Le bilan du séisme au Maroc s'alourdit à près de 2900 victimes
- Volontaires et secouristes restent mobilisés mardi au Maroc pour tenter de trouver d'éventuels survivants, même si les espoirs s'amenuisent plus de 72 heures après le séisme qui a fait près de 2900 morts.
- Le Maroc a annoncé avoir répondu favorablement aux offres de quatre pays "d'envoyer des équipes de recherche et sauvetage": l'Espagne, la Grande-Bretagne, le Qatar et les Emirats arabes unis. Comme de nombreux autres pays, la Suisse a aussi offert son aide.
- Le tremblement de terre de la nuit de vendredi à samedi, de magnitude 7 selon le Centre marocain pour la recherche scientifique et technique (6,8 selon le service sismologique américain), est le plus puissant à avoir jamais été mesuré au Maroc.
- La Chaîne du Bonheur a ouvert un compte pour les victimes du tremblement de terre au Maroc. Les dons pour la collecte "Séisme au Maroc" peuvent être faits sur www.bonheur.ch
La Chaîne du Bonheur appelle à la solidarité avec les victimes
La Chaîne du Bonheur a ouvert un compte pour les victimes du tremblement de terre au Maroc. Elle lance un appel à la solidarité avec les personnes touchées par le séisme.
La situation est dramatique, des villages entiers ont été anéantis par la secousse, plusieurs milliers de personnes ont perdu la vie et des milliers d'autres ont été blessées, décrit lundi la fondation.
En collaboration avec ses ONG partenaires suisses, celle-ci évalue les besoins sur place et examine les possibilités d’aide d’urgence.
Les dons pour la collecte "Séisme au Maroc" peuvent être faits sur www.bonheur.ch
17h20
Le bilan monte à 2681 morts
Le bilan provisoire du violent séisme qui a frappé vendredi une région au sud-ouest de la cité touristique de Marrakech au Maroc est monté à 2681 morts, a annoncé lundi le ministère de l'Intérieur.
La secousse a également fait 2501 blessés selon la même source. Un précédent bilan publié plus tôt lundi faisait état de 2497 morts et 2476 blessées.
16h50
La présidente du Conseil des Etats adresse ses pensées aux victimes
La présidente du Conseil des Etats Brigitte Häberli-Koller a exprimé son soutien aux victimes du séisme au Maroc, lundi en ouverture de la session parlementaire à Berne. Le pays connu surtout comme destination touristique traverse une période horrible, a-t-elle dit.
Aujourd'hui, les habitants de villages reculés des montagnes de l'Atlas recherchent à mains nues des survivants, alors que quelque 2500 personnes ont perdu la vie et des centaines sont encore portées disparues. C'est une triste course contre la montre, a-t-elle relevé.
Il est bon que la Suisse ait offert son soutien à Rabat. "Nous ne pouvons pas faire plus que d'être en pensées avec les personnes touchées et espérer une aide rapide aussi de la part de notre pays", a-t-elle conclu.
15h35
La Suisse attend toujours une réponse des autorités marocaines
La Suisse attend toujours une réponse du Maroc à son offre d'aide suite au séisme meurtrier de vendredi soir. Une équipe de huit experts du Corps suisse d'aide humanitaire (CSA) a été constituée et est prête à se rendre sur place.
Pour l'heure, les autorités marocaines n'ont pas encore répondu à l'offre d'aide, a indiqué lundi le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) dans un courriel à Keystone-ATS. Dimanche soir, le Maroc a annoncé avoir répondu favorablement, "à ce stade", aux offres de quatre pays d'envoyer des équipes de recherche et sauvetage: l'Espagne, la Grande-Bretagne, le Qatar et les Emirats arabes unis.
Huit personnes prêtes à partir
Les services d'Ignazio Cassis avaient soumis samedi au Maroc une offre d'aide pour des abris provisoires, le traitement et la distribution d'eau, des installations sanitaires et du matériel d'hygiène. La livraison de matériel serait accompagnée par des experts du CSA.
Cette équipe est opérationnelle et prête à monter dans un avion dans les heures qui suivront un feu vert des autorités marocaines, a expliqué Silvio Flückiger, responsable de la cellule de crise mise sur pied après le séisme, dans une interview au Temps.
Pour le moment, elle est composée de huit personnes, mais différents experts peuvent accompagner ce groupe en fonction des besoins spécifiques sur place, a-t-il ajouté.
Selon Silvio Flückiger, il est aussi possible que le CSA intervienne ultérieurement. Pour le moment, le Maroc est en phase de sauvetage et de premiers secours. Or, l’offre de la Suisse s’adresse aussi, et même surtout, aux survivants, a-t-il expliqué.
