Les talibans s'apprêtent à dévoiler leur gouvernement
- Les talibans afghans se préparent jeudi à dévoiler leur gouvernement alors que l'économie afghane est au bord de l'effondrement deux semaines après la prise de Kaboul et la fin d'une guerre de vingt ans.
- Les plus hauts responsables du Pentagone se sont engagés mercredi à "tirer les leçons" de la guerre en Afghanistan, reconnaissant ressentir "douleur et colère" après avoir remis le pays aux mains des talibans, leurs ennemis de 20 ans.
- Comme l'aéroport de Kaboul est désormais fermé par le régime des talibans, les personnes qui désirent fuir le pays se rendent aux frontières terrestre de l'Afghanistan. Le pays est au milieu de l'Iran, du Pakistan et des républiques ex-soviétiques.
- La Chaîne du bonheur a lancé un appel aux dons pour financer les besoins humanitaires en Afghanistan, accentués depuis l'arrivée des talibans. Les dons peuvent être adressés sur le CP 10-15000-6 ou sur www.bonheur.ch.
Suivi assuré par RTSinfo
23h45
Reprise des vols humanitaires onusiens vers le nord et le sud du pays
Des vols humanitaires onusiens ont repris récemment vers le nord et le sud de l'Afghanistan, a indiqué jeudi le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, en disant espérer qu'ils pourront être intensifiés prochainement.
Opérés par le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies, ils ont permis "à 160 organisations humanitaires de poursuivre leurs activités vitales dans les provinces afghanes", a-t-il précisé lors de son point-presse quotidien à New York.
Les vols ont relié la capitale pakistanaise Islamabad à Mazar-i-Sharif (nord) et Kandahar (sud), a ajouté le porte-parole. Trois voyages ont été menés depuis le 29 août. Entre 2002 et 2021, des vols onusiens ont desservi plus de 20 destinations en Afghanistan et l'objectif est de revenir vers une telle amplitude dès que la sécurité et le financement des opérations seront assurés, a encore ajouté Stéphane Dujarric.
"En outre, un pont aérien de fret est en train d'être mis en place pour transporter des articles non alimentaires, tels que des fournitures médicales et autres fournitures d'urgence, là où ils sont le plus nécessaires", a-t-il aussi affirmé sans autres détails.
23h15
La Chine va maintenir son ambassade et augmenter son aide, selon les talibans
Un porte-parole des talibans, Suhail Shaheen, a indiqué vendredi que la Chine avait promis de maintenir ouverte son ambassade en Afghanistan et d'augmenter son aide au pays ravagé par des décennies de conflit.
Abdul Salam Hanafi, un membre du bureau politique du groupe islamiste à Doha, au Qatar, "a eu une conversation avec Wu Jianghao, ministre adjoint des Affaires étrangères de la République populaire de Chine", a annoncé sur Twitter le porte-parole.
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"Le ministre adjoint chinois a assuré qu'ils maintiendraient leur ambassade à Kaboul, ajoutant que nos relations allaient s'étoffer [...] La Chine va aussi poursuivre et augmenter son aide humanitaire, en particulier pour le traitement du Covid-19", a-t-il ajouté.
17h10
RSF appelle la Suisse à accueillir des journalistes d'Afghanistan
La section suisse de Reporters sans Frontières (RSF) appelle les autorités fédérales à accueillir sans délai des journalistes menacés d'Afghanistan, en particulier des femmes. L'organisation a transmis une liste au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) et à celui de justice et police (DFJP).
La Suisse a apporté son soutien à la Déclaration adoptée le 30 août, au sein de l’ONU, par le Groupe d'Etats en faveur de la protection des journalistes. Appuyé par 21 Etats, ce texte exige que les journalistes qui ont des raisons fondées de craindre pour leur sécurité puissent quitter le pays.
RSF Suisse appelle donc la Confédération à passer de la parole aux actes. La Suisse doit seule ou avec d'autres pays prendre des mesures pour accorder aux journalistes menacés la possibilité de se mettre à l'abri.
15h00
Manifestation de femmes afghanes à Hérat
"Nous sommes ici pour réclamer nos droits et nous n'avons pas peur": une cinquantaine de femmes ont manifesté jeudi à Hérat, dans l'Afghanistan, maintenant la pression sur le nouveau régime taliban avant la présentation très attendue du gouvernement.
"C'est notre droit d'avoir une éducation, du travail et la sécurité", ont chanté à l'unisson ces manifestantes, dont certaines brandissaient des pancartes appelant au respect des droits des femmes.
Aucune répression pendant la manifestation
"Nous n'avons pas peur, nous sommes unies", ont-elles également crié, sans que les islamistes, qui s'efforcent de montrer un autre visage depuis leur reconquête du pouvoir, ne les rudoient. Durant leurs cinq premières années de règne (1996-2001), toute contestation de leurs règles était sévèrement punie.
La manifestation se tenait à Hérat, capitale de l'Ouest afghan proche de la frontière iranienne, une ville connue pour être plutôt libérale selon les critères afghans. Au moins une manifestante avait revêtu une burqa, quand les autres arboraient un simple voile masquant leurs cheveux, leurs oreilles et leur cou.
