Le suivi de la situation en Ukraine le 24 mai. [Keystone]
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La Russie coupe son gaz aux Pays-Bas face à leur refus de payer en roubles

-Le gazier russe Gazprom a annoncé avoir suspendu mardi les livraisons de gaz au fournisseur néerlandais GasTerra face à son refus de payer en roubles. Les Néerlandais dépendent de la Russie pour environ 15% de leurs approvisionnements en gaz.

- Les forces russes contrôlent désormais "une partie" de Severodonetsk, ville de l'Est de l'Ukraine qu'elles pilonnent et essaient de prendre depuis des semaines, a annoncé mardi le gouverneur de la région.

- L'Union européenne a trouvé un accord lundi qui devrait permettre de réduire de quelque 90% ses importations de pétrole russe d'ici à la fin de l'année afin de tarir le financement de la guerre menée par la Russie en Ukraine. Une exemption a été accordée à la Hongrie.

- L'UE s'est également accordée pour exclure la principale banque russe, la Sberbank, du système financier international Swift, dans le cadre de son sixième paquet de sanctions contre Moscou, ont annoncé les dirigeants européens.

- La Russie est prête à travailler avec la Turquie à la libre circulation des marchandises en mer Noire, y compris des céréales provenant d'Ukraine, a déclaré lundi le président Vladimir Poutine à son homologue Recep Tayyip Erdogan lors d'un entretien téléphonique.

Suivi assuré par la rédaction RTSinfo

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Le suivi de la journée de mardi

23h30

La région géorgienne d'Ossétie du Sud renonce à l'organisation d'un référendum

Les nouvelles autorités de la région séparatiste géorgienne pro-russe d'Ossétie du Sud ont annoncé lundi renoncer à l'organisation d'un référendum sur son intégration à la Russie.

Dans un décret, le chef de cette région indépendantiste Alan Gagloev a invoqué "l'incertitude liée aux conséquences légales" d'une telle consultation, qui avait été décidée par son prédécesseur Anatoli Bibilov, et qui devait se tenir le 17 juillet.

>> Plus d'informations : La région géorgienne d'Ossétie du Sud annule son référendum sur une intégration à la Russie

22h30

La stratégie militaire russe, une victoire maîtrisée malgré les apparences?

Alors que l'étau russe se resserre autour des villes-clé du Donbass, le spécialiste en stratégie militaire Bernard Wicht voit aujourd'hui se dessiner dans cette état de faits le résultat d'une stratégie gagnante de la Russie.

Pour l'enseignant à l'Université de Lausanne, auteur de plusieurs livres sur la stratégie militaire, cette situation résulte de "l'art opératif" de Moscou, qui vise depuis le début de son invasion des objectifs bien différents de ceux perçus par les Occidentaux. Selon lui, le succès des opérations russes, "c'est d'avoir réussi à mystifier tout le monde".

Les victoires militaires et les gains territoriaux ne sont pas le seul objectif de Moscou, estime-t-il. Certains de ces objectifs ont déjà été atteints: faire peur à l'Union européenne et montrer à l'Otan jusqu'où ils sont prêts à aller. "Nous, Occidentaux, nous voyons le combat comme une bataille gagnée ou perdue. Mais ce n'est pas la vision russe", prévient-il.

>> Plus de détails : Bernard Wicht: "Le succès de l'opération russe, c'est d'avoir réussi à mystifier tout le monde"

20h30

Ces Ukrainiens russophiles qui se détournent de Moscou

Il y a quelques mois encore, la politique ukrainienne était marquée par une forte division entre le courant "pro-russe" et le courant "pro-européen". Le camp russophile s'était déjà fragmenté après le coup d'Etat pro-européen de 2014 et l'exil forcé de Viktor Ianoukovitch. Il a désormais presque complètement disparu.

Dans la foulée de l'invasion russe, le Parlement ukrainien a voté une loi - signée samedi par Volodymyr Zelensky - interdisant temporairement les partis pro-russes. Certains leaders politiques sont désormais en fuite, et l'un d'entre eux est en détention, accusé de trahison.

Mais d'autres ont rallié la cause pro-ukrainienne, se révélant finalement moins acquis à la cause de la Russie que ce qu'aurait pu espérer le Kremlin. C’est le cas notamment des maires de plusieurs grandes villes russophones d’Ukraine. Certains ont complètement changé leur fusil d'épaule.

>> Reportage à Kryvyi Rih, métropole industrielle de 600'000 habitants :

Depuis le début de la guerre, des responsables politiques des régions russophones d’Ukraine se sont détournés de Moscou
Depuis le début de la guerre, des responsables politiques des régions russophones d’Ukraine se sont détournés de Moscou / 19h30 / 2 min. / le 30 mai 2022

20h15

Volodymyr Zelensky appelle les dirigeants européens à "cesser leurs querelles"

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé lundi les dirigeantes et les dirigeants des pays de l'Union européenne à "cesser leurs querelles". Il est intervenu lors du sommet des 27 destiné à trouver un consensus autour d'un sixième paquet de sanctions contre Moscou.

