Le G7 promet de "demander des comptes" à Poutine après les bombardements sur l'Ukraine

>> Suivez en détails les événements de la journée de mercredi : Les membres de l'ONU condamnent les "annexions illégales" de territoires de l'Ukraine par la Russie

Les Etats-Unis mènent une offensive tous azimuts pour rallier le plus grand nombre de pays à adopter une résolution en discussion à l'ONU condamnant l'annexion de régions ukrainiennes par Moscou. "Nous pensons que le temps n'est plus à la neutralité", a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Ned Price.

Les pays membres de l'ONU débattent au sein de l'Assemblée générale de cette résolution présentée par l'Ukraine et co-rédigée par l'Union européenne. Les Occidentaux espèrent qu'elle permettra de démontrer l'isolement de la Russie du président Vladimir Poutine sur la scène internationale. Selon des sources diplomatiques, un vote pourrait avoir lieu mercredi ou "probablement jeudi".

Mardi, Antony Blinken et la numéro trois du département d'Etat chargée des affaires politiques, Victoria Nuland, ont eu un échange virtuel avec les représentants d'une centaine de pays où ils ont insisté sur le fait que la Russie devait "rendre des comptes pour son annexion illégale de territoires en Ukraine", a indiqué le porte-parole Ned Price.

Le président américain Joe Biden a affirmé mardi que son homologue russe Vladimir Poutine avait "clairement" mal évalué la situation en Ukraine et avait "fait une complète erreur de calcul" sur la résistance qu'il rencontrerait.

"Il pensait qu'il allait être accueilli à bras ouverts (...) et je pense qu'il a fait une complète erreur de calcul", a déclaré Joe Biden dans une interview à la chaîne CNN, qui a publié quelques citations en amont de la diffusion prévue mardi soir.

Soutien financier, livraison d'armes lourdes: des dizaines de pays fournissent une aide militaire à l'Ukraine depuis l'invasion du pays par l'armée russe le 24 février.

Principal pays donateur, les Etats-Unis ont poursuivi leur effort d'assistance ces dernières semaines, loin devant les pays de l'Union européenne dont les promesses tardent à se matérialiser, a souligné mardi l'Institut pour l'économie mondiale de Kiel, qui compile données officielles et informations de médias renommés.

Les promesses d'aides:

• Les Etats-Unis arrivent largement en tête avec des engagements à hauteur de 27,6 milliards d’euros au 3 octobre, dont 15,2 milliards d'euros en armes.

• Le Royaume-Uni les suit avec 3,74 milliards d'euros de promesses, dont 1,5 milliard en armes et en équipements.

• La Pologne est le troisième pays ayant promis le plus d'assistance, pour un montant de 1,82 milliard d'euros, exclusivement destinés aux armes et aux équipements.

• La France est loin derrière, avec 220 millions d'euros d'armes et d'équipements militaires promis.

Les livraisons d'armes:

• Les Etats-Unis sont le premier fournisseur, avec 2,55 milliards d'euros d'armes livrées, soit 16,74 % de ce qui a été promis.

• La Pologne suit, avec des livraisons estimées à 1,82 milliard d'euros (100% de ses engagements).

• Le Royaume-Uni ensuite, qui a concrétisé plus de 64 % de ses engagements.

• Le Canada et l'Allemagne figurent aux quatrième et cinquième rangs des donateurs avec plus de 81% de leurs engagements concrétisés.

• La France a livré de son côté la totalité des armes promises pour le moment.

Les dirigeants du G7 ont promis "de demander des comptes au président Vladimir Poutine" après les frappes russes qui pleuvent sur l'Ukraine depuis deux jours.

"Nous condamnons ces attaques de la façon la plus véhémente possible et rappelons que les attaques aveugles contre des populations civiles innocentes constituent un crime de guerre", ont affirmé les dirigeants dans un communiqué, après une réunion en ligne avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Le G7 estime également que la création annoncée d'une force militaire commune entre Moscou et Minsk constitue "l'exemple le plus récent de la complicité" de la Biélorussie avec la Russie dans la guerre contre l'Ukraine.

Dans un tweet publié après la rencontre, le président américain Joe Biden a réaffirmé l'"engagement inébranlable" des membres du G7 "à tenir la Russie responsable de sa guerre et à soutenir l'Ukraine aussi longtemps qu'il le faudra".

>> L'interview de Florence Hartmann, journaliste et ancienne porte-parole de la procureure du Tribunal pénal international, dans Forum :

La France va renforcer sa présence militaire en Roumanie dans le cadre de l'Otan en y déployant dans les prochaines semaines une compagnie "de véhicules blindés d'infanterie" et un escadron de chars Leclerc, a annoncé mardi son ministre des Armées.

