Le suivi de la situation en Ukraine le 24 juillet.
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Volodymyr Zelensky appelle à riposter face au chantage russe sur le gaz

- Le géant gazier russe Gazprom a annoncé lundi qu'il allait réduire drastiquement dès mercredi ses livraisons de gaz à l'Europe via le gazoduc Nord Stream, arguant de la nécessité de maintenance d'une turbine.

- Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé lundi l'Europe à "riposter" à la "guerre du gaz" menée par la Russie en renforçant les sanctions européennes contre Moscou.

- Kiev a dit lundi s'attendre à reprendre ses premières exportations de céréales depuis la guerre "dès cette semaine", malgré le bombardement russe du port d'Odessa. L'annonce fait suite à un accord conclu en Turquie auquel le Kremlin est partie prenante.

Suivi assuré par RTSinfo

20h50

Volodymyr Zelensky appelle à riposter face au chantage russe sur le gaz

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé lundi l'Europe à "riposter" à la "guerre du gaz" menée par la Russie en renforçant les sanctions européennes contre Moscou.

"Aujourd'hui, nous avons entendu de nouvelles menaces gazières envers l'Europe (...). C'est une guerre gazière ouverte que la Russie mène contre l'Europe unie", a déclaré Volodymyr Zelensky dans ce message vidéo quotidien en commentant l'annonce de Gazprom d'une nouvelle coupe drastique des livraisons de gaz à l'Europe. "C'est pourquoi vous devez riposter. Ne réfléchissez pas à la façon de faire revenir une turbine, mais renforcez les sanctions", a-t-il ajouté.

18h55

"Aucune raison technique" de couper le gaz selon l'Allemagne

Pour Berlin, la décision russe de réduire une nouvelle fois la capacité d'acheminement en gaz du gazoduc Nord Stream est un acte "politique" et un "prétexte" pour peser sur les Occidentaux dans le cadre du conflit en Ukraine. "Selon nos informations, il n'y a aucune raison technique de réduire les livraisons", a dénoncé lundi le ministère allemand de l'Economie.

Lundi soir, le groupe Siemens a pour sa part contesté le blocage de la turbine avancé par le Kremlin. "Son transport pourrait commencer immédiatement. Les autorités allemandes ont fourni à Siemens Energy tous les documents nécessaires pour l'exportation de la turbine vers la Russie au début de la semaine dernière. Gazprom le sait", a expliqué le groupe.

"Ce qui manque, en revanche, ce sont les documents douaniers pour l'importation en Russie. Gazprom, en tant que client, est tenu de les fournir", précise Siemens.

17h00

Gazprom va encore réduire ses livraisons de gaz à l'Europe

Le géant gazier russe Gazprom a annoncé lundi qu'il allait réduire drastiquement dès mercredi ses livraisons de gaz à l'Europe via le gazoduc Nord Stream, arguant de la nécessité de maintenance d'une turbine.

Une station de réception de gaz du gazoduc Nord Stream 1, en Allemagne. [Keystone/DPA - Jens Büttner]
Une station de réception de gaz du gazoduc Nord Stream 1, en Allemagne. [Keystone/DPA - Jens Büttner]

"La capacité productive de la station de compression Portovaïa passera à 33 millions de m3 [par jour] le 27 juillet à 7h" (6h du matin en Suisse), a détaillé Gazprom sur son compte Telegram. La quantité annoncée correspond à environ 20% des capacités du gazoduc. Il est actuellement exploité à 40% de sa capacité totale de 167 millions de m3 quotidiens.

Turbine en cause?

La Russie avait déjà coupé à deux reprises le volume de ses livraisons en juin, en expliquant que le gazoduc ne pouvait fonctionner normalement sans une turbine qui était en réparation au Canada et qui n'était pas revenue en Russie à cause des sanctions imposées par les Occidentaux. Depuis, l'Allemagne et le Canada se sont entendus pour ramener l'équipement en Russie, mais la turbine n'a pas encore été livrée.

16h45

La France ouvre une enquête sur les biens des oligarques russes

En France, le parquet national financier a ouvert le 1er juillet dernier une enquête visant les biens acquis en France par des oligarques russes proches du président Vladimir Poutine, a indiqué lundi une source proche du dossier, confirmant une information du journal le Parisien.

Cette enquête a été confiée à l'Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF). Elle survient après que l'ONG anticorruption Transparency International (TIF) a déposé une plainte fin mai à Paris pour, notamment, des faits de "blanchiment" visant de possibles biens mal acquis en France par "des hommes d'affaires et hauts fonctionnaires proches de Vladimir Poutine".

Système élaboré qui "étend ses ramifications jusqu'en France"

Selon l'ONG, qui ne donne pas les noms des personnes visées pour "éviter des représailles", le système élaboré "étend ses ramifications jusqu'en France, dans le secteur de l'immobilier notamment, du fait d'un manque de vigilance des intermédiaires".

Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la communauté internationale a dressé une liste de noms d'oligarques russes dont les avoirs ont été gelés. En France, plusieurs propriétés (villas, domaines, appartements) ont été recensées, sur la côte d'Azur, en Région Rhône-Alpes, à Paris mais aussi dans le Sud-Ouest.

16h25

L'Eurovision 2023 délocalisé d'Ukraine au Royaume-Uni

Après cinq mois d'invasion russe, l'Ukraine s'est résolue à renoncer au prochain Eurovision: l'organisation de l'édition 2023 de l'extravagant concours de la chanson a été déléguée au Royaume-Uni, arrivé deuxième et en pointe du soutien à Kiev.

Après sa première place très symbolique à Turin en mai dernier, l'Ukraine avait vivement contesté le mois dernier la décision de l'organisateur de l'événement, suivi par des dizaines millions de téléspectateurs, de lui retirer la 67e Eurovision pour des raisons de sécurité.

Mais un accord a été annoncé lundi par l'Union Européenne de Radio-Télévision (UER) et le gouvernement britannique pour que la BBC organise le concours, dans une version qui mettra l'Ukraine en vedette. "Je suis désolée qu'en raison du bain de sang toujours provoqué par la Russie, il n'ait pas été possible d'accueillir l'événement en Ukraine, où il devrait avoir lieu", a insisté la ministre britannique de la Culture Nadine Dorries, assurant que l'Eurovision revenait à son pays à la demande de Kiev.

>> Plus de détails dans notre article : L'Eurovision 2023 aura lieu au Royaume-Uni et non pas en Ukraine

14h25

Les membres de l'UE négocient des économies de gaz revues à la baisse

Les pays de l'Union européenne tentent d'assouplir le projet de Bruxelles qui vise à les obliger à consommer moins de gaz cet hiver afin de diminuer leur dépendance à la Russie.

La Commission avait proposé la semaine dernière que chacun des 27 Etats membres réduise sa consommation de 15% entre août prochain et mars 2023. L'objectif serait volontaire, mais la Commission pourrait le rendre obligatoire en cas d'urgence d'approvisionnement.

Cette proposition se heurte cependant à la résistance d'un grand nombre de gouvernements. Les diplomates vont donc examiner lundi une proposition révisée qui maintient le caractère volontaire de la réduction et fixe des objectifs obligatoires différents. Elle propose aussi une série d'exemptions. Les ministres de l'Energie tenteront d'approuver le projet mardi.

13h45

Kiev s'attend à de premières exportations de céréales "cette semaine"

Le gouvernement ukrainien se montre optimiste sur la prochaine reprise des exportations de céréales par la mer. Il est rendu possible par la signature séparée, vendredi dernier n Turquie, d'un accord avec la Russie sous l'égide d'Ankara et de l'ONU.

"Nous nous attendons à ce que l'accord commence à fonctionner dans les prochains jours et nous prévoyons qu'un centre de coordination sera mis en place à Istanbul dans les prochains jours. Nous préparons tout pour commencer dès cette semaine", a déclaré le ministre ukrainien de l'Infrastructure lors d'une conférence de presse.

Le risque de bombardements russes demeure

Selon Oleksandre Koubrakov, l'entrave principale à la reprise des exportations est le risque de bombardements russes, comme l'illustre la frappe ayant visé samedi le port d'Odessa sur la mer Noire, d'importance vitale.

Il a lancé un appel aux garants de l'accord, Turquie et ONU, pour garantir la sécurité des convois ukrainiens.

11h00

Les frappes russes sur Odessa ne gênent pas les exportations de céréales, selon le Kremlin

Les exportations de céréales ukrainiennes depuis le port d'Odessa peuvent avoir lieu en conformité avec l'accord signé sous l'égide l'ONU, malgré les bombardements de la Russie sur les infrastructures portuaires, a estimé lundi le Kremlin.

Les bombardements "visent uniquement l'infrastructure militaire. Ce n'est pas du tout lié à l'infrastructure utilisée pour la mise en oeuvre de l'accord sur les exportations de céréales, c'est pourquoi ça ne peut ni ne doit gêner le début du processus de chargement", a précisé le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.

Missiles Harpoon visés

Selon le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, les missiles russes à haute précision ont visé une "vedette militaire" ukrainienne et des missiles anti-navires Harpoon, livrés récemment à un dépôt de munitions situé dans la partie militaire du port d'Odessa, "à une importante distance" du terminal des céréales. "Maintenant, ces Harpoon ne représentent plus de menaces pour nous", a ajouté Sergueï Lavrov.

