Le suivi de la situation en Israël et à Gaza le 14 octobre. [Keystone]
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L'UE annonce l'ouverture d'un couloir aérien humanitaire vers Gaza via l'Egypte

- L'Europe va ouvrir un couloir aérien humanitaire vers la bande de Gaza via l'Egypte, a annoncé lundi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, déclarant que les Palestiens de Gaza ne pouvaient "pas payer le prix de la barbarie du Hamas".

- Des centaines de personnes sont massées depuis plusieurs jours au poste-frontière de Rafah, entre la bande de Gaza et l'Egypte, dans l'espoir de pouvoir quitter le territoire palestinien assiégé. Mais les portes restent pour l'heure closes, faute d'accord entre l'Egypte et Israël, tandis que les convois d'aide humanitaire restent coincés côté égyptien.

- L'armée israélienne a fait savoir qu'elle s'abstiendrait de frapper en matinée les couloirs d'évacuation reliant le nord au sud de la bande de Gaza, au moment où elle prépare une offensive terrestre visant le Hamas au pouvoir à Gaza.

- Israël a aussi annoncé évacuer des habitants le long de sa frontière nord avec le Liban, après avoir fermé la zone à la suite d'échanges de tirs.

- Après des informations faisant état d'une trêve, Israël et le groupe islamiste palestinien Hamas ont indiqué qu'il n'y avait pas de cessez-le-feu entre eux à ce stade, au dixième jour de la guerre.

- Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est arrivé en Israël après une tournée dans six pays arabes visant à coordonner les efforts contre le Hamas, tout en cherchant des solutions pour atténuer la crise humanitaire dans la bande de Gaza.

- Depuis le début de la riposte israélienne, les frappes sur Gaza ont fait 2750 morts, dont des centaines d'enfants, et plus de 9700 blessés, a indiqué le ministère palestinien de la Santé du Hamas. Deux chefs militaires du Hamas ont été tués, selon un porte-parole. Par ailleurs, plus d'un million de personnes ont été contraintes de fuir leur domicile.

- Côté israélien, le bilan se monte à plus de 1400 morts, dont 286 soldats. L'armée israélienne a également affirmé lundi que 199 personnes avaient été capturées par le Hamas lors de l'attaque du 7 octobre. Un précédent bilan, diffusé dimanche, faisait état de 155 otages. De son côté, le Hamas affirme détenir "entre 200 et 250 otages israéliens".

Suivi assuré par RTSinfo

23h15

Le point sur les activités diplomatiques lundi soir

Alors que la menace d'une invasion par l'armée israélienne plane toujours sur la bande de Gaza, les initiatives diplomatiques se multipliaient lundi encore pour tenter de prévenir une "catastrophe humanitaire" et un débordement du conflit entre le Hamas et Israël.

L'Union européenne a annoncé en fin de journée la mise en place d'un couloir humanitaire aérien vers la bande de Gaza via l'Egypte. Les deux premiers vols sont prêts à partir.

Martin Griffiths, chargé des situations humanitaires d'urgence à l'ONU, a annoncé qu'il se rendrait mardi au Proche-Orient pour "aider aux négociations" sur l'acheminement de l'aide à Gaza.

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir lundi soir à New York et le président américain Joe Biden a annulé un déplacement dans le Colorado pour rester concentré sur la situation en Israël et dans la région.

Le président des Etats-Unis a par ailleurs eu un échange téléphonique avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi. Il s'est aussi entretenu avec le chancelier allemand Olaf Scholz, qui va lui se rendre cette semaine en Israël, où il sera le premier chef de gouvernement à être présent sur place depuis l'attaque meurtrière du Hamas.

Du côté de la Russie, le président Vladimir Poutine a évoqué le conflit avec le Hamas pour la première fois lors d'un entretien par téléphone avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Il l'a informé de ses échanges avec plusieurs dirigeants régionaux et l'Autorité palestinienne et il a évoqué "des mesures prises par la Russie pour promouvoir la normalisation de la situation et empêcher une nouvelle escalade de la violence", sans donner de détails.

Le chef de la diplomatie turque s'est de son côté entretenu par téléphone avec le chef du Hamas sur la "possibilité" de libérer des otages détenus à Gaza.

L'Iran, principale puissance ennemie d'Israël dans la région, a également mis en garde contre un risque d'escalade régionale. Son ministre des Affaires étrangères a déclaré en fin de soirée que des actions "préventives" pourraient avoir lieu dans les prochaines heures.

Des son côté, Israël a affirmé qu'aucune trêve n'était en cours pour permettre l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza. "Ce sera une guerre longue, le prix en sera très élevé mais nous allons la gagner, pour Israël, pour le peuple juif et pour les valeurs auxquelles croient nos deux peuples", a déclaré le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant au Secrétaire d'Etat américain Anthony Blinken.

22h45

L'Iran avertit qu'il pourrait mener des actions "préventives"

Le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amirabdollahian a déclaré lundi à la télévision publique que des actions "préventives" pourraient avoir lieu dans les prochaines heures, alors qu'Israël maintient sa pression militaire sur la bande de Gaza.

Les chefs de la "résistance" ne permettront pas à l'Etat hébreu de mener une quelconque action à Gaza sans en subir les conséquences, a-t-il dit, prévenant que "toutes les options" étaient sur la table.

22h30

Le Hamas communique autour des otages et défient les Israéliens

Le Hamas a diffusé lundi sur son compte officiel Telegram la vidéo d'"une des prisonnières à Gaza" dans laquelle apparaît une jeune femme parlant hébreu, une première depuis son assaut sur le sol israélien.

Sur cette vidéo, impossible à authentifier dans l'immédiat, on voit une jeune femme éveillée et allongée, recevant des soins au bras. La légende indique qu'elle a été enlevée "au premier jour" de l'attaque du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre.

La jeune femme dit être retenue à Gaza et appelle à sa libération, affirmant être bien traitée. Dans une deuxième séquence, elle apparaît face à la caméra et dit être originaire du centre d'Israël.

Le Hamas "n'a pas peur" de l'armée israélienne

L'un des porte-paroles des brigades Al-Qassam a également affirmé que le nombre d'otages à Gaza était de "200 à 250", précisant que 200 d'entre eux étaient aux mains des la branche armée du mouvement islamiste, tandis que que d'autres "factions de la résistance" détenaient le reste des captifs.