13h15
Nouvel assaut des talibans dans le Panchir, selon la résistance
Les talibans ont à nouveau mené un assaut contre la vallée du Panchir (est), l'une des dernières poches de résistance au nouveau régime afghan, a affirmé la résistance jeudi, au lendemain de ces affrontements qui ont fait au moins quatre morts selon une ONG.
Mercredi, les combattants talibans ont lancé une attaque sur le sud du Panchir depuis la province de Kapisa, anciennement sous contrôle de l'armée française avant qu'elle ne se retire d'Afghanistan en 2013. Ils ont aussi mené une offensive dans l'est de la vallée, selon plusieurs résistants.
12h45
Préparatifs au palais présidentiel
Un peu plus de deux semaines après la chute de Kaboul, les talibans promettent de dévoiler leur gouvernement. Anamullah Samangani, membre de la commission culturelle, a promis une annonce jeudi ou vendredi. Des préparatifs pour la cérémonie sont en cours au palais présidentiel de Kaboul.
Anamullah Samangani a pour l'heure simplement indiqué que le guide suprême des talibans, le mollah Haibatullah Akhundzada, dirigerait le futur gouvernement. Les talibans n'évoquent pas d'équipe de transition. Le gouvernement définitif du nouveau régime sera donc annoncé et aucune élection n'est prévue.
Ces annonces sont conformes à la Constitution que les talibans avaient finalisée en 2005, en pleine insurrection. Leur projet politique et religieux n'a pas changé.
12h00
Le Qatar et la Turquie discutent avec les talibans pour rouvrir l'aéroport
Le Qatar et la Turquie sont à la manoeuvre avec les talibans pour assurer "dès que possible" la réouverture de l'aéroport de Kaboul, fermé depuis le départ des Américains en début de semaine et devenu un enjeu stratégique et humanitaire majeur.
"Nous resterons confiants quant à la possibilité de gérer les opérations dès que possible", a déclaré le chef de la diplomatie qatarie Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani lors d'une conférence de presse à Doha. "Il n'y a pas encore d'accord", a-t-il toutefois précisé.
Outre le Qatar, la Turquie est en première ligne dans ces discussions. Le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu a affirmé que son pays évaluait "toutes" les "demandes de coopération" pour la réouverture, qu'elles émanent des talibans ou d'autres pays. Mais la sécurité reste "le plus important", a-t-il déclaré.
Selon le ministre turc, les nouveaux maîtres islamistes de l'Afghanistan ont jusqu'ici insisté pour prendre en charge eux-mêmes la sécurité de l'aéroport, une solution insuffisante pour rassurer la communauté internationale. Il a évoqué la possibilité de confier cette tâche à des sociétés privées, sans que l'on sache si les ex-insurgés y seront favorables.
10h50
Une athlète sauvée in extremis à Kaboul aux Jeux paralympiques de Tokyo
L'Afghane Zakia Khudadadi a disputé jeudi un combat de taekwondo aux Jeux paralympiques de Tokyo, après avoir été évacuée in extremis de son pays passé sous le contrôle des talibans.
Zakia Khudadadi, 22 ans, est seulement la deuxième Afghane à participer aux Jeux paralympiques, la première depuis ceux de 2004 à Athènes.
A son arrivée à Tokyo samedi en compagnie de son compatriote Hossain Rasouli, qui a participé à la compétition de saut en longueur, la jeune femme a lancé un appel vidéo pour "sauver Kaboul" des talibans.
"Je ne veux pas que mon combat soit vain et reste sans résultat", a-t-elle dit, alors que les Afghanes craignent d'être de nouveau empêchées de travailler, d'étudier et de pratiquer du sport, comme cela était le cas sous le précédent régime des talibans entre 1996 et 2001.
10h00
Quel matériel militaire les talibans ont-ils vraiment récupéré?
Les talibans ont défilé mercredi à Kandahar, grande ville du sud et berceau du mouvement islamiste, à bord de véhicules américains, comme pour marquer encore un peu plus leur mainmise sur l'Afghanistan.
En 20 ans de guerre, les Etats-Unis ont dépensé des centaines de milliards de dollars pour former et équiper l'armée afghane. Une partie de cet arsenal est désormais passé en mains talibanes.
07h30
Les talibans se préparent à dévoiler leur gouvernement
Les talibans afghans se préparent jeudi à dévoiler leur gouvernement alors que l'économie afghane est au bord de l'effondrement deux semaines après la prise de Kaboul et la fin d'une guerre de vingt ans.
Un représentant des talibans a déclaré sur les réseaux sociaux qu'une cérémonie était en préparation au palais présidentiel de Kaboul et la chaîne de télévision privée Tolo a indiqué que l'annonce du nouveau gouvernement était imminente.
Le guide suprême des talibans, le mollah Haibatullah Akhundzada, devrait se voir octroyer le pouvoir ultime sur un Conseil de gouverneurs, avec un président sous sa responsabilité, a expliqué le mois dernier un représentant taliban à Reuters.
Economie en péril
La légitimité du nouveau gouvernement aux yeux de la communauté des donateurs et des investisseurs internationaux sera primordiale pour l'économie afghane, qui devrait, selon les analystes, s'effondrer après la prise de pouvoir des talibans.
