Kiev frappée en pleine visite du chef de l'ONU, l'est et le sud sous les bombes

>> Lire la suite des évènements : L'évacuation des civils du site Azovstal, à Marioupol, est envisagée pour vendredi

L'enlisement du conflit en Ukraine suscite toujours plus de tensions internationales, et les États-Unis appellent désormais ouvertement à une défaite militaire russe.

Pour l'ancien diplomate soviétique Vladimir Fédorovski, interrogé dans le 19h30, il s'agit d'un "moment très dangereux pour l'humanité", dont l'origine remonte à de mauvais choix au sortir de la Guerre froide.

>> Son interview dans le 19h30 :

>> Lire également : Vladimir Fédorovski: "Choisir de rejeter la Russie a mené le monde dans l'impasse"

Depuis le début de la guerre en Ukraine, toute publication sur le conflit suscite une avalanche de commentaires sur les réseaux sociaux. Et aux côtés des nombreuses réactions solidaires avec les Ukrainiens, beaucoup de messages affichent un soutien à la Russie et à Vladimir Poutine. Il s'agit majoritairement de "trolls" basés en Afrique.

>> L'enquête du 19h30 :

>> Lire également : Les "trolls", prolétariat du numérique qui sème le trouble sur les réseaux sociaux

Le bras de fer gazier se durcit entre l'Union européenne et la Russie. Moscou a coupé mercredi l'approvisionnement à la Pologne et à la Bulgarie pour ne pas avoir obéi à l'injonction de payer désormais ce gaz en roubles. Ce coup de semonce met sous pression les Etats européens les plus dépendants de cette ressource.

La Suisse est aussi concernée, mais indirectement, par ce chantage au gaz.

>> Lire à ce sujet : La Suisse pourra-t-elle être touchée par un éventuel arrêt des livraisons de gaz russe?

>> Les explications dans le 19h30 :

Alors que le président américain Joe Biden a demandé jeudi au Congrès de débloquer 33 milliards de dollars pour l'Ukraine, sur le terrain, l'armée ukrainienne résiste toujours à l'invasion russe.

Depuis qu'elle a réorienté son effort sur l'est et le sud du pays, l'armée russe progresse lentement sans faire pour l'instant de percée décisive.

>> Le point de la situation dans le 19h30 :

La capitale ukrainienne Kiev a été la cible de frappes jeudi soir pour la première fois depuis mi-avril. L'attaque est survenue alors que le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres était en visite.

"Selon des données préliminaires, cinq personnes ont été secourues et dix blessées", ont indiqué les services de secours sur Facebook. "Dans la soirée, l'ennemi a tiré sur Kiev. Deux frappes sur le quartier de Chevchenkovsky", avait auparavant dit le maire de la capitale, Vitali Klitschko.

>> Les images du bâtiment bombardé jeudi soir à Kiev:

tonio Guterres "en sécurité"

"Cela en dit long sur la véritable attitude de la Russie envers les institutions internationales, sur les efforts des dirigeants russes pour humilier l'ONU et tout ce que l'organisation représente", a peu après commenté le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une vidéo. Il a évoqué "cinq missiles de croisière", qui ont frappé la ville "juste après la fin des discussions" avec Antonio Guterres.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres est "choqué", mais "en sécurité", a déclaré un porte-parole des Nations unies. Enfin, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, a évoqué un "acte odieux de barbarie".

Antonio Guterres est arrivé en Ukraine jeudi pour se rendre notamment à Boutcha et Irpin, dans la banlieue de la capitale, théâtres d'exactions imputées à l'armée russe. Il s'est aussi entretenu avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, regrettant que le Conseil de sécurité de l'ONU n'ait pas réussi à empêcher et arrêter la guerre.

Le secret professionnel des avocats est-il un frein à l'application par la Suisse des sanctions à l'encontre de la Russie?

Aujourd'hui, la situation est floue. Tout un chacun a l'obligation d'informer le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) s'il détient des éléments sur une personne sous sanction.