Par ailleurs, ce porte-parole a affirmé lundi soir "ne pas avoir peur" d'une offensive terrestre d'Israël au nord de la bande de Gaza. "La menace de l'occupation [israélienne] de lancer une offensive terrestre contre notre peuple ne nous fait pas peur et nous y sommes prêts", a-t-il déclaré dans un enregistrement audio.

22h15

Des manifestants pro-israéliens exhortent la BBC de qualifier le Hamas de "terroristes"

Environ 250 personnes ont manifesté lundi soir devant le siège de la BBC à Londres. Munis de drapeaux israéliens, ils reprochent au groupe audiovisuel public de ne pas qualifier lui-même le Hamas de "terroristes".

"Si le roi peut qualifier le Hamas de terroristes, vous aussi", affichaient certaines pancartes, tandis que d'autres exhibaient des images d'enfants israéliens enlevés par le Hamas.

La BBC a essuyé ces derniers jours de nombreuses critiques de la part de responsables politiques conservateurs, mais également du grand rabbin Ephraim Mirvis, qui a appelé les médias à "modifier urgemment la manière dont ils appellent le Hamas".

Le chef de l'opposition travailliste Keir Stramer a quant à lui appelé la BBC à s'expliquer, ce qu'elle a fait à plusieurs reprises ces derniers jours.

"Le terrorisme est un mot chargé, que les gens utilisent pour désigner un groupe qu’ils désapprouvent moralement", a notamment argumenté le rédacteur en chef du service international de la BBC John Simpson. "Ce n'est pas le rôle de la BBC de dire aux gens qui soutenir et qui condamner – qui sont les bons et qui sont les méchants. Nous soulignons régulièrement le fait que le gouvernement britannique et d’autres ont condamné le Hamas comme une organisation terroriste, mais c’est leur affaire. Nous organisons également des entretiens avec des invités et citons des contributeurs qui qualifient le Hamas de terroriste."

Un porte-parole du groupe public a récemment fait valoir qu'il s'agit "d'une approche qui a été utilisée depuis des décennies, qui est en ligne avec celle d'autres diffuseurs".

21h30

La minorité arabe israélienne prône l'apaisement des deux côtés

Au sein de la société israélienne, une minorité arabe constitue 20% de la population. Composée en grande partie de Palestiniennes et de Palestiniens, cette communauté est notamment très présente à Jaffa, quartier historique et touristique de Tel Aviv. Mais entre les murs de la capitale, ils vivent plus que jamais dans la crainte, en particulier face aux intégristes juifs.

En mai 2021, lors d'une série d'affrontements durant des fêtes religieuses (qui avaient fait 256 victimes côtés palestinien, dont 66 mineurs, et 14 côté israélien, dont deux mineurs), des extrémistes violents avaient commis des agressions destinées à diviser les communautés, raconte Amir Badran, conseiller municipal et candidat à la mairie de Tel Aviv, qui souligne que l'inquiétude règne dans toutes les communautés.

À Jaffa, cet élu a contribué à mettre en place des groupes de surveillance inter-communautaires et des unités de protection mutuelle pour tenter d'empêcher la répétition de tels actes.

Il se fait aussi porte-parole des Arabes israéliens pour condamner fermement les attaques du Hamas du 7 octobre dernier. "Nous condamnons toutes formes de violence des deux côtés", dit-il, regrettant que "les extrémistes [aient] pris le pouvoir dans les deux camps".

"Mais ce qui se passe aujourd'hui à Gaza, c'est une atteinte au droit international, aux droits humanitaires", poursuit-il, dénonçant "une punition collective qui touche plus de deux millions d’innocents" et "un transfert de population avec, pour certains Israéliens, l’espoir de voir les Palestiniens quitter définitivement la Bande de Gaza", poursuit-il.

>> Le reportage de Nicolas Vultier dans Forum :

Le point sur la situation des arabes israéliens dans le conflit en cours
Le point sur la situation des arabes israéliens dans le conflit en cours / Forum / 2 min. / le 16 octobre 2023

20h45

La communication d'Israël pour s'attirer la sympathie

Depuis l'attaque sanglante du Hamas, l'armée israélienne communique énormément autour des événements et l'information est devenue un enjeu important. Des dispositifs sont organisés par le gouvernement israélien à destination des journalistes étrangers, avec le soucis d'insister sur l'horreur des attaques du Hamas.

"Si vous tolérez cela, vos enfants seront les suivants. C'est le message que j'aimerais que vous rameniez chez vous", commente par exemple une employée du gouvernement lors d'une visite en bus, qui devait amener une petite centaine d'envoyés spéciaux du monde entier vers un kibboutz attaqué par le Hamas.

Dans la ville évacuée de Sderot, le pouvoir israélien a ouvert un centre de presse où les journalistes sont "briefés" avant d'aller plus loin, images d'horreur à l'appui. Le gouvernement a également convié des témoins du drame, pour raconter et ainsi "faire perdurer l'émotion due à l'attaque". Si bien que, malgré l'horreur réelle des attaques, certains journalistes ont parfois le sentiment d’être instrumentalisés.

>> Le reportage de Sébastien Faure dans le 19h30 :

Les autorités israéliennes ont invité la presse internationale à visiter les kibboutz attaqués par le Hamas
Les autorités israéliennes ont invité la presse internationale à visiter les kibboutz attaqués par le Hamas / 19h30 / 2 min. / le 16 octobre 2023

20h15

Une ONG suisse prise dans les mailles du conflit

La section suisse de Médecins du monde fait partie des ONG présentes à Gaza et leurs collaborateurs sur place sont aussi pris dans les violences. L'immeuble dans lequel se trouvent leurs locaux a été touché. Dans les bureaux neuchâtelois de l'organisation, c'est l'inquiétude et le sentiment d'impuissance qui prédomine.

L'organisation compte quatre personnes à Gaza, qui se sont réfugiées avec leurs familles dans le sud. De travailleurs humanitaires, ils sont devenus des victimes.

