Pas de signes que Vladimir Poutine "songe à faire usage d'armes nucléaires", selon Joe Biden
- Le président américain Joe Biden a critiqué à nouveau mercredi la suspension par la Russie de sa participation à un important traité de désarmement nucléaire. Cependant, rien ne montre, selon lui, que Moscou se rapproche d'une utilisation de l'arme nucléaire.
- La Russie se bat en Ukraine sur ses "terres historiques", a déclaré mercredi le président russe Vladimir Poutine lors d'un discours pendant un concert patriotique à Moscou.
- Le Conseil fédéral n'a aucunement l'intention de revoir sa copie sur la question controversée des réexportations d'armes. La voie militaire n'est pas la bonne pour la Suisse, ont répété Alain Berset et Ignazio Cassis mercredi.
- Les Etats-Unis ont accusé cette semaine la Chine d'envisager de fournir des armes à la Russie pour appuyer son offensive en Ukraine, ce que dément Pékin. Si c'était le cas, cela "changerait la donne" dans ce conflit qui dure depuis un an, estiment plusieurs experts. Pour Vladimir Poutine, la relation russo-chinoise "stabilise la situation internationale". Un plan de paix chinois pour l'Ukraine est censé être rendu public cette semaine.
- La Chaîne du Bonheur soutient près de 90 projets sur place. Elle y a consacré jusqu'à présent plus de 50 millions de francs. Au total, l'organisation caritative a récolté 130 millions de francs de dons pour les victimes de la guerre, soit le deuxième montant le plus élevé qu'elle ait jamais réuni.
Suivi assuré par RTSinfo
07h00
L'accueil des Ukrainiens en France a coûté près de 500 millions d'euros sur un an
Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février dernier, qui a généré le plus grand mouvement de réfugiés en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, la France a dépensé plus de 490 millions d'euros (soit environ 484 millions de francs) pour offrir un "schéma d'accueil inédit" aux Ukrainiens, a indiqué jeudi le ministère français de l'Intérieur.
Dans le détail, près de 220 millions d'euros ont été dépensés "au titre de l'allocation pour les bénéficiaires de la protection" temporaire accordée partout en Europe aux Ukrainiens. Ces derniers ont ainsi pu bénéficier de l'allocation pour demandeurs d'asile (Ada) même s'ils sont dispensés de solliciter le statut de réfugié.
Environ 260 millions ont également été dépensés "au titre de l'hébergement" et 10,1 millions "au titre de l'accueil de jour et des transports", a détaillé le ministère de l'Intérieur.
06h00
Moscou n'est pas proche d'une utilisation de l'arme nucléaire, selon Joe Biden
Le président américain Joe Biden a critiqué à nouveau mercredi la suspension par la Russie de sa participation à un important traité de désarmement nucléaire. Cependant, rien ne montre, selon lui, que Moscou se rapproche d'une utilisation de l'arme nucléaire.
"C'est une grave erreur d'avoir fait cela. Ce n'est pas très raisonnable", a déclaré le président américain lors d'un entretien avec ABC News en Pologne, avant de repartir pour Washington, renouvelant des propos prononcés plus tôt.
Il a néanmoins ajouté qu'il ne "voit pas" dans la décision annoncée par le président russe Vladimir Poutine d'éléments indiquant "qu'il songe à faire usage d'armes nucléaires ou de quelque chose de ce type". Joe Biden a ajouté qu'il n'a vu "aucune preuve" permettant d'établir un changement dans la politique nucléaire de la Russie.
La Maison Blanche toujours prête à travailler avec le Kremlin
Le président russe a déclaré mardi que la Russie suspendait sa participation au traité russo-américain New Start sur le désarmement nucléaire, une décision approuvée mercredi par les deux chambres du Parlement russe et dénoncée à l'unisson par les puissances occidentales.
Le ministère russe des Affaires étrangères avait toutefois précisé mardi que Moscou continuerait de respecter la limitation de son arsenal nucléaire malgré la suspension de New Start, jusqu'à la fin effective du traité le 5 février 2026.
Joe Biden, ainsi que son chef de la diplomatie Antony Blinken, ont fait savoir que Washington était toujours prêt à travailler avec Moscou sur ce sujet.
04h30
La Suisse "peut et doit faire plus" pour l'Ukraine, estime la présidence du Parti Socialiste
Le Parti socialiste juge insuffisant le nouveau plan d'aide suisse à l'Ukraine de 140 millions de francs annoncé mercredi par le Conseil fédéral. "La Suisse peut et doit faire plus", lâche la coprésidente du PS Mattea Meyer jeudi dans le Blick.
"La Suisse doit rechercher plus activement l'argent des oligarques et se pencher sur le commerce des matières premières russes", ajoute dans l'entretien diffusé par le journal alémanique l'autre président du parti, Cédric Wermuth. "Nous devons empêcher le financement de la machine de guerre du régime russe".
Il demande à la Suisse de prendre les devants en ce qui concerne une réduction de la dette de l'Ukraine. "Le pays était déjà endetté avant la guerre et a, entre-temps, des obligations exorbitantes envers l'étranger", ajoute le conseiller national argovien.
Structure d'accueil pour les enfants
Mattea Meyer appelle de son côté à mieux soutenir les réfugiés ukrainiens bénéficiant du statut de protection S. "Leur statut est tellement précaire que même pour les employeurs, former ou embaucher quelqu'un est un risque", relève-t-elle.
"Il faudrait de meilleures perspectives" en Suisse, poursuit-elle. "Si les gens reviennent [en Ukraine, ndlr] ensuite avec les qualifications professionnelles acquises ici, cela aidera à la reconstruction". Pour cela, la conseillère nationale zurichoise réclame davantage de structures d'accueil pour les enfants ukrainiens, afin que leur mère puisse vraiment travailler.
01h35
L'Europe compte plus de 8 millions de réfugiés ukrainiens
Actuellement, il y a plus de 8 millions de réfugiés ukrainiens en Europe. Le pays qui en héberge le plus est la Pologne, avec plus de 1,5 million de personnes, vient ensuite l’Allemagne avec environ un million de réfugiés. La Suisse quant a elle en accueille un peu plus de 80’000.