"L'Europe doit montrer sa force. Car la Russie ne comprend que l'argument de la force", a déclaré le dirigeant ukrainien par visioconférence.

Contrairement à sa dernière intervention intervention lors d'un tel sommet en mars, il s'est gardé de s'en prendre directement au Premier ministre hongrois Viktor Orban. "Je n'accuse aucun d'entre vous", a-t-il dit. "Ce qui arrive est uniquement la faute de l'Etat russe".

20h00

Le point de situation des combats dans le Donbass

L'étau des forces russes se resserre autour des villes-clé du Donbass, où la Russie cherche à établir un contrôle complet sur le bassin minier.

À travers des rues dévastées, les forces russes ont progressé vers le centre de Severodonetsk, où se déroulent désormais des combats de rue. Selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, toutes les infrastructures essentielles de la ville ont déjà été détruites, et 90% des maisons sont endommagées.

>> Le point de situation dans le 19h30 :

La bataille pour le contrôle du Donbass fait rage dans l’est de l’Ukraine. L’armée russe est parvenue à entrer dans Severodonetsk
La bataille pour le contrôle du Donbass fait rage dans l’est de l’Ukraine. L’armée russe est parvenue à entrer dans Severodonetsk / 19h30 / 1 min. / le 30 mai 2022

18h45

La Turquie pourrait travailler avec Moscou pour rouvrir la mer Noire

La Russie est prête à travailler avec la Turquie à la libre circulation des marchandises en mer Noire, y compris des céréales provenant d'Ukraine, a déclaré lundi le président Vladimir Poutine à son homologue Recep Tayyip Erdogan lors d'un entretien téléphonique. La Turquie s'est efforcée de maintenir de bons rapports avec Moscou.

La circulation maritime en mer Noire est perturbée depuis le début de la guerre en Ukraine fin février. L'exportation des céréales ukrainiennes, notamment, est fortement entravée, ce qui a contribué à l'aggravation de l'insécurité alimentaire mondiale.

>> Lire : Comment la guerre en Ukraine nourrit la prochaine crise alimentaire mondiale et Blocus de la mer Noire, le compte à rebours pour les céréales d'Ukraine a commencé

 >> Lire aussi:

L'Ukraine et les pays occidentaux accusent Moscou de bloquer les ports ukrainiens de la mer Noire, ce que réfutent les responsables russes. Mais la Russie a plusieurs fois dit ces derniers jours qu'elle pourrait aider à surmonter les inquiétudes sur une crise alimentaire en échange de la levée des sanctions déclenchées depuis son offensive en Ukraine.

Lors de son entretien avec le dirigeant turc, Vladimir Poutine a ainsi réaffirmé que la Russie pouvait "exporter des quantités importantes d'engrais et de produits agricoles si les sanctions antirusses étaient annulées".

16h45

Viktor Orban toujours insatisfait des concessions de l'Europe

Le président hongrois Viktor Orban s'oppose pour l'instant toujours à l'embargo européen sur le pétrole russe. À son arrivée au sommet de l'UE, le dirigeant a affirmé lundi à la presse qu'il n'y avait "pas de compromis" acceptable "pour l'instant", exigeant des "garanties" pour l'approvisionnement de son pays.

Un projet de compromis sur cet embargo prévoit une exemption temporaire pour le pétrole brut acheminé par oléoduc, afin d'apaiser les craintes de la Hongrie (voir traitement de 14h30).

Viktor Orban a estimé que cette exemption était une "bonne solution", mais dit craindre pour la sécurité des infrastructures. "Si quelque chose arrivait à l'oléoduc transportant le pétrole russe, ce dont les Ukrainiens et d'autres ont parlé, nous avons besoin d'une garantie que nous pourrions recevoir du pétrole par la mer ou d'ailleurs", a-t-il expliqué.

"D'abord, nous devons trouver des solutions et après les sanctions", a averti le dirigeant souverainiste qui fustige le "comportement irresponsable" de la Commission européenne.

>> Écouter les explications d'Alain Franco dans Forum :

L’Europe arrivera-t-elle à imposer un embargo sur le pétrole russe? (vidéo)
L’Europe arrivera-t-elle à imposer un embargo sur le pétrole russe? (vidéo) / Forum / 3 min. / le 30 mai 2022

16h45

Un journaliste français tué dans la région de Louhansk

Le journaliste français Frédéric Leclerc-Imhoff, qui travaillait pour la chaîne BFMTV, a été tué en Ukraine, a confirmé lundi le président français sur Twitter. Il accompagnait des civils à bord d'un bus humanitaire lors d'une évacuation près de Severodonetsk, dans la région de Louhansk, à l'est de l'Ukraine.

