Le suivi de la situation en Ukraine le 24 mars. [Reuters]
Publié Modifié

La justification du Kremlin, de la "mauvaise foi" ou de l'"incompétence", selon Alexandre Vautravers

- Pour l'expert militaire suisse Alexandre Vautravers, l'annonce de la Russie de prépositionner des armes nucléaires en Biélorussie doit servir à faire "monter la tension d'un cran" et perpétuer le "chantage nucléaire" russe en donnant "des capacités nucléaires à un pays voisin", la Biélorussie - cet "allié contraint", indique-t-il dimanche dans Forum.

- Le président russe Vladimir Poutine a affirmé samedi que Moscou allait déployer des armes nucléaires "tactiques" sur le territoire de son allié, la Biélorussie, un pays situé aux portes de l'Union européenne.

- La Russie a pris la Biélorussie en "otage nucléaire", a estimé dimanche l'Ukraine à la suite de l'annonce par le président Vladimir Poutine d'un déploiement d'armes nucléaires "tactiques" sur le territoire de son allié.

- Le chef d'état-major des armées ukrainiennes a affirmé que ses troupes étaient parvenues à "stabiliser" la situation autour de Bakhmout, épicentre depuis huit mois des combats contre les forces russes dans l'est de l'Ukraine.

- Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a annoncé samedi qu'il se rendrait la semaine prochaine dans la centrale ukrainienne de Zaporijjia (sud-est) qui, selon lui, se trouve dans une situation "précaire".

Suivi assuré par RTSinfo

00h00

Le suivi de la situation de lundi

>> Retrouvez notre suivi de la situation lundi en Ukraine : Première visite dans la région de Zaporijjia pour Volodymyr Zelensky

22h25

La Suisse demande de "réduire les risques" nucléaires

Suite à l'annonce par la Russie de sa volonté de déployer des armes nucléaires tactiques au Bélarus, la Suisse "appelle à des mesures urgentes pour réduire tout risque associé" à de telles armes. C'est ce qu'a indiqué sur Twitter le chef de la communication du Département fédéral des affaires étrangères.

"Une guerre nucléaire ne peut pas être gagnée, ne doit jamais être menée", a ajouté Nicolas Bideau.

22h00

Des chorales du monde entier ont chanté pour l'Ukraine

Des chorales du monde entier ont joint leurs voix en chantant dimanche pour la paix en Ukraine, avec notamment 300 personnes à Madrid où l'initiative a commencé il y a un an après le début de la guerre lancée par la Russie.

Sous un ciel clair et bleu, les chanteurs de 46 chorales de la capitale espagnole et de villes avoisinantes se sont rassemblés autour du musée de la Reine Sofia et ont commencé à chanter à midi.

Ils ont été relayés par des milliers de chanteurs en 80 lieux d'Europe et d'Amérique latine, un millier de chanteurs ukrainiens ajoutant leurs voix à celles de choeurs d'Argentine, du Brésil, de Colombie, du Danemark, d'Allemagne, du Portugal et du Venezuela.

L'événement, qui était retransmis en direct sur YouTube, était organisé par Choirs for Peace, une initiative née en Espagne un mois après le début de la guerre lancée le 24 février 2022 par le président russe Vladimir Poutine contre l'Ukraine.

19h10

La justification du Kremlin, de la "mauvaise foi" ou de l'"incompétence", selon Alexandre Vautravers

La Russie va déployer des armes nucléaires "tactiques" en Biélorussie, selon l'annonce faite samedi par le maître du Kremlin Vladimir Poutine, avec l'argument suivant: ses adversaires le font aussi. Alexandre Vautravers, rédacteur en chef de la revue militaire suisse, est revenu dimanche sur cette annonce dans l'émission Forum de la RTS.

"La Russie a annoncé toute une série de mesures. Une de ces mesures est de prépositionner un certain nombre de bombes atomiques de "faible puissance". Quand on dit "faible puissance", c'est quand même plusieurs fois les bombes atomiques qui ont été utilisées au Japon pendant la Seconde Guerre mondiale", explique-t-il.

Le Kremlin veut donc "les entreposer en Biélorussie, et former et équiper un certain nombre d'appareils et d'équipages biélorusses pour leur utilisation".

Mesure plus symbolique que technique

Mais, selon lui, "beaucoup de ces armes ont déjà des portées supérieures à 1000 km. Certains de ces missiles de croisière peuvent même avoir 2500 jusqu'à 5000 km de portée". Donc, d'un point de vue technique et purement balistique, il n'y a pas de grand changement, car "depuis le territoire russe, ce type d'armes pourrait tout à fait être engagé".