Après un règne - qui a duré de 1996 à 2001 - marqué par une interprétation très rigoriste de la charia (loi islamique), les talibans ont tenté de montrer un visage plus modéré, promettant de protéger les droits humains et de ne pas procéder à des représailles contre leurs anciens ennemis.
Nombreux sont les pays, tels les Etats-Unis ou l'Union européenne, qui ont toutefois émis des doutes quant à de tels engagement, précisant que la reconnaissance formelle du nouveau gouvernement afghan, et l'aide économique qui en découlerait, serait conditionnelle à des actes.
21h00
Le Pentagone s'engage à "tirer les leçons" de l'Afghanistan
Les plus hauts responsables du Pentagone se sont engagés à "tirer les leçons" de la guerre en Afghanistan, reconnaissant ressentir "douleur et colère" après avoir remis le pays aux mains des talibans, leurs ennemis de 20 ans.
"Aucune opération n'est jamais parfaite", a reconnu le ministre de la Défense Lloyd Austin, qui s'exprimait publiquement pour la première fois depuis la fin de l'évacuation chaotique de 124'000 civils de Kaboul.
"Nous voulons tirer toutes les leçons possibles de cette expérience", a ajouté Lloyd Austin, un ancien général ayant combattu en Afghanistan, après avoir rendu un hommage solennel et sombre aux 800'000 soldats américains qui se sont succédé depuis 2001 sur le sol afghan, au cours d'une guerre qui a coûté la vie à 2461 militaires américains, dont 13 dans les dernières heures du retrait.
Le chef d'état-major, le général Mark Milley, qui a lui aussi combattu en Afghanistan, a reconnu que ces derniers jours avaient été "extrêmement difficiles émotionnellement".
19h30
Joe Biden assume le retrait américain
La victoire talibane en Afghanistan n'est pas une défaite des Etats-Unis, a tenté d'expliquer le président américain Joe Biden.
Le successeur de Donald Trump a tenu un discours offensive dans la ligne de la doctrine America First de son prédecesseur.
Les Etats-Unis ne joueront plus les gendarmes du monde, a-t-il affirmé. Rarement ce tournant historique aura été exprimé aussi clairement par un président américain.
17h15
Podcast - Pourquoi les talibans détestent-ils autant les femmes?
Depuis la prise de Kaboul par les talibans, les femmes afghanes ont peur. Elles restent pour la plupart cloîtrées chez elles et leurs visages sont effacés sur les salons de coiffure. Pourquoi les femmes sont-elles les premières cibles du régime taliban ?
"Les talibans prônent une idéologie islamiste radicale. Or, les mouvements islamistes sont profondément misogynes. Ils oppressent la femme et justifient cela au nom d’une certaine interprétation – fondamentaliste – de l’islam", explique dans le Point J Myriam Benraad, politologue et spécialiste du Moyen-Orient.
16h00
Le président du Parlement européen appelle l'UE à "prendre ses responsabilités"
Le président du Parlement européen s'est dit "très déçu" de la frilosité des pays membres de l'UE sur la question migratoire, appelant l'UE à "prendre ses responsabilités" face à l'afflux attendu de réfugiés afghans fuyant les talibans.
"Nous ne pouvons pas prétendre que ce ne sont pas nos affaires", s'est insurgé David Sassoli, lors d'une conférence sur l'avenir de l'Europe au forum annuel stratégique de Bled, en Slovénie.
Il s'exprimait au lendemain d'une réunion à Bruxelles des ministres de l'Intérieur de l'UE, qui ont dit compter sur les pays voisins de l'Afghanistan pour que les réfugiés restent dans la région et n'affluent pas en Europe.
15h30
Chute drastique du nombre de femmes journalistes à Kaboul
Le nombre de femmes journalistes en activité à Kaboul est passé de 700 avant l'entrée des talibans dans la capitale afghane le 15 août, à moins de cent, affirme l'organisation Reporters sans frontières (RSF).
RSF pointe dans un communiqué "les incidents impliquant les journalistes afghanes depuis l'arrivée des talibans au pouvoir et les injonctions à respecter les lois islamiques" pour expliquer l'effacement des femmes dans les médias.
"À Kaboul, les responsables des médias privés ont rapidement observé que les reporters féminines étaient harcelées", affirme l'organisation dédiée à la défense de la liberté de la presse, citant notamment le cas de Nahid Bashardost, travaillant pour une agence de presse indépendante, Pajhwok, "battue par des talibans" pendant un reportage près de l'aéroport de Kaboul le 25 août.
D'autres ont rapporté avoir "été empêchées par les gardes talibans postés devant les locaux de leur rédaction, de partir en reportage", ajoute RSF.
14h30
Un défilé dans des véhicules militaires américains à Kandahar
Les talibans se préparaient à faire défiler du matériel militaire donné par les Etats-Unis au précédent gouvernement afghan vaincu après vingt ans de guerre à Kandahar (sud), berceau spirituel du mouvement islamiste.
Une longue file de Humvees, des véhicules américains, avançait au ralenti sur une grande route à l'extérieur de la deuxième plus grande ville d'Afghanistan. Nombre d'entre eux portaient des drapeaux talibans blancs et noirs attachés à leur antenne, a constaté un journaliste de l'AFP.