A cela s’ajoute les déplacés internes, c'est-à-dire les Ukrainiens chassés de leurs foyers par la guerre, mais qui restent à l’intérieur des frontières de leur pays.
00h30
Dans le Donbass, la peur de l'intensification des bombardements russes
Les habitants du Donbass redoutent une intensification des bombardements russes dans les jours à venir. A Kramatorsk, village situé à 10km de la ligne de front, la plupart des habitants ont fui la guerre.
Ceux qui ne veulent pas partir ont accepté de vivre sous la menace des bombardements. Maxime tient l’unique épicerie du village. Pour le peu de clients qui lui reste, cette échoppe est le seul lien social qui les raccrochent à leur vie d’avant.
21h40
L'invasion de l'Ukraine, "un affront à notre conscience collective"
L'invasion de l'Ukraine par la Russie est "un affront à notre conscience collective", a dénoncé mercredi le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres à l'ouverture d'une Assemblée générale de l'ONU marquant cet anniversaire, un "sombre jalon pour le peuple ukrainien et pour la communauté internationale".
Déplorant les conséquences humanitaires et les atteintes aux droits humains, il a dénoncé la violation de la Charte des Nations unies par la Russie, dont "l'attaque contre l'Ukraine défie les principes et les valeurs au coeur de notre système multilatéral".
Crainte d'un conflit plus large
Le secrétaire général a d'autre part répété sa crainte d'un conflit plus large. "En un an, non seulement nous avons vu la souffrance et la dévastation grandir, mais il est également de plus en plus évident à quel point elles pourraient devenir pires", a-t-il déclaré. "Les possibles conséquences de l'escalade du conflit sont un danger clair et déjà là", a-t-il lancé, évoquant une nouvelle fois les risques liés aux "menaces implicites" de recours aux armes nucléaires et activités militaires "irresponsables" autour des centrales nucléaires.
19h30
Oksana, l'esthéticienne ukrainienne établie à Sion puis partie à Kiev, donne de ses nouvelles
Il y a un an, au début de la guerre, la RTS suivait le destin d'Oksana, une esthéticienne ukrainienne établie à Sion et repartie en Ukraine pour chercher sa nièce Yaroslava, à Kiev.
La jeune femme avait fait le choix de suspendre son activité d'esthéticienne pour travailler comme traductrice pour les réfugiés ukrainiens. Aujourd'hui, après une pause de dix mois, elle reprend son premier métier. Le 19h30 de la RTS est allé à sa rencontre pour prendre de ses nouvelles.
19h45
La Hongrie se prononcera début mars sur les nouvelles adhésions à l'Otan
Le Parlement hongrois se prononcera début mars sur l'adhésion à l'Otan de la Finlande et de la Suède. Les députés hongrois débattront sur le sujet la semaine prochaine, avant un vote séparé pour chacun des deux pays entre le 6 et le 9 mars, a indiqué le Parlement sur son site internet.
La candidature des deux pays nordiques, qui doit être acceptée à l'unanimité par les 30 Etats membres de l'Otan, a été ratifiée par tous à l'exception de la Turquie et de la Hongrie.
Gouvernement accusé de traîner les pieds
L'échéance avait été repoussée à plusieurs reprises au motif d'un embouteillage législatif, et l'opposition accusait le gouvernement de Viktor Orban de traîner les pieds. Le Premier ministre nationaliste est soucieux de maintenir des liens avec Moscou malgré la guerre en Ukraine.
Face aux critiques, Budapest a cependant assuré à plusieurs reprises "ne pas avoir d'objections" aux candidatures de la Finlande et de la Suède à l'Alliance atlantique. "Nous avons une position claire", avait déclaré le ministre des Affaires étrangères Peter Szijjarto fin janvier. "Nous soutenons l'expansion de l'Otan, et quand le Parlement se réunira de nouveau en février, la question sera à l'agenda et nous la réglerons rapidement", avait-il promis.
19h35
Joe Biden: la décision russe sur New Start est "une grosse erreur"
Joe Biden a qualifié mercredi la décision de la Russie de suspendre sa participation au traité New Start de réduction des armes stratégiques de "grosse erreur" alors que le président américain poursuit sa tournée en Europe.
Il a rencontré mercredi les dirigeants des pays d'Europe centrale et de l'Est membres de l'Otan afin d'afficher son soutien à leur sécurité, après les menaces nucléaires implicites émises la veille par Vladimir Poutine envers les pays occidentaux qui soutiennent l'Ukraine. La plupart de ces pays, hormis la Hongrie, sont des fervents partisans d'un soutien militaire renforcé à l'Ukraine.
Lors de l'ouverture de la réunion, Joe Biden a réaffirmé l'engagement des Etats-Unis pour leur sécurité. "En tant que flanc oriental de l'Otan, vous êtes la ligne de front de notre défense collective", a-t-il déclaré. "Vous savez mieux que quiconque ce qui est en jeu dans ce conflit. Pas seulement pour l'Ukraine, mais pour la liberté des démocraties dans toute l'Europe et dans le monde entier", a-t-il ajouté.
19h25
L'Afrique du Sud défend ses exercices navals avec la Russie
L'armée sud-africaine a défendu sa décision d'accueillir des exercices navals controversés avec la Russie et la Chine, exercices qui ont commencé mercredi peu avant le premier anniversaire de l'invasion russe de l'Ukraine et inquiètent les Occidentaux.
"Il y a une différence entre le militaire et le politique", a déclaré le général Siphiwe Sangweni, responsable des opérations conjointes au sein des forces armées sud-africaines. L'armée est "guidée par le gouvernement", mais doit aussi apprendre de nouvelles compétences auprès d'autres armées pour protéger le pays et contribuer aux missions internationales de maintien de la paix, a-t-il expliqué.
Frégate militaire russe et navire de guerre chinois
"D'autres pays auront certes une autre approche que nous", mais "chaque pays est souverain et a le droit de gérer les choses comme il considère qu'elles doivent l'être", a-t-il asséné, avant d'ajouter que "la coopération et la coordination avec toutes les autres armées" était quelque chose de très important.