Cette décision du président Emmanuel Macron de "rehausser notre posture défensive sur le flanc est de l'Europe" a été prise "au regard de la situation sur le flanc oriental de l'Otan" et "de la violence des combats en Ukraine".

Dans un tweet, rédigé en français, le président roumain Klaus Iohannis a salué "un geste important (...), signe de la solidarité entre les alliés".

Le bureau du procureur général d'Ukraine a annoncé mardi avoir exhumé les corps de 78 civils dans deux villes de la région de Donetsk, dans l'est du pays, récemment reconquises par les forces ukrainiennes.

"Des sites de nombreuses sépultures ont été découverts dans les villes libérées de Sviatoguirsk et Lyman", a-t-il indiqué, faisant état de 34 corps exhumés à Sviatoguirsk et 44 à Lyman.

Selon cette source, certains corps exhumés à Sviatorguirsk présentaient des marques de "mort violente", et les dépouilles calcinées de deux personnes ont été retrouvées dans une voiture.

A Lyman, ce sont quelque 110 tombes qui ont été dénombrées et desquelles 44 corps ont été exhumés dans l'immédiat, y compris ceux "d'un enfant d'un an et de toute sa famille".

L'Ukraine a accusé les forces russes de nombreuses exactions, découvrant à l'occasion de retraites russes les tombes de civils tués ou des victimes de torture ou d'exécution sommaire. La Russie dément systématiquement ces accusations.

La présidence ukrainienne a annoncé mardi avoir obtenu la libération de 32 soldats ukrainiens dans le cadre d'un échange avec la Russie, ainsi qu'avoir récupéré le corps d'un Israélien ayant combattu du côté de l'Ukraine, a indiqué sur Telegram le chef du cabinet de la présidence ukrainienne

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé mardi la candidature au patrimoine mondial de l'Unesco du centre historique de la ville d'Odessa.

Odessa, ville portuaire de la mer Noire, célèbre notamment pour ses escaliers monumentaux et son centre historique, est un point stratégique dans le conflit. Elle a été bombardée plusieurs fois par les forces russes.

"Nous devons envoyer un signal clair selon lequel le monde ne fermera pas les yeux face à la destruction de notre histoire commune, de notre culture commune, de notre héritage commun", a lancé le président ukrainien.

>> Relire : En Ukraine, le patrimoine historique est aussi menacé par la guerre

Pas de date précise

"L'une des étapes devrait être la préservation du centre historique d'Odessa - une belle ville, un port important sur la mer Noire et une source de culture pour des millions de personnes à travers différents pays."

Le dossier de candidature va être évalué "dès la prochaine session du Comité du patrimoine mondial" qui aura "la responsabilité de statuer sur cette candidature", indique le communiqué de l'Unesco sans fixer de date.

Le président russe Vladimir Poutine s'est déclaré mardi "ouvert à un dialogue" avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur la centrale nucléaire de Zaporijjia, située dans le sud de l'Ukraine et contrôlée militairement par la Russie depuis mars.

"Nous allons parler avec plaisir de toutes les questions de notre intérêt mutuel ou qui suscitent peut-être une préoccupation, par exemple, ce qui concerne la situation autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia", a-t-il déclaré, en recevant le chef de l'AIEA Rafael Grossi, à Saint-Pétersbourg (nord-ouest).

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a martelé mardi auprès du G7 que Vladimir Poutine avait encore les moyens d'une "escalade", appelant à renforcer les sanctions contre Moscou et l'aide militaire à l'Ukraine après deux journées de bombardements d'ampleur.

Il a ainsi appelé ses homologues du G7 à aider à la création d'un bouclier aérien en mesure d'arrêter les frappes russes.

Selon Volodymyr Zelensky, Moscou veut "entraîner la Biélorussie dans la guerre" et a réclamé une mission d'observation internationale à la frontière entre l'Ukraine et le Bélarus.

L'Alliance atlantique a "doublé" sa présence en mer Baltique et mer du Nord à "plus de 30 navires" après le sabotage des gazoducs Nord Stream, a annoncé mardi le chef de l'Otan Jens Stoltenberg.

>> Relire : Les fuites sur le gazoduc sous-marin Nord Stream 2 ont pris fin

Ces navires sont "soutenus par des avions de patrouille maritime et des capacités sous-marines", a-t-il précisé lors d'une conférence de presse. Les efforts de renforcement militaire "sont étroitement coordonnés par le Commandement maritime de l'Otan", a-t-il ajouté.