Des combattants étaient assis aux commandes de camions utilisés par les forces américaines, de l'OTAN et afghanes au cours des 20 ans de conflit, tandis que d'autres montaient sur ces véhicules à Ayno Maina, en périphérie de Kandahar. Au moins un hélicoptère Blackhawk a été vu en vol au-dessus de la ville, ce qui laisse penser qu'un ancien pilote de l'armée afghane est aux commandes.
12h30
Dans le Panchir, les talibans appellent à baisser les armes
Les talibans ont appelé mercredi les combattants de la vallée du Panchir – l'une des dernières poches de résistance au nouveau régime – à baisser les armes pour éviter une guerre sanglante, après de premiers combats.
"Maintenant que les pourparlers ont échoué et que les moudjahidines (talibans) ont encerclé le Panchir, il reste des gens à l'intérieur (de la vallée) qui ne veulent pas que les problèmes soient résolus de manière pacifique", a déclaré un haut responsable taliban, Amir Khan Muttaqi, dans un message audio adressé aux habitants de la vallée et publié sur Twitter. "C'est à vous qu'il revient de leur parler. A ceux qui veulent se battre, dites-leur que cela suffit."
Bastion anti-taliban de longue date, le Panchir est une vallée enclavée et difficile d'accès, située au coeur des montagnes de l'Hindou Kouch, dont l'extrémité sud se trouve à environ 80 kilomètres au nord de la capitale Kaboul.
Ahmad Massoud et Amrullah Saleh
La résistance sur place y est organisée autour du Front national de résistance (FNR), emmené par Ahmad Massoud, fils du commandant Ahmed Shah Massoud assassiné en 2001 par Al-Qaïda. Amrullah Saleh, vice-président du gouvernement déchu, s'y est également réfugié.
Composée de combattants de milices antitalibanes et d'anciens membres des forces de sécurité afghanes, elle a juré de résister à toute offensive des nouveaux maîtres du pays tout en laissant dans le même temps ouverte la porte à des négociations si le mouvement islamiste mettait un terme à ses offensives.
Mais la quête d'un accord semble avoir fait long feu. Lundi soir, au moment où le dernier avion militaire américain s'apprêtait à décoller de Kaboul, une nouvelle offensive talibane a été menée contre la vallée du Panchir, selon des membres de la résistance et des personnes vivant dans la région.
12h15
Le régulateur financier britannique avertit de risques de criminalité financière
La Financial Conduct Authority (FCA), le gendarme financier britannique, appelle les banques du Royaume-Uni à la vigilance face au risque d'être utilisées pour des opérations criminelles en Afghanistan, comme le financement du terrorisme ou le blanchiment d'argent, après la prise de contrôle du pays par les talibans.
Les banques doivent signaler les activités suspectes aux autorités britanniques compétentes, explique le régulateur, rappelant les institutions bancaires à leurs obligations légales.
La City de Londres est régulièrement accusée par les ONG anti-corruption de ne pas en faire assez pour lutter contre le blanchiment d'argent, même si les banques font valoir qu'elles respectent la législation et que leur secteur dépense des milliards de livres par an pour lutter contre les délits économiques.
11h45
Voyage périlleux jusqu'aux frontières
Dans sa résolution adoptée lundi, le Conseil de sécurité des Nations unies a appelé les talibans à autoriser le départ des personnes qui le souhaitent, mais il n'a pas appuyé l'idée avancée par la France et le Royaume-Uni d'établir une "safe zone" autour de l'aéroport de Kaboul.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a indiqué que les discussions se poursuivaient entre les nouveaux dirigeants afghans, le Qatar et la Turquie pour mettre en place la gestion de l'aéroport et permettre sa réouverture. Nul ne sait combien de temps elles vont durer.
En attendant la reprise du trafic aérien, et de savoir si les talibans tiendront leur promesse de laisser partir toutes les personnes qui détiennent un document de voyage étranger, les Afghanes et les Afghans qui ont raté le coche des évacuations sont plongés en plein désarroi.
La détermination des Afghans à entreprendre le risque du voyage dépendra aussi de la situation dans le pays, et particulièrement à Kaboul où les talibans ont promis de former un gouvernement "inclusif" dont les contours restent des plus flous.
11h30
L'aéroport de Kaboul fermé, les gens se précipitent aux frontières terrestres
Des milliers d'Afghanes et d'Afghans souhaitant quitter leur pays contrôlé par les talibans se pressaient mercredi aux frontières, tandis que de longues files se formaient devant les banques dans la capitale Kaboul alors que l'aide internationale destinée à faire face à la crise humanitaire menace de se tarir.
Les talibans s'efforcent de perpétuer le fonctionnement des banques, des hôpitaux et des administrations publiques depuis la fin du retrait des troupes américaines lundi.
Ils ont aussi proclamé une "amnistie" pour toute personne ayant coopéré avec les forces étrangères depuis vingt ans, et invité leurs compatriotes déplacés par les combats à rentrer chez eux. Mais le mouvement islamiste est confronté à la défiance d'une grande partie de la population.
Pakistan, Iran, républiques ex-soviétiques d'Asie centrale
Depuis la fermeture de l'aéroport de Kaboul pour une durée indéterminée, qui a mis fin à l'évacuation de plus de 122'000 personnes en deux semaines, les initiatives se multiplient pour faciliter le passage par voie terrestre des Afghanes et des Afghans qui se sentent menacés au Pakistan, en Iran et dans les républiques ex-soviétiques d'Asie centrale – Turkménistan, Ouzbékistan, Tadjikistan.