Ces opérations, qui impliquent plus de 350 militaires sud-africains, doivent se poursuivre pendant plusieurs jours au large de Durban (sud-est), plus grand port d'Afrique australe sur l'océan Indien, et de Richards Bay, à quelque 180 km plus au nord. Une frégate militaire russe équipée de missiles hypersoniques Zircon et un navire de guerre chinois doivent notamment y participer.
18h45
Pas encore d'accord entre les 27 sur le dixième paquet de sanctions
Les ambassadeurs des 27 Etats membres de l'Union européenne n'ont pas réussi à s'accorder mercredi sur un dixième paquet de sanctions contre la Russie à la suite de l'invasion de l'Ukraine.
Mais ils ont enregistré des progrès dans leurs discussions, tout en décidant de prolonger de six mois les sanctions déjà en vigueur, a-t-on appris de source européenne.
Points techniques à clarifier
Leurs pourparlers reprendront jeudi après-midi, avec l'intention de trouver un accord avant vendredi, date du premier anniversaire de la guerre en Ukraine.
Selon un diplomate européen, certains points plutôt techniques doivent encore être clarifiés, comme les exigences de déclaration et le quota d'importation de certaines marchandises. Mais un accord devrait être trouvé rapidement jeudi après d'ultimes négociations entre ambassadeurs.
18h30
La Chine expose son plan de paix sans consulter l'Ukraine
La Chine a exposé à la Russie sa vision pour "le règlement politique" du conflit en Ukraine, a indiqué mercredi le ministère russe des Affaires étrangères à l'issue du déplacement à Moscou du chef de la diplomatie chinoise Wang Yi.
"Les partenaires chinois nous ont fait part de leurs réflexions sur les causes profondes de la crise ukrainienne, ainsi que sur leurs approches pour son règlement politique", a-t-il détaillé. "Il n'a pas été question d'un 'plan' (de paix) séparé", a-t-il toutefois relevé.
Le gouvernement chinois n'a pas consulté Kiev en préparant son plan de paix pour Ukraine, censé être rendu public cette semaine, a dénoncé pour sa part un haut responsable ukrainien peu après, qui a requis l'anonymat.
Proposition chinoise publiée cette semaine
Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba, qui a rencontré son homologue chinois Wang Yi en Allemagne, a toutefois révélé mardi à Bruxelles que ce dernier lui avait "fait part des éléments-clés" du plan de paix chinois. "Nous attendons de recevoir ce texte pour l'étudier en détail, parce qu'on ne peut tirer de conclusions après seulement une présentation orale", avait-il ajouté.
Pékin a promis de publier sa proposition de "solution politique" cette semaine, à temps pour le premier anniversaire du déclenchement de l'offensive russe en Ukraine le 24 février 2022.
18h00
L'Ukraine et ses alliés cherchent le soutien le plus large à l'ONU
La Première dame ukrainienne a réclamé mercredi justice pour son pays, avant le début d'une Assemblée générale de l'ONU où Kiev et ses alliés espèrent recueillir le soutien le plus large à une résolution appelant à une paix "juste et durable", un an après l'invasion russe.
"Je pense que vous serez tous d'accord que quels que soient le pays ou la nationalité, vous avez le droit de ne pas être tués dans vos propres maisons", a déclaré Olena Zelenska dans un message vidéo diffusé lors d'un événement spécial sur les violations des droits humains en Ukraine au siège des Nations unies à New York.
"Mais les Ukrainiens sont tués sous les yeux du monde entier depuis un an, dans leurs villes, villages, appartements, hôpitaux, théâtres", a-t-elle ajouté, défendant le droit à "l'autodéfense" de l'Ukraine.
17h00
95% des Ukrainiens confiants dans la victoire, selon un sondage
Quelque 95% des Ukrainiens croient en la victoire de leur pays contre la Russie, selon un sondage réalisé début février par l'institut ukrainien Rating Group. L'enquête montre que la détermination du pays ne diminue pas après un an de guerre.
Parallèlement, 97% des Ukrainiens interrogés disent avoir confiance en leur armée (contre 65% en 2019) et 90% en leur président Volodymyr Zelensky (36% en janvier 2022), selon ce sondage.
Alors que 17% de la population a indiqué avoir perdu un proche tué dans la guerre, plus de la moitié (58%) a jugé "impossible" le rétablissement des relations amicales avec les Russes et les Biélorusses, dont le pays est un allié de Moscou. Pour 22%, un tel rétablissement est envisageable "dans 20 à 30 ans" et pour 11%, "dans 10 à 15 ans".
16h00
Plus de 800 centres de santé attaqués en un an de guerre
Plus de 800 attaques contre des centres de santé en Ukraine ont été observées en un an de guerre, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Plus de 100 personnes ont été tuées parmi le personnel et les patients, a indiqué mercredi à la presse à Genève son directeur général Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Les effets du conflit sur la santé ont été "dévastateurs", a-t-il affirmé. Celui-ci a péjoré la situation, de la santé mentale à la vaccination.
"Ces lacunes sont une menace" pour les prochaines années, a ajouté le directeur général. En un an, l'OMS a distribué environ 300 tonnes de matériel médical. Près de 8,5 millions de personnes ont été atteintes, dit encore l'organisation.
15h20
Pour Vladimir Poutine, la Russie combat en Ukraine sur ses "terres historiques"
"Des combats sont en cours au sein de nos terres historiques, pour notre peuple", a lancé mercredi le président russe Vladimir Poutine pendant un grand concert patriotique au stade Loujniki à Moscou (lire brève de 14h05), en référence à la guerre que mène l'armée russe en Ukraine.
Au cours d'une apparition qui n'aura duré que quelques minutes, le chef de l'Etat a aussi rendu hommage aux militaires russes déployés en Ukraine, qui "se battent avec héroïsme, courage et valeur".
Les responsables des autorités d'occupation russes de régions ukrainiennes étaient également dans l'enceinte du stade, donnant des interviews aux médias d'Etat russes.
"L'Occident est complice des crimes de guerre" ukrainiens, a ainsi lâché Denis Pouchiline, le chef séparatiste prorusse d'une "république" dans la province de Donetsk dont Moscou revendique l'annexion, avant de dénoncer une fois encore "l'idéologie nazie" du pouvoir ukrainien.
