Charles III sera couronné samedi à l'abbaye de Westminster
- Dirigeants étrangers, têtes couronnées, élus... 2000 invités triés sur le volet assisteront samedi au couronnement du roi Charles III à l'abbaye de Westminster, à Londres. A 24 heures de la cérémonie, les préparatifs vont bon train et c'est déjà l'effervescence dans la capitale.
- Le prince Harry, qui a rompu avec fracas avec la monarchie et a quitté le Royaume-Uni en 2020 pour la Californie, a confirmé sa présence, sans son épouse, après des mois de négociations avec le palais de Buckingham.
- Outre la cérémonie, le Royaume-Uni s'apprête à vivre trois jours de fête autour du couronnement, même si l'engouement reste encore peu perceptible dans le pays.
- Le dimanche, la population est invitée à partager un "grand déjeuner" à travers des fêtes de voisinage et avec au menu la "quiche du couronnement", dont la recette a été dévoilée mi-avril par le palais.
- Le soir, un concert aura lieu au château de Windsor, à l'ouest de Londres, auquel 10'000 Britanniques tirés au sort pourront assister. Katy Perry, Lionel Ritchie et le ténor Andrea Bocelli seront les têtes d'une affiche marquée par l'absence de stars britanniques. Enfin, la famille royale appelle les Britanniques à faire des actions de bénévolat le lundi, jour férié.
- Le couronnement est à suivre en direct, de 11h00 à 15h30, sur RTS Un et sur RTSinfo.ch.
Suivi assuré par Valentin Jordil
Le portrait du roi
Charles III, cet inconnu
Né le 14 novembre 1948, le fils aîné Charles était devenu l'héritier de la couronne à trois ans et trois mois, en février 1952, lorsque la princesse Elizabeth, 25 ans, était devenue reine à la mort de son père George VI.
Depuis ses premiers engagements officiels dans les années 1970, le rôle du prince de Galles a été de "soutenir sa majesté la reine, en tant que point focal de la fierté nationale".
Soutien à sa mère, la reine Elizabeth II
Il a donc accueilli en son nom les dignitaires au Royaume-Uni, participé aux dîners d'Etat, voyagé dans une centaine de pays, remis des milliers de décorations, couru les inaugurations, honoré des héros, écrit ou enregistré d'innombrables messages d'encouragement ou de félicitations.
Il remplaçait de plus en plus sa mère à la santé déclinante. En mai 2022, Charles avait prononcé à sa place pour la première fois le discours du trône au Parlement, l'une de ses fonctions constitutionnelles les plus importantes.
Les Britanniques connaissent surtout de lui le naufrage de son mariage avec la princesse Diana, qui lui a fait un tort considérable dans les années 1990, et son remariage avec Camilla.
Fibre écologique
Homme de passions, Charles a occupé au mieux cette très longue attente, défenseur avant l'heure de l'environnement, amateur de médecines douces, passionné d'urbanisme durable et jardinier inspiré qui parle à ses arbres. Depuis 2007, il publie son "empreinte écologique" (total 3133 tonnes de CO2 en 2020 contre 5070 en 2019).
Il est au total président ou bienfaiteur de plus de 420 organisations caritatives, dont la principale, le Prince's Trust, a aidé depuis sa création en 1976 plus d'un million de jeunes en difficulté.
Mais ce vieil aristocrate dandy qui aime les costumes croisés est nettement moins populaire que sa mère, entièrement dévouée à son rôle pendant 70 ans, et d'une neutralité absolue.
Les grandes dates de la vie de Charles III
Septante ans à attendre son tour
14 novembre 1948: naissance de Charles Philip Arthur George à Buckingham Palace, sous le règne de son grand-père le roi George VI. Charles est le premier enfant de la princesse Elizabeth et de son époux Philip, duc d'Edimbourg.
6 février 1952: décès de George VI. Elizabeth devient automatiquement reine à la mort de son père, Charles prince héritier.
2 juin 1953: à 4 ans, il assiste au couronnement de sa mère à l'abbaye de Westminster.
26 juillet 1958: Elizabeth II lui octroie le titre de prince de Galles, qui revient généralement au premier fils du souverain. Charles a 9 ans.
Octobre 1967-1970: étudiant à l'université de Cambridge où il étudie l'antropologie, l'archéologie et l'histoire.
1er juillet 1969: investiture télévisée du prince de Galles au château de Caernarfon par sa mère.
19 février 1970: premier grand discours du prince sur l'environnement, une passion depuis plus de 50 ans.
1970: brève idylle avec Camilla Shand, avant que Charles ne joigne la Royal Navy. Elle épousera Andrew Parker Bowles en juillet 1973.
1971-76: Charles sert tour à tour dans l'armée de l'Air et la Marine royale.
1976: Charles crée le Prince's Trust, sa première organisation caritative pour aider des jeunes en difficulté.
1977: première rencontre avec Lady Diana Spencer. Elle a 16 ans, à l'époque Charles fréquente sa soeur aînée Sarah.
24 février 1981: annonce des fiançailles de Diana, 19 ans, et Charles, 31 ans.
29 juillet 1981: mariage à la cathédrale Saint-Paul à Londres.
21 juin 1982: naissance de leur premier fils le prince William.
15 septembre 1984: naissance de leur deuxième fils, le prince Harry.
1986: reprise de la liaison entre Charles et Camilla Parker Bowles. Diana admettra aussi des infidélités. La "guerre des Wales" fait rage pendant plusieurs années par livres et tabloïds interposés.
9 décembre 1992: le Premier ministre John Major annonce au Parlement la séparation du couple.
1993: début de la construction de Pondbury, village imaginé par le prince Charles notoirement critique de l'architecture moderne.
20 novembre 1995: interview de Diana à la BBC. "Nous étions trois dans ce mariage, c'était un peu trop", dit-elle.
28 août 1996: divorce de Charles et Diana.
31 août 1997: Diana meurt dans un accident de voiture à Paris.
10 février 2005: annonce des fiançailles de Charles et Camilla.
9 avril 2005 : mariage civil de Charles et Camilla à la mairie de Windsor. La reine n'y vient pas mais organise ensuite une réception au château de Windsor.
