Silvio Berlusconi. [Keystone]
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Dirigeant de l'Italie à la rare longévité et sulfureux milliardaire, Silvio Berlusconi est mort à 86 ans

- L'ancien chef de gouvernement italien Silvio Berlusconi est mort lundi à l'âge de 86 ans. Hospitalisé à plusieurs reprises ces dernières années, il était soigné pour une leucémie. L'Italie observera une journée de deuil national mercredi et des funérailles nationales auront lieu ce jour-là à la cathédrale de Milan.

- Silvio Berlusconi a marqué la politique italienne durant plus de 30 ans. Il a été président du Conseil des ministres, l'équivalent du poste de Premier ministre, de 1994 à 1995, de 2001 à 2006 et de 2008 à 2011. Aujourd'hui sénateur, il faisait partie de la coalition actuellement au pouvoir.

- Homme d'affaires à succès, "Il Cavaliere" a dirigé plusieurs médias et clubs de football italiens. Il figurait parmi les hommes les plus riches de la Péninsule avec une fortune évaluée par Forbes à 6,4 milliards d'euros.

- La carrière de Silvio Berlusconi a aussi été émaillée de nombreux scandales retentissants, de gaffes devenues légendaires, de procès à répétition et de coups d'éclat diplomatiques. Ses soirées "Bunga Bunga" ont attisé cette réputation sulfureuse.

- L'actuelle dirigeante de l'Italie Giorgia Meloni a salué "l'un des hommes les plus influents de l'histoire de l'Italie". Son autre allié dans la coalition, Matteo Salvini, a lui pleuré un "grand ami". Son ancien rival politique Matteo Renzi a salué son impact sans précédent sur la vie politique mais aussi économique, sportive et télévisuelle.

- A l'international, les réactions sont demeurées très mesurées. Vladimir Poutine a rendu hommage à une "personne chère" et un "vrai ami", alors qu'Ursula von der Leyen et Benjamin Netanyahu se sont dits attristés.

Suivi assuré par Frédéric Boillat

MARDI 13 JUIN

"Une époque s'achève", selon la presse italienne

La presse italienne s'accorde au lendemain du décès Silvio Berlusconi: avec la mort de l'homme d'affaires, "une époque s'achève" en Italie. Mardi, les journaux de droite déploraient la "disparition d'un leader" (Corriere della Sera), qui était "unique" (Libero) et qui a été un protagoniste dans le monde de la politique, de la télévision, du sport et des affaires.

Mais toute la presse n'a pas été aussi élogieuse à l'égard de l'ancien chef du gouvernement italien. Pour le quotidien progressiste Repubblica, qui a longtemps combattu Silvio Berlusconi, le "Cavaliere" est considéré comme le premier vrai leader populiste en Occident et a joué un rôle primordial dans l'affaiblissement de tous les corps intermédiaires qui caractérisent les démocraties modernes.

Le quotidien communiste Il Manifesto critique de son côté la décision de célébrer des funérailles nationales pour un homme controversé et qu'une partie de la classe politique a déjà sanctifié.

>> Ecouter la revue de presse de notre correspondant Eric Joszef à Rome :

Pour la presse italienne, le décès de Silvio Berlusconi marque la "fin d'une époque". [Keystone - Matteo Bazzi]Keystone - Matteo Bazzi
Décès de Silvio Berlusconi: la revue de presse italienne / La Matinale / 1 min. / le 13 juin 2023

21h15

Un géant de la politique qui disparaît

Silvio Berlusconi est mort a l’âge de 86 ans. Il a dominé la vie politique, médiatique et sportive de l’Italie durant un quart de siecle. Adulé ou détesté, Silvio Berlusconi aura inventé une façon nouvelle de faire de la politique: celle d'un milliardaire au style décomplexé qui pouvait s'appuyer sur son empire médiatique.

>> Le reportage du 19h30 sur la vie de Silvio Berlusconi :

L'Italie fait ses adieux à Silvio Berlusconi, décédé à 86 ans des suites d'une leucémie
L'Italie fait ses adieux à Silvio Berlusconi, décédé à 86 ans des suites d'une leucémie / 19h30 / 2 min. / le 12 juin 2023

Sur la scène internationale, Silvio Berlusconi a également imposé son style clinquant. Ami du Libyen Kadhafi ou du Russe Poutine, le Cavaliere s'est distingué par ses saillies peu diplomatiques.