14h55
Benoît Carpentier: "La fenêtre pour trouver des survivants va bientôt se refermer"
Les opérations pour sauver des personnes bloquées dans les décombres se poursuivent. Sur place, le Croissant rouge marocain est à pied d'œuvre.
"La fenêtre pour trouver des survivants va bientôt se refermer", déclare dans le 12h30 Benoît Carpentier, le porte-parole de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix rouge et du Croissant rouge, qui est en contact avec la section marocaine.
"On essaie en même temps de s'occuper des survivants et des blessés et de produire du soutien psychologique", ajoute-t-il.
Estimations difficiles
Le nombre des victimes et des personnes devant être secourues est difficilement estimable actuellement. "On peut s'attendre à plus de morts. Mais pour l'instant, on n'a pas d'idée exacte de l'amplitude", souligne Benoît Carpentier.
Pour l'heure, le Maroc garde le contrôle sur l'aide internationale. Seule l'aide de quatre pays a été acceptée. Selon Benoît Carpentier, les autorités marocaines sont les mieux placées pour évaluer l'ampleur des dégâts et de la réponse à y apporter. Mais il indique que le réseau des Croix rouges et Croissants rouges se tient prêt à venir prêter main forte à la réception d'une demande officielle.
Même s'il en loue l'intention, le porte-parole se montre frileux envers l'idée de certaines personnes de partir spontanément aider sur place. "Cela peut rajouter de la logistique et des complications pour les gens qui sont déjà sur le terrain en train de répondre", affirme-t-il.
14h30
Des habitants réclament un renforcement des opérations de secours
Au Maroc, une course contre la montre est engagée pour trouver des survivants dans les décombres, deux jours après le séisme.
Armée et sécurité civile sont sur le terrain, appuyées par une aide de quatre pays. Des Marocains sinistrés font entendre leur colère dans le 12h45, car ils estiment que les opérations de secours et de déblayage ne sont pas à la hauteur de la tâche.
"Les corps de mon fils et de sa femme sont sous les décombres. Il n'y a personne pour les extraire", se lamente une femme qui habite le village d'Imine Tala.
"Les gens sont encore sous les décombres depuis trois jours et personne ne peut dégager les pierres, les autorités n'ont toujours pas envoyé le matériel. On sent l'odeur des cadavres partout", s'énerve de son côté un homme.
13h00
Aide étrangère: le Maroc veut garder le contrôle
Le Maroc veut garder la main sur l’organisation des secours, deux jours après le séisme.
Le gouvernement marocain affirme avoir réalisé un diagnostic des besoins sur le terrain et accepté l’aide de quatre pays à ce stade: le Qatar, les Emirats arabes unis, l’Espagne et le Royaume-Uni. Le corps d’aide humanitaire suisse se dit prêt à envoyer des équipes dès qu’il aura reçu le feu vert.
Mais visiblement, le Royaume est réticent à ouvrir ses frontières alors que les propositions d’aide arrivent du monde entier. Les autorités soulignent que "l’absence de coordination dans ce type de situation peut avoir des effets négatifs".
Gouvernement pointé du doigt
Une ONG française, Secouristes sans frontières, accusait dimanche le gouvernement marocain de bloquer l’aide.
La France ne prend pas part aux secours, malgré la proximité historique entre les deux pays. Le fait que Paris soit écarté des opérations alimente les commentaires sur un refroidissement des relations entre les deux pays.
Paris a tenté récemment de se rapprocher de l'Algérie, avec qui le Maroc s’oppose sur la souveraineté du Sahara occidental. La politique des visas, réduits de moitié depuis 2021, pèse aussi sur les relations franco-marocaines. Tout comme l’affaire Pegasus, du nom du logiciel espion qui aurait été utilisé par le Maroc, suscitant les critiques de Paris.
Les autorités françaises évitent depuis samedi la polémique, se disant simplement à disposition. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a par ailleurs estimé que "le Maroc était capable de répondre à ce genre de difficultés tout seul".
12h10
Près de 2500 morts
Le bilan provisoire du violent séisme qui a frappé le Maroc vendredi est monté à 2497 morts, a annoncé le ministère de l'Intérieur, qui a aussi fait état de 2476 blessés.
Un précédent bilan fourni dimanche annonçait 2122 morts.
10h40
Solidarité à Marrakech
Face à l'ampleur des dégâts, la solidarité s'organise à Marrakech où de nombreux habitants se sont rués dans les hôpitaux pour donner du sang.