L'évacuation de civils a été suspendue après qu'un convoi blindé a été touché par des éclats d'obus russes, avait expliqué peu avant le gouverneur régional Serhi Gaïdaï sur l'application Telegram. Ce dernier avait fourni une photo d'une accréditation de presse identifiant le journaliste.

Dans la foulée de ces annonces, la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna a exigé "une enquête transparente" sur cet événement.

16h30

Les prisonniers du régiment Azov risquent la peine capitale dans le Donbass

Quelque 2300 combattants ukrainiens du régiment Azov qui se sont rendus après avoir combattu à Marioupol seront jugés et risquent la peine de mort, a affirmé lundi un responsable du territoire prorusse de Donetsk.

"Tous les prisonniers de guerre se trouvent sur le territoire de la DNR", a déclaré à la télévision russe le ministre de la Justice de cette république autoproclamée dans l'est de l'Ukraine. "Azov est considéré comme une organisation terroriste" et tous "feront l'objet d'enquêtes criminelles" en vue d'un procès. "De tels crimes sont passibles de la peine capitale", a-t-il ajouté.

Les derniers défenseurs ukrainiens de Marioupol, retranchés dans l'immense aciérie Azovstal, se sont rendus aux forces russes entre le 16 et le 20 mai, après trois mois d'intenses combats.

15h15

L'Allemagne disposée à mieux protéger les dissidents russes

L'Allemagne va accorder des visas longue durée à des opposants, opposantes et journalistes russes menacés de répression, a annoncé lundi un porte-parole du ministère de l'Intérieur. Les personnes jugées "vulnérables" face à la répression, "défenseurs des droits humain", scientifiques ou journalistes, pourront bénéficier, avec leur famille, de visas longue durée, a-t-il indiqué.

Des "personnes travaillant pour des organisations étrangères considérées comme des agents de l'étranger" en Russie, des "représentants de l'opposition démocratique" ou des "représentants de la société civile" pourraient aussi bénéficier de ces visas. Le porte-parole n'a pas précisé combien de Russes pourraient être éligibles.

La durée des visas pourrait ainsi être nettement supérieure aux 90 jours actuels. Les bénéficiaires devront cependant établir de façon "crédible" qu'ils sont directement menacés.

Avant même l'offensive russe en Ukraine déclenchée le 24 février, Berlin a accueilli des opposants au Kremlin, en particulier Alexeï Navalny, soigné en Allemagne en 2020 après une tentative d'empoisonnement.

14h30

Compromis européen sur de nouvelles sanctions en discussion

Réunis en sommet à Bruxelles, les dirigeants des Vingt-Sept vont discuter dès 16h d'un compromis mis au point lundi matin et qui permettrait d'adopter un sixième paquet de sanctions de l'UE contre Moscou, paralysé jusqu'à présent par l'opposition de Budapest au projet d'embargo pétrolier.

Un nouveau projet de conclusion du sommet prévoit l'adoption "sans délai" du nouveau train de sanctions, incluant un embargo sur le pétrole russe d'ici la fin de l'année, "avec une exemption temporaire pour le brut acheminé par oléoduc", afin de lever le veto de la Hongrie, inquiète pour ses approvisionnements.

L'extension de l'embargo aux acheminements par oléoduc sera ensuite discutée "dès que possible", selon le texte.

Blocage hongrois

"Je pense qu'on va vers un accord sur un sixième paquet de sanctions", a déclaré à son arrivée le président français Emmanuel Macron, dont le pays occupe la présidence tournante de l'UE. Jusqu'à présent, l'absence totale de perspective d'accord sur de nouvelles sanctions menaçait de parasiter le sommet. L'unanimité est requise pour l'adoption des sanctions.

L'approvisionnement énergétique de la Hongrie, pays enclavé sans accès à la mer, dépend à 65% du pétrole russe acheminé par l'oléoduc Droujba. Budapest exige ainsi un délai d'au moins quatre ans pour se préparer à un éventuel arrêt des livraisons, et demande près de 800 millions d'euros de financements européens pour adapter ses raffineries.

13h30

Cinq civils tués dans des bombardements à Donetsk, selon Moscou

Au moins cinq civils sont morts lundi, dont une jeune fille de 14 ans, et 16 personnes ont été blessées dans des bombardements ukrainiens à Donetsk, dans l'est séparatiste de l'Ukraine, a annoncé le Comité d'enquête russe.