En parallèle de ses frasques politiques, Silvio Berlusconi a connu une multitude d'affaires judiciaires. Mais celui que l'on surnommait le caïman avait la peau dure et n'a été condamné définitivement qu'une fois, pour fraude fiscale. Avec sa mort, il laisse derrière lui l'enquête encore en cours du Rubygate, du nom d'une danseuse mineure qu'il est accusé d'avoir incité à la prostitution.

>> Les précisions du 19h30 :

Admiré par ses partisans et haï par ses détracteurs, Silvio Berlusconi a rythmé et révolutionné la politique italienne
Admiré par ses partisans et haï par ses détracteurs, Silvio Berlusconi a rythmé et révolutionné la politique italienne / 19h30 / 2 min. / le 12 juin 2023

20h30

Emmanuel Macron salue la mémoire d'"une figure majeure"

Le président français Emmanuel Macron a salué lundi soir la mémoire de Silvio Berlusconi.

"Avec le Cavaliere disparaît une figure majeure de l'Italie contemporaine qui avait occupé le devant de la scène politique pendant de nombreuses années", a souligné l'Elysée dans un communiqué, présentant "ses sincères condoléances à ses proches et au peuple italien".

18h45

Silvio Berlusconi a-t-il révolutionné l'Italie?

Homme aux multiples facettes, Silvio Berlusconi a été crédité - par ses admirateurs mais aussi par certains détracteurs - d'avoir révolutionné le monde de la communication et du sport, et profondément transformé la politique.

>> Pour en débattre dans l'émission Forum, Michele Caracciolo, directeur de la Voce Di Ginevra, Hervé Rayner, spécialiste de la politique italienne, Maria Chiara Vannetti, présidente du Comité italien pour la promotion éducative et membre du PS neuchâtelois :

Le grand débat - Silvio Berlusconi a-t-il révolutionné l'Italie?
Le grand débat - Silvio Berlusconi a-t-il révolutionné l'Italie? / Forum / 20 min. / le 12 juin 2023

18h15

L'avènement de la politique spectacle

Silvio Berlusconi a profondément changé la façon de faire de la politique en Italie. Dès 1994, il a introduit la personnalisation et la médiatisation dans la vie politique italienne. Il a effacé le rôle des partis au profit de la politique spectacle.

L'homme se mettait en scène, vantait son image de self-made-man dans les affaires, le football ou la télévision. Avec cette façon de faire, son histoire personnelle et ses grandes promesses étaient davantage mises en avant que son idéologie.

>> Ecouter le sujet de La Matinale :

17 anvier 2019: Silvio Berlusconi salue la foule à sa sortie de l'hôpital. [Keystone - Fabio Murru/ANSA via AP]Keystone - Fabio Murru/ANSA via AP
Silvio Berlusconi avait ouvert la voie des milliardaires en politique / Tout un monde / 6 min. / le 13 juin 2023

"Premier" populiste

Il avait également la volonté de créer un rapport direct entre le leader et les électeurs, en éliminant les corps intermédiaires, ce qui fait que certains le désignent comme le premier populiste européen de l'Histoire contemporaine. Il avait également la capacité d'adapter son offre politique en fonction des sondages. Comme pour la télévision, il a su offrir au public ce qu'il souhaitait voir ou voter.

D'autres responsables politiques ont cherché à l'imiter avec moins de succès. Il est vrai que Silvio Berlusconi avait une arme en plus: le fait d'être propriétaire d'un empire des médias.

>> Le précisions d'Eric Jozsef, correspondant de la RTS en Italie :

Silvio Berlusconi décède à 86 ans: le "Consigliere" a marqué la politique de son pays
Silvio Berlusconi décède à 86 ans: le "Cavaliere" a marqué la politique de son pays / Forum / 9 min. / le 12 juin 2023

17h20

Berlusconi, le roi Silvio

Comment Silvio Berlusconi est-il resté aussi longtemps au centre de la vie politique italienne? Hommes politiques et personnalités qui lui sont proches dévoilent le "berlusconisme", ce cocktail d’innovation et de conservatisme, de modernisme et de tradition, de populisme et de libéralisme économique, qui a fini par envahir toute la société italienne.

17h05

Une journée de deuil national mercredi

L'Italie observera une journée de deuil national mercredi, jour des obsèques de l'ex-chef de gouvernement Silvio Berlusconi, a indiqué un porte-parole du gouvernement.