L'objectif serait donc, selon Alexandre Vautravers, de faire "monter la tension d'un cran" et perpétuer le "chantage nucléaire" russe en donnant "des capacités nucléaires à un pays voisin", la Biélorussie - cet "allié contraint", ajoute-t-il.

La fausse excuse des munitions à l'uranium appauvri

En outre, il dénonce fortement la justification portée par le Kremlin, qui explique une telle mesure par la nécessité d'amener une réponse à la fourniture à l'Ukraine de munitions britanniques contenant de l'uranium appauvri.

"Cela n'a strictement rien à voir. Il faut être soit de très mauvaise foi soit très incompétent pour faire un lien entre des munitions anti-char, qui sont inertes - il n'y a pas d'explosif dans ces munitions - (...) et des armes nucléaires qui explosent."

Ces munitions anti-char serviraient en effet à "percer des blindages très lourdement protéger par de l'acier", d'où l'utilisation de l'uranium appauvri. Alexandre Vautravers rappelle qu'on l'utilise "depuis les années 1990 parce que c'est un matériau bon marché", parce que c'est "un déchet faiblement radioactif de centrales nucléaires", et puis surtout parce que "c'est un matériau extrêmement dense, beaucoup plus que de l'acier, ce qui lui confère des performances intéressantes au niveau de la perforation de blindages".

>> Voir l'intervention d'Alexandre Vautravers dans Forum :

La Russie va déployer des armes nucléaires "tactiques" en Biélorussie: interview d’Alexandre Vautravers
La Russie va déployer des armes nucléaires "tactiques" en Biélorussie: interview d’Alexandre Vautravers / Forum / 4 min. / le 26 mars 2023

18h45

Accès réduit aux journalistes en Ukraine, RSF "dans l'incompréhension totale"

En Ukraine, plus d'une cinquantaine de villes et de villages sont désormais interdits d'accès aux journalistes. Cette décision a été prise début mars par l'armée, qui classe désormais les régions en trois catégories: vertes, oranges (journalistes encadrés obligatoirement par l'armée) et rouges (zones interdites).

Cette restriction à la liberté de la presse a été dénoncée par l'ONG Reporters sans frontières (RSF). "Nous sommes dans l'incompréhension totale, car c'est la première fois que les autorités ukrainiennes établissent des zones de non accès. Nous ne comprenons pas non plus pourquoi ces zones sont aussi larges et pourquoi elles comprennent certaines localités qui ne sont pas du tout concernées par les combats", explique Marianna Perebenesiuk, chargée de mission pour l'Ukraine pour RSF, dans Forum.

Dans son communiqué de presse, RSF rappelle que l'Ukraine occupe la 106e place (sur 180) dans son classement mondial de la liberté de la presse. "Pour des raisons objectives, la guerre n'aide pas à la liberté de la presse. Mais en tous les cas, les autorités ukrainiennes ont assez bien fait le travail pour permettre aux journalistes de travailler", relève Marianna Perebenesiuk, rappelant que plus de 12'000 journalistes ont été accrédités pour couvrir la guerre.

"Cela montre que les journalistes travaillent librement en Ukraine et que la couverture médiatique est sans précédent. Mais nous veillons à ce que cela reste le cas et que la situation ne s'aggrave pas pour les journalistes", déclare la chargée de mission.

>> Voir son interview complète dans Forum :

L’Ukraine freine le travail des journalistes, dénonce Reporters sans frontières: interview de Marianna Perebenesiuk
L’Ukraine freine le travail des journalistes, dénonce Reporters sans frontières: interview de Marianna Perebenesiuk / Forum / 4 min. / le 26 mars 2023

18h25

"Aucune indication" de transfert d'armes nucléaires russes, selon Washington

Les Etats-Unis n'ont "aucune indication" que la Russie ait transféré des armes nucléaires à la Biélorussie, a déclaré dimanche un haut responsable américain, John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, sur la chaîne CBS.

"En fait, nous n'avons aucune indication qu'il ait l'intention de recourir à des armes nucléaires en Ukraine", a ajouté le porte-parole. Il a encore souligné que rien à ce stade n'amenait les Etats-Unis "à changer (leur) positionnement en matière de dissuasion stratégique".

16h35

"La rhétorique nucléaire de la Russie est dangereuse et irresponsable", selon l'Otan

"La rhétorique nucléaire de la Russie est dangereuse et irresponsable", a estimé dimanche l'Otan après l'annonce par le président russe Vladimir Poutine d'un déploiement d'armes nucléaires "tactiques" sur le territoire de son allié, la Biélorussie.

