Les civils appelés à quitter Sloviansk que l'armée russe cible
- Les forces russes continuaient de progresser mercredi dans le Donbass. Les habitants de Sloviansk, prochaine cible de Moscou, sont appelés à évacuer face aux intenses bombardements.
- Désormais maîtres de la région de Lougansk, les troupes russes s'attaquent à de nouveaux objectifs dans celle de Donetsk, toujours dans l'est de l'Ukraine, confirmant l'entrée de la guerre dans une nouvelle phase plus de quatre mois après son déclenchement.
- L'Ukraine doit, dans son propre intérêt, s'atteler à combattre activement la corruption en perspective d'un afflux massif d'aides pour la reconstruction, estime le chef du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
La Chaîne du Bonheur a financé 34 projets en Ukraine et dans les pays limitrophes depuis le début de l'invasion russe. Dans un communiqué publié mercredi, l'organisation caritative suisse explique avoir déjà dépensé 15 millions de francs sur les plus de 124 millions récoltés.
Grâce au financement de ces projets, plus de 629'000 personnes ont déjà pu bénéficier d'une aide et d'une protection nécessaires dans le cadre du conflit. A l'heure actuelle, 13 de ces projets se déploient en Ukraine, 11 dans les pays voisins comme la Pologne ou la Moldavie et enfin 10 sont menés en Suisse.
Par exemple dans les villes d'Ivano-Frankivsk et de Ternopil à l'ouest de l'Ukraine, les projets sont mis sur pied par des organisations partenaires suisses de la Chaîne du Bonheur, la Croix-Rouge et Medair. Ils sont destinés aux réfugiés venus d’autres régions d’Ukraine et qui sont désormais hébergés dans des abris d’urgence tels que des écoles ou des foyers d’étudiants.
15h20
Moscou reconnaît un contrôle sur un navire russe en Turquie
La diplomatie russe a reconnu que des contrôles turcs étaient en cours sur un cargo battant pavillon russe et qui serait chargé, selon Kiev, de blé ukrainien volé.
"Le navire Zhibek Zholy est actuellement dans la rade du port de Karasu. Des procédures standards sont en cours, y compris un contrôle sanitaire", a indiqué un porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Alexeï Zaïtsev. Le port de Karasu est sur la mer Noire.
L'Ukraine, qui accuse la Russie de voler ses récoltes de blé, affirme que le Zhibek Zholy, parti jeudi du port ukrainien de Berdiansk, est chargé de 7000 tonnes de céréales obtenues illégalement.
Vendredi, l'ambassade d'Ukraine à Ankara a demandé à la Turquie d'arrêter le navire russe. Malgré la pression ukrainienne, la Turquie, membre de l'Otan, reste muette sur ses intentions.
15h10
Création d'un mouvement national patriotique de jeunesse en Russie
Les députés russes ont voté mercredi la création en Russie d'un mouvement national pour enfants et adolescents, visant notamment à leur enseigner les valeurs patriotiques, un système rappelant les organisations de jeunesse soviétiques.
Ouvert à tous les enfants à partir de six ans, le mouvement, qui sera financé par l'Etat, est appelé à "préparer les enfants et les jeunes à la vie dans la société, en formant leur vision du monde sur la base des valeurs spirituelles et morales traditionnelles russes (...), ainsi qu'en leur inculquant l'amour et le respect de la Patrie", selon les auteurs de l'initiative.
14h50
Jusqu'à 7 ans de prison pour appel à agir contre la sécurité de la Russie
La Russie a adopté une loi punissant de lourdes peines de prison les appels à agir contre sa sécurité. Moscou réprime toutes les voix s'opposant à son offensive militaire en Ukraine.
Le texte, prévoyant jusqu'à sept ans de prison pour ce crime, a été voté par les députés de la Douma d'Etat, la chambre basse du Parlement russe. Celui-ci a également alourdi les peines encourues pour espionnage et les cas de "collaboration confidentielle avec des étrangers".