Deux fois par jour, le coordinateur en Palestine fait un point de situation depuis Ramallah, en Cisjordanie. Et l'équipe essaye aussi d'anticiper pour continuer son travail autour de la santé mentale.

"On doit penser aux activités qui vont être mises en place selon les différentes éventualités de l’évolution du conflit", témoigne Morgane Rousseau, directrice de Médecins du monde Suisse, dans le 19h30. "On voit bien cette immense vague de besoins qui va arriver."

À défaut de pouvoir développer ses actions, l’ONG se concentre sur la communication et appelle évidemment à un cessez-le-feu.

>> Le reportage du 19h30 :

La branche suisse des Médecins du Monde tente tant bien que mal de coordonner ses opérations humanitaires dans la bande de Gaza
La branche suisse des Médecins du Monde tente tant bien que mal de coordonner ses opérations humanitaires dans la bande de Gaza / 19h30 / 1 min. / le 16 octobre 2023

19h45

"Israël ne peut pas intimer le déplacement forcé de 1,1 million de personnes"

Invité à réagir dans Forum sur la situation humanitaire et géopolitique autour de Gaza, le professeur émérite de l'IHEID Riccardo Bocco a souligné la position délicate de plusieurs acteurs impliqués sur le plan géopolitique.

Celle de l'Égypte, dans un premier temps, qui tarde à faire preuve de "solidarité" vis-à-vis de la population civile palestinienne. "Le général al-Sissi ne porte pas dans son coeur le Hamas, simplement parce qu'ils [sont issus] des Frères musulmans, mouvement qu'il a férocement combattu chez lui", explique-t-il. "De surcroît, les relations palestino-égyptiennes sont plutôt mauvaises depuis deux décennies."

En outre, l'Egypte dépend actuellement "plus que jamais" des aides militaires et économiques américaines, note-t-il. "Donc ils ne vont pas contredire les Etats-Unis et ils essaient de négocier, pour ainsi dire, sur le dos de la population palestinienne."

L'ONU inconséquente

Riccardo Bocco critique aussi la réaction de l'ONU et de son programme d'aide aux réfugiés palestiniens (Unrwa). "Je souhaiterais personnellement que (...) le commissaire (Philippe) Lazzarini ne se limite pas à nous rappeler les besoins à Gaza en ce moment (...) mais qu'il articule une vision de ce que l'Unrwa pourrait faire concrètement sur le terrain. Et dieu sait combien de choses elle pourrait faire!", déclare-t-il. "Le personnel palestinien de l'Unrwa compte un nombre important de médecins, de travailleurs sociaux, d'enseignants... qui connaissent le terrain comme leur poche."

Le Hamas, de son côté, n'a pas intérêt à ce que les civils évacuent totalement la bande de Gaza. Lorsque les autorités israéliennes ont enjoint la population palestinienne à quitter le territoire, "le Hamas a publiquement déclaré qu'il s'y opposait", souligne Riccardo Bocco. Et pour lui, il faut voir plus loin que la simple volonté d'utiliser la population civile comme bouclier humain. "Du point de vue du droit international, Israël n'a aucun droit à intimer le déplacement forcé de 1,1 million de personnes. Et ce qui est dramatiquement intéressant, c'est que la position du Hamas n'a pas été relayée par les Nations unies. Elles n'ont pas été capables de dire à Israël que le droit international ne lui permet pas de faire ça."

Pour les Etats-Unis, éviter d'être complice "d'un possible génocide"

Pour le spécialiste de la région, le gouvernement israélien est désormais "pris au piège de sa propre logique". "Il a été incapable de protéger sa population lors de l'attaque du Hamas et sa réponse est la vengeance. Or, le droit de se défendre a des limites et le droit international est très clair à propos de ça. D'où la préoccupation américaine de ne pas laisser faire le gouvernement israélien: les Etats-Unis ne veulent pas être complices d'un possible génocide."

>> L'interview complète de Riccardo Bocco dans Forum :

Quelle est la place de l’Egypte dans le conflit entre Israël et le Hamas? Interview de Riccardo Bocco
Quelle est la place de l'Egypte dans le conflit entre Israël et le Hamas? Interview de Riccardo Bocco / Forum / 6 min. / le 16 octobre 2023

19h30

Des centaines de personnes acculées à la frontière égyptienne

Des centaines de Palestiniennes et de Palestiniens sont massés au sud de la bande de la Gaza dans l'espoir d'une ouverture du point de passage de Rafah, vers l'Egypte, qui leur permettrait d'échapper à la guerre entre le Hamas et Israël. Le terminal a été frappé à plusieurs reprises depuis le 7 octobre. D'après l'ONU, environ un million de personnes ont été déplacées en une semaine au sein du micro-territoire assiégé par l'armée israélienne.

>> Les images au point de passage de Rafah :

Des centaines de personnes, parfois binationales, attendent de pouvoir quitter la bande de Gaza pour l'Egypte au poste-frontière de Rafah. [AFP - Majdi Fathi/NurPhoto]
A la frontière avec l'Egypte, l'impossible fuite des habitants de Gaza / L'actu en vidéo / 47 sec. / le 16 octobre 2023

Devant les grilles, des centaines de personnes disposant de passeports étrangers espèrent pouvoir être prioritaires. "Nous sommes à la frontière depuis trois jours", témoigne un citoyen allemand. "De plus en plus de personnes viennent ici pour être en sécurité mais on entend toujours des tirs d'artillerie autour de nous. Il n'y a vraiment aucun endroit sûr à Gaza", poursuit-il. "Les gens reçoivent à peine de l'eau et de la nourriture."

Désillusion des binationaux

"J'appelle tous les pays du monde, la Scandinavie, la Suède, la Norvège, le Danemark, la Hollande, ces pays devraient s'exprimer pour les droits humains, ils devraient s'impliquer davantage", a déclaré une citoyenne danoise également présente à Rafah.

Des familles, parfois binationales, attendent de pouvoir quitter le territoire palestinien. [AFP - Majdi Fathi/NurPhoto]
Des familles, parfois binationales, attendent de pouvoir quitter le territoire palestinien. [AFP - Majdi Fathi/NurPhoto]

"Je ne vois pas de droits humains ici, je veux traverser, je n'ai même pas de vêtements, je ne suis partie qu'avec un sac", a-t-elle témoigné.

