Les Ukrainiens, massivement aidés par les Etats-Unis, ont réussi à se défendre contre les cyberoffensives russes au début du conflit entamé le 24 février 2022, a souligné jeudi le commandant français de la cyberdéfense, le général Aymeric de Bonnemaison.
"Le 'scoop' de ce conflit pour tous les cybercommandants aujourd'hui, c'est que la défense peut prendre le dessus sur l'offensif: j'arrive à contenir et me réorganiser", a-t-il fait valoir en revenant devant la presse sur les premiers cyber-enseignements tirés du conflit russo-ukrainien.
Pas de 'cyber Pearl Harbor'
Pendant cette guerre d'Ukraine, "le 'cyber Pearl Harbor' n'a pas eu lieu. Mais cela ne veut pas dire que ça ne peut pas arriver", a-t-il averti, en rappelant le cas du Costa Rica, paralysé courant 2022 par une série d'attaques massives au logiciel de rançon.
Au début de la guerre, les Russes frappent les réseaux informatiques ukrainiens "tous azimuts": effacement de sites, déni d'accès et attaques contre le gouvernement ukrainien et ses dirigeants "de façon à les isoler".
Une deuxième vague parvient à toucher des routeurs de communication utilisés par les militaires ukrainiens, mais le réseau fourni par l'américain SpaceX, "Starlink, est arrivé pour fournir une capacité aux troupes", a-t-il décrit.
Ralentissement des attaques
En face des Russes "il y avait une très bonne défense, une anticipation des actions pour chercher les prépositionnements", avec l'aide du gouvernement américain et des GAFAM dont Microsoft, a fait valoir le général.
Au fil du conflit, le nombre de cyberattaques s'est nettement ralenti car les Russes "ont épuisé en partie leur capacité offensive" et "la défense ukrainienne a atteint un tel niveau que c'est très compliqué", a-t-il constaté.
Par ailleurs, si la lutte offensive est efficace au tout début du conflit, ensuite "vous n'avez plus besoin d'attaquer l'informatique d'une centrale électrique si vous la bombardez", a conclu le général.