"Nous collectons des denrées alimentaires pour aider les zones touchées", a déclaré Ibrahim Nachit, membre de l'association Draw Smile qui prévoit aussi l'envoi d'une "caravane médicale" aux zones sinistrées.
"Les provisions alimentaires (déjà) collectées devraient pouvoir soutenir au moins 100 familles pendant une semaine", a dit Abdeltif Razouki, vice-président de l'association.
En plus des pertes humaines et des villages détruits, le patrimoine architectural du royaume a été affecté par le séisme. A Marrakech, sur les 700 hectares de la médina, la vieille ville, les dommages sont par endroits impressionnants.
Les remparts du XIIe siècle qui entourent la cité impériale, fondée vers 1070 par la dynastie des Almoravides, sont en partie défigurés.
"On peut d'ores et déjà dire qu'ils (les dégâts) sont beaucoup plus importants qu'on ne l'attendait. Nous avons constaté des fissures importantes sur le minaret de la (mosquée) Koutoubia, la structure la plus emblématique, mais aussi la destruction quasi-complète du minaret de la mosquée Kharbouch" sur la place Jemaa el-Fna, note Eric Falt, directeur régional du Bureau de l'Unesco pour le Maghreb.
09h00
Reportage à Moulay Brahim, où la solidarité s'est organisée tant bien que mal
A Moulay Brahim, une bourgade de 3000 habitants désormais dévastée, la solidarité entre tous les habitants s'est organisée, les secours étant absents.
Au centre du village, des tapis, des matelas ou encore des draps ont été installés tant bien que mal sur ce qui était un terrain de football rocailleux, afin de former des tentes de fortune. "Ce n'est rien, juste un peu de bricolage", s'exaspère un homme dans La Matinale.
"La construction que vous voyez ici est à 90% inhabitable et irréparable", pointe Abdel Magid, un autre habitant.
L'eau potable manque
Dans cette localité à flanc de montagne, la moitié des maisons se sont effondrées. Les autres, fissurées, menacent de s’écrouler.
L’aide d’urgence est intervenue rapidement pour évacuer les blessés. Mais ensuite, les habitants ont été livrés à eux-mêmes. Ils ne pouvaient plus compter que sur la solidarité des uns et des autres.
"Des gens s'entraident. Quelqu'un peut apporter de l'alimentation, que deux ou trois familles peuvent partager. Mais pour l'instant, il n'y a que les personnes qui arrivent d'en dehors du village qui peuvent apporter de l'alimentation, du fromage, du pain et de l'eau potable", explique Abdel Magid.
"Nous avons de l'électricité. Mais l'eau potable est coincée dans certains secteurs", précise-t-il.
"Je n’ai plus rien"
Tenant un petit sachet à la main, Fatiha, une habitante de Moulay Brahim, témoigne également de cette solidarité.
"Ce sont surtout les gens qui viennent de l’extérieur qui nous aident. Ils viennent principalement des grandes villes comme Marrakech. Il n’y a qu’eux qui nous offrent leur aide. Ils nous donnent par exemple du pain et des choses à manger", raconte-t-elle.
"Mais c’est vraiment catastrophique. Je n’ai plus rien, plus de maison, je suis là dehors sans rien avec mon fils", déplore-t-elle.
Aide alimentaire
Un peu plus haut dans le village, à proximité de la mosquée toujours debout, un attroupement se forme autour d’une voiture et de ses occupants.
"Nous distribuons des vivres aux nécessiteux qui ont vécu le tremblement de terre", explique l'un de ces Français établis au Maroc pour le travail. "Nous sommes venus aider nos frères marocains. C'est seulement un petit geste, ce n'est pas grand-chose", ajoute-t-il.
Le déblayage des voies d'accès se poursuit, ce qui devrait faciliter le travail des secours. La file des camions d’aide humanitaire s’allongeait sur la route en fin de journée.
08h55
Paris annonce une aide de 5 millions d'euros pour les ONG présentes au Maroc
Une aide de 5 millions d'euros (environ 4,7 millions de francs) va être débloquée par la France pour aider les ONG qui sont actuellement "sur place" au Maroc et apportent leur secours après le séisme meurtrier dans le pays, a annoncé la ministre française des Affaires étrangères.
"Le Maroc est un pays souverain et c'est à lui d'organiser les secours", a par ailleurs déclaré Catherine Colonna sur la chaîne d'information BFMTV, précisant que le pays n'avait "refusé aucune aide" venant notamment de Paris.
La cheffe de la diplomatie a également appelé à ne pas créer de "fausse polémique" au moment où des "gens ont besoin d'aide".