"Au moins, ils devraient évacuer les ressortissants égyptiens", estime encore l'un d'eux. "Cela fait huit jours que nous dormons à la frontière, ce n'est pas facile, sans aucune aide."

Pas de compromis côté israélien

Côté égyptien, on renvoie la responsabilité du blocage à Israël, qui "n'a pas donné de signal jusqu'ici". Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a quant à lui réaffirmé qu'il n'y aurait "pas de cessez-le-feu et d'entrée d'aide humanitaire dans Gaza en échange de la sortie d'étrangers".

La situation reste donc figée depuis trois jours, alors que les cargaisons d'aide humanitaire s'empilent dans le Sinaï égyptien, à une quarantaine de kilomètres du poste-frontière, et que le territoire palestinien commence à manquer de ressources vitales.

>> Voir aussi le reportage du 19h30 :

Au sud de la bande de Gaza, des milliers de Palestiniens attendent l’ouverture du poste frontière avec l’Égypte
Au sud de la bande de Gaza, des milliers de Palestiniens attendent l’ouverture du poste frontière avec l’Égypte / 19h30 / 2 min. / le 16 octobre 2023

19h15

La Colombie expulse l'ambassadeur d'Israël

Le ministre colombien des Affaires étrangères a demandé à l'ambassadeur d'Israël dans le pays de "s'excuser et partir", après les réactions de la diplomatie israélienne aux commentaires du président Gustavo Petro sur le conflit entre Israël et le Hamas.

Le président colombien a publié de nombreux messages sur le réseau X depuis les attaques du Hamas contre Israël. Après que le ministre israélien de la Défense a estimé qu'il combattait "des animaux humains", le dirigeant de gauche a notamment écrit: "C'est ce que les nazis disaient des Juifs. Les peuples démocratiques ne peuvent pas permettre au nazisme de se réinstaller dans la politique internationale".

Ses publications ont suscité des échanges acerbes avec l'ambassadeur israélien Gali Dagan, qui a accusé le chef d'Etat colombien d'antisémitisme.

De son côté, le ministère israélien des Affaires étrangères a convoqué dimanche l'ambassadrice de Colombie en Israël à la suite des "déclarations hostiles et antisémites" de son président, l'accusant "d'exprimer son soutien aux atrocités commises par les terroristes du Hamas, d'alimenter l'antisémitisme, d'affecter les représentants de l'Etat d'Israël et de menacer la paix de la communauté juive en Colombie".

En réponse Gustavo Petro a déclaré que son pays ne soutenait pas le "génocide". "Si nous devons suspendre nos relations avec Israël, nous les suspendons".

Important fournisseurs d'armes de l'armée colombienne, Israël avait également annoncé dimanche qu'il "interrompait ses exportations de sécurité" vers le pays sud-américain après les déclarations jugées "hostiles et antisémites" de Gustavo Petro.

19h10

L'UE annonce l'ouverture d'un couloir humanitaire vers Gaza via l'Egypte

L'Europe va ouvrir un couloir aérien humanitaire vers la bande de Gaza via l'Egypte, a annoncé la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen depuis Tirana, en Albanie. "Les deux premiers vols vont partir cette semaine et ils apporteront du matériel humanitaire à Gaza", a-t-elle précisé.

Quelques heures auparavant, l'OMS avait averti que sans aide, une "vraie catastrophe" aurait lieu dans les 24h à Gaza.

"Il ne peut y avoir aucune justification pour l'acte terroriste du Hamas", a ajouté la dirigeante européenne. "Face à cette horreur, Israël a le droit de se défendre en accord avec le droit humanitaire et international". Mais "en ce moment même, les Palestiniens à Gaza ont besoin d'aide humanitaire. Ils ne peuvent pas payer le prix de la barbarie du Hamas", a-t-elle ajouté.

>> Voir le reportage du 19h30 sur la situation humanitaire dramatique à Gaza :

Les réserves en eau, en nourriture et en carburant s'épuisent à Gaza. La situation humanitaire est dramatique
Les réserves en eau, en nourriture et en carburant s'épuisent à Gaza. La situation humanitaire est dramatique / 19h30 / 2 min. / le 16 octobre 2023

>> Et les précisions d'Annabelle Durand, envoyée spéciale au sud d'Israël :

Annabelle Durand, envoyée spéciale de la RTS au sud d'Israël, décrit une situation intenable à la frontière égyptienne
Annabelle Durand, envoyée spéciale de la RTS au sud d'Israël, décrit une situation intenable à la frontière égyptienne / 19h30 / 1 min. / le 16 octobre 2023

19h00

Albert Rösti à une cérémonie commémorative à la synagogue de Berne

Une cérémonie à la mémoire des victimes des attaques du Hamas contre Israël a eu lieu lundi soir à la synagogue de Berne. Le conseiller fédéral Albert Rösti y a participé en tant que représentant des institutions suisses.

"Je suis ici aujourd'hui pour vous transmettre au nom du Conseil fédéral la profonde compassion et la grande sympathie du gouvernement national. Nous partageons votre tristesse, nous partageons votre horreur", a-t-il déclaré.

Le conseiller fédéral Albert Rösti s'est rendu à une cérémonie de commémoration des victimes des attaques du Hamas contre Israël à la synagogue de Berne. [Keystone - Peter Klaunzer]
Le conseiller fédéral Albert Rösti s'est rendu à une cérémonie de commémoration des victimes des attaques du Hamas contre Israël à la synagogue de Berne. [Keystone - Peter Klaunzer]

Le gouvernement "reconnaît la volonté légitime d'Israël d'assurer sa défense et sa sécurité nationales. Il considère aussi que le mouvement palestinien devrait être classé comme organisation terroriste et a chargé une task force d'étudier les options juridiques en ce sens", a poursuivi le conseiller fédéral UDC.

>> Plus de détails : Albert Rösti à la synagogue de Berne pour la mémoire des victimes du Hamas

18h45

Le chancelier allemand Scholz confirme un voyage en Israël et en Egypte

Le chancelier allemand Olaf Scholz annoncé lundi qu'il allait se rendre en Israël cette semaine. Il s'agira de la première visite d'un chef de gouvernement étranger depuis le début des affrontements. Le dirigeant n'a pas précisé de date mais selon plusieurs médias allemands et israéliens, son déplacement est prévu mardi.