2004-2005: "mémos de l'araignée noire", courriers envoyés par Charles à des membres du gouvernement pour partager son opinion sur différents sujets, au risque d'être accusé d'ingérence politique. Rendus publics en mai 2015, ils seront jugés largement inoffensifs.
Mars 2020: après avoir abandonné ses obligations princières, Harry s'installe en Californie avec son épouse Meghan épousée le 19 mai 2018.
9 avril 2021: décès du prince Philip à 99 ans.
10 mai 2022: Charles remplace pour la première fois la reine, qui a du mal à se déplacer, pour le discours d'ouverture du Parlement.
8 septembre 2022: Charles devient roi à la mort d'Elizabeth II.
Janvier 2023: un mois après une docu-série à charge contre la famille royale, Harry publie sa biographie "le Suppléant" également très critique de la famille royale. Le roi ne fait aucun commentaire.
29 mars 2023: premier voyage à l'étranger pour le roi et Camilla, en Allemagne. La première partie du voyage, en France, est annulée en raison de tensions sociales.
6 mai 2023: couronnement du roi prévu à l'abbaye de Westminster.
Une première couronne à 21 ans
L'investiture en tant que prince de Galles
Le 1er juillet 1969, la cour d'Angleterre se déploie au château imposant de Caernarfon sur la côte nord-ouest du Pays de Galles.
"Moi, Charles, prince de Galles, je me proclame votre homme lige d'âme et de corps..."
C'est dans un gallois fraîchement acquis - il vient de passer un trimestre dans une université du Pays de Galles pour en apprendre la langue -, que Charles prononce d'une voix juvénile les mots de son investiture.
La reine aide son fils à ajuster sa nouvelle couronne. Des diamants y dessinent le signe zodiacal du prince, le scorpion. Des années plus tard, l'artisan-joaillier qui réalisa l'ouvrage a révélé que la sphère d'or placée à son sommet était... une balle de ping-pong plaquée or.
Par sa simplicité, le prince a su gagner l'affection des Gallois, ont affirmé les journaux le lendemain.
Pénurie de jonquilles
Mais au-delà du faste des festivités, les nerfs sont mis à rude épreuve. A la veille du grand jour, un sujet brûlant tourmente les esprits. Y aura-t-il des jonquilles sur les tables du grand bal le soir de l'investiture?
Une commande de la fleur nationale galloise, introuvable fin juin en Grande-Bretagne, a bien été passée au Kenya. Las, une vague de chaleur dans ce pays a eu raison des éclatantes fleurs jaunes avant même leur cueillette.
Le salut vient in extremis de la BBC dont le SOS lancé dans ses émissions a été entendu par un horticulteur de... Nouvelle-Zélande qui expédie par le premier avion six douzaines de fleurs.
Important dispositif de sécurité
La perspective de l'installation d'un Anglais comme prince de Galles - suivant une tradition séculaire - a exacerbé le sentiment nationaliste gallois dans ce pays conquis au XIIIe siècle par le roi Edouard 1er, bâtisseur compulsif de châteaux, dont Caernarfon.
Face aux menaces d'attentats, des services de sécurité sur les dents déploient les grands moyens.
Pas moins de 2800 policiers et 2500 soldats à Caernarfon, des hélicoptères de l'armée et de la police, des perquisitions, des écoutes, des contrôles routiers continuels n'empêchent toutefois pas des attentats. Sept bombes éclatent ou sont découvertes juste à temps dans la quinzaine précédant la cérémonie.
Charles III, roi bâtisseur
Poundbury, la ville sortie d'un autre temps
Pour comprendre comment le roi Charles III rêve l'architecture de son Royaume-Uni, il faut se rendre à Poundbury dans le sud-ouest de l'Angleterre et déambuler dans les rues de ce village "modèle" qu'il a imaginé de toutes pièces il y a trente ans.
Connu pour ses prises de positions écologistes, le roi Charles l'est aussi pour sa croisade de longue date contre l'architecture moderne.
Au début des années 1990, il décide de mettre ses idées en pratique en soutenant la construction de Poundbury, un lotissement "modèle" sur ses terres du Dorset où vivent désormais quelque 3500 habitants.
Ici, pas de béton ou presque, les grandes maisons et les bâtiments municipaux ont été construits en pierre, donnant l'impression qu'un quartier londonien huppé s'est délocalisé à la campagne.
Opposé à l'architecture moderne
Le roi a toujours été fermement opposé à l'architecture moderne, une prise de position qu'il a développée dans un livre en 1989 intitulé "Vision of Britain". Quelques années plus tôt, il avait fait capoter un projet d'extension de la National Gallery sur Trafalgar Square à Londres, le comparant à une "monstrueuse verrue".
Construit dans un style géorgien néoclassique, le lotissement qui jouxte la ville de Dorchester est censé refléter la vision architecturale du roi mais est critiqué depuis sa création pour être une sorte de "Disneyland féodal" en raison des styles architecturaux hétéroclites adoptés.
Charles III et la Suisse
Le petit village grison de Klosters, lieu de villégiature
Depuis plusieurs décennies, en février ou en mars, la famille royale britannique prend ses quartiers à Klosters (GR) pour quelques jours de ski. Une station chère au roi Charles III, qui avait pour habitude de s'y rendre avec ses deux fils William et Harry.
C'est d'ailleurs dans cette station qu'il les a initiés à la pratique du ski, aux côtés de l'ancien skieur olympique et ami de Charles III Charles Palmer-Tomkinson.
Depuis sa première visite en 1978, le souverain britannique a pris des habitudes bien ancrées dans ce village, qu'il apprécie pour sa discrétion et sa simplicité apparente.
"Il mange dans l'un des endroits les moins chers du coin. (...) Il loue des skis qu'il transporte lui-même et voyage toujours en deuxième classe", dévoilait en octobre dernier dans le Figaro Ruth Guler, ancienne patronne de l'hôtel Wynegg, l'un des lieux de résidence de la famille royale à Klosters.