Donetsk est la capitale de facto de la république autoproclamée de Donetsk, dans le bassin houiller du Donbass situé à l'est de l'Ukraine. Partiellement contrôlée par des séparatistes prorusses depuis 2014, cette région fait l'objet de combats acharnés entre forces ukrainiennes et forces russes.

13h00

Petro Porochenko a pu quitter l'Ukraine

L'ex-président ukrainien Petro Porochenko, un rival de l'actuel chef d'Etat Volodymyr Zelensky, a annoncé lundi avoir été autorisé à sortir du pays après avoir été "délibérément" bloqué à la frontière à deux reprises ce weekend, en pleine invasion russe du pays.

"Après la pression des députés du Parlement européen et des membres des gouvernements des pays de l'UE, Petro Porochenko a pu se rendre à l'étranger pour participer au sommet et au congrès du Parti populaire européen à Rotterdam", a indiqué son service de presse dans un message à l'AFP.

Assemblée parlementaire de l'Otan

Selon cette source, Petro Porochenko a montré lors du contrôle à la frontière "les mêmes documents avec lesquels il s'était vu refuser le passage les deux fois précédentes".

Son parti, Solidarité Européenne, s'est dit "convaincu que les autorités ont délibérément empêché Petro Porochenko de se rendre à une réunion de l'Assemblée parlementaire de l'Otan à Vilnius".

L'ancien président devait, lors de cette réunion, "appeler les alliés à fournir à l'Ukraine un plan d'action pour l'adhésion à l'Otan lors du sommet de Madrid en juin de cette année".

12h10

L'Organisation suisse d'aide aux réfugiés veut un nouveau statut de protection

Tous les réfugiés bénéficiant d'une protection en Suisse doivent avoir le même accès aux droits fondamentaux, estime l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR). Le permis F, accordant une admission provisoire, doit être remplacé par un statut de protection permettant une intégration rapide et durable.

La discussion actuelle sur l'inégalité de traitement entre les personnes réfugiées, mise en exergue par le large octroi du statut de protection S aux personnes ayant fui l'Ukraine, met en évidence la nécessité d'agir, écrit lundi l'OSAR dans un communiqué. L'organisation revendique une égalité juridique entre les personnes admises à titre provisoire et les réfugiés reconnus.

Le statut des personnes admises à titre provisoire rend plus difficile leur insertion dans la société et dans la vie professionnelle. Un statut de protection "positif" doit donc être mis en place au lieu de l'admission provisoire.

"Protection humanitaire"

Ce nouveau statut, qui pourrait s'appeler "protection humanitaire", s'appliquerait de la même manière à toutes les personnes qui ne remplissent pas la qualité de réfugié, mais qui ont besoin de la protection de la Suisse, que ce soit pour d'autres raisons de droit international ou pour des raisons humanitaires. Parallèlement, le statut S doit être maintenu pour les cas où un nombre exceptionnellement élevé de personnes arrivent en Suisse en peu de temps.

>> Lire aussi : L'Organisation suisse d'aide aux réfugiés veut un nouveau statut de protection

11h50

La Russie et l'Ukraine revendiquent des percées

Les forces russes ont progressé vers le centre de Severodonetsk, ville dans l'est de l'Ukraine, où se déroulent désormais des combats de rue, a annoncé lundi le gouverneur de la région.

Selon lui, deux personnes ont été blessées lundi lorsque leur voiture a été prise pour cible, et se trouvent désormais "en sécurité". Trois médecins sont portés disparus, selon la même source. "L'infrastructure critique de Severodonetsk est détruite, 60% du parc de logements ne peut pas être restauré", a-t-il souligné.

Il a ajouté que la route reliant Severodonetsk à la ville jumelle de Lyssychansk puis à celle de Bakhmout plus au sud était trop "dangereuse" pour permettre l'évacuation des civils et le transport d'aide humanitaire.

Riposte ukrainienne

L'Ukraine de son côté affirme reprendre du terrain dans la région de Kherson, aux mains des Russes depuis le début de l'invasion.

Le bulletin de lundi matin ne donne pas de précision quant à Kherson, mais indique que les forces russes ont fait venir des forces spéciales à Mykolayiv, la ville voisine, "dans le dessein de mener des actions offensives pour récupérer des positions perdues".

Cette offensive ukrainienne sur Kherson intervient alors que les nouvelles autorités de Kherson, désignées par le Kremlin, ont d'ores et déjà exprimé le souhait d'être rattachées à la Russie, laquelle a annoncé qu'elle allait permettre aux habitants de demander un passeport russe via "une procédure simplifiée".

Si Kherson retombait aux mains de Kiev, ce serait une avancée symbolique forte, cette région ayant été entièrement conquise par l'armée russe depuis son offensive lancée le 24 février. A cela s'ajoute le fait que Kherson est stratégiquement située dans le sud de l'Ukraine, près de l'embouchure du Dniepr sur la mer Noire.