Ces zones maritimes incluent d'autres gazoducs reliant notamment la Norvège à des pays européens, d'une importance critique.

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Le gouverneur de la région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, a accusé mardi Kiev d'avoir mené une frappe sur une installation électrique qui a privé de courant "plus de 2000 habitants".

"L'armée ukrainienne a bombardé un poste électrique à Chebekino", une localité russe à sept kilomètres de la frontière ukrainienne, a-t-il indiqué sur Telegram, précisant qu'il n'y avait pas eu de victimes.

Plus tôt mardi, l'armée russe avait dit avoir mené de nouvelles frappes massives en Ukraine, notamment contre des installations électriques.

Après que Moscou a affirmé avoir mené de nouvelles frappes contre des cibles militaires et des infrastructures ce mardi, le ministre des Affaires étrangères ukrainien a confirmé que la Russie ciblait "les installations énergétiques".

"Ce sont des crimes de guerre planifiés bien à l'avance, et visant à créer des conditions insupportables pour les civils", a déploré Dmytro Kuleba, sur Twitter.

Les bombardements de grande ampleur menés lundi par l'armée russe en Ukraine sont "un signe de faiblesse" de Moscou qui perd la bataille sur le terrain, a estimé mardi le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg.

"La Russie recourt de plus en plus à des attaques horribles et indiscriminées contre des civils et des infrastructures critiques", a-t-il déclaré, lors d'une conférence de presse.

Ces bombardements "reflètent le manque d'alternatives du président Vladimir Poutine", a-t-il ajouté.

Le gouvernement ukrainien a appelé mardi la population à "limiter" sa consommation d'électricité à la suite de frappes russes menées depuis la veille sur des sites énergétiques dans plusieurs régions.

"Pendant les heures de pointe - de 17h00 à 23h00 -, veuillez ne pas allumer les appareils énergivores", a demandé le Premier ministre ukrainien Denis Chmygal sur Telegram.

Après une nuit plus calme, les bombardements ont repris mardi matin sur les principales villes d'Ukraine. Une partie de la ville de Lviv dans l'ouest du pays a été privée d'électricité, alors que l'ONU dénonce de possibles crimes de guerre.

>> Les précisions du 12h45 :

Alors que des dizaines de milliers d'Ukrainiens sont rentrés ces dernières semaines dans leur pays, doit-on désormais s'attendre à une nouvelle vague de réfugiés en Europe après les attaques massives de la  Russie lundi?

Interrogé dans Le 12h30, le haut commissaire des Nations unies aux réfugiés Filippo Grandi estime que la situation n'est plus la même qu'au début de la guerre.

>> L'interview de Filippo Grandi dans le 12h30 :

EPA - Mykola Tys - Keystone

"Si les Ukrainiens ne peuvent plus se chauffer, manger ou trouver des approvisionnements, je crains que le déplacement soit plus étendu. Mais nous avons travaillé depuis février en Ukraine, et le gouvernement est mieux équipé, grâce à notre support, à héberger des déplacés."

"Il n'est donc pas nécessaire pour tout le monde de quitter le pays, comme ça avait été le cas au début, où on ne savait pas comment la guerre allait évoluer. Je pense qu'on verra plutôt un déplacement interne, mais je peux me tromper."

>> Le point sur la capacité de la Suisse à accueillir de nouveaux réfugiés ukrainiens :

Keystone - Valentin Flauraud

De nouvelles frappes russes visant des installations énergétiques dans la région de Dnipro, dans le centre de l'Ukraine, ont fait de "sévères destructions", a annoncé mardi le gouverneur régional.

Il a précisé que "de nombreux villages sont sans électricité. (...) Dans la région, un mode d'économie totale de l'électricité est mis en place afin que les hôpitaux, les transports et d'autres infrastructures sociales importantes puissent fonctionner", a-t-il ajouté, appelant les habitants à "économiser l'électricité".

Autres régions touchées

D'autres régions ont été touchées mardi par des frappes russes visant des infrastructures énergétiques.

Dans le Sud, "à la suite de frappes de drones et de missiles, deux sites ont été endommagés" dans la région de Vinnytsia (sud-ouest), faisant au moins deux blessés, selon le commandement sud de l'armée ukrainienne sur Facebook.