Mais ce devoir s'applique-t-il aux avocats?

Les autorités se penchent sur la question et doivent trancher prochainement. Mais est-il souhaitable de faire des exceptions au secret professionnel dans le cadre de la guerre en Ukraine?

>> Le débat dans Forum entre Carlo Sommaruga, conseiller aux États socialiste genevois, et Lionel Halpérin, ancien bâtonnier de l'ordre des avocats de Genève et ancien député PLR au Grand Conseil. :

Les enquêteurs ukrainiens ont identifié "plus de 8000 cas" présumés de crimes de guerre depuis le début de l'invasion russe, a affirmé jeudi la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova.

"Nous avons maintenant plus de 8000 cas", a-t-elle dit dans un entretien avec le média allemand Deutsche Welle.

Ces crimes présumés comprennent "le meurtre de civils, le bombardement d'infrastructures civiles, les tortures" et les "crimes sexuels" signalés dans le "territoire occupé de l'Ukraine", selon la magistrate. Les procureurs enquêtent également sur "l'utilisation d'armes interdites", a-t-elle ajouté.

Antonio Guterres est arrivé jeudi matin à Borodianka, une des localités de la banlieue de Kiev où les Ukrainiens accusent les Russes d'avoir commis des exactions pendant leur occupation de la région en mars, a constaté l'AFP.

"Une guerre est une absurdité au 21e siècle", a déclaré le secrétaire général de l'ONU devant des habitations en ruines. "J'imagine ma famille dans une de ces maisons (...), je vois mes petites-filles courir en panique. Aucune guerre n'est acceptable au 21e siècle", a-t-il ajouté.

Antonio Guterres s'est ensuite rendu à Boutcha. Il a appelé Moscou à "accepter de coopérer" avec l'enquête de la Cour pénale internationale (CPI) sur de possibles crimes de guerre perpétrés en Ukraine.

>> Les images de la visite d'Antonio Guterres en Ukraine :

>> Les précisions dans le 12h30 :

EPA - Laurence Figa-Talamanca - Keystone

Après Boutcha, Antonio Guterres se rend à Zaporijjia, grande ville ukrainienne encore libre au nord de Marioupol.

L'espoir d'Antonio Guterres est de parvenir – avec le CICR – à mettre d'accord Moscou et Kiev pour évacuer les civils pris au piège à Marioupol.

>> Les explications dans Forum :

La présidente du Conseil national Irène Kälin est revenue de sa visite officielle en Ukraine avec un message positif. "Même si les combats se poursuivent dans le pays, nous avons ressenti le courage des Ukrainiens", a-t-elle déclaré jeudi devant la presse à Berne.

Outre Irène Kälin (Verts/AG), la délégation en Ukraine était composée de Roger Nordmann (PS/VD), Nik Gugger (PEV/ZH) et Yves Nidegger (UDC/GE). L'ambassadeur de Suisse à Kiev était aussi du voyage.

"Recovery and reconstruction" sont les mots les plus souvent entendus sur place, a souligné Irène Kälin. La Suisse peut et doit jouer un rôle important en Ukraine, "c'est le voeu des Ukrainiens et ils nous sont reconnaissants".

"Nous avons le savoir-faire et l'argent pour le faire", estime la présidente du Conseil national. Cela d'autant plus que l'aide suisse est présente en Ukraine depuis longtemps.

Irène Kälin a répété en Ukraine qu'au vu de sa neutralité, la Suisse ne peut et ne veut pas livrer d'armes. Personne sur place n'a critiqué cette position, a-t-elle souligné.

Des critiques

Mais ce voyage très médiatisé a suscité des critiques en Suisse. Plusieurs médias alémaniques ont ainsi accusé Irène Kälin de se mettre en scène et d'en faire trop.

Le PLR, parti qui n'était pas du voyage, craint que la communication excessive mette dans l'ombre l'objectif premier du voyage: à savoir montrer l'ampleur des dégats.