L'ordonnance du gouvernement prévoit notamment de mettre les drapeaux en berne sur tous les bâtiments publics du pays dès lundi et jusqu'à mercredi, jour des funérailles nationales du "Cavaliere" qui auront lieu à la cathédrale de Milan à 15h.

16h35

Le président de la FIFA Gianni Infantino salue un "visionnaire"

Le président de la Fifa Gianni Infantino a rendu hommage à un "visionnaire" qui "en matière de football avait tout prévu bien avant les autres".

"Je veux me souvenir de lui comme ça, comme la personne qui - dans notre sport bien-aimé - a rêvé puis transformé ces pensées en réalité. Un gros câlin et mes plus sincères condoléances à tous ceux qui l'aimaient. Et merci de nous avoir fait aimer ce jeu incroyable", a ajouté le président de la Fédération internationale de football à propos de l'ancien dirigeant.

16h20

2009: blessé après une agression

En décembre 2009, Silvio Berlusconi avait été la cible d'une agression à Milan. Un déséquilibré lui avait lancé au visage une statuette du dôme de Milan en métal. Le dirigeant avait eu le nez fracturé et deux dents cassées, l'obligeant à passer la nuit à l'hôpital.

>> Les précisions du 19h30 en 2009 après cette agression :

Agression de Silvio Berlusconi: le président du Conseil italien est toujours hospitalisé
Agression de Silvio Berlusconi: le président du Conseil italien est toujours hospitalisé / 19h30 / 1 min. / le 14 décembre 2009

16h05

Les réactions internationales

Plusieurs dirigeants internationaux ont rendu hommage à l'ancien président du Conseil italien, à commencer par la présidente de la Commission européenne. Sur Twitter, Ursula von der Leyen s'est dit "attristée", ajoutant qu'il avait dirigé l'Italie dans une période de transition politique et avait continué ensuite à façonner son pays bien-aimé.

Pour le Premier ministre britannique Rishi Sunak, s'exprimant à travers son porte-parole officiel, "Silvio Berlusconi a eu un impact considérable sur la politique italienne pendant plusieurs décennies".

En Espagne, Alberto Núñez Feijóo, leader du Parti populaire (PP, opposition de droite) et favori des élections législatives du 23 juillet, a lui aussi souligné que le Cavaliere avait "marqué pendant plusieurs décennies l'histoire politique de l'Italie".

"Silvio était un grand ami d'Israël et nous a toujours soutenus", a quant à lui fait savoir le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, se disant "profondément attristé".

15h50

"La politique n'a jamais été ma passion"

Quand il se lance en politique en 1994, Silvio Berlusconi a utilisé sa fortune et son pouvoir médiatique pour décoller, bouleversant les partis traditionnels en place, comme le fera plus tard un autre magnat de l'immobilier, Donald Trump, en 2016 aux Etats-Unis.

Ses détracteurs accusent Silvio Berlusconi d'avoir utilisé son pouvoir politique principalement pour protéger ses intérêts économiques et n'avoir pas réussi, lors de ses mandats de président du Conseil, à redresser l'économie du pays, assouplir une bureaucratie trop rigide et lutter contre la corruption.

Si je montais sur le ring, c'était juste pour empêcher les communistes de prendre le pouvoir

Silvio Berlusconi

Silvio Berlusconi a lui-même reconnu n'être entré en politique que pour faire obstacle à la gauche italienne. "La politique n'a jamais été ma passion. Elle m'a fait perdre beaucoup de temps et d'énergie. Si je montais sur le ring, c'était juste pour empêcher les communistes de prendre le pouvoir", a-t-il déclaré au magazine Chi dans une interview accordée à l'occasion de son 80ème anniversaire en 2016.

Dans cet entretien, Silvio Berlusconi disait ne pas regretter sa carrière politique en dépit du sentiment d'avoir été souvent trahi. "Tout ce que je sais, c'est qu'en politique étrangère comme en politique intérieure, je n'ai jamais commis la moindre erreur. Mais quand j'y pense, je ne me souviens pas du nom d'un seul ami en politique".

>> Revoir Silvio Berlusconi acclamé et hué lors de sa démission en 2011 :

Séquences choisies – Berlusconi acclamé et hué
Séquences choisies – Berlusconi acclamé et hué / L'actu en vidéo / 1 min. / le 12 novembre 2011

15h30

Le portrait de Silvio Berlusconi en 1994

En 1994, l'émission Temps Présent consacrait un portrait à Silvio Berlusconi, alors qu'il était élu pour la première fois à la tête du Conseil.