Un téléphérique à son nom
Le souverain est également devenu mécène de certains établissements de la station. Klosters a même baptisé l'un de ses téléphériques, celui de Gotschna, du nom du futur roi pour célébrer leurs 40 ans d'histoire commune.
C'est d'ailleurs dans ce village que Charles III, à l'époque prince de Galles, a courtisé Lady Sarah Spencer sur les pentes enneigées de la vallée bucolique du Prättigau.
Au cours des décennies suivantes, c'est toujours dans cette station et sur son vaste domaine skiable relié à celui de Davos qu'il s'est préparé, trois ans plus tard, à demander la main de sa jeune sœur Diana, raconte The Telegraph.
En 1988, Charles avait perdu son ami le major Hugh Lindsay dans une avalanche. Il n'avait pas été blessé, mais avait été choqué par ce drame.
Le portrait de la reine consort
Camilla, une femme dans l'ombre
Au Royaume-Uni, la popularité Camilla, épouse du roi Charles III, reste mitigée, à 48% (YouGov, mars 2023), en dépit de son dévouement sans faille à son mari et à la Couronne, et de ses nombreuses activités caritatives.
Parmi ses autres centres d'intérêt, la santé, les arts, la littérature et les chevaux, point commun avec la reine Elizabeth.
Elle a aussi créé il y a deux ans un cercle de lecture sur Instagram, "The Reading Room".
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Certaines causes lui tiennent particulièrement à coeur comme la Royal Osteoporosis Society dont elle était devenue présidente en 2001. Sa mère et sa grand-mère sont décédées de cette maladie des os.
De l'ombre à la lumière
Il aura fallu du temps à celle qui était connue comme la duchesse de Cornouailles depuis son mariage avec Charles en 2005 pour en arriver là. La reine Elizabeth II réticente n'était pas venue à leur mariage civil à Windsor.
La princesse Diana, qui avait très vite compris que Camilla était le grand amour de la vie de Charles, l'avait surnommée la "Rottweiler", surnom qui la poursuivra pendant des années.
Divorcée, mère de deux enfants adultes et grand-mère de cinq adolescents, Camilla s'est lentement imposée.
Son sens du devoir, sa simplicité et son humour ont eu raison d'une partie des réticences contre cette femme issue de la grande bourgeoisie, fille d'un officier reconverti dans le négoce de vins.
Quelques mois avant son décès, la reine Elizabeth avait exprimé le "souhait sincère" qu'elle soit connue comme reine consort quand Charles accéderait au trône, mettant fin à des années de discussions sur le sujet.
Charles, un amour de jeunesse
Camilla, née Shand, avait fait connaissance du prince Charles en 1971. Après une brève liaison, ils s'étaient chacun mariés de leur côté, elle en 1973 avec Andrew Parker Bowles, lui avec Diana en 1981. Ils avaient repris leur liaison quand Charles était encore marié à Diana.
Beaucoup reconnaissent l'impact positif qu'elle a eu sur son mari dont elle partage le goût pour la nature.
Etre dans l'oeil des médias en permanence "n'est pas facile" avait-elle confié l'an dernier dans une rare interview à Vogue. "Personne n'aime être observée tout le temps et critiquée... mais je pense qu'à la fin j'ai dépassé tout cela (...). Il faut continuer à vivre".
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Les changements au Royaume-Uni
Timbres, billets et boîtes aux lettres...
Les premières pièces de monnaie à l'effigie de Charles III sont, quant à elles, entrées en circulation début décembre, faisant leur apparition dans les bureaux de poste du pays. En 1936, pendant le règne du roi Edouard VIII, qui a duré 326 jours, des pièces avaient été frappées, mais le monarque a abdiqué avant leur mise en circulation.
Quelque 27 milliards de pièces sont actuellement en circulation au Royaume-Uni, arborant le visage de la défunte Elizabeth II: elles resteront elles aussi valables et ne seront remplacées que lorsqu'elles seront endommagées ou usées.
Les premiers billets de banque entreront en circulation mi-2024. "Le portrait du roi apparaîtra sur les modèles existants des quatre billets" de 5, 10, 20 et 50 livres, "sans autre modification" dans leur conception, a annoncé la banque centrale dans un communiqué.
Son effigie apparaîtra également sur plusieurs autres devises utilisées dans les Caraïbes orientales, au Canada, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Idem dans les îles anglo-normandes de Jersey, Guernesey, sur l'île de Man ainsi qu'à Gibraltar, Sainte-Hélène et dans les Malouines, îles et territoires contrôlés par la Couronne britannique.
Les premiers timbres à l'effigie de Charles III ont été mis en vente le 4 avril. Le visuel a été approuvé par le roi, "comme pour tous les nouveaux modèles de timbres", a précisé l'entreprise dans un communiqué.
Il s'agit d'une version adaptée du portrait créé par le sculpteur Martin Jennings pour Royal Mint, l'organisme chargé de frapper la monnaie britannique.
Les lettres EIIR, pour Elizabeth II Regina, sont également apposées sur les boîtes aux lettres, ce qui devra donc être modifié. L'insigne apposée sur les casques de police changera également. L'hymne national britannique est déjà devenu "God Save the King". C'est aussi l'un des deux hymnes nationaux de la Nouvelle-Zélande et l'hymne royal en Australie et au Canada, qui ont leur propre hymne national.
Le couronnement d'Elizabeth II
La première cérémonie retransmise à la télévision
Devenue reine le 6 février 1952 à la mort de son père George VI, Elizabeth II avait été couronnée seize mois plus tard, le 2 juin 1953.
Pour la première fois, la cérémonie avait été retransmise à la télévision et regardée par 27 millions de Britanniques, pour 36 millions d'habitants à l'époque.
Dans les années de l'après-Guerre, elle avait duré plus de trois heures, devant 8251 invités massés dans l'abbaye, et 129 nations et territoires étaient officiellement représentés.
Petite anecdote: l'imposante couronne en or que la reine porte ce jour-là, la couronne de Saint-Edouard, pèse... plus de 2 kilos. Elizabeth s'était entraînée à la porter au palais de Buckingham, à l'heure du bain de ses enfants, avait confié son fils aîné, le prince Charles, âgé de quatre ans à l'époque.