11h45

Les Russes désormais privés de Netflix

La plateforme américaine Netflix est désormais inaccessible en Russie, a indiqué lundi à l'AFP le géant californien du streaming, dernière société occidentale en date à finaliser son retrait du pays à cause de l'offensive russe en Ukraine.

"C'est la matérialisation du retrait du marché russe" annoncé en mars, a expliqué Netflix à l'AFP, en précisant que la plateforme américaine avait attendu la fin d'un cycle de facturation pour bloquer la plateforme en Russie. Netflix comptait quelque 700'000 abonnés dans le pays fin 2021.

11h35

Kiev accusé d'avoir fait exploser une voiture piégée à Melitopol

Une voiture piégée a explosé lundi matin à Melitopol, faisant deux blessés, des "bénévoles qui apportaient de l'aide humanitaire" âgés de 25 et 28 ans, a indiqué l'administration prorusse de cette ville du sud de l'Ukraine occupée par les forces russes.

Le comité d'enquête russe, puissant organe chargé des investigations des crimes les plus graves, a ensuite indiqué que trois personnes ont été blessées dans cette "explosion organisée par des saboteurs ukrainiens" et  deux d'entre elles hospitalisées.

"C'est un acte terroriste cynique du régime de Kiev, un acte destiné à effrayer les habitants de notre ville, un acte dirigé contre les civils", a accusé Galina Daniltchenko, la nouvelle maire de la cité installée par les forces russes, citée par l'agence russe Ria Novosti.

"C'est une situation horrible, et le régime de Kiev ne peut se faire à l'idée que les habitants de Melitopol ne veulent plus avoir à faire avec ce pouvoir de Kiev, nous voulons vivre une nouvelle vie, une autre vie, une vie pacifique", a-t-elle ajouté.

Une voiture piégée a explosé lundi matin à Melitopol, ville du sud de l'Ukraine occupée par les forces russes. [Sputnik]
Une voiture piégée a explosé lundi matin à Melitopol, ville du sud de l'Ukraine occupée par les forces russes. [Sputnik]

11h15

Jean-Christophe Rufin: "Ce qui me frappe dans ce conflit, c'est la régression de l'humanitaire"

Médecin, écrivain, diplomate et membre de l’Académie française, Jean-Christophe Rufin observe avec effroi ce qui se passe en Ukraine.

Le retour aux anciennes méthodes - envahir un pays voisin, le bombarder sans relâche, détruire des villes et des populations civiles - l'a particulièrement surpris. Et malgré tout, dit-il dans l'émission Tout une Monde, la Russie n’est pas unanimement condamnée.

"Contrairement à ce que disent beaucoup d'observateurs, la Russie n'est pas isolée. Elle est isolée par rapport à nous, Occidentaux, mais le reste du monde observe tout ça et, au fond, est prêt à partir du côté du plus fort", souligne-t-il dans Tout un Monde. Avant d'ajouter: "Quand vous écoutez beaucoup de pays africains ou latino-américains notamment, vous apercevez qu'ils n'ont pas vraiment condamné ce qui se passe en Ukraine. C'est pour ça qu'aujourd'hui, il me semble capital de ne pas donner aux Russes le bénéfice de leur intervention car ce serait montrer qu'aujourd'hui la puissance est vers eux. Et tous ces gens qui hésitent pourraient tenter de les suivre et de les imiter."

"La régression de l'humanitaire"

"La régression de l'humanitaire" dans la guerre en Ukraine a également beaucoup marqué Jean-Christophe Rufin. Ce médecin très engagé dans l’action humanitaire avait d'ailleurs dirigé plusieurs missions de Médecins Sans Frontières dès 1976.

Pour lui, on revient à une situation similaire à celle de la Guerre froide, c'est-à-dire un conflit militaire entre des forces armées qui ne laissent plus de place à la présence d'organisations privées, à part celle du CICR qui est basée sur des Conventions qui engagent les Etats.

"C'est donc un retour en arrière et c'est un retour des frontières. Ce qui sanctuarise les frontières, c'est l'aspect nucléaire. Et la frontière entre le monde de l'Otan et le monde russe est une métafrontière. Ce n'est pas tellement les frontières qui reviennent mais des espaces d'influence avec des limites dangereuses car si on les franchit, on déclenche la destruction du monde."

>> Ecouter l'interview complète de Jean-Chrisophe Rufin :

L'écrivain Jean-Christophe Ruffin. [Joël Saget]Joël Saget
Le Mali, l'Ukraine et Jean-Christophe Rufin / Tout un monde / 14 min. / le 30 mai 2022

10h15

Le groupe qui a gagné l'Eurovision revend son trophée au profit de l'armée ukrainienne

Le groupe de musique ukrainien Kalush Orchestra, vainqueur de la dernière édition du concours de chanson Eurovision, a mis aux enchères son trophée et remporté 900'000 dollars, qu'il a versés à une fondation aidant les forces armées ukrainiennes.