>> Les explications dans Forum :

Les Etats-Unis ne peuvent pas "rester à l'écart" du conflit en Ukraine malgré le coût de leur aide militaire à Kiev face aux "atrocités et à l'agression" de la Russie, a assuré jeudi le président Joe Biden en demandant une rallonge de 33 milliards de dollars au Congrès.

Les Etats-Unis "n'attaquent pas" la Russie mais "aident l'Ukraine à se défendre contre l'agression russe", en ayant déjà livré 10 armes anti-char pour chaque blindé russe, a-t-il affirmé lors d'une allocution à la Maison Blanche.

Les Etats-Unis ne laisseront pas Moscou "intimider" les pays européens en menaçant de les priver de ses ressources énergétiques, a par ailleurs déclaré le président après l'arrêt des livraisons de gaz russe à la Pologne et à la Bulgarie.

"Nous ne les laisserons pas utiliser leurs réserves de pétrole ou de gaz pour éviter les conséquences de leur agression" en Ukraine, a lancé Joe Biden. "Nous travaillons avec d'autres pays, comme la Corée, le Japon ou le Qatar, pour aider nos alliés européens menacés par ce chantage russe au gaz", a-t-il ajouté.

Le directeur général de l'AIEA, de retour d'Ukraine, s'est dit "préoccupé" par la centrale nucléaire de Zaporijjia contrôlée par les Russes. L'instance onusienne n'a pas pu avoir accès à la centrale depuis l'invasion.

"C'est au sommet de ma liste d'inquiétudes quand il s'agit de la situation des installations nucléaires en Ukraine", a déclaré Rafael Grossi lors d'une conférence de presse au siège de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à Vienne.

Le site "est toujours sous contrôle russe, le régulateur ukrainien n'a pas la main, or il faut que nous procédions à un certain nombre de tâches au plus tôt, tant du point de vue des activités d'inspection, de surveillance que de sécurité", a-t-il souligné. "Nous devons retourner à Zaporijjia, c'est extrêmement important", a insisté le chef de l'AIEA.

Dans cette optique, il a eu des entretiens avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky au cours de sa visite. "Nos consultations se poursuivent, avant tout avec l'Ukraine mais aussi avec la Russie", a-t-il précisé, évoquant une rencontre avec des responsables russes "dans quelques jours".

Le président américain Joe Biden va demander au Congrès de débloquer 33 milliards de dollars supplémentaires pour répondre à la guerre en Ukraine, dont 20 milliards en aide militaire, a indiqué jeudi un haut responsable américain.

Cette énorme "assistance militaire et sécuritaire" équivaut à "des armes et des munitions allant au peuple ukrainien", a-t-il ajouté.

Le président américain doit prendre la parole à 16h45 pour réaffirmer son "soutien aux Ukrainiens qui défendent leur pays et leur liberté contre la guerre brutale de la Russie", a indiqué la Maison Blanche.

Les Etats-Unis ont déjà fourni plus de 3 milliards de dollars d'armement à l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe.

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EPA - Yuri Gripas - Keystone

Les réfugiés ukrainiens sont "relativement bien qualifiés", a indiqué jeudi Philipp Berger, chef de section au Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM), devant les médias. Tous ne pourront toutefois pas intégrer le marché du travail suisse au niveau de leur formation.

Parmi les réfugiés ukrainiens, 80% sont des femmes et 20% sont des hommes, a-t-il précisé, se basant sur un sondage réalisé auprès d'eux. Plus de 1700 dossiers ont été étudiés. En comparaison à d'autres groupes de réfugiés, les Ukrainiens sont mieux qualifiés.

Plus d'un quart d'entre eux viennent du monde académique, a ajouté Philipp Berger. Ils et elles ont occupé des professions intellectuelles et scientifiques. Quasi tout autant ont travaillé dans les services ou de la vente. Plus d'un réfugié sur dix a occupé un emploi administratif. Et 10% étaient artisans ou ouvriers.