Le programme du couronnement
Une cérémonie plus modeste
Après une cérémonie religieuse le 6 mai, ancrée dans la tradition monarchique mais que le roi a voulu moderniser, le Royaume-Uni vivra trois jours de festivités pour célébrer le couronnement de Charles III.
Cette journée historique débutera par la "Procession du roi" qui rejoindra en carrosse l'abbaye de Westminster depuis le palais de Buckingham sur un parcours d'environ 2 kilomètres.
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Elizabeth a fait le trajet aller et retour à bord de l'ouvragé mais inconfortable carrosse Gold State Coach, vieux de 260 ans. Charles et Camilla ne l'utiliseront que pour leur retour.
Lors de son couronnement, Elizabeth II avait fait l'aller-retour dans le Gold State Coach, une expérience qu'elle avait qualifiée d'"horrible" en raison du manque de confort dans le vieux carrosse.
Pour l'aller, ils ont opté pour le moderne Diamond Jubilee State Coach équipé d'amortisseurs et de l'air conditionné.
Ils feront aussi un trajet retour bien plus court (deux kilomètres) que celui d'Elizabeth, qui avait duré deux heures pour parcourir plus de sept kilomètres.
Cérémonie dirigée par l'archevêque de Canterbury
La cérémonie elle-même doit débuter à 12h00 et durer environ une heure sous la direction de l'archevêque de Canterbury Justin Welby, chef spirituel de l'Eglise anglicane.
Agrémentée d'oeuvres musicales issues du répertoire classique mais aussi de compositions plus modernes, elle est censée "refléter le rôle du monarque aujourd'hui et se tourner vers l'avenir, tout en étant enracinée dans les traditions et l'apparat historiques", selon le palais.
Deux mille invités
Même si Charles III, 74 ans, a voulu un service plus simple et court que celui de la reine Elizabeth II, devant un parterre d'invités limités à 2000 personnes (dirigeants étrangers, têtes couronnées, élus, société civile), certaines étapes sont intangibles. Une fois entré dans l'abbaye, le roi sera présenté et acclamé par l'assistance avant qu'il ne prête serment.
Ce serment du couronnement, rédigé en 1688, a connu des variantes au fil des siècles. Elizabeth II avait par exemple juré de gouverner "selon leurs lois" les peuples du Royaume-Uni et des 14 autres pays sur lesquels règne la Couronne et de défendre la religion anglicane dont le monarque est le chef suprême. Charles pourrait avoir un propos plus oecuménique, en direction de toutes les fois.
Ensuite, le roi, assis sur la chaise du roi Edouard, recevra l'onction d'huile de l'archevêque, puis les attributs royaux: la robe royale, l'orbe (un globe en or surmonté d'une croix), le sceptre et la couronne de Saint-Edouard qui sera déposée sur la tête du souverain. Les membres de la famille royale lui rendront hommage.
Apparition de la famille royale au balcon
Le roi et la reine Camilla, également couronnée lors de la cérémonie, repartiront en carrosse pour la "procession du Couronnement" vers Buckingham, accompagnés cette fois d'un cortège de près de 4000 militaires en habits d'apparat.
Ensuite, la famille royale apparaîtra au balcon du palais pour saluer la foule et assister au survol d'avions de la Royal Air Force.
>> Voir le sujet du 12h45 sur les préparatifs du couronnement:
L'abbaye de Westminster
Un millénaire d'une histoire étroitement liée à la royauté
L'abbaye de Westminster, qui va accueillir le 6 mai le couronnement du roi Charles III, se trouve au coeur de la monarchie britannique depuis près d'un millénaire.
Dans les années 1040, le roi Edouard le Confesseur bâtit une église en pierres sur le site d'un monastère bénédictin fondé autour de 960.
La construction de l'imposante abbaye gothique que l'on connaît aujourd'hui commence sous le roi Henry III en 1245.
L'abbaye située dans le centre de Londres a été construite comme un lieu pour les couronnements et les funérailles des monarques.
Charles III, 40e monarque couronné à Westminster
Charles III sera le 40e monarque à être couronné dans l'abbaye, près d'un millénaire après Guillaume le Conquérant en 1066.
Charles sera couronné sur la "chaise du couronnement", comme sa mère Elizabeth II en 1953. Ce trône a été fabriqué en 1300-1301. Il comprenait autrefois la "pierre du destin", utilisée pendant des siècles pour couronner les rois d'Ecosse (lire ci-dessous).
Ce bloc de grès a été brièvement volé par des étudiants écossais lors d'une audacieuse entreprise en 1950, et accidentellement cassé en deux.
En 1996, en pleine montée du sentiment indépendantiste, la pierre est symboliquement rendue à l'Ecosse. Mais il est convenu qu'elle reviendra du château d'Edimbourg à Westminster pour les couronnements.
L'édifice a également été le théâtre de mariages royaux, la plupart depuis la Première Guerre mondiale.
Isaac Newton et Charles Darwin
Au total, 30 rois et reines sont enterrés à l'abbaye. Le roi George II était le dernier, en 1760. Les obsèques de personnages illustres de l'histoire britannique: Charles Dickens, Rudyard Kipling, Henry Purcell, ainsi que huit Premiers ministres.
C'est là qu'ont été célébrées les obsèques de la reine Elizabeth II le 19 septembre 2022, devant 2000 invités.
Les cendres de l'astrophysicien Stephen Hawking y ont été disposées en 2018 entre les tombes d'Isaac Newton et de Charles Darwin.
Les joyaux de la couronne
Des objets au coeur de la cérémonie du couronnement
La couronne de Saint-Edouard
En point d'orgue de la cérémonie, Charles se verra poser sur la tête la couronne de Saint-Edouard, pièce maîtresse des joyaux de la Couronne. Utilisée uniquement pour les couronnements, elle a été portée pour la dernière fois en 1953 par Elizabeth II.
Elle a été réalisée pour celui de Charles II en 1661, pour remplacer la couronne médiévale qui avait été fondue par les parlementaires en 1649 après l'exécution de Charles Ier.