>> Revoir ce reportage :

Qui est Silvio Berlusconi ?
Qui est Silvio Berlusconi ? / Temps présent / 19 min. / le 15 décembre 1994

15h10

Le pape salue le "tempérament énergique" de Berlusconi

Le pape François, lui-même hospitalisé, a salué le "tempérament énergique" de Silvio Berlusconi, qui se revendiquait lui-même catholique. Il a fait part de son "soutien" à la famille du Cavaliere, un "protagoniste de la vie politique italienne qui a assumé des responsabilités publiques avec un tempérament énergique", selon un télégramme publié dans un communiqué du Vatican, et adressé à sa fille aînée Marina.

"Sa Sainteté invoque la paix éternelle du Seigneur pour lui et la consolation du coeur pour ceux qui pleurent son départ", ajoute ce télégramme signé au nom du pape par le secrétaire d'Etat et numéro deux du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin.

14h50

Silvio Berlusconi en 20 clichés

14h25

Silvio Berlusconi et la justice suisse

Silvio Berlusconi a eu fort à faire avec la justice suisse durant sa carrière. Le Ministère public de la Confédération avait notamment bloqué en 2005 environ 140 millions de francs dans l'affaire des caisses noires de son empire audiovisuel Mediaset.

La toute première demande d'entraide en lien avec cette affaire avait été adressée à la Suisse en octobre 1996. Le magnat des médias était accusé d'avoir artificiellement "gonflé" le prix des droits de diffusion de films, achetés via des sociétés écrans lui appartenant, au moment de leur revente à son groupe.

Celui-ci aurait ainsi constitué des caisses noires à l'étranger et réduit ses bénéfices en Italie pour payer moins d'impôts. Le manque à gagner pour le fisc italien était évalué à sept millions d'euros.

Selon l'accusation, près de 170 millions de dollars auraient été placés dans ces caisses noires. Sur cette somme, environ 140 millions avaient été bloqués en Suisse, une mesure confirmée à six reprises depuis lors.

Cette affaire a abouti en 2013 à une première condamnation définitive pour l'homme d'affaires: quatre ans de prison, dont trois ont été supprimés par une amnistie. Silvio Berlusconi l'effectuera sous forme de travaux d'intérêt général dans une maison pour personnes âgées.

L'argent a finalement été débloqué en 2016, suite à l'acquittement par la cour de cassation de Fedele Confalonieri et Piersilvio Berlusconi, respectivement président et vice-président de Mediaset.

Blanchiment

Le MPC avait par ailleurs ouvert en 2005 une enquête pour blanchiment à l'encontre du "Cavaliere", également sur requête de Milan. Mais cette procédure a été abandonnée en septembre 2011, une grande partie des faits dénoncés étant prescrits.

Les relations italo-suisses ont également été compliquées par les promesses électorales de Silvio Berlusconi en 2013. Lors de la campagne pour les élections législatives de cette année-là, l'ex-"Cavaliere" avait promis la suppression de l'impopulaire taxe d'habitation mise en place par le gouvernement précédent de Mario Monti et une amnistie fiscale.

Il entendait financer cette mesure grâce à l'argent que Berne restituerait à l'Italie après la conclusion d'un accord fiscal, qui était alors en cours de négociations. Selon lui, Berne aurait dû verser à Rome un premier montant de 20 milliards d'euros, puis cinq milliards d'euros par année.

L'accord a finalement été conclu en 2015, mais pas par le gouvernement de Silvio Berlusconi.

>> Revoir le sujet du 19h30 de 2011 sur la visite de Micheline Calmy-Rey à Rome pour évoquer le dossier fiscal italo-suisse :

Suisse: Micheline Calmy Rey était en visite à Rome afin d'aborder le dossier fiscal italo-suisse avec Silvio Berlusconi
Suisse: Micheline Calmy Rey était en visite à Rome afin d'aborder le dossier fiscal italo-suisse avec Silvio Berlusconi / 19h30 / 2 min. / le 1 juin 2011

14h05

Hommages et recueillement devant l'hôpital

Drapés dans les couleurs de son parti ou celles de l'AC Milan, les admirateurs et admiratrices de Silvio Berlusconi se sont recueillis devant l'hôpital milanais où le milliardaire s'est éteint.