Dix soldats russes ont été inculpés jeudi pour des crimes de guerre présumés commis à Boutcha, a annoncé le procureur général d'Ukraine sur son compte Telegram.

"Dix soldats de la 64e brigade de fusiliers motorisés russe, appartenant à la 35e armée russe, ont été mis en examen, en lien avec le traitement cruel de civils et d'autres violations de la loi et des coutumes de la guerre", a indiqué le procureur.

Selon l'enquête, les militaires russes ont, pendant leur occupation de Boutcha en mars, "pris en otage des civils qui ne participaient pas aux hostilités et n'étaient pas armés. Les occupants ne leur ont donné ni à manger ni à boire", a détaillé le procureur.

"Les suspects les ont faits se mettre à genoux, leur ont bandé les yeux avec du tissu et du papier autocollant, leur ont lié les mains avec des attaches plastiques, et ont menacés de les tuer en tirant délibérément dans leur direction", a-t-il poursuivi.

Le procureur a ajouté que les dix hommes feraient l'objet de recherches, afin de les arrêter et de les amener devant la justice. Cette mise en examen est la première depuis que 20 corps de personnes portant des vêtements civils ont été découverts par l'AFP gisant dans une rue de Boutcha le 2 avril, suscitant une condamnation et un émoi à travers le monde.

Les cantons romands accueillent actuellement moins de réfugiés ukrainiens qu'ils ne devraient. Ces déséquilibres cantonaux sont en train d'être corrigés, a indiqué jeudi David Keller, directeur de l'état-major de crise pour l'asile au Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM), devant les médias.

Certains cantons alémaniques accueillent davantage d'Ukrainiens. Et David Keller de citer en exemple le canton d'Appenzell Rhodes-Extérieures. Quelque 550 réfugiés y sont hébergés. Proportionnellement, le canton ne devrait accueillir que 268 personnes. Le canton possède de nombreuses infrastructures qui permettent un accueil plus important.

La clé de répartition usuelle, proportionnelle à la population, est à nouveau respectée depuis lundi, a précisé David Keller.

La Maison Blanche a proposé jeudi d'utiliser les avoirs saisis auprès d'oligarques russes pour compenser les dégâts subis par l'Ukraine lors de son invasion par la Russie.

La liquidation de ces avoirs "kleptocratiques" permettrait d'en transférer le produit à Kiev "pour compenser le préjudice (causé à l'Ukraine) par l'agression russe", précise l'exécutif américain dans un communiqué.

Cette proposition marque un durcissement de la position occidentale contre Moscou, et doit être accompagnée de nouvelles aides militaires massives à Kiev qui devraient être annoncées dès jeudi par le président américain Joe Biden.

Les Etats-Unis ont déjà fourni pour plus de 3 milliards de dollars d'armement à l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe. La Maison Blanche cherche désormais à obtenir un financement suffisant de la part du Congrès pour pouvoir étendre cette aide jusqu'à octobre.

Les Etats-Unis ont "sanctionné et bloqué des navires et avions pour une valeur de plus d'un milliard, ainsi que gelé des centaines de millions de dollars d'avoirs d'élites russes sur des comptes américains".

Sur le front de la guerre en Ukraine, la bataille pour le Donbass, dans l'est du pays, devait être "éclair". Mais trois semaines après y avoir concentré leurs objectifs, les forces russes peinent à avancer. Les lignes bougent peu et les informations arrivent au compte-gouttes.

>> Le point de situation dans le 12h45 :

L'Ukraine a "le droit" de frapper des cibles militaires russes, a affirmé jeudi un conseiller de la présidence ukrainienne, laissant entendre que Kiev pourrait procéder à des frappes sur le territoire russe.

"La Russie attaque l'Ukraine et tue les civils. L'Ukraine se défendra par tous les moyens, y compris avec des frappes sur des entrepôts et des bases des assassins russes. Le monde reconnaît ce droit", a écrit sur son compte Twitter Mykhaïlo Podoliak.