Cette couronne en or massif est sertie de pierres semi-précieuses, notamment rubis, améthystes et saphirs, et garnie d'une toque de velours violet ourlée d'une bande d'hermine.
Sans être une réplique exacte de la couronne médiévale disparue - réputée avoir appartenu au roi Edouard le Confesseur (XIe siècle)- elle reprend ses quatre croix pattées, ses quatre fleurs de lys.
Elle a été récemment redimensionnée pour s'adapter à la tête de Charles. Elle pèse plus de 2 kilos.
La couronne impériale d'Etat
En quittant l'abbaye, le roi portera la couronne impériale d'Etat, qui reposait sur le cercueil d'Elizabeth II pour ses funérailles.
Créé en 1937 pour le couronnement du roi George VI, le père d'Elizabeth II, elle est aussi utilisée lors de l'ouverture de l'année parlementaire.
Pesant un peu plus d'un kilo pour 31,5 centimètres de haut, elle est sertie de 2868 diamants, 17 saphirs, 11 émeraudes, 269 perles et quatre rubis.
Cette couronne comprend le diamant Cullinan II, la deuxième plus grosse pierre taillée dans le diamant Cullinan, qui est, selon le site des palais royaux, le plus gros diamant jamais découvert.
La république du Transvaal a offert ce diamant au roi Edouard VII en 1907, en geste de réconciliation après la deuxième guerre des Boers (1899-1902).
La couronne de la reine Mary pour Camilla
La reine consort Camilla portera la couronne de la reine Mary, la grand-mère d'Elizabeth II, qui est sertie de 2200 diamants.
C'est la première fois en près de trois siècles qu'une couronne existante est réutilisée pour un couronnement, a indiqué le palais de Buckingham, mettant en avant un souci "de durabilité".
La reine Mary, épouse du roi George V, avait fait faire cette couronne pour son propre couronnement en 1911.
Le palais a évoqué des changements "mineurs" apportés pour "refléter le style individuel" de Camilla et "rendre hommage" à la défunte Elizabeth II. Plusieurs diamants, les Cullinan III, IV et V, issus de la collection personnelle d'Elizabeth II et qu'elle portait souvent en broches, ont été intégrés.
En revanche, le controversé diamant Koh-i-Noor, saisi en 1849 par la Compagnie des Indes orientales britannique, n'est plus sur la couronne.
Les autres regalia
L'Orbe du souverain représente le pouvoir du monarque. La croix qui surmonte son globe symbolise, elle, le monde chrétien. D'un poids de 1,32 kilo, l'Orbe est fabriqué en or. Des bandes de bijoux faites d'émeraudes, rubis et saphirs, diamants et perles le divisent en trois sections rappelant les trois continents connus au Moyen-Âge. Charles III le portera dans sa main droite lors de la cérémonie. L'objet sera placé sur l'autel juste avant le couronnement.
Le diamant Cullinan I, plus gros diamant taillé au monde, trône en bonne place au bout du sceptre du souverain avec une croix depuis le couronnement de George V en 1911. Une idée du bijoutier de la couronne Garrard. Imaginé pour le couronnement de Charles II en 1661, l'objet a dû être renforcé pour ne pas céder sous le poids du diamant de 530 carats. Il représente le pouvoir temporel du roi, tandis que le sceptre avec une colombe, surmonté de l'oiseau blanc, représente son rôle spirituel.
Les bagues du coupleroyal sont en quelque sorte les alliances du couronnement. Avec son saphir surmonté d'une croix de rubis, la bague en diamant du souverain rappellerait presque l'Union Jack, le drapeau britannique. Dessinée pour le couronnement de Guillaume IV en 1831, elle a été portée à tous ceux qui ont suivi. Plus petite, la bague de la reine consort est en rubis et a été dessinée pour la reine Adélaïde la même année. Trois autres reines consorts l'ont portée: la reine Alexandra, la reine Mary, puis la reine mère Elizabeth.
Les vêtements du roi
Les robes of states - longue cape brodée en velours - sont portées par les monarques à l'arrivée à l'abbaye de Westminster. Charles portera celle qu'avait George VI, en velours cramoisi.
Le souverain portera une simple chemise de lin blanc pour son onction avec l'huile sainte, le Saint Chrême.
En latin, la Colombium Sindonis est un vêtement porté après l'onction. Cette tunique en lin blanc, sans manches, est dotée d'un col simple fermé par un seul bouton.
La supertunica est un manteau de soie scintillant d'or à manches longues et porté après la cérémonie de l'onction.
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Datant elle aussi de 1937, la Coronation Sword Belt est faite d'un tissu brodé d'or et comporte une attache en or. Elle est placée autour de la taille du monarque, sur la supertunica.
La boucle de la ceinture est estampillée d'emblèmes nationaux. Son attache sert à fixer "l'épée d'offrande", censée protéger le bien et punir le mal.
Avec la supertunica, le manteau impérial est l'autre vêtement impressionnant du couronnement.
Le long vêtement, qui descend jusqu'au sol, est porté par dessus la super tunique. Il a été confectionné pour le couronnement du roi George IV en 1821 et sera le plus ancien vêtement utilisé lors de la cérémonie.
L'onction sacrée
L'huile bénie à Jérusalem
Le patriarche grec orthodoxe Theophilos III et l'archevêque anglican de Jérusalem Hosam Naoum ont béni le Saint Chrême, en mars, lors d'une "cérémonie spéciale" dans l'église du Saint-Sépulcre, dans la Vieille ville de Jérusalem, site où Jésus a été crucifié, mis au tombeau et a ressuscité d'après la tradition chrétienne.
C'est avec cette huile que Charles III et son épouse la reine consort Camilla recevront l'onction lors de leur couronnement. Elle a été fabriquée à partir d'olives récoltées dans deux oliveraies situées sur le mont des Oliviers à Jérusalem, au monastère de l'Ascension et à l'église Sainte-Marie-Madeleine, où est enterrée la grand-mère de Charles, la princesse Alice de Grèce.
Les olives ont été pressées dans la ville palestinienne de Bethléem en Cisjordanie.