"Il m'importe de montrer concrètement ma solidarité" à Israël, a déclaré le chancelier allemand lors d'une conférence de presse à Tirana, après un sommet des Balkans occidentaux. "C'est très important précisément en ce moment pour la population israélienne et pour le pays."

Olaf Scholz a également indiqué qu'il se rendrait ensuite en Egypte, pour "parler de questions concrètes concernant la situation sécuritaire et comment éviter une escalade du conflit vers d'autres régions". Il devrait également aborder la question de l'organisation de l'aide humanitaire à Gaza.

18h30

Une militante pro-palestienne de 72 ans assignée à résidence en France

Une militante du Front populaire de Libération de la Palestine (FPLP), organisation classée "terroriste" par l'Union européenne, a indiqué lundi être assignée à résidence dans le sud-est de la France. Elle est sous le coup d'un arrêté d'expulsion qui ne peut toutefois être exécuté immédiatement pour des raisons matérielles.

"Je ne comprends pas ce qu'il m'arrive: j'ai un visa valide. Je ne suis pas une terroriste mais une activiste de gauche qui ne vient (en France) que pour parler des droits des femmes et des Palestiniens", a déclaré Mariam Abou Daqqa à sa sortie d'un commissariat du centre de Marseille. "Je pensais que nous étions en démocratie ici", a-t-elle ajouté.

Le ministère de l'Intérieur a indiqué de son côté que la militante était "membre du bureau politique du FPLP à Gaza" et que "le contexte actuel est susceptible de constituer un trouble à l'ordre public qu'il s'agit de prévenir".

"Je n'aimerais pas rester en France dans ces conditions, mais si je peux faire valoir mes droits, j'attendrai" que la justice se prononce, a estimé cette militante de 72 ans, qui a en outre affirmé que 29 membres de sa famille étaient "décédés sous les bombes israéliennes à Gaza" ces derniers jours.

18h15

Le point de situation à la frontière égyptienne de Gaza

Malgré des rumeurs autour d'un accord entre l’Égypte, Israël et les États-Unis, qui ont couru au Caire durant la journée, le point de passage de Rafah est toujours fermé entre Gaza et le désert égyptien du Sinaï. Côté aide humanitaire, seules quelques ambulances du Croissant Rouge égyptien ont pu traverser la frontière, avant les bombardements sur les infrastructures palestiniennes. Depuis, rien ne passe. Mais les pourparlers suivent leurs cours, incluant la France également, et la situation pourrait évoluer très rapidement.

Mais si la frontière devait s'ouvrir, rien ne permet d'affirmer que l'Égypte sera disposée à recevoir des réfugiées et réfugiés gazaouis. Le gouvernement égyptien a martelé sa position ces derniers jours: il refuse tout exode massif dans le Sinai qui constituerait, selon le président égyptien, "une tentative de liquidation de la cause palestinienne aux dépens des pays voisins".

>> Les explications de Martin Dumas Primbault, correspondant au Caire, lundi dans Forum :

Des centaines de personnes fuyant Gaza sont coincées à la frontière égyptienne
Des centaines de personnes fuyant Gaza sont coincées à la frontière égyptienne / Forum / 2 min. / le 16 octobre 2023

18h00

Nouveau bombardement vers le poste-frontière de Rafah

Une nouvelle frappe a touché le secteur du point de passage de Rafah entre la bande de Gaza et l'Egypte lundi soir. Des centaines de Palestiniennes et de Palestiniens se trouvent dans ce secteur, à l'extrémité sud du territoire, espérant l'ouverture du poste-frontière.

Trois frappes israéliennes avaient déjà touché cette zone, ont constaté des journalistes de l'AFP, alors qu'Israël exhorte depuis vendredi la population civile de Gaza de se diriger vers le sud pour éviter d'être prise dans les combats entre l'armée israélienne et le Hamas.

17h50

"Le prix sera élevé mais nous gagnerons"

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré lundi au secrétaire d'Etat américain Antony Blinken que la guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas serait longue mais victorieuse.

"Je vous le dis, ce sera une guerre longue, le prix en sera très élevé mais nous allons la gagner, pour Israël, pour le peuple juif et pour les valeurs auxquelles croient nos deux peuples", a-t-il déclaré lors d'une déclaration conjointe au ministère de la Défense.

17h45

"Inquiétude" du Kremlin sur les victimes civiles et l'escalade du conflit

Le président russe Vladimir Poutine s'est inquiété lundi de l'"augmentation catastrophique" du nombre de victimes civiles à Gaza. À l'instar de l'Iran, il s'est également alarmé d'une éventuelle escalade du conflit en une "guerre régionale".

Selon le Kremlin, il a aussi exprimé une "inquiétude extrême face à l'escalade à grande échelle des hostilités, accompagnée d'une aggravation de la crise humanitaire dans la bande de Gaza", lors d'une conversation téléphonique avec ses homologues iranien, égyptien, syrien et le président de l'Autorité palestinienne.

17h05

Londres augmente d'un tiers son aide humanitaire aux Palestiniens

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a annoncé l'augmentation de l'aide humanitaire du Royaume-Uni aux Palestiniens d'un tiers, soit 10 millions de livres sterling (11 millions de francs) supplémentaires.

"Nous devons soutenir le peuple palestinien parce qu'ils sont aussi victimes du Hamas", a déclaré devant le Parlement le chef du gouvernement conservateur.

Il a en outre annoncé un nouveau bilan d'au moins six Britanniques tués dans les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre et de 10 autres portés disparus.

17h00

Nouvel avertissement de l'Iran: "Le temps presse pour trouver des solutions"

Le ministre iranien des Affaires étrangères a averti, au cours d'entretiens téléphoniques avec les chefs de la diplomatie tunisien, malaisien et pakistanais, que le temps pressait "pour trouver des solutions politiques" afin que "la propagation" de la guerre entre Israël et le Hamas ne devienne "inévitable".

Pour cela, il a souligné "la nécessité de stopper immédiatement les crimes et meurtres du régime sioniste et d'envoyer une aide humanitaire" à Gaza. "La propagation probable de la guerre sur d'autres fronts approche d'un stade inévitable", a-t-il répété dans un message posté sur X.