15h05
La position du Conseil fédéral sur les réexportations d'armes ne bouge pas d'un cheveu
Le Conseil fédéral n'a aucunement l'intention de revoir sa copie sur la question controversée des réexportations d'armes. Cette voie n'est pas bonne pour la Suisse, ont répété Alain Berset et Ignazio Cassis mercredi face aux médias.
La Suisse ne peut pas intervenir militairement, de quelque manière, ont souligné les deux conseillers fédéraux lors d'une conférence de presse consacrée à l'Ukraine. Les deux ministres étaient interrogés suite à la décision d'une commission parlementaire d'ouvrir mardi la porte à d'éventuelles réexportations d'armes ou de munitions, sous conditions.
"Nous n'irons pas sur la voie de la réexportation d'armes"
"Le Conseil fédéral est persuadé que la voie militaire n'est pas la bonne. Ce n'est pas dans la tradition suisse", a dit Ignazio Cassis. Pour lui, sur le plan de la quantité de matériel éventuellement livré, "les quantités seraient insignifiantes".
Et ce serait hautement problématique en regard de la neutralité helvétique, a complété Alain Berset, pour qui "Nous n'irons pas sur la voie de l'exportation ou la réexportation d'armes".
15h00
La Suisse met 140 millions de plus pour l'aide humanitaire à l'Ukraine
Le Conseil fédéral propose de débloquer 140 millions de francs supplémentaires d'aide humanitaire à l'Ukraine. Ce nouveau plan sera aussi destiné à la Moldavie, à hauteur de 26 millions.
Les fonds serviront notamment à des abris pour les écoles, à la réparation de dommages causés aux hôpitaux et à l’infrastructure énergétique, à de petits crédits destinés aux PME agricoles, au déminage ou encore à la fourniture d’un soutien psychosocial.
Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) et celui de l'Economie (DEFR) apportent à ce programme une contribution de 48 millions de francs provenant de crédits existants. Les 92 millions restants sont des fonds additionnels, qui seront soumis à l’approbation du Parlement dans le cadre du supplément au budget.
Les discours de Joe Biden à Varsovie laissent les Polonais mitigés
Joe Biden achève mercredi sa visite en Pologne par une réunion avec les dirigeants de neuf pays d’Europe centrale et de l’est appartenant à l'Otan. Le Secrétaire général de l’Alliance Jens Stoltenberg sera également présent.
Hier, devant plusieurs milliers de personnes, le président américain a prononcé un discours de soutien à l’Ukraine et au monde libre. En coulisses, le pouvoir polonais en attendait toutefois davantage.
14h30
Le Parlement russe valide la suspension du traité nucléaire "New Start"
Les deux chambres du Parlement russe ont acté mercredi la suspension du traité de désarmement nucléaire "New Start", une décision annoncée la veille par le président Vladimir Poutine et dénoncée à l'unisson par les puissances occidentales.
Les députés de la Douma, la chambre basse, ont d'abord approuvé à l'unanimité la suspension avant d'être suivis quelques heures plus tard par les sénateurs de la chambre haute, le Conseil de la Fédération, ont rapporté les agences de presse russes.
Limitations respectées d'ici 2026
Le ministère russe des Affaires étrangères avait toutefois précisé mardi que Moscou continuerait de respecter la limitation de son arsenal nucléaire malgré la suspension de "New Start", jusqu'à la fin effective du traité le 5 février 2026.
La Russie a aussi affirmé qu'elle pourrait revenir sur cette suspension si Washington, qu'elle accuse de multiples violations, faisait preuve de "bonne foi" en vue d'une "désescalade globale".
Signé en 2010, le traité est le dernier accord bilatéral de désarmement nucléaire liant Russes et Américains. Moscou avait déjà annoncé début août suspendre les inspections prévues sur ses sites militaires.
14h15
La Chaîne du Bonheur a récolté 130 millions pour l'aide aux victimes de la guerre
Un an après le début de la guerre en Ukraine, la Chaîne du Bonheur soutient près de 90 projets sur place. Elle y a consacré jusqu'à présent plus de 50 millions de francs.
Au total, la Chaîne du Bonheur a récolté 130 millions de francs de dons pour les victimes de la guerre, soit le deuxième montant le plus élevé qu'elle ait jamais réuni, a-t-elle indiqué mercredi dans un communiqué. Après l'aide d'urgence au début de la guerre, l'organisation mise sur des projets plus importants à moyen et long terme.
L'accent est actuellement mis sur les personnes proches des combats et sur celles qui ont fui leurs maisons. Parmi les personnes aidées figurent des familles monoparentales, des femmes enceintes, des femmes allaitantes, des personnes âgées et des personnes en situation de handicap.
Immense besoin d'aide humanitaire
Le travail des organisations partenaires de la Chaîne du Bonheur sur place se concentre sur la réhabilitation de bâtiments importants, l'accès aux soins de santé, à l'aide psychosociale et à l'éducation, ainsi que sur l'aide aux personnes réfugiées et déplacées.
Les Nations Unies estiment que 17,6 millions de personnes ont actuellement besoin d'une aide humanitaire en Ukraine. Plus de 8 millions d'Ukrainiens sont réfugiés en Europe et 5,9 millions ont été déplacés à l'intérieur du pays. Les infrastructures telles que les hôpitaux, les cliniques et les écoles ont été détruites.
14h10
Vladimir Poutine juge que la relation russo-chinoise "stabilise la situation internationale"
Vladimir Poutine a jugé mercredi que la relation russo-chinoise "stabilisait la situation internationale". Un plan de paix chinois pour l'Ukraine est censé être rendu public cette semaine.
"Les relations internationales sont compliquées aujourd'hui (...) Dans ce contexte, la coopération (...) entre la Chine et la Russie a une grande importance pour la stabilisation de la situation internationale", a déclaré le président russe, en accueillant au Kremlin le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi.
Vladimir Poutine ne reçoit que rarement des responsables étrangers qui ne sont pas des chefs d'Etat, cette rencontre soulignant une fois de plus les liens privilégiés entre le Kremlin et son allié chinois.
"Nous atteignons de nouveaux horizons", s'est félicité Vladimir Poutine, en ajoutant attendre le président chinois Xi Jinping avec une visite en Russie, envisagée au printemps.