Silvio Berlusconi va laisser une empreinte durable sur la vie politique de son pays et la mémoire des Italiens. Les plus anciens comme les plus jeunes.

"Il est immortel, il sera toujours avec nous", assure Carla, 75 ans, accourue à l'hôpital San Raffaele peu après l'annonce de la mort de l'ancien président du conseil italien.

"Je l'ai toujours admiré, comme toute notre famille. Pour sa générosité, sa gentillesse, tout ce qu'il a fait pour nous", a expliqué la retraitée.

Tenus à distance par des agents de la police et des carabiniers, les journalistes assiègent l'entrée de l'hôpital où sont arrivés tôt dans la matinée le frère de Silvio Berlusconi, Paolo, et les trois filles du magnat.

Des fleurs déposées devant la villa de Silvio Berlusconi près de Milan. [Keystone/AP - Claudio Furlan/LaPresse]
Des fleurs déposées devant la villa de Silvio Berlusconi près de Milan. [Keystone/AP - Claudio Furlan/LaPresse]

Samuele est un étudiant en relations internationales âgé de 22 ans. Il est venu avec un bouquet de fleurs. A ses yeux, le fondateur de Forza Italia, force d'appoint de l'exécutif ultra-conservateur issu des législatives de 2022, "a été le plus grand libéral de l'histoire italienne".

Il se souvient de ses "escarmouches" avec la chancelière allemande Angela Merkel, deux dirigeants aux styles radicalement contraires. "Il a au moins eu le mérite de faire parler de l'Italie".

"Même si je n'étais pas de son bord politique, il a marqué l'histoire de l'Italie. On se souvient surtout de ses phrases choc", a justifié de son côté Francesco, un étudiant âgé de 19 ans.

Fernando, retraité de 71 ans, est un inconditionnel. Il affirme qu'il se rendra aux funérailles, annoncées pour mercredi. "C'était un grand entrepreneur, il a construit l'Italie. Ça a été un homme important pour moi, j'ai eu la chair de poule quand j'ai vu à la télé qu'il était mort."

Au même moment, un homme passe en vociférant: "il a volé l'Italie!"

13h45

Des funérailles d'Etat mercredi

Des funérailles d'Etat seront organisées pour Silvio Berlusconi mercredi en la cathédrale de Milan, a annoncé le diocèse de cette ville.

"Les funérailles d'Etat de Silvio Berlusconi se dérouleront mercredi au Duomo de Milan", la majestueuse cathédrale de la capitale lombarde, a indiqué le diocèse sur son site.

13h30

Vladimir Poutine perd un "vrai ami"

Le président russe Vladimir Poutine a rendu hommage à une "personne chère" et un "vrai ami", en déplorant une "perte irréparable", dans un télégramme de condoléances adressé au président italien Sergio Mattarella.

Il a dit avoir toujours admiré sa "sagesse" et a fait l'éloge de son "énergie vitale incroyable", de son "optimisme" et de son "sens de l'humour".

13h05

Les droites nationalistes saluent sa mémoire

Les dirigeants de la droite nationaliste européenne ont rendu hommage à l'ancien dirigeant italien. En France, la leader du Rassemblement national Marine Le Pen a salué sur Twitter un ""personnage atypique, à la vie hors norme et au parcours fulgurant".

"Le grand combattant s'en est allé", a son côté estimé sur le même canal le Premier ministre hongrois Viktor Orban.

12h50

Des marques de respect

Signe de la popularité encore très forte de l'ancien dirigeant, une petite foule de sympathisants de Forza Italia et de curieux s'est rassemblée lundi matin devant l'hôpital de Milan où Silvio Berlusconi est décédé.

Dans la classe politique, ses proches font part de leur émotion et même ses adversaires affichent un certain respect pour l'homme qui a si longtemps dominé la vie publique italienne.