Plus tôt, le gouverneur de la région de Lviv (ouest) avait rapporté "trois explosions sur deux sites d'infrastructures de la région"

Le ministère russe de la Défense a annoncé mardi avoir mené de nouvelles frappes "massives" contre des cibles militaires et des installations électriques en Ukraine, au lendemain de bombardements russes d'ampleur dans tout le pays.

"Aujourd'hui, les forces armées russes ont continué à mener des frappes massives avec des armes longue portée de haute précision, depuis des bases terrestres ou maritimes", a affirmé le porte-parole du ministère, assurant que tous les objectifs de ces frappes avaient été atteints.

>> Les images d'une installation électrique détruite et de civils touchés à Kiev :

La Russie a désigné officiellement le géant américain Meta, maison-mère de Facebook et Instagram, comme organisation "terroriste et extrémiste", ouvrant la possibilité de poursuites judiciaires renforcées contre ses utilisateurs dans le pays.

En mars, Meta avait été déclaré "extrémiste" par un tribunal russe et ses deux réseaux sociaux phares, Instagram et Facebook, ont été bloqués en Russie.

La Russie est ouverte à une éventuelle rencontre entre le président russe, Vladimir Poutine, et son homologue américain, Joe Biden, lors du prochain sommet du G20 et prendrait en considération cette proposition si elle venait à lui être soumise, a déclaré mardi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

Interrogé sur l'éventualité que la Turquie accueille de tels pourparlers, le chef de la diplomatie russe a précisé que la Russie était prête à entendre toute suggestion concernant des pourparlers de paix mais qu'il ne pouvait pas s'engager par anticipation sur le résultat d'un tel processus.

Il a revanche qualifié de "mensonges" les déclarations de responsables américains - dont le porte-parole du conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche John Kirby - selon lesquelles les Etats-Unis seraient prêts à discuter mais se seraient heurtés à un refus de la Russie.

Des infrastructures énergétiques ont été touchées mardi par de nouvelles frappes dans l'ouest de l'Ukraine, a indiqué Maksym Kozytski, gouverneur de la région de Lviv.

Selon lui, il y a eu "trois explosions sur deux sites d'infrastructure de la région", tandis que le maire de la capitale régionale éponyme, Andriï Sadovy, a fait état d'une "frappe de missile sur une infrastructure critique" qui a laissé 30% de la ville privée d'électricité.

Il a aussi appelé les citadins à faire des réserves d'eau en raison de l'approvisionnement perturbé dans deux quartiers, un problème qui pourrait s'élargir à l'ensemble de Lviv.

La Biélorussie a assuré mardi que la force militaire formée avec son allié russe est uniquement défensive, au moment où Minsk accuse Kiev de préparer une offensive, laissant craindre son intervention directe dans le conflit en Ukraine.

"Toutes les opérations menées actuellement visent à adopter une réaction adéquate aux actions menées près de notre frontière", a indiqué le ministre biélorusse de la Défense Victor Khrenine, cité dans un communiqué de son ministère.

L'ONU dénonce de possibles crimes de guerre dans les frappes russes de lundi en Ukraine. Mardi à Genève, elle s'est dite "très préoccupée" par les bombardements sur des infrastructures civiles.

Lundi, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres avait déjà affirmé qu'il était "choqué" par la vague de frappes sur huit villes ukrainiennes qui ont fait au moins 19 victimes.

Des assauts délibérés contre les civils et les infrastructures civiles violent le droit international humanitaire (DIH) et peuvent équivaloir à des crimes de guerre, a affirmé à la presse une porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l'homme.

L'ONU est notamment alarmée par les conséquences que les dommages pourraient avoir sur les civils alors que les températures plus froides arrivent dans le pays.

La Turquie a appelé mardi la Russie et l'Ukraine à un cessez-le-feu viable "dès que possible", estimant que les deux pays s'écartaient du chemin de la diplomatie alors que la guerre perdure.

Rencontre entre Erdogan et Poutine

Cet appel intervient alors que le résident turc Recep Tayyip Erdogan rencontrera son homologue russe Vladimir Poutine jeudi à Astana, en marge d'un sommet régional dans la capitale du Kazakhstan.

La Turquie, qui maintient une position neutre depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, a offert dans le passé sa médiation pour ouvrir des pourparlers entre Kiev et Moscou, avec qui elle conserve de bonnes relations.

La Biélorussie "serait bien avisée" de ne pas entrer dans la guerre en Ukraine, a averti mardi la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna, évoquant la possibilité de sanctions.

"La question sera très certainement à l'agenda des discussions du G7" qui se réunit virtuellement mardi en urgence, a déclaré Catherine Colonna sur France Inter.

Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a accusé lundi la Pologne, la Lituanie et l'Ukraine de préparer des attaques "terroristes" et un "soulèvement" en Biélorussie, et annoncé le déploiement d'un groupement militaire "régional" avec Moscou.

Patricia Shmorhun est Genevoise, mais elle vit et travaille à Kiev depuis plusieurs années. Lundi matin, elle se trouvait à 50km de Lviv quand les missiles sont tombés.

Selon elle, les Ukrainiens s’attendaient à une riposte de la part de Valdimir Poutine et pour eux ces attaques symbolisent son désespoir.

"On s'y attendait. On était prêts. (...) Je dois dire que les gens sont impressionnants de calme, de résilience, de confiance. Comme il n'y a plus de possibilité pour Poutine sur le terrain, tout ce qui lui reste, c'est de commettre ces actes de terrorisme et de bombarder tout ce qui bouge."

>> Le témoignage de Patricia Shmorhun dans La Matinale :

Reuters - Pavlo Palamarchuk

Dix-neuf personnes ont été tuées et 105 blessées dans les frappes russes massives de lundi sur l'Ukraine, selon un nouveau bilan annoncé mardi par les autorités.

Plus de 300 localités restaient privées d'électricité mardi dans l'ensemble du pays à la suite de ces attaques qui ont notamment touché des centrales électriques.

Mardi matin, une nouvelle frappe russe a touché la ville de Zaporijjia (sud), pilonnée par les bombardements russes ces dernières semaine.

>> Les images des bombardements :

Les frappes russes de lundi ciblaient des sites stratégiques, mais aussi des lieux fréquentés par des civils, comme un parc de Kiev où se trouve un terrain de jeu pour les enfants. Cette attaque a bouleversé les habitants.

"J'habite à 500 mètres. Ce matin, j'ai entendu une énorme explosion. Ce qui me terrifie, c'est que pas plus tard qu'hier, j'ai amené ma petite-fille de deux ans dans ce parc", témoigne dans La Matinale Alina, une grand-mère habituée des lieux.

>> Ecouter le reportage de La Matinale :

EPA - Roman Pillipey

Le commissaire européen à la Justice, le Belge Didier Reynders, était lundi à Kiev dans le cadre des efforts de l'Union européenne pour traduire en justice les responsables des crimes de guerre. Descendu dans l'abri de son hôtel, il a livré son témoignage à Radio France.

"Quand nous sommes descendus, il y avait déjà eu cinq explosions sur des objectifs civils. On est vraiment dans la plus pure définition du crime de guerre. (...) Cette façon de s'en prendre systématiquement à la population civile est totalement inacceptable. On le voit, des bombes et des missiles tombent partout sur le territoire de manière indiscriminée."

>> Le témoignage de Didier Reynders dans La Matinale :

EPA - OLIVIER HOSLET

>> Suivez en détails les événements de la journée de mardi : Des infrastructures critiques touchées par des frappes dans l'ouest de l'Ukraine

L'Ukraine a accusé lundi la Russie d'être un "Etat terroriste", lors d'une Assemblée générale d'urgence de l'ONU, quelques heures après des frappes russes massives et meurtrières sur Kiev et d'autres villes ukrainiennes.

"La Russie a encore une fois prouvé qu'elle était un Etat terroriste que l'on doit dissuader de la plus forte des manières", a martelé, devant l'Assemblée générale des Nations unies, l'ambassadeur de l'Ukraine à l'ONU Sergiy Kyslytsya.

"Le monde entier a une fois encore vu le vrai visage d'un Etat terroriste qui tue notre peuple", a ajouté le diplomate ukrainien, donnant un bilan de 14 civils tués et 97 blessés par les bombardements russes de lundi.

"Viser délibérément des civils en lançant des missiles est un crime de guerre", a encore accusé Sergiy Kyslytsya.

Condamnation des annexions russes discutée

Tous les pays des Nations unies sont réunis depuis lundi 15h00 à New York (19h00 GMT) en assemblée générale d'urgence pour débattre d'une condamnation de l'annexion de régions ukrainiennes par Moscou, après des frappes russes massives dénoncées par l'ONU et l'Occident.

Avec cette résolution, qui pourrait être mise au vote mercredi, les Occidentaux espèrent montrer que la Russie du président Vladimir Poutine est isolée sur la scène internationale.

Les bombardements russes meurtriers, d'une ampleur inégalée depuis des mois, ont frappé Kiev et d'autres villes d'Ukraine lundi matin, deux jours après l'explosion qui a sérieusement endommagé le pont russe de Crimée.