Volonté chinoise de partenariat
Pour sa part, Wang Yi a exprimé la volonté de Pékin de "renforcer le partenariat stratégique (...) et la coopération tous azimuts" avec Moscou, selon ses propos traduits en russe.
Les relations russo-chinoises "ne sont pas dirigées contre les pays tiers et résistent à leurs pressions", a-t-il souligné.
Le chef de la diplomatie chinoise a été reçu au Kremlin, après s'être entretenu avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
14h05
Un grand concert patriotique à Moscou en soutien à l'offensive
Des dizaines de milliers de Russes se sont rassemblés mercredi au stade moscovite de Loujniki pour un grand concert patriotique organisé par les autorités en soutien à leur offensive contre l'Ukraine. Par -15°C, le public y agite des centaines de drapeaux russes, alors que sur les scènes se succèdent des chants patriotiques et des discours de combattants russes du front ukrainien.
Ce concert baptisé "Gloire aux défenseurs de la patrie" intervient à la veille de la journée du même nom, et à l'avant-veille du premier anniversaire de l'offensive russe contre son voisin.
Enfants sur scène
Des enfants du Donbass ukrainien, notamment de la ville de Marioupol (sud-est), sont montés sur scène, se serrant contre un militaire russe proclamant face à la foule "Nous gagnerons!".
La Russie est accusée d'avoir kidnappé des milliers d'enfants ukrainiens des territoires qu'elle occupe. Moscou, qui considère ces régions comme russes, dément et dit avoir organisé des adoptions parfaitement légales.
14h00
Caritas tire un bilan positif de l'accueil des réfugiés ukrainiens, mais souhaite des améliorations
Un an après l’introduction du statut de protection S, plus de 75'000 Ukrainiens ont trouvé refuge en Suisse. Caritas dresse un bilan provisoire positif mais voit des améliorations nécessaires.
Parmi les milliers de personnes ayant fui l'Ukraine arrivées en Suisse, plus de la moitié ont été hébergées chez des particuliers, rapporte mercredi Caritas Suisse. L'hébergement en familles est une aubaine qui a permis d'éviter l'explosion du système d'asile. Ce modèle a du potentiel et devrait également s'ouvrir à d'autres groupes de réfugiés, estime l'organisation.
Caritas salue aussi la liberté de circulation et l'accès facilité au marché du travail des personnes avec le statut S. "Le fait que 15% des réfugiés ukrainiens en âge de travailler aient trouvé un emploi peu de temps après leur arrivée a montré que cela était bénéfique pour toutes les parties", souligne-t-elle dans un communiqué.
L’intégration linguistique reste un défi. Environ 40% des personnes concernées parlent anglais. Il y a donc un besoin de soutien dans le domaine de la langue et de la recherche d’emploi, relève encore Caritas.
Revendications pour la suite
Une année après le début de la guerre en Ukraine, l'oeuvre d'entraide tire des enseignements. Le statut S a contribué à ce que les Ukrainiennes et Ukrainiens qui arrivaient en nombre aient pu être bien accueillis en peu de temps. "Mais il a également mis en évidence une nécessité d'agir", relève l'ONG, qui dresse une liste de revendications.
Parce que le statut S, axé sur le retour, rend l'intégration plus difficile, Caritas défend l'idée que les personnes concernées obtiennent un permis de séjour B régulier après deux ans. "La paix n'est pas à l'horizon pour l'Ukraine. Je pense que, pour cette raison, cela prendra plus de temps. Il faut bientôt avoir une perspective pour les personnes d'Ukraine qui sont en Suisse. Nous demandons de donner le permis B après deux ans", déclare dans le 12h30 le directeur de Caritas Suisse Peter Lack.
Aide financière à augmenter
Selon l'organisation caritative, l'aide financière apportée aux réfugiés ukrainiens ne suffit pas pour vivre dignement. Actuellement, les personnes au bénéfice d'un statut S touchent 3000 francs d'aide sociale par année. Pour les titulaires d'un permis B de cinq ans ou d'un permis provisoire F, le soutien annuel se monte à 18'000 francs. Caritas Suisse appelle donc les autorités politiques à adapter le forfait distribué.
"On a vu que les 3000 francs distribués aux réfugiés ne suffiront pas. Le montant de 18'000 francs aide vraiment les réfugiés, mais aussi la société, parce que ces personnes peuvent s'intégrer en Suisse. Pour nous, c'est essentiel", argumente Peter Lack.
Enfin, Caritas dénonce les inégalités de traitement entre réfugiés. L'organisation demande que les règles valables avec le statut S s'appliquent à toutes les personnes en quête de protection, avec la mise en place d'un nouveau statut de protection humanitaire.
14h00
Caritas Suisse aide aussi en Ukraine et dans les pays voisins
Caritas Suisse, avec le réseau international, a déjà engagé environ 20 millions de francs dans 60 projets en Suisse et à l’étranger - Pologne, Moldavie, Roumanie, Slovaquie - pour venir en aide aux Ukrainiens. En collaboration avec la Chaîne du Bonheur, l'organisation a débloqué jusqu’ici environ deux millions pour l’aide d’urgence et l’aide transitoire en Suisse.
En Ukraine, l'organisation a distribué sur place des repas chauds et des paquets de nourriture à 3,7 millions de personnes et fourni un toit dans un centre en Ukraine à 430'000 victimes. Pas moins de 10'600 tonnes de biens de première nécessité ont été acheminés. Pour Caritas Suisse, les projets à long terme prennent désormais le relais de l'aide d'urgence.
12h45
L'Espagne va envoyer six chars Leopard à l'Ukraine
L'Espagne va donner à l'Ukraine six chars Leopard 2A4, qui n'étaient plus en service et que l'armée espagnole est en train de réparer, a annoncé mercredi la ministre de la Défense à la Chambre des députés.
Margarita Robles, qui n'a pas donné de précisions sur le calendrier de cet envoi, a assuré que l'Espagne pourrait réparer d'autres chars de ce type pour les envoyer à l'Ukraine "si cela était nécessaire" et si "nos alliés nous le demandaient".