Le trophée, un grand micro en cristal avec le logo de l'Eurovision, a été mis aux enchères sur Facebook. Il a été remporté par la compagnie Whitebit, spécialisé dans le commerce de Bitcoins.

L'argent de ces enchères - auxquelles on pouvait participer en utilisant des cryptomonnaies - sera reversé à la Fondation Prytula, qui vient en aide à l'armée ukrainienne, a précisé le groupe sur Instagram.

Le groupe Kalush Orchestra a remporté le 14 mai le concours européen avec sa chanson "Stefania" mêlant hip-hop et musique traditionnelle, qui a obtenu le plébiscite des téléspectateurs.

>> Relire aussi : Favorite des pronostics, l'Ukraine remporte l'Eurovision 2022 à Turin

08h30

Josep Borrell voit un accord sur le pétrole russe lundi après-midi

Les pays de l'Union européenne devraient parvenir lundi après-midi à un accord sur un sixième train de sanctions contre la Russie, qui devrait inclure des dispositions limitant les importations de pétrole russe tout en laissant "du temps pour s'adapter" aux pays les plus récalcitrants, a déclaré Josep Borrell, haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères.

Des négociations au niveau des ambassadeurs des Vingt-Sept ont eu lieu au cours du week-end et devaient reprendre ce lundi matin à Bruxelles en prévision du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement lundi et mardi.

Josep Borrell s'est refusé à parler d'échec alors que les membres de l'UE ne sont toujours pas parvenus à s'entendre sur l'embargo sur le pétrole russe proposé il y a presque un mois par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en raison notamment de l'opposition de la Hongrie.

"A la fin, on aura un accord", a-t-il assuré sur franceinfo. "Il faut tenir compte des circonstances de tout un chacun", a poursuivi le chef de la diplomatie européenne, estimant qu'il faut donner à la Hongrie, mais aussi à la République tchèque et à la Slovaquie, trois pays "enclavés" qui dépendent fortement du pétrole russe, "plus de temps pour s'adapter". "Je pense que dans l'après-midi, on pourra offrir aux chefs d'Etat et de gouvernement un accord", a-t-il insisté.

A noter que le président ukrainien doit s'adresser en visioconférence aux dirigeants européens lors de ce sommet à Bruxelles.

08h10

Visite à Kiev de la nouvelle ministre française des Affaires étrangères

La nouvelle cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, effectue ce lundi son premier voyage en Ukraine pour "témoigner de la solidarité de la France à l'égard du peuple ukrainien (...) face à l'agression russe", a indiqué lundi le Quai d'Orsay.

La ministre s'entretiendra avec le président Volodymyr Zelensky et son homologue ukrainien, Dmytro Kuleba, "pour évoquer en particulier le blocage des exportations de céréales et d'oléagineux d'Ukraine qui soulève des risques réels d'insécurité alimentaire", a précisé le communiqué, qui ajoute que la ministre se rendra aussi à Boutcha, ville où ont eu lieu des massacres de civils imputés aux troupes russes.

08h00

Le Patriarche Kirill comprend le schisme des orthodoxes ukrainiens

Vendredi, la branche moscovite de l'Église orthodoxe ukrainienne a déclaré sa pleine indépendance des autorités spirituelles russes. C'est le second schisme orthodoxe en Ukraine en quelques années, le premier s'étant déroulé en 2019.

Dimanche, lors de la liturgie dominicale, le Patriarche Kirill, qui soutient la position de Vladimir Poutine, s'est exprimé en ces termes: "Nous comprenons entièrement les souffrances actuelles de l'Église orthodoxe d'Ukraine, nous comprenons que Sa Béatitude, le métropolite Onuphre, et son épiscopat doivent agir de la manière la plus sage possible pour ne pas compliquer la vie de leur peuple croyant."

>> Ecouter le sujet complet de RTSreligion dans La Matinale :

Le patriarche Kirill, photographié ici le 8 avril 2022 à Moscou. [Sputnik/AFP - Vladimir Astapkovich]Sputnik/AFP - Vladimir Astapkovich
RTSreligion - Le Patriarche Kirill comprend le schisme des orthodoxes ukrainiens / Chronique de RTSreligion / 2 min. / le 30 mai 2022

07h40

Où en sont les pourparlers pour un cessez-le-feu en Ukraine?