L'Iran "prêt à coopérer" avec la Turquie

Par ailleurs, le président iranien Ebrahim Raïssi a prévenu au cours d'un entretien téléphonique avec son homologue russe Vladimir Poutine qu'une "attaque terrestre" de l'armée israélienne sur Gaza "entraînerait une guerre longue et sur de multiples fronts".

Au cours d'un autre entretien téléphonique, cette fois avec le président turc, Recep Tayyep Erdogan, il a affirmé que l'Iran était prêt à "coopérer avec la Turquie et d'autres pays musulmans" pour "envoyer une aide humanitaire" à Gaza après l'ouverture attendue du point de passage avec l'Egypte.

L'Iran avait déjà averti dimanche que "personne" ne pouvait "garantir le contrôle de la situation" si Israël lançait une offensive terrestre dans la bande de Gaza.

16h45

L'OMS alerte à nouveau sur l'urgence de la situation humanitaire à Gaza

"Il reste 24 heures d'eau, d'électricité et de carburant" à Gaza et si de l'aide n'y entre pas, les médecins n'auront plus qu'à "préparer les certificats de décès", a alerté Ahmed Al-Mandhari, directeur de l'Organisation mondiale de la santé pour la Méditerranée orientale.

L'ONU avait de longue date décrété le micro-territoire palestinien "invivable en 2020", notamment du fait du blocus israélien qui dure depuis plus de 15 ans. Aujourd'hui, il est devenu "un siège complet" sur ordre d'Israël en réponse à l'attaque lancée le 7 octobre par le Hamas.

Au dixième jour de ces bombardements de représailles, Gaza et ses 2,4 millions d'habitants, pour moitié des enfants, courent à une "vraie catastrophe", a-t-il poursuivi.

Contre les principes de l'humanité

Avec environ 2750 morts et près de 10'000 blessés, selon les autorités locales, tout le monde est débordé. "Des cadavres ne peuvent pas être pris en charge de façon appropriée" dans les rues et dans les hôpitaux. "Les soins intensifs, les salles d'opération, les services d'urgence et autres" sont saturés, car ils manquent de tout, détaille-t-il. Partout, du nord au sud, "les réserves médicales sont quasiment à sec au point que les cadres soignants peuvent dès maintenant préparer les certificats de décès des patients", s'alarme-t-il.

Par ailleurs, l'OMS a recensé que 111 infrastructures médicales ont été visées, 12 cadres soignants ont été tués et 60 ambulances visées", dit-il. "Cela va contre le droit international et les principes de l'humanité".

16h30

Réunion du Conseil de sécurité de l'ONU lundi soir

Le Conseil de sécurité de l'ONU va se réunir lundi à minuit (heure suisse) pour se prononcer sur le conflit entre Israël et le Hamas, ont confirmé les Nations unies. Des sources diplomatiques parlent de deux projets de résolutions concurrents.

Le premier émane de la Russie, qui a fait circuler vendredi aux Etats membres un texte qui appelle à un "cessez-le-feu humanitaire immédiat, durable et pleinement respecté" et à un accès humanitaire "sans entrave" à la bande de Gaza en état de siège.

Le second est soumis par le Brésil, qui préside ce mois-ci le Conseil. Son projet condamne "les odieuses attaques terroristes du Hamas", a-t-on appris également de sources diplomatiques.

La résolution de Moscou, du moins dans sa première version, condamne aussi "fermement toutes les violences et les hostilités envers les civils et tous les actes de terrorisme", mais sans désigner nommément le Hamas, alors que les Etats-Unis - entre autres - ont insisté pour que le Conseil de sécurité condamne clairement les "actes terroristes odieux" du mouvement islamiste palestinien.

Pour être adoptée, une résolution nécessite l'approbation d'au moins 9 des 15 membres du Conseil, sans veto d'un des cinq membres permanents (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Russie, Chine).

15h30

Un sommet régional sur la cause palestinienne samedi

Le "sommet régional et international sur l'avenir de la cause palestinienne" proposé par l'Egypte aura lieu samedi, ont indiqué des agences de presse du Qatar et du Koweït.

Les dirigeants de ces pays ont reçu des invitations pour cette conférence. De nombreux chefs de diplomatie se sont également déjà succédé au Caire, ainsi qu'en Israël, dont le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken.

Tous appellent à mettre fin au conflit, à éviter son débordement régional et, dans l'immédiat, à dégager des corridors humanitaires et des passages pour l'aide vers la bande de Gaza.

L'Egypte, qui tient l'unique poste frontière vers Gaza qui ne soit pas contrôlé par Israël, est en première ligne et c'est dans son désert du Sinaï que l'aide, venue de l'étranger, s'accumule depuis des jours.

Le Caire conditionne la sortie des étrangers à l'entrée de l'aide et assure ne pas avoir reçu de réponse d'Israël après des demandes "répétées". Israël, de son côté, assure qu'aucun accord n'a été trouvé jusqu'ici.

Les chefs de diplomatie des Etats pétroliers et gaziers du Conseil de coopération du Golfe se réuniront de leur côté mardi à Mascate, la capitale d'Oman, pour "discuter des développements dans la bande de Gaza", a annoncé le bloc régional.

15h00

Aux Philippines, une grande manifestation pour la fin des bombardements

Quelque 25'000 personnes, selon la police, ont manifesté dans une ville du sud des Philippines pour protester contre les bombardements lancés par l'armée israélienne à Gaza.

Quelque 25'000 personnes se sont réunies à Cotabato, aux Philippines, pour protester contre les bombardements israéliens de la bande de Gaza, le 16 octobre 2023. [Keystone - AP Photo]
Quelque 25'000 personnes se sont réunies à Cotabato, aux Philippines, pour protester contre les bombardements israéliens de la bande de Gaza, le 16 octobre 2023. [Keystone - AP Photo]

Cette manifestation pacifique, qui s'est tenue dans un jardin public de la ville de Cotabato, où vivent plus de 200'000 musulmans, a duré environ quatre heures.