La Russie a accusé à plusieurs reprises ces dernières semaines les forces ukrainiennes d'avoir effectué des frappes sur le sol russe, notamment sur deux villages dans la région frontalière de Belgorod et un village de la région de Briansk mi-avril, sans que Kiev ne confirme.

Le 25 avril, un grand dépôt de carburant a pris feu à Briansk, ville située à 150 km de la frontière avec l'Ukraine et servant de base logistique à l'offensive militaire de Moscou dans ce pays, selon les autorités russes qui n'ont pas précisé les raisons de l'incendie.

Les livraisons d'armes à l'Ukraine "menacent la sécurité" européenne, a estimé jeudi le Kremlin après un nouvel appel de la ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss, à livrer davantage d'armes lourdes et d'avions à Kiev.

"Cette tendance à inonder l'Ukraine d'armes, notamment d'armes lourdes, ce sont des actes qui menacent la sécurité du continent et provoquent de l'instabilité", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

La cheffe de la diplomatie britannique a appelé mercredi à un renforcement des livraisons d'armes lourdes et d'avions à l'Ukraine, soulignant que le temps était au "courage" face à la Russie qui y mène une opération militaire depuis le 24 février.

La coordinatrice de l'ONU en Ukraine a annoncé jeudi qu'elle partait dans le sud du pays préparer une tentative d'évacuation de la ville de Marioupol, presque entièrement contrôlée par les forces russes.

"Je vais à Zaporijjia pour préparer l'évacuation espérée de Marioupol" port stratégique pilonné et assiégé par les Russes dans le sud-est de l'Ukraine, a indiqué Osnat Lubrani sur Twitter.

La Croix-Rouge vaudoise (CRV) a été chargée par le canton de coordonner les bénévoles qui s'investissent dans le cadre de la crise ukrainienne. La Centrale renfort bénévolat Ukraine sert à orienter les personnes qui souhaitent s'engager vers des groupes et associations déjà existants, dont la CRV, et à mettre en lien les offres de bénévolat avec les besoins identifiés sur le terrain.

Plusieurs milliers d'Ukrainiens ont déjà trouvé refuge en terre vaudoise. Dans ce contexte, "un important élan de solidarité a rapidement vu le jour, avec de très nombreuses personnes qui souhaitent donner de leur temps, mettre à disposition leurs compétences ou encore apporter des biens", a communiqué le canton. Elles peuvent désormais s'inscrire sur une plateforme centralisée gérée par la CRV.

Partout dans le monde, des institutions culturelles réexaminent leurs liens avec la Russie. De grandes maisons de ventes aux enchères ont notamment annulé des ventes d'art russe.

L'Opéra de Cardiff, au Pays de Galles, a déprogrammé un concert consacré à des œuvres de Tchaïkovski. Le ballet du Bolchoï a été annulé au Royal Opera House de Londres.

Qu'en est-il en Suisse romande? Si plusieurs associations ou entreprises privées promeuvent la culture russe, la guerre en Ukraine a changé la donne.

Le Verbier Festival s'est séparé de son directeur musical, Valéry Gergiev, proche du Kremlin. L'institution a aussi décidé de se passer de l'un de ses gros sponsors, la Fondation Neva, créée à Genève en 2008 pour "jeter des ponts entre la Russie et la Suisse".

L'Opéra de Lausanne a aussi rompu son contrat avec le Consulat honoraire de Russie, qui a fermé depuis. L'association Léman Russe indique quant à elle que "les échanges interculturels sont au point mort".

Certaines personnes issues de la communauté russe en Suisse romande se disent inquiètes, craignant des amalgames.