12h20
Des experts de l'ONU dénoncent la "destruction délibérée" de la culture ukrainienne
Des experts de l'ONU ont dénoncé mercredi la "destruction délibérée" de la culture ukrainienne par la Russie pouvant s'assimiler à une tentative d'éradiquer le droit des Ukrainiens à leur propre identité, dans un communiqué publié à l'avant-veille du premier anniversaire de l'invasion russe.
Ces experts ont appelé à l'arrêt des destructions intentionnelles de sites, institutions et objets d'importance culturelle, historique et religieuse en Ukraine, ajoutant que le dénigrement continu de l'histoire et de l'identité du peuple ukrainien était utilisé comme une justification de la guerre et de la haine.
Destructions d'objets et de lieux
"Un an après l'escalade des hostilités, de nombreux sites, institutions et objets d'importance culturelle, historique et religieuse en Ukraine ont été partiellement ou entièrement détruits par des attaques militaires de la Fédération de Russie", ont déclaré les experts dans un communiqué.
"Il s'agit notamment de mémoriaux et de monuments, de bâtiments civils, de musées, de théâtres, de monuments, de statues, de lieux de culte, de cimetières, de bibliothèques, d'archives, ainsi que d'écoles, d'universités et d'hôpitaux", selon le texte.
Le communiqué a été rédigé par des rapporteurs spéciaux de l'ONU sur les droits culturels, le droit à l'éducation et la liberté de religion. Ces rapporteurs sont mandatés par le Conseil des droits de l'homme des Nations unies mais demeurent des experts indépendants non rémunérés qui ne s'expriment pas au nom de l'ONU.
12h20
L'Ukraine souhaite l'extension de l'accord sur les céréales
L'Ukraine souhaite que l'accord sur les exportations de céréales par voie maritime conclu avec la Russie soit prolongé d'au moins un an et élargi au port ukrainien de Mykolaïv, a dit mercredi un responsable gouvernemental.
Kiev va en formuler la demande cette semaine auprès des parrains de l'accord, la Turquie et les Nations unies, a-t-il ajouté.
L'accord signé en juillet, appelé Initiative céréalière de la mer Noire, permet les exportations de céréales à partir de trois ports ukrainiens, dont celui d'Odessa.
Il a été prolongé en novembre et doit expirer le 18 mars dans sa forme actuelle. "Nous formulerons cette semaine une proposition formelle d'extension", a déclaré à l'agence de presse Reuters le vice-ministre ukrainien des Infrastructures, Yuriy Vaskov.
12h15
Wagner appelle les Russes à faire pression sur l'armée pour obtenir des munitions
Le patron du groupe paramilitaire russe Wagner a exhorté mercredi les Russes à faire pression sur l'armée pour fournir des munitions à ses hommes, un appel inédit qui illustre l'ampleur des tensions entre les mercenaires et l'état-major russe.
"Si chaque Russe à son niveau - pour ne pas appeler qui que ce soit à manifester - disait simplement: 'Donnez des obus à Wagner', ce qui est déjà en cours sur les réseaux sociaux, alors ce serait déjà important", a déclaré l'homme d'affaires Evguéni Prigojine dans un enregistrement sonore diffusé par son service de presse.
11h25
Moscou et Pékin affichent leur entente, en plein suspense autour d'un plan de paix chinois
La Russie et la Chine ont affiché mercredi leur bonne entente et leur volonté d'approfondir leurs relations, au moment où Pékin cherche à intercéder comme médiateur dans le conflit ukrainien avec un plan de paix censé être dévoilé cette semaine.
"Nos relations se développent de manière sûre et dynamique. Et malgré de fortes turbulences sur la scène internationale, nous faisons preuve d'unité, d'une volonté de défendre les intérêts de l'un et de l'autre en respect du droit international et du rôle central de l'Organisation des Nations unies", a déclaré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, lors d'une rencontre à Moscou avec son homologue chinois, Wang Yi.
Pour sa part, le chef de la diplomatie chinoise a promis de "poursuivre ses efforts afin de renforcer et d'approfondir les relations russo-chinoises", selon des propos traduits en russe lors de la rencontre.
Wang Yi doit être reçu plus tard dans la journée par le président Vladimir Poutine au Kremlin, selon le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
Le chef de la diplomatie chinoise est arrivé mardi à Moscou, après avoir notamment rencontré la semaine dernière le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba durant la conférence sur la sécurité organisée à Munich, en Allemagne, où il lui a présenté selon Kiev "des éléments clés du plan de paix chinois" pour l'Ukraine.
11h00
Le pape François condamne à nouveau une guerre "absurde et cruelle"
"Une victoire construite sur des ruines ne sera jamais une vraie victoire": le pape François a lancé mercredi un nouvel appel à la paix en Ukraine, condamnant une guerre "absurde et cruelle", deux jours avant le premier anniversaire de l'invasion du pays.
"Le 24 février marquera le premier anniversaire de l'invasion de l'Ukraine, un an de guerre absurde et cruelle. Un triste anniversaire", a déclaré le jésuite argentin à l'issue de son audience générale hebdomadaire au Vatican.
"Je lance un appel à tous ceux qui ont autorité sur les nations afin qu'ils s'engagent concrètement pour la fin du conflit, pour atteindre un cessez-le-feu et débuter des négociations de paix", a ajouté le pape de 86 ans.
Appels à la paix maintes fois répétés
"Le bilan des morts, des blessés, des réfugiés, des dégâts économiques et sociaux parle pour lui-même", a ajouté François, qui a multiplié les appels à la paix depuis un an, tout en tentant de maintenir un dialogue avec Moscou.
"Le Seigneur pourra-t-il pardonner tant de crimes et de violence? (...) Restons proches du peuple ukrainien martyrisé qui continue de souffrir, et demandons-nous si tout a été fait pour stopper la guerre", a-t-il encore déclaré.