>> Le point avec Eric Joszef à Rome dans le 12h30 :

Silvio Berlusconi au milieu de la foule en septembre 2022. [Keystone - EPA/Matteo Corner]Keystone - EPA/Matteo Corner
L’ancien dirigeant italien Silvio Berlusconi est décédé à l’âge de 86 ans / Le 12h30 / 3 min. / le 12 juin 2023

>> Les précisions d'Antonino Galofaro à Milan dans le 12h45 :

Antonino Galofaro, en direct depuis Milan, revient sur la mort de Silvio Berlusconi
Antonino Galofaro, en direct depuis Milan, revient sur la mort de Silvio Berlusconi / 12h45 / 1 min. / le 12 juin 2023

12h40

Le portrait de Silvio Berlusconi

Portrait de l'ancien chef de gouvernement italien, Silvio Berlusconi
Portrait de l'ancien chef de gouvernement italien, Silvio Berlusconi / L'actu en vidéo / 2 min. / le 12 juin 2023

12h25

Les hommages de ses adversaires

"Silvio Berlusconi a marqué l'histoire de ce pays. Beaucoup l'ont aimé, beaucoup l'ont détesté: chacun aujourd'hui doit reconnaître que son impact sur la vie politique mais aussi économique, sportive et télévisuelle a été sans précédent", a réagi l'ancien Premier ministre et sénateur Matteo Renzi (centre), sur Facebook.

"Il a enflammé et polarisé le débat public peut-être comme nul autre, et même ceux qui l'ont affronté en tant qu'opposant politique doivent reconnaître qu'il n'a jamais manqué de courage, de passion, de ténacité", a salué Giuseppe Conte, ancien Premier ministre et dirigeant du Mouvement 5 Etoiles (M5S).

"Une époque s'achève avec la mort de Silvio Berlusconi. Tout nous a divisés et tout nous divise (...) mais ce qui reste c'est le respect humain dû à celui qui a été un protagoniste de l'histoire de notre pays", a de son côté réagi Elly Schlein, cheffe du Parti démocrate (PD, centre-gauche), principal parti d'opposition.

"La grandeur doit être reconnue même aux adversaires", a commenté l'ancien ministre de la Culture Dario Franceschini (gauche).

12h15

Matteo Salvini en pleurs

"Aujourd'hui, un grand Italien nous quitte. Un des plus grands depuis toujours, dans tous les domaines. Mais aujourd'hui je perds surtout un grand ami. Je suis ravagé et je pleure rarement mais aujourd'hui c'est le cas", a réagi son allié Matteo Salvini, chef de la Ligue anti-migrants.

"Douleur immense. Simplement merci Président, merci Silvio", a tweeté son bras droit Antonio Tajani, ministre des Affaires étrangères.

Umberto Bossi, l'ancien leader de la Ligue du Nord, a fait part de son émotion pour la disparition de celui qui était "comme un frère".

12h10

Giorgia Meloni salue "l'un des hommes les plus influents de l'histoire de l'Italie"

La cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni a salué la mémoire de son allié Silvio Berlusconi. Elle voit en lui "l'un des hommes les plus influents de l'histoire de l'Italie".

"Silvio Berlusconi était avant tout un battant. C'était un homme qui n'avait pas peur de défendre ses convictions et c'est précisément son courage et sa détermination qui ont fait de lui l'un des hommes les plus influents de l'histoire de l'Italie", a-t-elle déclaré dans une vidéo envoyée par son cabinet.

11h55

Ses deux clubs de football attristés

L'AC Milan s'est dit "profondément attristé" par la mort de son "inoubliable" ancien patron, qui avait dirigé le club durant plus de 30 ans. "Merci président, pour toujours avec nous", ajoute-t-il sur son site internet.

L'ancien joueur de Milan et actuel entraîneur du Real Madrid Carlo Ancelotti a exprimé sa "reconnaissance infinie" envers Silvio Berlusconi, qui a été "déterminant" dans sa carrière de joueur et de technicien.

L'AC Monza, club de football détenu depuis 2018 par Silvio Berlusconi, et Adriano Galiani, bras droit de longue date de l'homme d'affaires et ex-chef du gouvernement, ont aussi salué la mémoire du "Cavaliere".

"Adriano Galliani et l'ensemble de l'AC Monza pleurent la disparition de Silvio Berlusconi", a indiqué le club lombard dans un message sur son site internet.

"C'est un vide qui ne pourra jamais être comblé, pour toujours avec nous. Merci de tout, président", a-t-il ajouté.

11h45

Forza Italia en deuil

11h35

"Un grand vide"

La mort de Silvio Berlusconi "laisse un grand vide" a déclaré le ministre italien de la Défense Guido Crosetto sur Twitter. "Je l'aimais beaucoup. Au revoir Silvio.", a-t-il ajouté.