La guerre se poursuit avec une question: qui oeuvre encore pour un cessez-le-feu? Plusieurs Etats semblaient se profiler pour jouer le rôle de médiateur entre Kiev et Moscou. Mais après l'échec d'un plan de paix italien ces derniers jours, l'idée de pourparlers semble de moins en moins à l'ordre du jour.

Samedi, Vladimir Poutine a parlé à nouveau avec Emmanuel Macron et Olaf Scholz au téléphone, sans aucune véritable avancée. Et Moscou juge "fantaisiste" le plan de paix proposé par l'Italie. Car comme le laisse entendre Moscou, si l'Union européenne fournit des armes à l'Ukraine, elle ne peut pas jouer le rôle de médiateur.

En trois mois de conflit, plusieurs pays, comme la Turquie ou Israël, ont été vus comme des acteurs de médiation possible. Mais la Turquie livre aussi des armes à l'Ukraine, tandis qu'avec Israël la relation s'est tendue, après des propos de Sergueï Lavrov jugés très peu diplomatiques.

Reste la Chine, mais l'Empire du Milieu ne s'est pas montré très pro-actif jusqu'à présent. Quant aux pays du Golfe, l'émir du Qatar a proposé ses services comme médiateur potentiel lors du forum de Davos.

De son côté, l'ONU rappelle que face au risque de crise alimentaire mondiale, il y a urgence à parvenir à un cessez-le-feu, mais les Nations unies s'avèrent bien impuissantes.

>> Ecouter le sujet de La Matinale :

La guerre se poursuit avec une question: qui oeuvre encore pour un cessez-le-feu? [AFP - Alexandr Kryazhev]AFP - Alexandr Kryazhev
Qui œuvre encore pour un cessez-le-feu en Ukraine? / La Matinale / 1 min. / le 30 mai 2022

07h25

Sommet européen sur le réarmement à Bruxelles

Il sera question de la défense du bloc européen face à l'invasion russe de l'Ukraine ce lundi après-midi à Bruxelles. Il faut dire que depuis l'invasion russe, l'Europe fournit en masse des armes et des munitions à l'Ukraine. Ce processus appauvrit les stocks des armées, déjà réduits par des années de coupes budgétaires.

L'agression russe met donc en exergue le besoin d'une Europe plus forte sur le front de sa défense et de sa sécurité, comme le reconnaissent les chefs d'Etat et de gouvernements dans leur projet de communiqué final.

Les Vingt-Sept visent plusieurs chantiers: des achats en commun exemptés de TVA pour peser moins lourd dans les budgets, le remplacement des armes à l'Est datant de l'époque soviétique, ou encore le développement et la production de drones et de blindés. Et il n'y a pas de moyen d'y échapper, estime Josep Borrell, le ministre des Affaires étrangère de l'UE.

Il faudra donc concrétiser ces engagements, sachant qu'actuellement 11% des investissements européens sont effectués en commun. Ce qui est encore loin de l'objectif de 35%. Et il faudra aussi s'assurer que les 200 milliards d'investissements annuels bénéficient surtout aux industries européennes.

>> Ecouter le sujet de La Matinale :

Il sera question de la défense du bloc européen face à l’invasion russe de l’Ukraine ce lundi après-midi à Bruxelles. [AP Photo/U.S. Navy/Keystone]AP Photo/U.S. Navy/Keystone
Sommet européen à Bruxelles sur le réarmement / La Matinale / 1 min. / le 30 mai 2022

07h15

Le réarmement mondial profite surtout aux Etats-Unis, mais aussi à la Suisse

Plusieurs pays ont profité de la guerre en Ukraine pour doper leur budget consacré à la défense. Au terme de plusieurs semaines de négociations, le gouvernement allemand et l'opposition sont ainsi parvenus dimanche soir à un accord à quelque 100 milliards d’euros pour renforcer et moderniser l’armée. Le chancelier Olaf Scholz pourra donc concrétiser sa promesse de février et le Bundesrat devrait suivre.

D'autres pays ont annoncé vouloir faire pareil, ce qui est une bonne nouvelle pour les Etats-Unis, premier exportateur d’armes au monde. Mais le phénomène devrait aussi profiter aux plus petits acteurs du secteur de la défense, notamment en Suisse.

Les exportations suisses d’armements représentent moins de 1% des ventes mondiales. Modeste, mais pas négligeable, car ceci représente tout de même presque 750 millions de francs de matériel de guerre.

Comme un certain nombre d’entreprises fabriquent des pièces pour des produits à double usage, civil et militaire, on peut s’attendre à une augmentation de la demande, en particulier dans les secteurs des machines, de la métallurgie et du décolletage.

Le réarmement mondial profite surtout aux Etats-Unis mais aussi à la Suisse

06h00

Les Ukrainiens sont à l'offensive en direction de Kherson, au sud

L'Ukraine affirme reprendre du terrain dans la région de Kherson, aux mains des Russes depuis le début de l'invasion.