Malgré des propositions de médiation, la diplomatie du Saint-Siège n'est pas parvenue à s'imposer sur le conflit en Ukraine. Le pape avait lui-même envisagé de se rendre à Kiev et Moscou, un projet qui n'a jusqu'ici pas vu le jour
09h00
L'école à distance, quotidien de nombreux enfants ukrainiens
En Ukraine, l'école se fait à distance pour beaucoup d'enfants. En pleine leçon de mathématiques, Egor s’accroche pour résoudre une équation. Son enseignante l’interroge par écrans interposés. "Ce qui m’ennuie, c’est que je ne vois plus mes amis", regrette le garçon de 13 ans. Il étudie depuis trois ans de cette manière: deux ans de pandémie, un an de guerre.
Sa mère entre en silence dans la chambre et le regarde, attendrie. Elle esquisse un sourire, parce qu’elle anticipe la remarque de son fils. "Ce qui est bien, par contre, c’est que maintenant je peux dormir une demi-heure de plus le matin", dit Egor.
"L’école me manque beaucoup"
Son petit frère est assis juste à côté, sur le même pupitre en bois. Gleb, 11 ans, a de son côté beaucoup plus de peine à supporter cette situation.
"Moi, l’école me manque beaucoup", déclare-t-il. "J’ai mal aux yeux à passer autant de temps derrière l’ordinateur. Les récréations me manquent aussi. Mes amis de classes me manquent beaucoup. Mes profs parfois aussi et leurs explications. Le seul avantage, c’est que tu apprends à manier un ordinateur."
Aucune école de Dnipro (est) ne fonctionne en présentiel depuis le début de la guerre. Lorsque les alertes retentissent, les deux garçons doivent gérer seuls la situation et, si besoin, s’abriter, car leurs parents travaillent tous deux. "Parfois, c’est vraiment très difficile de se concentrer à cause des alertes antiaériennes ou des coupures de courant", raconte Gleb.
"J’essaie de garder la motivation, mais je me dis souvent: 'Oh non… J’en peux plus de cet ordinateur'." La famille a hésité à quitter le pays. Mais la mère explique: "Chez nous, c’est ici."
08h50
Mise en garde sur la menace nucléaire
Vladimir Poutine a annoncé mardi la suspension de la participation de la Russie au traité de désarmement nucléaire russo-américain "New Start". Le Ministère russe des Affaires étrangères a toutefois nuancé dans la soirée le propos du président, en précisant que la Russie continuerait de respecter la limitation imposée à son arsenal.
Pour Daniel Högsta, le directeur exécutif de la Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires (ICAN), le risque d'utilisation d'armes nucléaires après un an d'invasion russe de l'Ukraine reste extrêmement élevé.
Crainte de millions de morts
Le responsable de cette ONG qui a reçu le prix Nobel de la paix 2017 s'en alarme: "Même si une seule arme nucléaire était utilisée aujourd'hui, les morts et les blessés se compteraient par centaines de milliers, voire par millions", déclare-t-il.
"Et les conséquences se feraient sentir bien au-delà de la zone de guerre. Des recherches publiées dans la revue Nature ont montré qu'une guerre nucléaire régionale utilisant 10% des arsenaux mondiaux entraînerait la famine et la mort de millions de personnes, les cendres et la suie radioactives des villes en feu bloqueraient la lumière du soleil pendant quatre mois. L'utilisation d'armes nucléaires dans une région densément peuplée comme l'Europe aurait un impact dévastateur et provoquerait une catastrophe humanitaire de grande ampleur", soutient Daniel Högsta.
Destructions quelle que soit la puissance de l'arme
Depuis le début de la guerre, les missiles nucléaires tactiques font parler d'eux, par opposition aux missiles stratégiques. Ce sont des armes tactiques, à la portée et à la puissance réduite, qui feraient des dégâts ciblés. Mais selon le spécialiste, il s'agit-là d'une croyance trompeuse.
"Ces armes ont généralement des rendements explosifs de l'ordre de 10 à 100 kilotonnes. Elles tueraient probablement des centaines de milliers de civils et en blesseraient beaucoup plus, dont beaucoup mourraient, alors que les systèmes d'intervention d'urgence et de santé seraient endommagés et débordés", avance Daniel Högsta.
Ce serait donc une erreur de sous-estimer le risque actuel, martèle Daniel Högsta, qui s'exprimait mardi devant l'association des correspondants accrédités aux Nations unies à Genève.
07h20
En Allemagne, les réfugiés d'Ukraine s'intégrent plutôt bien
Environ 8 millions de personnes ont fui la guerre en Ukraine. L’Allemagne compte actuellement plus d’un million de réfugiés sur son sol. Quelle est leur situation aujourd’hui?
Une étude de l’Institut de recherche sur le marché du travail (IAB) indique que leur intégration se fait assez rapidement.
Réalisée auprès de 11'000 Ukrainiens et Ukrainiennes, cette recherche montre en effet que cet été, 6 mois après leur arrivée en Allemagne, 17% d’entre eux et elles avaient déjà trouvé un emploi. Ces personnes seraient aujourd’hui environ 25% à avoir un travail. Près de la moitié fréquentent ou ont fréquenté des cours d’allemand. Deux tiers ont trouvé un hébergement. Logement, travail, cours de langue, fréquentation des écoles pour les enfants: le processus d’intégration dans la société semble donc plus facile que pour les réfugiés arrivés entre 2014 et 2016 en Allemagne.
Installation facilitée
Une des explications possibles réside dans le profil de ces personnes. "Il s’agit de femmes à 80%, la moitié d’entre elles ont des enfants", observe Yuliya Kosyakova, professeure spécialiste des migrations à l'université Otto-Friedrich de Bamberg et coautrice de l’étude de l'IAB. "C’est une population qui a un haut niveau de formation, 72% ont un diplôme de l’enseignement supérieur. Avant de venir en Allemagne, la plupart d’entre elles travaillaient en Ukraine dans des métiers très qualifiés."
Les réfugiés arrivés en Allemagne en 2015 et 2016 était aussi plus qualifiés que la moyenne. Mais, à la différence des Syriens qui avaient eux aussi fui la guerre dans leur pays, les réfugiés ukrainiens ont bénéficié de conditions plus favorables à leur intégration. Ils ont ainsi obtenu rapidement un droit de séjour et, grâce à une directive européenne, ont pu s’installer où elles voulaient en Allemagne. C’est-à-dire aussi dans des régions dynamiques en matière d’emplois.