11h20

Un homme à la carrière sulfureuse

Adoré ou détesté, Silvio Berlusconi n'a jamais laissé indifférent. La carrière de celui qui était surnommé "Il Cavaliere" a été émaillée de nombreux scandales retentissants, de gaffes devenues légendaires, de procès à répétition et de coups d'éclat diplomatiques.

Amateur assumé de femmes beaucoup plus jeunes que lui, y compris des call-girls, il s'était retrouvé empêtré dans une myriade de procès liés à ses sulfureuses soirées "Bunga Bunga".

Il devait d'ailleurs encore répondre d'accusations dans le procès dit du "Rubygate", du nom d'une mineure invitée aux soirées "Bunga Bunga" et d'abord présentée faussement comme une nièce du président égyptien Hosni Moubarak. Silvio Berlusconi, acquitté pour prostitution de mineure, était encore en procès pour subornation de témoin dans un volet de cette affaire.

Un photomontage montrant Silvio Berlusconi et Ruby. [afp - Filippo Monteforte/Giuseppe Aresu]
Un photomontage montrant Silvio Berlusconi et Ruby. [afp - Filippo Monteforte/Giuseppe Aresu]

La longue litanie de ses déboires judiciaires avait finalement abouti à une première condamnation définitive, pour fraude fiscale: un an de prison, effectué sous forme de travaux d'intérêt général dans une maison pour personnes âgées, six ans d'inéligibilité et l'expulsion du Sénat. Mais il a rebondi politiquement dès qu'il l'a pu légalement.

L'ancien dirigeant avait encore fait scandale en décembre 2022 quand il avait promis à ses joueurs du Monza d'amener "dans le vestiaire" un "car de putes" en cas de victoire.

Père de cinq enfants issus de deux mariages, plusieurs fois grand-père, l'octogénaire a eu pour dernière compagne Marta Fascina, qui était de 53 ans sa cadette,

Au fil des ans, le sourire carnassier du "caïman", l'un de ses nombreux surnoms, s'était toutefois figé sur son visage lifté au maquillage "épais comme le parquet", expression cruelle ciselée par un éditorialiste.

>> Revoir le sujet du 19h30 à l'occasion des 75 ans de Silvio Berlusconi :

Italie: Silvio Berlusconi vient de célébrer ses 75 ans, ce qui fait de lui le plus ancien chef de gouvernement du continent européen
Italie: Silvio Berlusconi vient de célébrer ses 75 ans, ce qui fait de lui le plus ancien chef de gouvernement du continent européen / 19h30 / 2 min. / le 1 octobre 2011

11h10

Un homme d'affaires à succès

Fils d'un employé de banque milanais, né le 29 septembre 1936, Silvio Berlusconi a débuté sa carrière et son ascension à Milan dans le BTP, après avoir obtenu une licence de droit. Mais cet entrepreneur doté d'un bagout à toute épreuve a vite visé plus haut.

Il s'est tout d'abord lancé avec succès dans la télévision, inventant la TV paillettes des années 1980, saupoudrant notamment ses programmes de femmes dénudées. Il a vite amassé une immense fortune qui lui a permis de financer ses campagnes politiques et d'investir à large échelle. Il figurait ainsi parmi les hommes les plus riches de la Péninsule avec une fortune évaluée par Forbes à 6,4 milliards d'euros.

>> Ecouter le sujet d'Alter Eco sur l'empire médiatique de Silvio Berlusconi :

Alter Eco. [RTS]RTS
Alter Eco - Berlusconi, un empire médiatique / Alter Eco / 2 min. / le 13 juin 2023

La holding de la famille Berlusconi, Fininvest, comprend des chaînes de télévision (MediaForEurope), des journaux et les éditions Mondadori.

Après les médias, il a aussi investi sa fortune dans le football, d'abord l'AC Milan puis l'AC Monza. Il a ainsi présidé le club milanais pendant 31 ans avant de le vendre en 2017 à des investisseurs chinois.

Silvio Berlusconi a vécu quelques-unes des plus grandes heures de l'AC Milan. [AP - Matteo Barzi]
Silvio Berlusconi a vécu quelques-unes des plus grandes heures de l'AC Milan. [AP - Matteo Barzi]

>> Lire aussi : Football/Carnet noir

11h05

Un "immortel" de la politique

Surnommé "l'immortel" pour sa longévité en politique, Silvio Berlusconi a été président du Conseil des ministres, l'équivalent du poste de Premier ministre, de 1994 à 1995, de 2001 à 2006 et de 2008 à 2011.