A Torkham, un des principaux postes-frontaliers avec le Pakistan, à l'est de la célèbre Khyber Pass, un responsable pakistanais a déclaré à Reuters qu'un "grand nombre d'Afghans attendent l'ouverture de la frontière". Selon des témoins, des milliers de personnes sont également arrivées au poste-frontière d'Islam Qala entre l'Afghanistan et l'Iran.
Selon les estimations du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), plus d'un demi-million d'Afghanes et d'Afghans pourraient fuir leur pays d'ici la fin de l'année.
11h00
Doha appelle les talibans à assurer "un passage sûr" pour quitter l'Afghanistan
Le Qatar a appelé mercredi le nouveau régime des talibans à Kaboul à dégager un "passage sûr" pour quitter l'Afghanistan, deux jours après le départ des Américains de ce pays.
"Nous avons insisté, auprès des talibans, sur la question de la liberté de mouvement pour qu'il y ait un passage sûr pour les gens voulant partir ou entrer s'ils le souhaitent", a déclaré le chef de la diplomatie qatarie Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani.
Le Qatar entretient des liens étroits avec le mouvement islamiste des talibans.
10h50
Les Pays-Bas vont transférer à Doha leur mission diplomatique
La mission diplomatique des Pays-Bas à Kaboul sera transférée au Qatar à la suite de la prise du pouvoir par les talibans en Afghanistan, a annoncé mercredi à Doha la ministre néerlandaise des Affaires étrangères Sigrid Kaag.
"J'ai demandé à son Excellence de bien vouloir accepter la relocalisation à Doha de notre ambassade afin que les Pays-Bas restent efficaces" dans leur gestion de la crise afghane, a déclaré Sigrid Kaag lors d'une conférence de presse à Doha avec son homologue qatari Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani.
Le Qatar, un médiateur
Plusieurs ambassades ont récemment fait le même choix, notamment les Etats-Unis, considérant en particulier que la sécurité de leurs personnels n'était plus garantie à Kaboul.
Le Qatar avait joué le rôle de médiateur dans le processus de paix entre le gouvernement afghan et les talibans avant la prise le 15 août du pouvoir en Afghanistan par le mouvement islamiste.
Doha a gardé depuis un lien privilégié avec le nouveau régime islamiste en place à Kaboul.
08h30
"L'Europe veut se décharger de sa responsabilité sur des pays tiers"
Que va-t-il advenir des milliers de personnes menacées par le nouveau régime taliban en Afghanistan? Seule une petite minorité – environ 100'000 individus – a pu s'exiler via le pont aérien mis en place la semaine dernière.
Il reste près de 500'000 personnes qui voudraient quitter le pays, parce qu'elles ont travaillé avec les forces étrangères ou parce qu'elles refusent les lois de l'islam fondamentaliste. L'Europe a accueilli une toute petite part d'entre elles et a du mal à apporter une autre réponse que sécuritaire: elle veut empêcher le retour de mouvements migratoires "incontrôlés et à grande échelle", comme en 2015.
Les ministres de l'Intérieur européens étaient réunis à Bruxelles mardi pour en parler: "Il y a quelque chose d'assez scandaleux dans l'attitude européenne", affirme François Gemenne, chercheur en sciences politiques, rattaché à l'Université de Liège et enseignant à Sciences Po.
"Ce n'est pas l'Europe qui est en danger, mais les Afghanes et les Afghans"
"On a l'impression que ce sont les Européens qui sont menacés par des flux migratoires en provenance d'Afghanistan, plutôt que les Afghans qui seraient menacés par le régime des talibans. Or, les populations en danger, ce sont évidemment en premier lieu les Afghans, et même les Afghanes! Comme l'Europe n'a rien appris depuis la crise des réfugiés syriens, de 2014 à 2016, on se retrouve un peu aux abois, tétanisés à ce qu'une telle solution se reproduise à nouveau. On voit ces demandeurs d'asile comme un danger, une menace potentielle et, donc, on va essayer de se décharger de notre responsabilité sur des pays tiers", explique-t-il au micro de La Matinale.
Ce que Bruxelles craint par-dessus tout c'est de laisser entrer dans l'UE des terroristes qui profiteraient du flux migratoire: "Oui, on craint aussi que ce soit des mouvements massifs dans un seul pays et qui créerait une déstabilisation politique. Il faut se souvenir que le Brexit tient quand même une grande partie de son origine dans l'incapacité de l'Union européenne à gérer la crise des réfugiés syriens".
"On considère que c'est l'Europe qui est en danger plutôt que les Afghans ou les Afghanes, alors que, en réalité, nous refusons de nous donner les moyens d'éviter une crise de l'asile". Et pour François Gemenne, le meilleur moyen est "d'organiser ces migrations, plutôt que de les laisser ces gens se jeter sur les routes de l'exil, parce que cela veut dire à ce moment-là que ce sont les passeurs qui organiseront ces flux. Et si c'est le cas, ils seront forcément chaotiques et désorganisés et ce ne sont pas les passeurs qui vont contrôler ou non s'il y a des terroristes dans la masse".