"L'Otan est vigilante et nous suivons de près la situation", a déclaré la porte-parole de l'Alliance, Oana Lungescu. "Nous n'avons constaté aucun changement dans le dispositif nucléaire de la Russie qui nous amènerait à ajuster le nôtre", a-t-elle souligné.

Une réponse à l'Otan de Moscou?

Vladimir Poutine a justifié le déploiement d'armes nucléaires en Biélorussie par les déploiements d'armes américaines en Europe.

"La référence de la Russie au partage nucléaire de l'Otan est totalement trompeuse. Les alliés de l'Otan agissent dans le plein respect de leurs engagements internationaux. La Russie n'a cessé de violer ses engagements en matière de maîtrise des armements, suspendant dernièrement sa participation au nouveau traité START", a réagi la porte-parole de l'OTAN.

Des responsables russes ont émis à plusieurs reprises des menaces à peine voilées de se servir de l'arme nucléaire en Ukraine en cas d'escalade significative du conflit.

>> Voir à ce sujet :

La Russie va déployer des armes nucléaires tactiques en Biélorussie. L'OTAN dénonce une rhétorique dangereuse
La Russie va déployer des armes nucléaires tactiques en Biélorussie. L'OTAN dénonce une rhétorique dangereuse / 19h30 / 2 min. / le 26 mars 2023

15h00

L'Ukraine demande une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU

L'Ukraine a appelé à organiser une réunion urgente du Conseil de sécurité de l'ONU et exhorté les Occidentaux et la Chine à mettre fin au "chantage nucléaire" de la Russie, après l'annonce par Vladimir Poutine que Moscou allait déployer des armes nucléaires au Bélarus.

"L'Ukraine attend des actions efficaces pour contrer le chantage nucléaire du Kremlin de la part du Royaume-Uni, de la Chine, des Etats-Unis et de la France", a indiqué le ministère ukrainien des Affaires étrangères dans un communiqué. "Nous demandons qu'une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité des Nations unies soit immédiatement convoquée à cette fin", a-t-il ajouté.

13h30

L'Allemagne dénonce une "nouvelle tentative d'intimidation nucléaire"

Le gouvernement allemand a dénoncé une "nouvelle tentative d'intimidation nucléaire" de la part de la Russie après l'annonce par Vladimir Poutine du déploiement de missiles "tactiques" sur le territoire de la Biélorussie.

"Nous n'allons pas nous laisser dévier de notre cap" par ces menaces, a indiqué à l'AFP un responsable du ministère des Affaires étrangères sous couvert de l'anonymat.

"La comparaison faite par le président Poutine avec les missiles nucléaires de l'Otan est erronée et ne peut servir de justification", a-t-il ajouté, soulignant aussi que la Biélorussie "va à l'encontre" de son engagement à rester un territoire sans armes nucléaires.

>> Voir aussi le 12h45 sur le déploiement d'armes nucléaires russes en Biélorussie :

La Russie annonce vouloir déployer des armes nucléaires tactiques en Biélorussie
La Russie annonce vouloir déployer des armes nucléaires tactiques en Biélorussie / 12h45 / 2 min. / le 26 mars 2023

DIMANCHE 09h00

La Russie "a pris la Biélorussie en otage nucléaire", selon Kiev

La Russie a pris la Biélorussie en "otage nucléaire", a estimé dimanche l'Ukraine à la suite de l'annonce par le président Vladimir Poutine d'un déploiement d'armes nucléaires "tactiques" sur le territoire de son allié.

Pour le secrétaire du Conseil de sécurité ukrainien Oleksiï Danilov, cette décision est un "pas vers la déstabilisation interne du pays".

L'annonce du président russe "maximise le niveau de perception négative et de rejet public de la Russie et de Vladimir Poutine dans la société biélorusse", avance aussi Oleksiï Danilov.

Accord de Minsk pour déployer ces armes

Vladimir Poutine avait dit samedi avoir eu l'accord de Minsk pour déployer des armes nucléaires "tactiques" en Biélorussie, un pays situé aux portes de l'Union européenne et dirigé depuis 1994 par Alexandre Loukachenko, son allié le plus proche.

20h45

Manifestation pour l'exclusion des sportifs russes

Près de 250 Ukrainiens, mais aussi Suisses, ont manifesté à Lausanne pour maintenir l'exclusion des athlètes russes et biélorusses des compétitions internationales, dont les JO de Paris en 2025.

Les manifestants ont marché du Musée olympique au siège du CIO, comme a pu le constater le 19h30.