"Parfumée aux huiles essentielles", elle contient des essences de sésame, de rose, de jasmin, de cannelle et de fleur d'oranger. Composée des mêmes ingrédients que l'huile utilisée lors du couronnement de la reine Elizabeth II en 1953, elle repose sur une formule "utilisée depuis des centaines d'années".
Huile végan
L'huile sera toutefois sans produit animal. Traditionnellement, elle comprenait de l'ambre gris issue d'intestin de baleine.
Pour Justin Welby, archevêque de Canterbury et chef de l'Eglise anglicane, cette huile "reflète le lien familial personnel de Charles III avec la Terre Sainte".
La croix du couronnement
Des reliques de Jésus offertes par le pape
Le pape François a donné deux fragments de la croix, l'un de cinq millimètres, l'autre d'un centimètre, comme cadeau pour marquer le couronnement du monarque britannique de son épouse Camilla. Ils ont été façonnés dans une petite croix et incorporés à son dessin, apparaissant derrière un cristal de roche rose.
La croix "parle à notre foi chrétienne, notre patrimoine", a déclaré l'archevêque, "nous sommes ravis qu'elle soit utilisée pour la première fois pour guider Ses majestés (Charles et Camilla) jusqu'à l'abbaye de Westminster pour la cérémonie du couronnement".
Conçue par Michael Lloyd, la croix a nécessité deux ans de fabrication à partir de lingots d'argent recyclé, avec des fragments de bois et d'ardoise. Après le couronnement, elle sera partagée par les Eglises anglicanes et catholiques romaines au Pays de Galles.
Charles a apposé la marque d'authentification du roi, une tête de léopard, à la partie en argent de la croix lors d'une visite à Londres l'année dernière.
Serment d'allégeance au roi
Un "hommage du peuple"
Le bureau de l'archevêque de Canterbury Justin Welby, qui conduira la cérémonie du couronnement, a annoncé que le traditionnel "hommage des pairs", durant lequel une longue liste de représentants de la noblesse s'agenouillent devant le roi et lui prêtent allégeance, serait supprimé.
A la place, la cérémonie comportera un "hommage du peuple". L'archevêque appellera "toutes les personnes de bonne volonté au Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, et des autres royaumes et territoires, à rendre hommage, par le coeur et la voix, à leur roi incontestable, défendeur de tous".
Je jure que je prêterai une allégeance sincère à Votre Majesté, ainsi qu'à vos héritiers et successeurs conformément à la loi. Ainsi, que Dieu me vienne en aide
Chacun sera encouragé à répéter ces mots: "Je jure que je prêterai une allégeance sincère à Votre Majesté, ainsi qu'à vos héritiers et successeurs conformément à la loi. Ainsi, que Dieu me vienne en aide".
Les anti-monarchistes ont critiqué ce changement, le mouvement Republic, qui prévoit de manifester samedi, le qualifiant d'"offensant" et de geste de "mépris du peuple".
Refléter la diversité du pays
L'introduction de ce nouveau serment n'est qu'un des changements apportés à la cérémonie, au rituel vieux de plusieurs siècles, et que le palais a voulu faire évoluer, notamment pour refléter la diversité du pays.
Pour la première fois, des femmes évêques prendront part au service religieux, tout comme des représentants de cultes non-chrétiens.
Le roi récitera une prière à haute voix, tandis que la reine consort Camilla recevra l'onction sous les yeux du public et non à l'abri des regards. Autre nouveauté, des textes seront lus dans les langues des autres nations du Royaume-Uni: le gallois, le gaélique écossais et le gaélique irlandais.
La "pierre du destin"
Symbole de la monarchie écossaise
La "pierre du destin", l'une des pièces centrales du couronnement du roi Charles III est un bloc de grès symbole de la monarchie écossaise. Il a été rapporté d'Ecosse comme butin de guerre par Edouard Ier au XIVe siècle.
Au terme d'un voyage sous haute sécurité, la pierre de 152 kilos sera placée sous la chaise du roi Edouard, trône de chêne de plus de deux mètres de haut, au centre des couronnements depuis plus de 700 ans.
Brièvement volée par des étudiants écossais lors d'une audacieuse entreprise en 1950, la pierre est symboliquement rendue à l'Ecosse en 1996, en pleine montée du sentiment indépendantiste. Mais il est convenu qu'elle revienne du château d'Edimbourg à Westminster pour les couronnements.
Après la cérémonie pour le départ de la pierre le 27 avril, le Premier ministre écossais Humza Yousaf, qui ambitionne de mener l'Ecosse à l'indépendance et quitter le giron de la monarchie britannique, a salué un "moment historique" auquel il s'est dit "ravi" de prendre part.
Selon la légende, la pierre a été transportée depuis la terre sainte à travers l'Egypte, la Sicile, l'Espagne puis l'Irlande avant d'être disposée dans un monastère à Scone, en Ecosse, au IXe siècle, avant d'être utilisée pour les couronnements des rois écossais.
Dirigeants étrangers, têtes couronnées, élus...
Deux mille invités et quelques absents
- Le prince Harry, qui a rompu avec fracas avec la monarchie et a quitté le Royaume-Uni en 2020 pour la Californie, a confirmé sa présence après des mois de négociations avec le palais de Buckingham.
- De nombreux dirigeants étrangers, comme les présidents français Emmanuel Macron, allemand Frank-Walter Steinmeier, philippin Ferdinand Marcos Jr, ou encore la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le Premier ministre australien Anthony Albanese.
- Le président de la Confédération Alain Berset, avec son épouse, assistera à la cérémonie.
- Le Premier ministre britannique Rishi Sunak et son épouse Akshata Murty, ainsi que les principaux membres du gouvernement.
- Des têtes couronnées du monde entier, dont le roi Felipe VI et la reine Letizia d'Espagne, le prince Frederik et la princesse Mary du Danemark, le prince Fuhimito et la princesse Kiko du Japon, le prince Albert II de Monaco, ou encore le roi Abdallah II et la reine Rania de Jordanie.
- Des centaines de personnes ayant oeuvré pour leur communauté et décorées par le palais de Buckingham, comme l'écolier Max Woosey qui a dormi trois ans dans une tente dans son jardin pour collecter de l'argent pour un hospice, ou Richard Thomas qui a livré plusieurs milliers de médicaments à des personnes malades pendant les confinements durant la pandémie de Covid-19.