"C'est une inquiétude qui existe, qui se manifeste notamment dans les discours de personnes qui sont contre le régime et la politique de la Russie. Elles ont peur que la culture soit renvoyée uniquement à l'aspect politique", explique Léa Moreau Shmatenko, doctorante au Global Studies Institute de Genève,

>> Faut-il boycotter la culture russe? L'éclairage de La Matinale :

AFP - Philippe Millereau

Malgré l'aggravation de la situation en Ukraine, Caritas continue de fournir son aide dans les zones de combat. Dans plus de 60 centres sociaux et avec des équipes mobiles, Caritas distribue des biens de première nécessité aux personnes qui fuient et à celles qui restent. Depuis le début de la guerre, Caritas a aidé plus d'un million de personnes en Ukraine.

"Nous constatons qu'avec l'augmentation des actes de guerre, de plus en plus d'organisations se retirent d'Ukraine ou réduisent drastiquement leurs activités", explique Petra Winiger, responsable de l'aide en cas de catastrophe chez Caritas Suisse. "Caritas en Ukraine reste active sur le terrain, même lorsque l'intervention auprès des personnes en détresse s'avère très difficile."

Le Conseil des ministres a adopté mercredi à Berlin un paquet de mesures pour compenser les effets de la guerre en Ukraine, notamment la hausse des prix de l'énergie. Il s'agit d'un paquet qui prévoit 40 milliards d'euros de dépenses.

Dans l'après-midi, le Bundestag a discuté en première lecture du programme de modernisation de la Défense fédérale, une ardoise totale de 100 milliards. Le très libéral Christian Lindner, qui gère les finances à Berlin, ne cessait pourtant de dire, lors de la campagne électorale l'été dernier, que l'Allemagne devait rembourser ses dettes et assainir son budget. Le dogme libéral n'aura pas tenu bien longtemps face aux chars russes.

De même chez les Verts, parti où le pacifisme était une référence identitaire, les deux figures écologistes au gouvernement, Robert Habeck à l'économie et Annalena Baerbock aux affaires étrangères, étaient les premiers à exiger que Berlin livre des armes lourdes à l'Ukraine. Ils sont aujourd'hui les deux personnalités préférées des Allemands.

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AFP - Tobias Schwarz

La Suisse serait l'un des meilleurs pays au monde quant à l'application des sanctions à l'encontre de la Russie. C'est ce que disait ce week-end le président de la Confédération Ignazio Cassis.

Quelque 7,5 milliards de francs ont été bloqués, selon le dernier chiffre du Secrétariat d'Etat à l'économie. Les banques ne suscitent guère de critiques. En revanche, les cabinets d'avocats sont de plus en plus considérés comme l'angle mort des sanctions.

Si les banques sont tenues d'informer le Seco si elles savent quelque chose sur une personne sous sanctions, les avocats, eux, font valoir le secret professionnel pour échapper à ce devoir. Qu'est-ce qui prévaut: l'obligation d'annonce ou le secret professionnel? Le Seco affirme que les services compétents sont en train d'analyser cette question.

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Le prix de votre bouteille de vin pourrait bientôt partir à la hausse. Non pas en raison du contenu, mais du contenant. A cause de la guerre en Ukraine, le prix du verre va grimper en Europe.

Plusieurs raisons l'expliquent: non seulement la reprise économique, mais surtout la flambée des prix de l'énergie. La guerre en Ukraine n'a fait qu'accentuer le phénomène.

Basée à Sierre (VS), l'entreprise Univerre vend des contenants en verre importé principalement d'Europe. Avec 140 millions de bouteilles en verre vendues chaque année, l'entreprise a été obligée de réagir face à cette situation.

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AFP - Patrick Lefevre

Cette nouvelle donne inquiète également les brasseurs. Le producteur de bières artisanales Docteur Gab's à Puidoux utilise environ deux à trois millions de bouteilles par année.

"On a eu encore des augmentations ponctuelles de l'ordre de 10 à 15% pour avril et maintenant pour mai aussi. On découvre la situation au jour le jour. C'est aussi la même chose pour le fournisseur qui est tributaire du marché de l'énergie, et qui répercute ces coûts-là sur les clients", note dans La Matinale Reto Engler, cofondateur de la brasserie.