Certains manifestants, le visage peint aux couleurs palestiniennes, ont prié, versé des larmes et brandi des drapeaux palestiniens, tandis que des orateurs appelaient à un arrêt des opérations militaires israéliennes et exhortaient les Etats-Unis et les Nations unies à rester neutres face à ce conflit.

14h45

La Russie appelle de nouveau à un cessez-le-feu "immédiat" et des pourparlers

La Russie a appelé à nouveau Israël et le Hamas à un cessez-le-feu "immédiat" et à des pourparlers, au dixième jour de la guerre.

"Dans ce contexte, l'essentiel est de cesser immédiatement le feu et d'entamer un processus de règlement politique", a réclamé le conseiller diplomatique du président russe Vladimir Poutine, Iouri Ouchakov, cité par les agences de presse russes.

Vladimir Poutine doit par ailleurs s'entretenir lundi par téléphone avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, celui de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, après avoir appelé dans la journée les dirigeants iranien Ebrahim Raïssi et syrien Bachar al-Assad.

14h30

Un navire évacuant des Américains a quitté Israël pour Chypre

Un navire évacuant des ressortissants américains a quitté lundi Israël pour Chypre, a constaté une équipe de l'AFP dans le port de Haïfa (nord).

L'ambassade des Etats-Unis en Israël avait indiqué dimanche que les autorités américaines assistaient leurs ressortissants "et les membres de leur famille proche, en possession d'un titre de voyage valide, pour partir de Haïfa par la mer vers Chypre, le 16 octobre 2023".

14h15

Le chef de la diplomatie américaine de retour en Israël pour des discussions de crise

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est retourné lundi en Israël après une tournée dans six pays arabes visant à coordonner les efforts contre le mouvement islamiste palestinien Hamas, tout en cherchant des solutions pour atténuer la crise humanitaire dans la bande de Gaza.

Quatre jours après sa visite à Tel-Aviv en signe de solidarité après l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, Antony Blinken a atterri de nouveau dans la ville et s'est directement rendu à Jérusalem pour s'entretenir avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Antony Blinken est arrivé à Tel Aviv lundi 16 octobre. [Keystone - Jacquelyn Martin/AP Photo]
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est arrivé à Tel Aviv le lundi 16 octobre. [Keystone - Jacquelyn Martin/AP Photo]

"Je veux avoir l'opportunité de partager tout ce que j'ai entendu, ce que j'ai appris, au cours de ces derniers jours en rendant visite à nos autres partenaires et de discuter de la voie à suivre avec nos alliés et amis israéliens", a déclaré Antony Blinken à la presse dimanche au Caire.

>> Écouter les précisions du 12h30 sur les préparatifs de l'armée israélienne :

Certains habitants n'ont pas quitté Sdérot malgré l'évacuation. [Keystone - EPA/Atef Safadi]Keystone - EPA/Atef Safadi
Reportage dans la ville israélienne évacuée de Sderot / Le 12h30 / 1 min. / le 16 octobre 2023

Ce déplacement survient alors que le président américain Joe Biden envisagerait de répondre à une invitation à se rendre en Israël pour démontrer, une fois de plus, ce que le dirigeant américain décrit comme une solidarité inébranlable.

14h05

En France, 102 personnes interpellées pour des actes antisémites ou d'apologie du terrorisme

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé que 102 personnes avaient été interpellées pour des actes antisémites ou d'apologie du terrorisme depuis les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre.

"Ce matin encore, la DGSI (direction générale de la sécurité intérieure, ndlr) a procédé à deux interpellations, l'une dans l'est de la France, l'autre dans le sud-ouest de la France", a encore indiqué Gérald Darmanin. Selon le ministre, 237 signalements sur la plateforme en ligne Pharos ont été transmis à la justice.

Un international algérien dans la tourmente

Le procureur de Nice a notamment annoncé l'ouverture d'une enquête préliminaire pour "apologie du terrorisme" et "provocation à la haine ou à la violence à raison d'une religion déterminée" contre le footballeur de l'OGC Nice Youcef Atal, également international algérien, accusé d'avoir relayé des propos controversés d'un prédicateur palestinien, qui - selon certaines traductions qui restent ambiguës - demandait notamment à "Dieu d'envoyer un jour noir sur les juifs" et "d'accompagner la main" des habitants de Gaza "s'ils jettent la pierre".

Le joueur de 27 ans a publié un petit texte dimanche pour présenter officiellement ses excuses. "J'ai conscience que ma publication a choqué plusieurs personnes, ce qui n’était pas mon intention, et je m’excuse. Je tiens à clarifier mon point de vue sans aucune ambiguïté: je condamne toutes formes de violence, où que ce soit dans le monde, et je soutiens toutes les victimes. Jamais je ne soutiendrai un message de haine. La paix est un idéal auquel je crois fermement", a-t-il écrit.

13h40

Paris et Le Caire plaident pour le passage de l'aide à Gaza

Les responsables des diplomaties française et égyptienne ont plaidé au Caire pour que l'aide puisse entrer à Gaza et que les étrangers puissent sortir de l'enclave palestinienne bombardée sans répit par Israël.

Des Palestiniens cherchent des survivants après un bombardement sur Khan Younis, dans la bande de Gaza. [Fatima Shbair - Keystone/AP Photo]
Des Palestiniens cherchent des survivants après un bombardement sur Khan Younis, dans la bande de Gaza. [Fatima Shbair - Keystone/AP Photo]

"Ceux qui veulent quitter Gaza doivent pouvoir le faire", a déclaré la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna. "A tous, nous demandons que des points de passage puissent être ouverts", a-t-elle ajouté. Après l'Egypte, la cheffe de diplomatie française doit se rendre au Liban.

En visite dimanche en Israël, Catherine Colonna avait martelé qu'Israël avait le droit de se défendre après les "attaques terroristes du Hamas", soulignant qu'il avait "connu l'indicible".

Son homologue égyptien Sameh Choukri a renvoyé lundi la responsabilité de la fermeture du terminal de Rafah entre Gaza et l'Egypte à Israël qui, selon lui, "n'a pas donné de signal jusqu'ici", alors qu'un responsable des Etats-Unis assurait samedi que les ressortissants américains traverseraient sous peu.

"Il n'y a pas de cessez-le-feu et d'entrée d'aide humanitaire dans Gaza en échange de la sortie d'étrangers", a redit lundi le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (lire brève de 12h25).