Des flux faibles et répartis dans le temps
Face à ces flux éventuels, plusieurs pays – dont la Turquie, la Grèce et la Pologne – ont annoncé un renforcement de leurs frontières. La Bulgarie a placé des centaines de militaires à ses frontières avec la Grèce et la Turquie.
Mais ces flux migratoires en provenance d'Afghanistan seraient en réalité assez faibles, contrairement à ce qui s'est passé avec la Syrie: "On n'est pas du tout dans le même scénario puisque, pour le moment, il n'y a pas de bombes qui tombent sur l'Afghanistan et que, vraisemblablement, cela va être des flux plus espacés dans le temps (...) et des migrations définitives".
Pour le chercheur, il est clair que le régime taliban va empêcher un grand nombre de personnes de quitter le pays. Celles et ceux qui y parviendront "sont malheureusement uniquement sans doute les plus privilégiés. Ils se dirigeront vers des pays limitrophes: on pense au Pakistan en premier car, lors de l'invasion par les Soviétiques dans les années 1980, le pays avait accueilli trois millions de réfugiés afghans".
La stratégie européenne va être de renforcer la coopération avec les pays limitrophes: "L'Europe va en réalité essayer de se débarrasser d'un problème qu'elle ne parvient pas à gérer en sous-traitant ce problème. Et donc en proposant à des pays comme le Pakistan sans doute et la Turquie peut-être, de leur verser quelque milliards d'euros en échange de quoi, ils accueilleraient les réfugiés et s'engageraient surtout à ne pas les laisser venir en Europe".
C'est une évidence pour François Gemenne, l'Europe agit toujours ainsi: "Soit on met la question sous le tapis, soit on essaie de s'en débarrasser en confiant à d'autres le soin de s'en charger contre monnaie sonnante et trébuchante".
08h00
Les pays de l'UE restent divisés sur l'accueil de personnes réfugiées afghanes
Les pays membres de l'Union européenne ont annoncé mardi qu'ils allaient renforcer leur aide à l'Afghanistan et à ses voisins, mais ils ne sont pas parvenus à s'accorder sur une politique commune d'accueil des demandeurs d'asile susceptibles de gagner l'UE après avoir fui les talibans.
Les pays occidentaux impliqués dans la lutte contre les talibans ont évacué ces derniers mois quelque 100'000 personnes qui les ont aidés ou soutenus. Mais les Etats de l'UE sont divisés sur l'accueil à offrir aux personnes réfugiées.
La commissaire aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, a déclaré que l'UE devait accueillir les femmes, les enfants, les juges, les journalistes et les personnes militantes des droits humains contraints de fuir l'Afghanistan.
Le ministre allemand de l'Intérieur, Horst Seehofer, dont le pays avait accueilli la majeure partie de ces personnes réfugiées il y a six ans, a déclaré mardi que tous les Etats membres devaient participer à l'effort collectif. Mais l'Autriche, la République tchèque, le Danemark, la Hongrie et la Pologne continuent de s'opposer fermement à l'accueil de personnes réfugiées d'Afghanistan.
L'accord conclu entre les ministres prévoit donc que seuls les pays membres volontaires accueilleront durablement des personnes arrivées d'Afghanistan, en donnant la priorité aux plus vulnérables.
La Suisse, comme d'autres Etats, encourage les personnes fuyant l'Afghanistan à privilégier les pays adjacents: "C'est un peu la réalité, ces gens-là sont déjà sur place. Mais quelle est l'alternative? C'est donner le signal aux gens de venir en Europe pour un avenir qui n'est pas certain: il n'y a pas tout le monde qui remplit les qualités de requérant d'asile", explique la conseillère fédérale Karine Keller-Sutter au micro de La Matinale.
"On a aussi beaucoup parlé de terrorisme et de cette menace-là, parce que vous pouvez avoir des migrants qui peuvent être des terroristes et il suffit d'en avoir quelques-uns pour causer des dégâts. Là, il faut quand même dire que nous avons fait des progrès avec les banques de données: ça, c'est très important", conclut-elle.
La cheffe du Département fédéral de justice et police a par ailleurs informé ses homologues européens de l'accueil en Suisse de quelque 300 personnes en provenance d'Afghanistan qui ont des liens dans notre pays.
07h50
Le Pakistan inquiet de la menace sécuritaire provenant d'Afghanistan
De nombreux représentants pakistanais s'inquiètent de la situation sécuritaire en Afghanistan après la prise de pouvoir des talibans et le retrait du pays des forces étrangères.
Islamabad craint particulièrement que des combattants appartenant à un groupe distinct des talibans pakistanais ne traversent la frontière et ne lancent des attaques meurtrières sur son territoire. Des milliers de Pakistanais ont été tués dans les violences djihadistes au cours des vingt dernières années.
"Les deux ou trois prochains mois seront décisifs", a déclaré un représentant pakistanais. "Nous [la communauté internationale] devons aider les talibans à réorganiser leur armée afin qu'ils puissent contrôler leur territoire", a-t-il ajouté.
Pakistan accusé par les Etats-Unis
Les représentants américains ont accusé à plusieurs reprises le Pakistan d'apporter son soutien aux talibans afghans, qui ont mené une guerre civile dans les années 1990, avant de s'emparer du pouvoir en 1996.
