiles a progressé de 50%. "Il ne fait aucun doute qu'il a encore augmenté depuis début juillet", a aussi dit la Chilienne.
08h20
Le réseau Haqqani: de terroristes à dirigeants
Accusé d'être derrière les attaques les plus meurtrières en Afghanistan ces dernières années, le réseau Haqqani est une voix qui compte chez les talibans.
Deux de ses représentants assistent à Kaboul aux discussions sur un nouveau gouvernement afghan, parmi les dirigeants du mouvement désormais à la tête du pays.
Malgré sa réputation sanglante, ce groupe qualifié de terroriste par les Etats-Unis est voué à jouer un rôle majeur au sein du nouveau régime taliban ayant pris le pouvoir la semaine dernière.
Un avion de Swiss avec des personnes évacuées de Kaboul de retour à Zurich
Un avion de la compagnie Swiss, affrété par le Département fédéral des affaires étrangères (DAE), est parti récupérer des personnes évacuées de Kaboul.
L'appareil a atterri a atterri dans la nuit de lundi à mardi à Zurich en provenance de la capitale ouzbèke Tachkent. Selon le DFAE, il y avait 219 personnes à bord: 141 personnes afghanes employées par la DDC et leurs proches, ainsi que 78 autres personnes venant d'Afghanistan, d'Allemagne et de Suède.
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Ce vol charter de 300 places assises est allé chercher ces gens, transférés provisoirement d'Afghanistan vers l'Ouzbékistan.
La Suisse va continuer à participer aux opérations globales d'évacuation d'Afghanistan, a encore précisé le DFAE. Jusqu'à lundi, la Suisse avait fait sortir une centaine de personnes du pays après la prise du pouvoir par les talibans.
Le rôle de la Suisse dans la crise en Afghanistan pourrait passer par un dialogue avec les talibans: "Tout est possible selon la demande qui nous est posée", explique le conseiller fédéral Ignazio Cassis dans La Matinale. "Si la Suisse peut offrir ses bons offices en tant qu'Etat hôte et donc offrir Genève ou d'autres endroits en Suisse comme lieu de rencontre neutre, comme nous l'avons fait pour Biden et Poutine, ceci fait partie du courant normal de notre pays", souligne le chef du DFAE.
"Deuxièmement, nous avons toujours l'habitude d'être en contact avec tout le monde. Si on veut bâtir des ponts, on doit garder le contact avec tout le monde", continue-t-il. "On ne prend jamais des initiatives spectaculaires sans que les personnes ou les organisations directement concernées nous le demandent. Mais ils savent que nous sommes discrets, que nous ne faisons pas de grandes déclarations dans le monde et que cette discrétion peut être utilisée pour organiser concrètement des rencontres".
Des personnes employées par la DDC
Dimanche, des personnes employées localement par la Direction du développement et de la coopération suisse (DDC), ainsi que leur famille, avaient pu être évacuées de Kaboul à Tachkent par un avion de la Bundeswehr allemande.
Ces quelque septante personnes attendaient hier de pouvoir voler vers la Suisse. En outre, trente personnes ayant un lien avec la Suisse ont aussi pu être évacuées de Kaboul.
Cet avion de Swiss aurait dû partir de Zurich pour Tachkent ce week-end déjà, mais en raison de la situation précaire autour de l'aéroport de Kaboul, les partenaires internationaux avaient fortement limité les vols d'évacuation samedi.
La DFAE a donc dû se résoudre à reporter de quelques jours son premier vol de rapatriement.
07h50
Une réunion du G7 sur l'Afghanistan convoquée en urgence
Ce mardi, Joe Biden devrait dire s'il reporte ou non la date butoir de la fin des évacuations en Afghanistan prévue dans une semaine; certains pays lui réclament plus de temps.
Le président américain pourrait s'exprimer lors de la réunion virtuelle du G7 qui doit avoir lieu dans la journée: une séance convoquée en urgence par le premier ministre britannique Boris Johnson pour trouver une issue commune à la crise afghane. Et notamment "prévenir une crise humanitaire".
Une réunion capitale pour les milliers d'Afghanes et d'Afghans qui attendent leur évacuation, mais aussi pour le Premier ministre britannique, dont la relation avec les États-Unis est mise à mal par cette crise. Ce dernier est forcé de suivre le calendrier du retrait américain d'Afghanistan. Boris Johnson est en outre ignoré par le président Biden, alors qu'il tentait de le joindre à ce sujet, selon le Sunday Times.
Tensions entre le Royaume-Unis et les Etats-Unis
Les discussions pourraient donc être tendues, mais peuvent aussi donner l'occasion au Royaume-Uni de se positionner en leader: "Il y a un sentiment, partagé à travers tout le gouvernement, de déception envers les États-Unis, sur la manière dont ils ont géré cette crise", explique Peter Westmacott, ancien ambassadeur britannique aux États-Unis. "Donc maintenant que nous assurons la présidence du G7, nous avons une chance de faire la différence", note-t-il au micro de La Matinale.
L'enjeu majeur pour Boris Johnson est de convaincre les États-Unis de repousser la date de leur retrait total d'Afghanistan, fixée au 31 août: un calendrier difficilement tenable pour l'organisation des évacuations.