Le parcours de cet éternel revenant, dont la mort politique a maintes fois été annoncée à tort, se confond avec l'histoire italienne des trente dernières années. Il était actuellement sénateur et président de son parti de droite, Forza Italia, un partenaire mineur du gouvernement de coalition de la Première ministre d'extrême droite Giorgia Meloni.

Silvio Berlusconi avec Gordon Brown, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy. [AP Photo/Keystone - Herbert Knosowski]
Silvio Berlusconi avec Gordon Brown, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy. [AP Photo/Keystone - Herbert Knosowski]

Silvio Berlusconi s'est lancé en politique en 1994. En quelques semaines, il monte Forza Italia ("Allez l'Italie") et remporte les élections. Lâché par ses alliés, son gouvernement s'écroule au bout de sept mois. En 2001, il reconquiert le pouvoir qu'il conserve jusqu'en avril 2006.

Usé par ces cinq années, il est battu d'extrême justesse aux élections, mais prend une revanche éclatante deux ans plus tard, s'installant aux commandes du pays pour la troisième fois. En novembre 2011, il doit toutefois céder, sous les huées, à l'économiste Mario Monti les rênes d'une Italie en proie à une grave crise financière.

Aujourd'hui allié encombrant de Giorgia Meloni, il l'a plusieurs fois mise dans l'embarras avec ses déclarations russophiles après l'invasion de l'Ukraine. Ami personnel de Vladimir Poutine, qu'il a reçu dans sa méga-villa en Sardaigne, il a rejeté plusieurs fois sur Kiev la responsabilité du conflit.

De gauche à droite: Matteo Salvini, Silvio Berlusconi et Giorgia Meloni. [EPA - Massimo Percossi]
De gauche à droite: Matteo Salvini, Silvio Berlusconi et Giorgia Meloni. [EPA - Massimo Percossi]

S'il restait populaire chez une partie des Italiens, son parti Forza Italia, une machine à gagner les élections qu'il avait fondée en 1994, a suivi son lent déclin, passant de presque 30% des voix aux législatives de 2001 à 8% en 2022.

Grandiloquent, lui-même voulait entrer dans les annales de l'Histoire comme "meilleur dirigeant politique en Europe et dans le monde".

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10h45

Hospitalisation vendredi

Silvio Berlusconi avait été hospitalisé vendredi à Milan pour des contrôles prévus, avaient fait savoir ses médecins. L'ancien dirigeant italien était soigné pour une leucémie à l'hôpital San Raffaele de Milan. Ses médecins avaient indiqué que cette hospitalisation n'était pas liée à une une situation urgente ou un problème aigu.

Selon les médias italiens, il ne répondait plus ces derniers temps au traitement anti-cancéreux.

Le 5 avril, le milliardaire avait déjà été hospitalisé pendant six semaines dans ce prestigieux établissement pour traiter un état de faiblesse lié à une infection pulmonaire et ses médecins avaient révélé qu'il souffrait de leucémie chronique.

Il s'était adressé début mai à ses sympathisants pour la première fois, dans un message vidéo, depuis sa chambre d'hôpital, assis derrière un bureau avec la bannière du parti et le drapeau italien derrière lui. Il avait quitté l'hôpital le 19 mai.

19 mai 2013: Silvio Berlusconi à sa sortie de l'hôpital. [afp - EPA/Matteo Bazzi]
19 mai 2023: Silvio Berlusconi à sa sortie de l'hôpital. [afp - EPA/Matteo Bazzi]

Le dirigeant avait été hospitalisé à plusieurs reprises ces dernières années. En janvier 2022, il avait séjourné au San Raffaele pour traiter une infection urinaire. Au mois d'avril précédent, il avait aussi été hospitalisé plus de trois semaines pour des "séquelles du Covid-19" qu'il avait contracté en septembre 2020.

Il avait subi une importante opération à coeur ouvert en 2016, puis une intervention pour traiter une occlusion intestinale au printemps 2019. En 1997, il avait été opéré d'une tumeur maligne à la prostate.

10h37

Silvio Berlusconi est mort

Plusieurs médias italiens annoncent le décès de l'ancien Premier ministre italien Silvio Berlusconi à l'âge de 86 ans à l'hôpital San Raffaele de Milan.