Docteur Gab's a décidé de rogner sur ses marges, mais ce mois-ci le brasseur a été obligé d'augmenter ses prix de quelques pour cent. Un phénomène parti pour durer, le prix des bouteilles ne descendront pas tant que les prix de l'énergie resteront élevés.

>> L'interview de Reto Engler de Docteur Gab's, dans La Matinale :

DR

>> Lire aussi : Le prix du verre part à la hausse avec la flambée des prix énergétiques

L'Ukraine fournit de quoi nourrir 400 millions de personnes dans le monde. Mais alors que la période des semis a commencé, certains champs restent désespérément vides. C'est le cas notamment dans la région de Brovary, à l'est de Kiev, où l'occupation russe a laissé de nombreux fermiers exsangues.

"Il y a des obus qui traînent, je ne sais pas si les champs sont piégés ou pas. Et aujourd'hui, nous aimerions commencer à appliquer les engrais. Mais mes gars et moi-même avons peur", témoigne l'un d'entre eux dans La Matinale. Il sillonne ses champs avec des détecteurs de métaux et utilise un drone à ses risques et périls. Il faut semer avant la mi-mai pour assurer la production.

>> Ecouter le sujet de La Matinale :

AFP - Genya Savilov

Des groupes liés à l'Etat russe ont mené plus de 200 attaques informatiques contre l'Ukraine et ses infrastructures depuis les prémices de l'invasion de l'armée russe, selon un rapport de Microsoft publié mercredi.

Le géant américain de l'informatique y détaille "les cyberattaques destructrices et incessantes de la Russie dans sa guerre hybride contre l'Ukraine", selon Tom Burt, vice-président de Microsoft en charge de la sécurité client, dans un résumé du rapport.

Ces attaques "n'ont pas seulement détérioré les systèmes des institutions en Ukraine mais ont également visé la perturbation de l'accès par la population à une information fiable et aux services vitaux dont dépendent les civils, et ont tenté d'ébranler la confiance envers les dirigeants du pays", note-t-il.

>>Revoir le reportage de Géopolitis:

>> Lire aussi : Pourquoi la grande cyberguerre annoncée n'a pas eu lieu en Ukraine?

Les députés canadiens ont adopté mercredi une motion condamnant les "actes de génocide contre le peuple ukrainien" menés par la Russie et reconnaissant qu'il existe "des preuves claires et abondantes de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité systématiques et massifs".

Le texte, déposé à l'initiative d'une députée du Nouveau parti démocratique (NPD, gauche), Heather McPherson, a été adopté à l'unanimité.

La ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss a appelé mercredi à un renforcement des livraisons d'armes lourdes et d'avions à l'Ukraine. Elle a souligné que le temps est au "courage" face à la Russie.

Dans un discours mercredi soir à la résidence officielle du lord-maire de la Cité de Londres, la cheffe de la diplomatie britannique a également souligné que la Chine doit "jouer selon les règles" et que "les agresseurs regardent ce qui s'est passé en Ukraine". "Nous devons nous assurer qu'ils reçoivent le bon message", a-t-elle souligné.

Qualifiant le président russe Vladimir Poutine "d'opérateur voyou désespéré, qui n'a aucun intérêt pour les moeurs internationales", la cheffe de la diplomatie britannique a appelé à "redoubler notre soutien pour l'Ukraine", en proie à de féroces combats depuis l'invasion russe du 24 février.

"Armes lourdes, chars, avions - creuser dans nos stocks, accélérer la production, nous devons faire tout ça", a-t-elle insisté. Mais selon Downing Street, le Royaume-Uni ne prévoit pas de fournir d'avions à l'Ukraine en raison de "difficultés spécifiques" d'équipement et d'entraînement, mais n'exclut "rien", notamment d'en fournir à d'autres pays qui eux en fourniraient à Kiev.