L'accord signé vendredi à Istanbul prévoit notamment l'instauration de couloirs sécurisés afin de permettre la circulation en mer Noire des navires marchands et l'exportation de 20 à 25 millions de tonnes de céréales bloquées en Ukraine.

08h00

La sécurisation des ports en question

Les autorités militaires ukrainiennes ont publié lundi des vidéos qui montrent que les quais et une station de pompage ont été touchés par le bombardement sur Odessa samedi.

Les dégâts sont relativement limités, mais suffisamment importants pour que la sécurité du commerce ne soit pas encore assurée. "Qui dit qu'on va pouvoir reprendre les exports demain? Personne n'a parlé de demain. Le mécanisme n'a pas encore été élaboré. Nous ne savons pas encore comment l'accord va être mis en place", confirme Natalya Humenyuk, porte-parole de l’armée à Odessa.

"Un projet assez risqué"

A Kiev, le ministère des Infrastructure met déjà en place les futurs convois routiers de céréales qui rejoindront les ports de la mer Noire, mais les militaires sont quant à eux beaucoup plus méfiants sur la possibilité de mettre en place l’accord d’Istanbul.

"Cet accord est un projet assez risqué, car un des signataires est une partie indigne de confiance. Qui, à ce stade, peut garantir de manière globale que l'ennemi ne trouve pas des petites failles dans l'accord afin de pouvoir encore lancer des missiles? Qui peut le garantir?", s'interroge la porte-parole.

Dimanche, un conseiller économique du président Volodymyr Zelensky a déclaré que si les bombardements russes continuaient, il ne faudrait non pas huit ou neuf mois pour exporter le blé ukrainien, mais de 20 à 24 mois.

>> Ecouter les explications de La Matinale :

Des pompiers dans le port d'Odessa. [Reuters - Press service of the Joint Forces of the South Defence/Handout]Reuters - Press service of the Joint Forces of the South Defence/Handout
Kiev estime que le risque militaire va ralentir la relance des exportations de céréales / La Matinale / 1 min. / le 25 juillet 2022

07h00

Moscou vise un allègement des sanctions sur ses céréales

Moins de 24 heures après avoir signé un accord autorisant une reprise des exportations de céréales via la mer Noire, la Russie a accru la pression sur les Occidentaux.

Répondant aux accusations du président ukrainien, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova a confirmé lundi des tirs de missiles Kalibr sur Odessa. Selon elle, il s'agissait de frappes de haute précision qui visaient des infrastructures militaires du port ukrainien, dont un navire de guerre.

Pour certains observateurs, ces frappes constituent une incitation adressée au Secrétaire général des Nations unies, garant de cet accord, pour qu'il obtienne un allègement des sanctions qui touchent les compagnies russes finançant et assurant le transport de céréales. Moscou considère que l'accord concerne autant les exportations de céréales ukrainiennes que les exportations de céréales et d’engrais russes.

>> Ecouter les explications de La Matinale :

Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères. [Keystone - Russian Foreign Ministry Press Service via AP]Keystone - Russian Foreign Ministry Press Service via AP
Tirs sur Odessa: Moscou de continuer à souffler le chaud et le froid / La Matinale / 1 min. / le 25 juillet 2022

06h15

Renforcer à l'est ou contrer au sud, le dilemme russe

Selon les informations des services secrets britanniques, les combats sur les fronts du sud et de l'est du pays se poursuivent en Ukraine, sans qu'un camp ne puisse s'affirmer.

Le ministère britannique de la Défense a tweeté que les commandants russes étaient confrontés au dilemme de décider s'il fallait renforcer les forces offensives à l'est ou contrer l'offensive ukrainienne au sud.

02h30

La Russie veut inculper plus de 200 soldats ukrainiens pour crimes contre l'humanité

La Russie veut inculper plus de 200 soldats ukrainiens pour crimes contre l'humanité devant un nouveau tribunal international. Le quotidien russe Rossiyskaya Gazeta a cité Alexander Bastrykin, chef de la commission d'enquête russe, affirmant que plus de 220 personnes, dont des représentants du haut commandement des forces armées ukrainiennes et des commandants, avaient attaqué la population civile.

Les Ukrainiens sont impliqués dans "des crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité imprescriptibles". La Russie a inculpé 92 commandants et leurs subordonnés et mis 96 autres personnes sur la liste des personnes recherchées.

Selon la Russie, le tribunal est soutenu par des pays comme la Bolivie, l'Iran et la Syrie. Les États-Unis et plus de 40 autres pays ont convenu plus tôt ce mois-ci de coordonner les enquêtes sur les crimes de guerre présumés en Ukraine.

00h00

Le déroulé de la journée de vendredi

>> Le détail des événements lors de la journée de mardi : Le naufrage du Moskva a fait un mort et 27 disparus, annonce la Russie