Ces durcissements de la loi, visant officiellement à "protéger les intérêts nationaux de Russie", sont "une réponse adéquate et opportune aux défis auxquels notre pays fait face", a assuré dans un communiqué l'un des auteurs de ce texte, le député Vassili Piskariov, du parti au pouvoir Russie unie.
En vertu des nouvelles dispositions, les appels publics d'individus à agir contre la sécurité de la Russie seront désormais punis de peines de deux à quatre ans de prison. La sanction peut être portée à 5 ans en cas d'appels diffusés par des médias et 7 ans s'ils sont faits en groupe organisé.
La collecte et la remise à l'ennemi d'informations "susceptibles d'être utilisées contre les forces armées russes" sera passible de peines allant jusqu'à 20 ans de prison. La "collaboration confidentielle avec des étrangers" pourra elle coûter jusqu'à 8 ans de prison.
14h15
Le PNUD veut une lutte plus active contre la corruption en Ukraine
L'Ukraine doit, dans son propre intérêt, s'atteler à combattre activement la corruption en perspective d'un afflux massif d'aides pour la reconstruction, estime le chef du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
Lutter contre la corruption, endémique dans le pays même avant la guerre, "empêche le vol de son propre peuple", a déclaré à l'AFP Achim Steiner, en marge de la conférence de Lugano.
12h30
L'évacuation de Sloviansk se poursuit
Les civils continuaient mercredi d'évacuer la ville bombardée de Sloviansk, dans l'est de l'Ukraine, le prochain objectif des forces russes dans leur plan de conquête totale du bassin du Donbass, leur priorité après quatre mois et demi de conflit.
"L'évacuation est en cours. Nous sortons des gens de la ville chaque jour", a déclaré son maire Vadim Liakh dans une vidéo diffusée sur YouTube.
"Il reste en ce moment 23'000 habitants" à Sloviansk qui en comptait environ 110'000 avant le conflit selon les autorités, a-t-il ajouté. Et "17 sont morts et 67 ont été blessés"
10h50
L'ex-président russe Medvedev évoque le recours à l'arme nucléaire
L'ex-président russe Dmitri Medvedev a évoqué mercredi le recours à l'arme nucléaire en excluant par avance l'éventualité de sanctions prises contre Moscou par la justice internationale, à l'heure ou la Cour pénale internationale (CPI) enquête sur des crimes de guerre présumés commis en Ukraine
"L'idée même de châtier un pays qui a le plus grand arsenal nucléaire au monde est absurde en soi. Et cela crée potentiellement une menace pour l'existence de l'humanité", a écrit sur son compte Telegram l'actuel vice-président du puissant Conseil de sécurité russe.
Il s'en est ensuite pris aux Etats-Unis, accusés de vouloir traduire la Russie devant des juridictions internationales, alors que Washington n'avait jamais été puni pour ses guerres menées à travers le monde et qui, selon lui, ont fait 20 millions de morts.
09h30
Déminage: "une ampleur que l'on ne pouvait pas imaginer"
La reconstruction de l'Ukraine passera aussi par le déminage de ses sols et sera un défi en soi, à en croire Frédéric Guerne, directeur et fondateur de Digger à Tavannes (BE), l'une des six fabriques des machines de déminage au monde et active dans l'humanitaire.
"On est dans des surfaces qui font plusieurs fois la Suisse, selon les chiffres actuels. Cette situation nous dépasse. Elle a une ampleur que l'on ne pouvait pas imaginer. Notre entreprise fabrique habituellement deux machines par année pour le contexte humanitaire. La demande a explosé", explique-t-il dans La Matinale.
Passer à une autre échelle
Pour faire face à cette demande, l'entreprise du Jura bernois va devoir passer à une autre échelle. "Si on veut vraiment répondre de manière sérieuse, il va falloir mettre en place quelque chose en Ukraine. C'est la raison pour laquelle j'étais à Lugano, pour en discuter avec l'ambassade de Suisse en Ukraine, avec l'ambassadeur ukrainien. Nous avons pu soumettre notre projet au président de la Confédération Ignazio Cassis", détaille Frédéric Guerne.