Joe Biden a ouvert la voie à un report mais, de leur côté, les talibans ont déjà fait savoir qu'ils s'y opposeraient farouchement. Alors le ministre de la Défense britannique Ben Wallace prépare les esprits à un départ dans une semaine: "Les États-Unis ont près de 6000 hommes à l'aéroport de Kaboul. Quand ils se retireront, ils prendront avec eux tout le cadre du système d'évacuation, et nous devrons partir en même temps".
Le Royaume-Uni espère pouvoir évacuer encore 6000 personnes cette semaine.
07h30
Prolongation des évacuations?
Les évacuations des ressortissants étrangers et des collaborateurs des forces alliées se poursuivent en Afghanistan. Des dizaines de milliers de personnes sont toujours en attente d'un vol pour quitter le pays, alors que le retrait complet des forces armées américaines est prévu pour le 31 août.
Mais le président Joe Biden n'exclut pas complètement de poursuivre l'opération au-delà de cette date butoir alors que la France réclame aux Américains un "délai supplémentaire" pour les évacuations.
Les Etats-Unis et leurs alliés s'exposent à des "conséquences" s'ils retardent leur départ d'Afghanistan, afin de poursuivre les évacuations à Kaboul, a prévenu un porte-parole des talibans interrogé par Sky News.
La Maison Blanche a toutefois réaffirmé lundi son objectif d'achever les évacuations de ses ressortissants d'Afghanistan avant le 31 août. Ce conformément à l'accord avec les talibans et en dépit des appels d'alliés à prolonger les opérations à l'aéroport de Kaboul.
07h00
16'000 personnes évacuées de l'aéroport de Kaboul ces dernières 24h
Environ 16'000 personnes ont été évacuées d'Afghanistan via l'aéroport de Kaboul pendant les dernières 24 heures, a annoncé le Pentagone lundi. L'approche de la date butoir du 31 août provoque une accélération des opérations.
Cela porte à 42'000 le nombre de personnes ayant été transférées d'Afghanistan depuis juillet, dont 37'000 depuis que les évacuations aériennes se sont intensifiées depuis le 14 août, veille de la prise de Kaboul par les talibans, a déclaré le porte-parole John Kirby.
Cela inclut "quelques milliers" de ressortissants américains, ainsi que des milliers d'Afghans ayant coopéré avec les Etats-Unis, qui avaient demandé ou reçu un visa d'immigration, ainsi que des Afghans craignant des représailles des talibans pour avoir travaillé pour des ONG, des médias et d'autres emplois réprouvés par les islamistes, a indiqué John Kirby.
06h30
Les talibans disent avoir encerclé le Panchir, mais vouloir discuter
Les talibans ont annoncé avoir encerclé les combattants de la résistance autoproclamée à leur pouvoir dans le Panchir, une province enclavée au nord-est de Kaboul, tout en ajoutant vouloir négocier avec eux plutôt que combattre.
Dans la nuit, des informations non confirmées ont fait état de heurts aux abords de la vallée du Panchir, où le vice-président du régime renversé par les talibans, Amrullah Saleh, s'est réfugié et a décrété la résistance aux nouveaux maîtres du pays.
"Nos combattants sont stationnés près du Panchir" qu'ils encerclent, a déclaré sur Twitter un porte-parole des talibans, tout en ajoutant que son régime "tente de résoudre cette affaire pacifiquement".
Dimanche, des comptes Twitter pro-talibans avaient annoncé que des "centaines" de leurs combattants se dirigeaient vers le Panchir.
Sur les réseaux sociaux, des comptes pro-résistance niaient toute avancée des talibans, affirmant que ces derniers avaient été stoppés par des embuscades.
06h00
Retour sur la journée de mardi
Le président américain Joe Biden a décidé de maintenir au 31 août la date butoir du retrait total des forces américaines d'Afghanistan, ont rapporté des médias américains. Ce délai "ne suffira pas" pour évacuer du pays "tous ceux que nous voulons faire sortir", avait auparavant averti le ministre allemand des Affaires étrangères. Paris et Madrid tiennent le même discours et demandent un délai supplémentaire.
Les talibans ont de leur côté exclu tout report. Le porte-parole du mouvement islamiste a aussi invité les Afghans qui cherchent encore à fuir le pays à rentrer chez eux. Les talibans ont en outre demandé aux Occidentaux d'évacuer des étrangers et pas des Afghans qualifiés.
Les pays occidentaux continuent d'évacuer au pas de charge les personnes souhaitant fuir. Selon une responsable de la Maison Blanche, les Etats-Unis et leurs alliés ont évacué 21'600 personnes au cours des 24 dernières heures, soit près de 60'000 au total.
Un avion affrété par le DFAE a atterri dans la nuit de lundi à mardi à Zurich avec à son bord des personnes qui avaient été transférées provisoirement d'Afghanistan vers l'Ouzbékistan. Tous les collaborateurs de Berne et leurs familles sont en lieu sûr, a fait savoir le chef de la diplomatie suisse Ignazio Cassis devant la presse. Quinze Suisses sont encore en Afghanistan, à savoir des personnes qui n'ont pas pu ou pas voulu se rendre à l'aéroport.