"Kherson, tiens bon, nous sommes proches!", affirme l'état-major ukrainien sur sa page Facebook. Dans son point de situation publié dans la nuit de dimanche à lundi, l'armée ukrainienne indique avancer dans la région de Kherson, du côté des villages d'Andriyivka, Lozove et Bilohirka. Aucun commentaire n'a été fait côté russe.

Un char ukrainien en déplacement vers une zone du front. [Keystone - Bernat Armangue]
Un char ukrainien en déplacement vers une zone du front. [Keystone - Bernat Armangue]

Cette offensive ukrainienne sur Kherson intervient alors que les nouvelles autorités de la région, désignées par le Kremlin, ont d'ores et déjà exprimé le souhait d'être rattachées à la Russie. Moscou a annoncé de son côté qu'elle allait permettre aux habitants de demander un passeport russe via "une procédure simplifiée".

Si Kherson retombait aux mains de Kiev, ce serait une avancée symbolique très forte, cette région ayant été entièrement conquise par l'armée russe depuis son offensive lancée le 24 février. A cela s'ajoute le fait que Kherson est stratégiquement située dans le sud de l'Ukraine, près de l'embouchure du Dniepr sur la mer Noire.

02h15

Sergueï Lavrov dément que Vladimir Poutine soit malade

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a démenti dimanche que le président Vladimir Poutine soit malade. Il a assuré qu'il n'en présentait aucun signe.

En réponse à une question de la chaîne de télévision française TF1, Sergueï Lavrov a déclaré: "Je ne crois pas que quelqu'un qui ait toute sa tête puisse voir chez cette personne (Vladimir Poutine, n.d.l.r.) des signes d'une maladie ou d'une affection quelconques".

Sergueï Lavrov a souligné que Vladimir Poutine, qui aura 70 ans en octobre, apparaissait en public "quotidiennement". "Vous pouvez le voir à l'écran, lire ou écouter ses discours", a-t-il ajouté. "Je laisse ceux qui répandent de telles rumeurs régler cela avec leur conscience, malgré les occasions quotidiennes qu'ils ont de vérifier ce qu'il en est".

La santé du président Vladimir Poutine comme sa vie privée sont des sujets tabous en Russie, presque jamais évoqués en public.

00h45

L'Allemagne va faire une entorse à sa constitution pour renforcer son armée

Le gouvernement et l'opposition conservatrice en Allemagne ont trouvé dimanche soir un accord pour faire une entorse aux règles budgétaires de la constitution nationale, afin de débloquer 100 milliards d'euros (103 milliards de francs) pour moderniser l'armée face à la menace russe.

Le fonds exceptionnel sera financé par de la dette supplémentaire. Et pour cela, il a fallu contourner les règles inscrites dans la constitution nationale, appelées "frein à l'endettement", qui limitent strictement les possibilité de déficit budgétaire.

Promesse du chancelier

L'accord va permettre de remplir la promesse qu'avait faite le chancelier Olaf Scholz fin février après le déclenchement de l'offensive russe en Ukraine: débloquer un fonds spécial de 100 milliards d'euros pour réarmer le pays au cours des prochaines années et moderniser la Bundeswehr, dont les équipements sont vétustes.

L'Allemagne va pouvoir atteindre l'objectif fixé par l'Otan de consacrer 2% du PIB national par an à la défense.

>> Relire aussi : La guerre en Ukraine accélère la course aux armements

00h00

L'Otan estime pouvoir déployer ses forces en Europe orientale

Le chef adjoint de l'Otan Mircea Geoana a estimé dimanche que dans le contexte de l'invasion russe en Ukraine, l'Alliance atlantique n'était plus tenue par ses anciens engagements envers Moscou de ne pas déployer ses forces en Europe orientale.

L'Acte fondateur sur les relations entre l'Otan et la Russie, signé il y a 25 ans, prévoyait entre autres des mesures visant à "prévenir toute concentration de forces conventionnelles", notamment en Europe centrale et orientale.

Mais en attaquant l'Ukraine et en rompant tout dialogue avec l'Alliance, la Russie a elle-même "invalidé le contenu de cet Acte fondateur", a souligné Mircea Geoana dans une interview.

Les Russes "s'étaient engagés à ne pas agresser les voisins, c'est ce qu'ils sont en train de faire, et à tenir des consultations régulières avec l'Otan, ce qu'ils ne font pas", a précisé Mircea Geoana. L'Acte fondateur "ne fonctionne simplement pas, à cause de la Russie", a-t-il encore estimé.

00h00

Le déroulé de la journée de vendredi

>> Le détail des événements lors de la journée de mardi : Le naufrage du Moskva a fait un mort et 27 disparus, annonce la Russie