>> Voir le sujet du 19h30 :

Manifestation devant le CIO pour maintenir l'exclusion des athlètes russes et biélorusses des compétitions
Manifestation devant le CIO pour maintenir l'exclusion des athlètes russes et biélorusses des compétitions / 19h30 / 2 min. / le 25 mars 2023

19h25

Le directeur de l'AIEA à Zaporijjia la semaine prochaine

Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a annoncé samedi qu'il se rendrait la semaine prochaine dans la centrale ukrainienne de Zaporijjia (sud-est) qui, selon lui, se trouve dans une situation "précaire".

Il s'agit de la deuxième visite de Rafael Grossi dans la centrale, la plus grande d'Europe, depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, afin d'"évaluer directement la gravité de la situation en matière de sûreté et de sécurité nucléaires sur le site", a déclaré l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

"Situation précaire"

"Malgré notre présence sur le site depuis sept mois, la situation de la centrale nucléaire de Zaporijjia reste précaire", a déclaré Rafael Grossi dans un communiqué.

"Les dangers en matière de sûreté et de sécurité nucléaires ne sont que trop évidents, tout comme la nécessité d'agir maintenant pour éviter un accident", a-t-il ajouté.

Rafael Grossi a proposé d'établir une zone de sécurité autour du site.

"Je reste déterminé à continuer à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour aider à réduire le risque d'un accident nucléaire pendant la guerre tragique en Ukraine", a-t-il encore déclaré.

18h50

La Russie va déployer des armes nucléaires "tactiques" en Biélorussie

Le président russe Vladimir Poutine a affirmé samedi que Moscou allait déployer des armes nucléaires "tactiques" sur le territoire de son allié, la Biélorussie, un pays situé aux portes de l'Union européenne.

"Il n'y a rien d'inhabituel ici : les Etats-Unis font cela depuis des décennies. Ils déploient depuis longtemps leurs armes nucléaires tactiques sur le territoire de leurs alliés", a déclaré Vladimir Poutine lors d'une interview diffusée à la télévision russe. "Nous avons convenu de faire de même", a-t-il ajouté en disant avoir l'accord de Minsk.

"Nous avons déjà aidé nos collègues biélorusses et équipé leurs avions (...) sans violer nos engagements internationaux en matière de non-prolifération des armes nucléaires. Dix avions sont prêts à utiliser ce type d'arme", a poursuivi Vladimir Poutine.

"A partir du 3 avril, nous commençons à former les équipages. Et le 1er juillet, nous terminerons la construction d'un entrepôt spécial pour les armes nucléaires tactiques sur le territoire du Bélarus", a-t-il ajouté.

Selon le président russe, cette décision a été motivée par la volonté de Londres d'envoyer des munitions à uranium auppauvri à l'Ukraine, comme évoqué récemment par une responsable britannique.

>> Ecouter les précisions de Jean-Didier Revoin depuis Moscou :

Le président russe Vladimir Poutine a annoncé samedi que son pays allait déployer des armes nucléaires "tactiques" en Biélorussie. [Keystone/AP]Keystone/AP
La Russie va déployer des armes nucléaires dites "tactiques" en Biélorussie / Le 12h30 / 1 min. / le 26 mars 2023

Armes à l'uranium appauvri

Vladimir Poutine a également menacé d'utiliser des obus à uranium appauvri en Ukraine si Kiev devait en recevoir de la part des Occidentaux.

"La Russie, bien sûr, a de quoi répondre. Nous avons, sans exagérer, des centaines de milliers d'obus de ce type. Nous ne les utilisons pas pour le moment", a-t-il encore déclaré.

SAMEDI 10h00

Les forces de Kiev ont stabilisé la situation près de Bakhmout

Le chef d'état-major des armées ukrainiennes a affirmé que ses troupes étaient parvenues à "stabiliser" la situation autour de Bakhmout, épicentre depuis huit mois des combats contre les forces russes dans l'est de l'Ukraine.

Cette ville, qui comptait autour de 70'000 habitants avant l'invasion russe de l'Ukraine fin février 2022 mais qui est désormais désertée par les civils, est le théâtre de la bataille la plus longue et la plus sanglante depuis le déclenchement de la guerre.

La situation "la plus difficile" sur la ligne de front se trouve "autour de Bakhmout", a indiqué tard vendredi soir Valery Zaluzhny, lors d'un appel téléphonique avec le chef d'état-major de la défense britannique, l'amiral Sir Tony Radakin.

00h00

Retour sur les événements de lundi

>> Retrouvez dans le détail les événements de lundi: Volodymyr Zelensky et le chef de l'AIEA en visite dans la région de Zaporijjia