Islamabad – l'une des rares capitales à reconnaître le gouvernement taliban renversé en 2001 – nie cette accusation.
07h45
Une nouvelle ère pleine d'incertitudes
Après le départ des États-Unis, une nouvelle page remplie d'incertitudes s'ouvre en Afghanistan où les propos modérés du nouveau régime taliban peinent pour l'heure à convaincre une partie de la population, qui garde en mémoire la brutalité de leur régime entre 1996 et 2001.
De nombreux Afghanes et Afghans redoutent en effet que le mouvement islamique applique – comme lors de son premier passage au pouvoir – une interprétation stricte de la charia, la loi islamique, qui se traduirait par une disparition des femmes de l'espace public et une persécution des personnes s'opposant au régime.
Economie exsangue
Les inquiétudes sont également vives sur la situation économique et humanitaire du pays, l'un des plus pauvres du monde, dont l'économie dépend fortement d'une aide internationale qui a été suspendue.
Les principaux donateurs occidentaux et internationaux ont suspendu leur aide au pays. Et l'accès aux réserves de la banque centrale afghane détenues aux États-Unis a été gelé.
La reprise de l'aide internationale, dont le montant représentait plus de 40% du PIB afghan en 2020, ne devrait en tout état de cause pas survenir avant la reconnaissance du nouveau régime par la communauté internationale.
Dans ce contexte, l'ONU a mis en garde contre une catastrophe humanitaire qui pourrait affecter les Afghanes et les Afghans dès cet hiver.
Dernière poche de résistance
La dernière proche de résistance au nouveau régime se situe dans la vallée du Panchir. De récentes déclarations laissent toutefois penser qu'un accord n'est pas complètement exclu.
La rivalité entre les talibans et le groupe État islamique pourrait constituer en revanche une véritable menace. Les deux groupes sont en concurrence pour incarner le djihad et la branche locale de l'EI a vivement critiqué l'accord conclu par les talibans avec Washington qui a conduit au retrait des dernières troupes américaines du pays lundi.
Il faut ajouter à ce tableau plusieurs milices locales présentes à travers le pays qui pourraient se retourner contre les talibans.
07h30
Evacuations britanniques en discussion
Le Royaume-Uni a ouvert des discussions avec les talibans pour obtenir un "libre passage" pour ses personnes ressortissantes et alliées hors d'Afghanistan après la prise de contrôle du pays par le mouvement islamiste radical.
L'AFP a obtenu confirmation mercredi auprès du gouvernement britannique du déplacement à Doha de Sir Simon Gass, représentant spécial britannique pour la transition en Afghanistan, pour rencontrer des leaders talibans.
Londres avait rejoint les Etats-Unis dans une opération géante d'évacuation de plus de 100'000 personnes d'Afghanistan après la capitulation de l'armée afghane face aux talibans.
Le Premier ministre britannique a été très critiqué après que des milliers d'Afghanes et d'Afghans ayant aidé l'OTAN eurent été abandonnés dans leur pays.
A ce jour, plus de 8000 de ces personnes ont réussi à quitter l'Afghanistan; Londres a assuré qu'elles peuvent séjourner sur le territoire britannique.
07h00
Retour sur le départ des troupes américaines
C'est une image qui restera sans aucun doute dans l'histoire, celle du dernier soldat américain à quitter le sol afghan dans la nuit de Kaboul lundi.
Une image qui marque la fin d'un conflit vieux de deux décennies, la plus longue guerre des Etats-Unis mais aussi et surtout, le début du second règne des talibans sur l'Afghanistan.
06h45
Retrait d'Afghanistan, quel impact politique pour Joe Biden ?
Le retrait des forces américaines d'Afghanistan était une promesse de Barack Obama, Donald Trump puis de Joe Biden.
Mais les circonstances de l'évacuation ont tourné à la débâcle pour les Etats-Unis, avec des ressortissants américains et des aides afghans qui ont été laissés sur place et surtout l'attentat de Kaboul.
Pour le locataire de la Maison Blanche, une chose semble certaine, sa présidence est désormais ébranlée. Il reste à savoir si le démocrate réussira rapidement à rebondir.
22h20
Joe Biden critique l'armée afghane et Donald Trump
Dans son allocution télévisée depuis la Maison blanche, le président américain a critiqué l'incapacité du gouvernement afghan déchu à organiser la riposte à l'offensive des talibans, qui a contraint les Etats-Unis et leurs alliés de l'Otan à une évacuation en urgence humiliante.
Il a par ailleurs souligné le rôle joué par son prédécesseur, Donald Trump, dans la situation actuelle.
L'accord conclu par l'administration Trump avec les talibans a permis "la libération de 5000 prisonniers l'an dernier, y compris certains des principaux officiers talibans, qui figurent parmi ceux qui ont pris le contrôle" du pays, a-t-il souligné.
"Au moment où j'ai pris mes fonctions, les talibans se trouvaient militairement dans leur plus forte position depuis 2001 puisqu'ils contrôlaient près de la moitié du pays", a-t-il ajouté.