Selon l'ONG Human Right Watch, l'armée russe aurait dispersé des dispositifs antichar dans des champs de céréales, ainsi que des mines antipersonnelles. "Les mines antichar ont été placées dans des champs de manière un peu sporadique. Nous avons reçu beaucoup de témoignages de tracteurs qui ont explosé, parce que les agriculteurs ont quand même essayé d'aller exploiter leurs champs. Cela va avoir un impact sur l'agriculture, parce qu'on connaît le rôle de l'Ukraine en tant que grenier", poursuit Frédéric Guerne.
08h50
Moscou s'offusque de la publication d'un entretien Macron-Poutine
Le chef de la diplomatie russe s'est offusqué mercredi de la publication par la chaîne de télévision France 2 d'un entretien entre les présidents français et russe, quatre jours avant que Moscou lance son assaut contre l'Ukraine.
"L'étiquette diplomatique ne prévoit pas de fuites unilatérales de (tels) enregistrements", a relevé le ministre Sergueï Lavrov, au cours d'un déplacement au Vietnam.
07h30
Les rescapées de violences sexuelles ont urgemment besoin de soutien
Les témoignages glaçants qui ont surgi après la libération de villes comme Boutcha ne sont que la pointe de l’iceberg. En territoire occupé par les Russes, il est presque impossible de venir en aide aux femmes victimes de violences sexuelles dans ce conflit.
"Nos psychologues, nos juristes donnent le meilleur soutien possible. Mais c’est très risqué pour les gens des territoires occupés de nous contacter", explique dans La Matinale de la RTS Hanna Mokrousova, fondatrice de l’ONG Blue Bird à Kiev, qui aide les personnes rescapées de violences sexuelles.
"Malgré tout, nous avons beaucoup de gens qui nous demandent de l’aide. Mais la Russie tente constamment d’empêcher les contacts, elle a limité l’accès aux numéros de téléphone d’opérateurs ukrainiens."
De son côté, Volodymyr Shcherbachenko, défenseur des droits humains, note que si les déplacés internes ou victimes de détentions arbitraires ont droit à un statut spécial en Ukraine et à des réparations, ce n’est pas le cas pour les moments des victimes de violences sexuelles dans ce conflit.
06h30
Les habitants de Sloviansk appelés à évacuer
Les forces russes continuaient de progresser mercredi dans le Donbass. Les habitants de Sloviansk, prochaine cible de Moscou, sont appelés à évacuer face aux intenses bombardements.
"Mon principal conseil: évacuez!", a lancé mardi soir le gouverneur de la région de Donestk Pavlo Kyrylenko à l'adresse des habitants de la ville de Sloviansk, ajoutant que "pendant la semaine, il n'y a pas eu un jour sans bombardement". Il avait annoncé quelques heures plus tôt deux morts et sept blessés dans des frappes qui ont notamment visé le marché de la ville.
Région de Donetsk visée
Avec la chute dimanche de Lyssytchansk, les forces russes contrôlent la quasi totalité de la région de Lougansk et cherchent désormais à faire de même dans celle de Donetsk pour occuper ainsi l'entièreté du Donbass, que les séparatistes prorusses contrôlaient partiellement depuis 2014.
"De violents combats ont lieu (...) près de Lyssytchansk", a précisé mardi soir le gouverneur de la région de Lougansk Serguiï Gaïdaï. Les forces russes "essaient constamment de construire des passages pour transférer encore plus de matériel" vers la région de Donetsk.
Sloviansk, qui comptait 100'000 habitants avant la guerre, et Kramatorsk deviennent alors les nouveaux points clé des combats. Mardi, les troupes russes se trouvaient à une dizaine de kilomètres de Siversk, qu'elles pilonnent depuis plusieurs jours, et donc à une cinquantaine de kilomètres de Sloviansk.