08h15
Au Maroc, les secours peinent à atteindre les villages les plus reculés
Les ambulances et les camions militaires défilent sur la route qui relie Marrakech aux régions montagneuses du Haut Atlas.
Mais la situation reste difficile dans les villages de montagne les plus reculés, où l’accès par voie terrestre n’est pas toujours possible. En effet, des gravats et d’énormes blocs de pierre barrent la route.
La commune rurale d'Imgdal se trouve dans ce cas de figure. Saïd, un homme dont toute la famille est bloquée là-bas, confie son inquiétude dans La Matinale. "Il y a un grand problème: même les gens sauvés n'ont rien à manger. Les enfants pleurent de faim. C'est une catastrophe", déplore-t-il.
Évacuation par hélicoptère
Les services de secours reconnaissent que certains lieux sont encore compliqués à rejoindre. "Nous arrivons à accéder à quelques villages et quelques sites. Mais la difficulté de la région reste un obstacle pour d'autres sites", explique Mohammed Enosse, le directeur du Croissant rouge pour la région de Marrakech.
Lueur d’espoir, des hélicoptères ont enfin pu évacuer dimanche soir les blessés de la commune d’Imgdal. Les routes, en revanche, sont toujours bloquées dans ces régions.
07h45
Des vacanciers suisses s'envolent quand même pour le Maroc
L'inquiétude monte déjà quant aux conséquences économiques du désastre, venu jouer les trouble-fête alors qu'une embellie touristique a été enregistrée cette année notamment à Marrakech.
L’aéroport de la ville fonctionne toutefois normalement et les compagnies aériennes ont maintenu leurs vols.
Deux avions ont décollé dimanche de Genève. La RTS a rencontré des voyageurs qui ont choisi de maintenir leurs vacances vaille que vaille. Plutôt qu'annuler son départ, une femme originaire du Maroc, qui part avec des amies, a révisé ses plans. Au lieu du farniente, elle aidera.
"On va acheter des tentes, parce que les gens dorment dehors. Je suis aussi en contact avec une association. Je vais acheter des choses et monter dans les villages", explique-t-elle dans La Matinale.
En revanche, d’autres personnes interrogées comptent bien profiter comme prévu.
Swiss et EasyJet ne font pas de geste commercial particulier. Pour les personnes qui souhaitent annuler leur voyage, les conditions habituelles s’appliquent.
07h10
Des actions d'aide organisées depuis la Suisse
Après le séisme, une partie de la communauté marocaine de Suisse s'est rapidement mobilisée à travers plusieurs organisations, dont l'Association marocaine de Suisse.
Basée à Lausanne, elle a lancé dimanche une action baptisée "Mille sandwichs par jour", afin d'acheminer de la nourriture, fabriquée dans le pays, vers des villages sinistrés.
Son président Khalid Gomi a notamment lancé des appels aux dons sur les réseaux sociaux.
"Des amis sur place, des pompiers, des gens que je connais m'ont informé que l'urgence est dans la nourriture", indique-t-il dans La Matinale. "Nous avons choisi de faire ça dans l'urgence. Peut-être qu'on entreprendra d'autres actions dans les jours qui suivent", ajoute-t-il.
06h00
Des scènes de désolation
Maisons détruites, tas de gravats, décombres de villages, le tremblement de terre survenu vendredi soir au sud-ouest de Marrakech a laissé place à des scènes de désolation. "Vu pour vous" revient en images sur le séisme qui a frappé le Maroc dans la nuit de vendredi à samedi, le plus puissant jamais mesuré dans ce pays.
03h50
Une course contre la montre s'engage
Les secouristes marocains, appuyés par des équipes étrangères, se sont lancés dans une course contre la montre pour retrouver des survivants et fournir l'assistance à des centaines de sans-abris dont les maisons ont été rasées, plus de 48 heures après le séisme.
Le Maroc a annoncé dans la soirée avoir répondu favorablement, "à ce stade", aux offres de quatre pays "d'envoyer des équipes de recherche et sauvetage": l'Espagne, la Grande-Bretagne, le Qatar et les Emirats arabes unis.
Ces équipes sont entrées en contact avec leurs homologues au Maroc en vue de coordonner leurs efforts, a précisé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.
L'Espagne a affirmé avoir déjà envoyé au Maroc 86 secouristes accompagnés de chiens spécialisés dans la recherche de victimes, tandis qu'un vol humanitaire qatari a décollé dimanche soir de la base aérienne d'Al-Udeid, dans la banlieue de Doha.
D'autres offres pourraient être acceptées à l'avenir "si les besoins devaient évoluer", a ajouté le ministère. De nombreux pays, de la France aux Etats-Unis en passant par la Suisse ont proposé leur aide.