21h50
Joe Biden défend l'évacuation d'Afghanistan
Joe Biden a salué mardi "l'extraordinaire succès" de la mission d'évacuation des Américains et de leurs alliés depuis l'Afghanistan. Il s'est exprimé lors d'un discours solennel à la Maison Blanche sur la fin de la plus longue guerre des Etats-Unis.
"Aucun pays n'a jamais rien réalisé de comparable dans toute l'Histoire", a déclaré le président américain. "L'extraordinaire succès de cette mission est dû au talent incroyable, à la bravoure et au courage altruiste de l'armée américaine, de nos diplomates et de nos professionnels du renseignement."
"Je n'allais pas prolonger cette guerre éternelle"
Les Etats-Unis restent déterminés à évacuer les Américains encore en Afghanistan, dont le nombre est évalué entre 100 et 200, a-t-il assuré.
On avait le choix entre "le départ ou l'escalade" militaire, après l'accord passé par Donald Trump avec les talibans, a-t-il encore estimé. "Nous n'avions plus qu'un choix simple. Soit suivre l'engagement pris par la précédente administration, et quitter l'Afghanistan, soit dire que nous ne partions pas et renvoyer des dizaines de milliers de soldats à la guerre."
Et de poursuivre: "Je n'allais pas prolonger cette guerre éternelle et je n'allais pas prolonger le retrait éternel". Il a aussi prévenu l'Etat islamique présent en Afghanistan: "Nous n'en avons pas fini avec vous."
18h50
Après le départ des Américains, le défi de la gouvernance pour les talibans
Après le départ des Américains d'Afghanistan, les scènes de liesse se sont succédé à travers le pays. Les talibans ont paradé en tirant de nombreux coups de feu en l'air pour saluer "la libération du pays" de l'invasion étrangère.
Mais si d'un côté, le mouvement se réjouit de cette victoire, la population reste dans l'expectative. Comment les talibans vont-ils gouverner? Vont-ils vraiment proposer un gouvernement de transition ou alors garder de manière exclusive le pouvoir?
S'ajoutent à cela de nombreux problèmes: la présence du groupe Etat islamique, la crise économique qui pointe déjà à l'horizon ou encore l'application du droit, qui rassurera ou non la communauté internationale.
18h40
Joe Biden sous pression après le retrait américain
Aux Etats-Unis, la pression monte sur Joe Biden et la presse n'est pas tendre avec le retrait des troupes américaines.
Au coeur des critiques, la question des Américains qui sont restés bloqués sur place - ils seraient quelques centaines - mais aussi celle de la lutte contre le terrorisme. Washington aura-t-il vraiment les moyens de prévenir des attentats?
Sur un plan plus personnel, Joe Biden est aussi accusé d'avoir mis en avant la mort de son fils Beau Biden, décédé d'un cancer en 2015, quand il s'est adressé aux familles des soldats tués lors de l'attentat de l'aéroport. Une attitude qui se voulait sans doute pleine d'empathie mais qui semble s'être retournée contre lui et avoir causé un sérieux dégât d'image.
A quelques heures d'une adresse à la nation, le locataire de la Maison Blanche espère sans doute qu'à terme, la question afghane sera oubliée et qu'il pourra alors se concentrer sur des thématiques domestiques, comme son grand projet d'infrastructures.
15h00
"La menace terroriste demeure, mais elle a muté"
Si les Etats-Unis ont quitté l'Afghanistan, ils ne cesseront pas pour autant d'être présents sur place. Notamment via des unités spéciales infiltrées, explique le spécialiste du terrorisme Jean-Paul Rouiller. Pour lui, "la menace terroriste globale demeure mais n'est plus la même".
Jean-Paul Rouiller insiste pourtant: "Les USA pourront toujours, par différents moyens, lancer des frappes préventives ou punitives", souligne-t-il, rappelant d'ailleurs que c'est ce qui a été fait après l'attentat à l'aéroport de Kaboul la semaine dernière.
Le président américain Joe Biden a décidé de maintenir au 31 août la date butoir du retrait total des forces américaines d'Afghanistan, ont rapporté des médias américains. Ce délai "ne suffira pas" pour évacuer du pays "tous ceux que nous voulons faire sortir", avait auparavant averti le ministre allemand des Affaires étrangères. Paris et Madrid tiennent le même discours et demandent un délai supplémentaire.
Les talibans ont de leur côté exclu tout report. Le porte-parole du mouvement islamiste a aussi invité les Afghans qui cherchent encore à fuir le pays à rentrer chez eux. Les talibans ont en outre demandé aux Occidentaux d'évacuer des étrangers et pas des Afghans qualifiés.
Les pays occidentaux continuent d'évacuer au pas de charge les personnes souhaitant fuir. Selon une responsable de la Maison Blanche, les Etats-Unis et leurs alliés ont évacué 21'600 personnes au cours des 24 dernières heures, soit près de 60'000 au total.
Un avion affrété par le DFAE a atterri dans la nuit de lundi à mardi à Zurich avec à son bord des personnes qui avaient été transférées provisoirement d'Afghanistan vers l'Ouzbékistan. Tous les collaborateurs de Berne et leurs familles sont en lieu sûr, a fait savoir le chef de la diplomatie suisse Ignazio Cassis devant la presse. Quinze Suisses sont encore en Afghanistan, à savoir des personnes qui n'ont pas pu ou pas voulu se rendre à l'aéroport.