- 400 jeunes membres d'associations soutenues par la famille royale.
- Un nombre restreint de 80 membres de la Chambre des Lords et de la Chambre des Communes, les deux assemblées du parlement britannique.
- Les enfants de la reine consort Camilla, le critique culinaire Tom Parker Bowles et sa soeur Laura Lopes, conservatrice d'art.
- Le président américain Joe Biden sera représenté par son épouse Jill Biden. Jamais un président américain n'a assisté au couronnement d'un monarque britannique, ont rappelé des responsables des deux côtés de l'Atlantique.
- Meghan Markle, épouse du prince Harry, restera en Californie avec leurs deux enfants Lilibet et Archie, qui fêtera ses 4 ans le jour du couronnement.
- Sarah Ferguson, ex-femme du prince Andrew, frère du roi, et qui vit toujours avec lui dans leur domaine de Windsor, n'a pas été invitée. Les frasques passées de la duchesse d'York ont souvent embarrassé la famille royale.
- Pas d'invitation non plus pour Lady Pamela Mountbatten, fille du grand-oncle et mentor de Charles le comte Louis Mountbatten de Birmanie, et l'une des deux demoiselles d'honneur encore en vie de la reine Elizabeth II lors de son mariage avec le prince Philip en 1947.
Les souvenirs du couronnement
Théières, torchons et cotillons...
Les assiettes à l'effigie de Charles III, les torchons et les sachets de thé commémoratifs se disputent la vedette dans les vitrines alignées derrière le palais de Buckingham, prêts pour le premier couronnement d'un monarque en 70 ans.
"Nous avons commandé à peu près trois fois plus (de souvenirs) que d'habitude", confie un vendeur en charge du rayon "couronnement" chez Cool Britannia. Il s'attend à voir la demande monter en puissance à l'approche de l'événement.
L'entreprise de céramique Emma Bridgewater, prisée des collectionneurs pour les événements royaux, décline quant à elle une riche sélection de vaisselle pour l'occasion - compter de 12 à 28 livres (13 à 31 francs) pour un "mug", une tasse à thé ou café.
Les ventes ont démarré sur les chapeaux de roue et s'annoncent encore meilleures que pour le jubilé de platine de la reine Elizabeth II l'an dernier.
Plus de 270 millions de francs
Le couronnement sera aussi l'occasion d'écouler quelque six millions de pièces et médailles frappées pour l'événement, des millions de livres sterling de bijoux, des drapeaux et banderoles ou encore 10'000 théières, prévoit le cabinet spécialisé dans le commerce Centre for Retail Research (CRR).
La crise du pouvoir d'achat passe soudain au deuxième plan: touristes et Britanniques dépenseront plus de 245 millions de livres (plus de 274 millions de francs) en souvenirs, et au total plus de 1,4 milliard si l'on inclut les retombées du tourisme et les célébrations autour de l'événement, chiffre le CRR.
Les insolites du couronnement
Figurines en tricot, couronnement en lego, logo du métro...
Le couronnement de Charles III donne lieu à quelques excentricités. En voici une sélection.
Des figurines en tricot ont commencé à apparaître sur les fameuses boîtes aux lettres rouges à travers le pays. Le groupe Untangled Haydock, qui fait la promotion du bien-être à travers le crochet, a recouvert des boîtes de figurines royales et couronnes en laine.
Legoland Windsor Resort, le parc à thème qui se trouve non loin du château royal de Windsor, à l'ouest de Londres, a reproduit le couronnement en miniature, avec des figurines du roi et de la reine, une imitation du palais de Buckingham, une réplique du carrosse royal, et même du concert qui aura lieu dimanche.
"Il a fallu 32'000 pièces en tout", a dit la responsable de cette attraction.
Hamley's, le magasin de jouets dans le centre de Londres, a également fabriqué "son" roi Charles en Lego.
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Le musée Madame Tussauds à Londres a dévoilé son mannequin de cire de la reine consort Camilla, à côté de Charles, du prince William et de son épouse Catherine, du prince Harry, de la reine Elizabeth II et du prince Philip.
Ces statues de cire avaient été retirées en octobre 2022 quand des manifestants écologistes avaient recouvert Charles de gâteau au chocolat vegan et de crème à raser.
La marque de friandise Celebrations a réalisé un buste du roi Charles III en chocolat fondu. Il a fallu près de 2900 petites barres chocolatées pour fabriquer l'oeuvre. "La ressemblance est troublante", s'est félicitée une responsable de Celebrations. Le buste pèse plus de 23 kilos.
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L'opérateur du métro de la capitale a réimaginé son célèbre logo, en apposant une couronne dorée en haut des cercles ronds et rouges sur certaines lignes.
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Un album officiel du couronnement va sortir pour la première fois, avec quatre heures de musique pour que les fans puissent revivre ce moment historique. Decca records, la maison de disque qui sort cet album, était déjà à l'origine de ceux publiés pour les mariages de William et Harry.
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La popularité du nouveau roi
Les Britanniques favorables à la monarchie
Dans un sondage réalisé en ligne mi-avril par l'institut YouGov, 58% des 4592 Britanniques interrogés estiment toujours qu'un monarque est préférable à un chef d'Etat élu, souhaité par 26% des sondés.
Si les Britanniques restent en majorité pro-monarchie, le soutien recule: en 2012, à l'occasion des 60 années de règne d'Elizabeth II, un sondage similaire réalisé par YouGov montrait que près des trois quarts des Britanniques préféraient un monarque à un chef d'Etat élu.
>> Ecouter le reportage de La Matinale
sur l
a popularité de la monarchie:
Dans le détail, le nouveau sondage commandé par la BBC relève aussi d'importantes divergences d'opinions selon les catégories d'âge: si 78% des plus de 65 ans sont favorables à la monarchie, seuls 32% des 18-24 ans sont d'accord (contre 38% qui souhaitent un chef d'Etat élu et 30% sans opinion).