En attendant le déploiement des équipes de sauvetage étrangères sur le terrain, les autorités marocaines ont commencé à dresser des tentes dans le Haut-Atlas, où des villages ont été entièrement détruits par le séisme.
21h50
Au moins 2122 morts et 2421 blessés
Les secouristes ont accéléré les recherches dimanche au Maroc pour tenter de retrouver des survivants coincés sous les décombres de villages rasés par le puissant séisme.
Il y a eu au moins 2122 morts et 2421 blessés, selon un dernier bilan publié dans l'après-midi par le ministère de l'Intérieur, un bilan susceptible de s'aggraver au fil des recherches.
Selon la télévision publique, "plus de 18'000 familles ont été affectées" par le séisme dans la province d'Al-Haouz, où plus de la moité des morts (1351) ont été recensés. Des tentes ont été dressées dans plusieurs villages pour abriter ces familles.
Dons de sang
A Marrakech, de nombreux habitants se sont rués dans les hôpitaux pour donner du sang pour les victimes.
"Cela fait vraiment plaisir de voir tout ça de la part des citoyens, et même des étrangers qui n'ont rien à voir avec le drame ici se sont déplacés pour donner du sang", a dit Youssef Qornafa, un étudiant qui a fait don de sang dans un centre.
La Croix-Rouge internationale a alerté sur l'importance des besoins à venir du Maroc, "24 à 48 heures critiques" et des besoins pour "des mois voire des années".
21h30
La communauté marocaine de Suisse se mobilise
La diaspora marocaine en Suisse romande s'organise pour apporter de l'aide aux régions touchées. Différentes associations se sont réunies dimanche près de Lausanne pour identifier les besoins sur place et fédérer les actions d'entraide.
19h00
"Le Maroc n’est pas un pays failli"
"Le Maroc n’est pas un pays failli", lance Mounia Bennani-Chraïbi, professeure de science politique à l’Université de Lausanne dans l'émission Forum de la RTS.
"Il a des capacités humaines et techniques. Mais à long terme, il aura sans doute des difficultés budgétaires très importantes, parce que les régions qui ont été touchées, des régions qui sont vraiment pauvres mais qui ont connu des investissements publics assez importants – eau, électricité, routes -, il faudra tout reconstruire, et cela risque d’être énorme pour les finances marocaines."
La spécialiste de la politique marocaine explique que le pays a fait des demandes d’aides très ciblées.
"Cela peut refléter la volonté du Royaume de garder le contrôle de la situation, d’avoir la possibilité de tout coordonner, de tout centraliser, ce qui est la marque de fabrique du régime marocain".
"Il semble aussi qu’il y ait certains critères qui aient prévalu dans ce ciblage : des questions de langues – pour le Qatar, la Jordanie, la Tunisie – voire une expérience de coordination, avec l’Espagne notamment", explique-t-elle aussi.
"Mais à mon avis, il faut aussi garder en tête une dimension géopolitique importante : au cours des dernières années, le Maroc a conditionné ses relations diplomatiques à la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidentale. C’est en lien à ce problème que l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc et que les relations avec la France sont très tendues. Donc, il n’est pas question d’accepter de l’aide de la part de pays avec qui les relations sont tendues".
19h00
"On aurait été opérationnel sur place après presque 50 heures"
Olivier Hagon, chef du groupe spécialisé Santé du Corps suisse d’aide humanitaire, explique dans l’émission Forum pourquoi le Maroc ne demande actuellement pas d’aide à la Suisse.
"Je crois que les autorités marocaines ont décidé de gérer les choses elles-mêmes. Jusqu’à ce jour, nous n’avons toujours pas reçu le feu vert des autorités. Mais une équipe est prête à partir."
Reste que les "constructions sont faites de terre et de pierres, ce qui fait qu’il y a très peu de poches d’air qui se créent, donc les probabilités de survie sont relativement petites. [...] Et il y a des difficultés d’accès".
"Tout cela fait que la valeur ajoutée que peut apporter la Suisse dans ces circonstances n’aurait pas été nécessaire puisque qu’on aurait été opérationnel sur place après presque 50 heures, regrette-t-il. Et on sait que, à ce moment-là, les chances de trouver des survivants sont vraiment de plus en plus petites."
Dans l'immédiat, "il faut revenir à des choses qui sont simples : l'eau, la nourriture, les abris, des kits d’hygiène – du savon, des serviettes hygiéniques pour les femmes, du lait pour permettre aux femmes d’allaiter leurs enfants -", conclut-il.