07h15
Une aide militaire chinoise "changerait la donne"
Les Etats-Unis ont accusé cette semaine la Chine d'envisager de fournir des armes à la Russie pour appuyer son offensive en Ukraine, ce que dément Pékin. Si c'était le cas, cela "changerait la donne" dans ce conflit qui dure depuis un an, estiment plusieurs experts.
Un afflux d'armes en provenance de Chine "rebattrait les cartes" du conflit en Ukraine, a fait valoir auprès de l'AFP Mick Ryan, ancien stratège et général de l'armée australienne aujourd'hui à la retraite.
"C'est une guerre de systèmes industriels. Pour le moment, la Russie est [à la traîne par rapport à] l'Occident. Si la Chine s'implique, tout avantage que l'Ukraine avait grâce à la capacité industrielle de l'Occident disparaît instantanément", a-t-il exposé.
Les "munitions chinoises rendraient la vie très difficile aux Ukrainiens, qu'il s'agisse de munitions d'artillerie, de munitions de précision ou d'armes de frappe à plus longue portée dont la Russie est à court".
Depuis le début de l'invasion russe, la Russie peine en effet à rassembler suffisamment de personnel, de munitions et d'armes, ce qui explique son enlisement face à la résistance ukrainienne. Cet état de fait a poussé le président russe Vladimir Poutine à recourir à une conscription massive, à des groupes mercenaires et aux importations.
07h05
A moitié en Suisse, à moitié en Ukraine, un couple fait front contre la guerre
Maryna et Igor, un couple d'Ukrainiens installés en Suisse que la RTS avait rencontré l'an dernier, ne vivent plus ensemble. Igor est rentré à Kiev pour participer plus activement à la défense du pays. Maryna s'occupe seule de leurs deux enfants et de leur restaurant. Leur vie est maintenant rythmée par des coups de fil.
Première affaire instruite contre un soldat ukrainien portée devant un tribunal russe
La première affaire instruite en Russie contre un membre des forces armées ukrainiennes, accusé de s'être emparé du pouvoir par la force et d'avoir maltraité des civils, a été portée devant un tribunal, rapporte mercredi l'agence de presse russe TASS.
Le comité d'enquête de la Fédération de Russie avait annoncé en juin sur Telegram que ce sous-officier, membre de la marine ukrainienne, avait été inculpé du crime présumé de mauvais traitements contre la population civile.
Selon TASS, qui cite des sources au sein du tribunal militaire du district du Sud à Rostov-sur-le-Don, Anton Tcherednik a également été inculpé de meurtre et d'entraînement en vue de commettre des actes terroristes.
L'agence de presse Reuters n'a pas été en mesure de vérifier ces informations de manière indépendante. TASS a indiqué que le tribunal examinerait l'affaire "dans un avenir proche".
22h55
Un sommet du 75e anniversaire de l'Otan en 2024 aux Etats-Unis
Les États-Unis accueilleront en 2024 un sommet des dirigeants de l'Otan à l'occasion du 75e anniversaire de l'Alliance atlantique, créée en avril 1949 par le traité de Washington, a annoncé mardi le président américain Joe Biden.
Il a déclaré, lors d'un discours prononcé à Varsovie, juste avant le premier anniversaire de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, qu'il accueillerait tous les membres de l'Otan l'année prochaine pour célébrer "l'alliance défensive la plus forte de l'histoire du monde".
"Et qu'il n'y ait aucun doute. L'engagement des États-Unis envers notre alliance, l'Otan et l'article 5 (du traité fondateur de l'Otan, qui stipule qu'une "attaque contre un allié est considérée comme une attaque contre tous les alliés") est solide comme le roc", a déclaré Joe Biden sous les applaudissements de la foule depuis les arcades de Kubicki, jouxtant les jardins du Château royal, dans la vieille ville de Varsovie.
22h00
Propagande du Kremlin à l'école: une mère et sa fille témoignent
Irina, dix ans, est une écolière moscovite comme tant d’autres. Chaque lundi depuis la rentrée de septembre, l’actualité en Ukraine s’invite dans son programme scolaire.
En plus de la levée du drapeau et du chant patriotique entonné dès l’arrivée à l’école, un nouveau cours a fait son apparition: "les conversations sur l’essentiel". La première personne à avoir dispensé cette leçon, diffusée dans tous les établissement scolaires, n’est autre que le président russe Vladimir Poutine.
Aux yeux de sa maman, Olga, ces leçons revêtent un caractère fasciste, voire nazi. "On explique aux enfants que seul l’Etat russe est important, que les Russes sont bons et que les autres sont méchants." Elle ajoute: "Je dirais que c’est un patriotisme dans le mauvais sens du terme. Il ne s’agit pas de l’amour pour la patrie, mais plutôt de l’amour pour l’Etat, pour le système politique lui-même".
"L'Ukraine ne sera jamais une victoire pour la Russie", déclare Joe Biden à Varsovie
En fin de journée mardi, le président américain Joe Biden s'est exprimé depuis Varsovie, assurant que l'Ukraine déchirée par la guerre ne sera "jamais une victoire pour la Russie".
"Un dictateur déterminé à reconstruire un empire ne pourra jamais entamer l'amour d'un peuple pour la liberté, la brutalité n'écrasera jamais la volonté de ceux qui veulent rester libres", a insisté le président américain.
Avec les déclarations anti-occidentales du président russe Vladimir Poutine plus tôt dans la journée, le monde a donc assisté à un duel rhétorique digne d'un épisode de la Guerre froide.
LUNDI 20 FEVRIER
L’alliance Chine-Russie pourrait être en train de se renforcer
Alors que Washington accuse Pékin de livrer des armes à la Russie pour appuyer son offensive en Ukraine, le ministre chinois des Affaires étrangères est actuellement en visite à Moscou, où il pourrait s’entretenir avec Vladimir Poutine.
Si Pékin a démenti les accusations américaines, le Kremlin, n’a pas fait de commentaires. On ne sait donc pas dans quelle mesure la Chine fournit ou non des armes à la Russie.
Officiellement, Pékin ne veut toutefois pas voir l’opération en Ukraine se prolonger ni s’étendre. La Chine se dit par ailleurs prête à travailler avec la communauté internationale pour parvenir à la paix.