Les trois quarts des jeunes sondés (78%) se disent par ailleurs "pas intéressés" par la famille royale.
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Deux tiers pas intéressés par le couronnement
Un autre sondage mi-avril montrait que près des deux tiers des Britanniques ne sont pas intéressés par le couronnement, prévu le 6 mai.
Chez les plus jeunes, il sont 59% à estimer que le roi Charles est "déconnecté" de la vie de ses sujets, un sentiment partagé par 45% des Britanniques.
En pleine crise du coût de la vie et avec une inflation qui reste au-dessus des 10%, certains critiquent le coût d'organisation d'un évènement comme un couronnement, qui s'accompagne de tout le faste dont la monarchie britannique a le secret.
La monarchie "positive" pour le Royaume-Uni
Les coût des célébrations ne sont pas encore connus mais selon les estimations, le couronnement d'Elizabeth II en 1953 - certes plus grandiose que celui prévu pour Charles - avait coûté l'équivalent de plus de 22 millions d'euros.
La majorité des Britanniques (54%) pensent quand même que l'institution reste positive pour le pays et apporte plus au Royaume-Uni qu'elle ne lui coûte, même si, là encore, les plus jeunes sont plus sceptiques (40%).
Un royaume désuni
L'Irlande du Nord, l'Ecosse, le Commonwealth...
Charles III s'apprête à recevoir la couronne d'un royaume désuni: les dirigeants écossais et gallois veulent se débarrasser de la monarchie, tandis qu'en Irlande du Nord le Sinn Fein, partisan de la réunification, est majoritaire.
"Je me considère avant tout comme un citoyen, pas un sujet", affirmait ainsi le Premier ministre écossais Humza Yousaf en mars au journal The National durant la campagne qui devait le porter à la tête du gouvernement.
Et il a promis un chef d'Etat élu dans les cinq ans suivant l'indépendance de l'Ecosse, même si cet objectif s'éloigne avec la multiplication des déboires de son parti indépendantiste, le SNP.
Il sera néanmoins au couronnement, tout comme le Premier ministre gallois, Mark Drakeford, lui aussi républicain convaincu. Et comme, et c'est une première, la cheffe du Sinn Fein nord-irlandais Michelle O'Neill.
Au Royaume-Uni, les antimonarchistes veulent se saisir de l'événement pour relancer le débat sur la couronne, longtemps éclipsé par la popularité et le respect dont jouissait la reine Elizabeth II.
"C'est une opportunité énorme pour nous, je pense qu'on va en tirer le maximum", a déclaré Graham Smith, directeur général du groupe antimonarchiste Republic, qui milite pour l'instauration d'un chef d'Etat élu.
Les Républicains prévoient de manifester sur le trajet de la procession, après qu'une poignée d'entre eux ont déjà protesté lors de plusieurs déplacements du roi au cri de "Pas mon roi !" depuis l'accession de Charles au trône après la mort de sa mère Elizabeth II le 8 septembre.
Le terrain "est bien plus fertile"
Une reine qui était une "star" pour la monarchie pendant ses 70 ans de règne, reconnaît le dirigeant de Republic. "Le terrain est bien plus fertile, les gens ont bien plus envie d'écouter et de s'impliquer", souligne Graham Smith.
La cause républicaine trouve une oreille plus ouverte notamment par l'ampleur des dépenses engagées pour le couronnement quand les Britanniques sont frappés de plein fouet par la pire crise du coût de la vie depuis des décennies.
Une monarchie restreinte
La princesse Anne, soeur du roi, opposée
La princesse Anne, fille de la reine défunte Elizabeth II et soeur du roi Charles III, estime que réduire la taille de la monarchie britannique n'est "pas une bonne idée", dans un entretien à la chaîne publique canadienne CBC.
"De mon point de vue, je ne pense pas que cela soit une bonne idée. Je ne sais pas vraiment ce que nous pouvons faire d'autre", a commenté la princesse de 72 ans, en référence aux mesures prises ces dernières années pour réduire le train de vie des Windsor.
Ce projet de réduction était notamment évoqué "à une époque où il y avait un peu plus de monde" dans la famille royale, a-t-elle observé.
Selon des médias britanniques, Charles III pourrait décider de réduire l'effectif d'employés à son service ainsi que le nombre de membres de la famille royale chargés de le représenter dans ses missions officielles, afin de réduire les coûts pour le contribuable britannique.
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Pas de changements majeurs ou de surprises
La princesse Anne, 16e dans l'ordre de succession au trône, est considérée comme la plus active de la famille, avec une participation à 214 événements officiels en 2022.
Elle a ajouté ne pas s'attendre à des changements majeurs ou à des surprises sous le règne de son frère aîné.
Vous savez à quoi vous attendre parce qu'il se prépare depuis un certain temps, et je ne pense pas qu'il changera
"Vous savez à quoi vous attendre parce qu'il se prépare depuis un certain temps, et je ne pense pas qu'il changera", a-t-elle dit dans cette interview diffusée lundi.
D'après la princesse Anne, la famille continuera à soutenir Charles en tant que roi, comme elle l'a fait pour sa mère, la reine Elizabeth II, décédée en septembre 2022.
Le Canada partagé sur la monarchie
Une cérémonie officielle est aussi prévue samedi à Ottawa pour marquer le couronnement de Charles III, le monarque étant le chef de l'État du Canada, avec des performances artistiques et une salve d'honneur de 21 coups de canon tirés depuis la colline du Parlement.
Les Canadiens sont partagés au sujet de la monarchie: selon un récent sondage Ipsos, 54% d'entre eux estiment que le Canada devrait en finir avec la royauté, dont le rôle est aujourd'hui largement honorifique.
Je voudrais simplement souligner que la monarchie confère à la Constitution (canadienne) un certain degré de stabilité à long terme
Seulement 56% des Canadiens sont convaincus que Charles III fera du bon travail en tant que roi, contre plus de 80% qui soutenaient sa mère.
"Je voudrais simplement souligner que la monarchie confère à la Constitution (canadienne) un certain degré de stabilité à long terme. Il est en fait assez difficile d'obtenir cela d'une autre manière", a estimé la princesse Anne.