13h10

TikTok dit avoir supprimé plus de 500'000 vidéos

TikTok a annoncé avoir supprimé plus de 500'000 vidéos et fermé 8000 diffusions en direct liées au conflit Israël-Hamas, quelques jours après une mise en garde de l'UE qui lui a rappelé son obligation de lutter contre les contenus illégaux.

Le réseau social a précisé avoir renforcé ses équipes de modération.

>> Plus d'informations sur ce sujet : Sous pression de l'Union européenne, TikTok supprime plus de 500'000 vidéos

12h50

Berlin appelle l'Iran à la retenue

L'Allemagne a appelé lundi l'Iran à "ne pas jeter de l'huile sur le feu" dans la guerre entre le Hamas et Israël, mettant en garde contre une "grande escalade régionale".

Toute personne "qui jette de l'huile sur le feu, devrait vraiment bien réfléchir, car il est possible que nous soyons devant un grand conflit régional", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Sebastian Fischer, lors d'un point presse régulier à Berlin, interrogé sur la rencontre dimanche du ministre iranien des Affaires étrangères avec le chef du Hamas en exil.

12h35

"L'eau, la nourriture et le carburant commencent à manquer à Gaza"

Les réserves en eau, en nourriture et en carburant s'épuisent à Gaza, alors qu'un mouvement massif de population est en cours du nord vers le sud de l'enclave palestinienne, selon l'ONU. Les hôpitaux n'ont plus que 24 heures de carburant pour leurs générateurs. Une panne mettrait des milliers de patients "en danger immédiat".

L'approvisionnement en électricité, en eau et en nourriture vers la bande de Gaza a été interrompu par Israël la semaine dernière, en réaction à l'attaque menée par le Hamas.

En prévision d'une invasion terrestre, Israël a ordonné à la population du nord de la bande de Gaza de quitter la zone en direction du sud de l'enclave. Plus de 600'000 personnes ont déjà fui.

Trois litres d'eau par jour

Selon l'ONU, les habitants de Gaza ne disposent actuellement en moyenne que de trois litres d'eau par jour pour boire, cuisiner et se laver. Dimanche, Israël a rétabli l'approvisionnement en eau dans une partie de la ville de Khan Younis, au sud de l'enclave palestinienne.

D'après le rapport du Bureau des affaires humanitaires des Nations unies (UN-OCHA), publié lundi, les ressources restantes à Gaza seront entièrement utilisées d'ici moins d'une semaine. De nombreuses familles vulnérables n'ont déjà plus accès à la nourriture, selon l'OCHA.

Les travailleurs humanitaires de l'ONU ont distribué des vivres à des centaines de milliers de personnes au cours des derniers jours. Près de 115 tonnes d'aide alimentaire sont par ailleurs en cours d'acheminement depuis Dubaï vers al-Arish, une ville égyptienne située à proximité de l'extrémité sud de la bande de Gaza. Le point de passage frontalier reste toutefois toujours fermé, selon les Nations unies.

12h30

Onze journalistes palestiniens tués dans la bande de Gaza

Onze journalistes palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée après l'attaque du mouvement islamiste sur le sol israélien le 7 octobre, a déclaré lundi le syndicat palestinien des journalistes.

Dans un communiqué, le syndicat, basé en Cisjordanie occupée, a également indiqué que "20 journalistes ont été blessés du fait de l'agression israélienne" à Gaza.

12h25

Le Hamas et Israël nient l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu

Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas ont indiqué lundi qu'il n'y avait pas de cessez-le-feu à ce stade, au dixième jour de la guerre ayant fait des milliers de morts.

"Il n'y a pas de cessez-le-feu et d'entrée d'aide humanitaire dans Gaza", a indiqué dans un court communiqué le bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, après des informations faisant état d'une trêve ou de l'ouverture du point de passage de Rafah, à la frontière avec l'Egypte (sud).

"Les points de passage sont fermés et il n'y a pas eu de décision" concernant le passage d'aide humanitaire, a affirmé lundi Daniel Hagari, un porte-parole de l'armée israélienne, lors d'un point presse.

Izzat al-Rishq, chef du bureau médias du Hamas, a également déclaré qu'il n'y avait "aucune vérité" dans ces informations circulant dans certains médias.

>> Ecouter le sujet du 12h30 sur le démenti à propos du cessez-le-feu :

Des Palestiniens cherchent des survivants après un bombardement sur Khan Younis, dans la bande de Gaza. [Fatima Shbair - Keystone/AP Photo]Fatima Shbair - Keystone/AP Photo
La possibilité d'un cessez-le-feu à Gaza démenti / Le 12h30 / 1 min. / le 16 octobre 2023

Plus tard dans la journée, Ahmed Aboul Gheit, le chef de la Ligue arabe, a exigé "l'arrêt immédiat des opérations militaires" dans la bande de Gaza et la mise en place de corridors humanitaires. Il s'exprimait à l'occasion d'une réunion des ministres de la Justice des pays arabes à Bagdad.

Au poste-frontière de Rafah, côté égyptien, le seul qui ne soit pas contrôlé par Israël, l'aide humanitaire afflue de plusieurs capitales, mais ne passe pas. De l'autre côté, des Palestiniens attendent de pouvoir quitter le territoire bombardé par l'armée israélienne.

>> Voir le sujet du 12h45 sur le poste frontière de Rafah :

De nombreux Palestiniens attendent depuis des jours l’ouverture du poste-frontière de Rafah pour fuir vers l’Égypte
De nombreux Palestiniens attendent depuis des jours l’ouverture du poste-frontière de Rafah pour fuir vers l’Égypte / 12h45 / 2 min. / le 16 octobre 2023

12h15

Il faut continuer à "protéger les Gazaouis", insiste le CICR

Dans la bande de Gaza, la situation humanitaire dramatique a fait fuir plus d'un million de personnes. La situation de celles qui restent inquiète Fabrizio Carboni, directeur régional du CICR, invité dans La Matinale de lundi.

Il insiste sur le fait qu'il faut continuer à les protéger, "même si elles ont fait le choix de rester" dans le territoire palestinien plutôt que de respecter l'ordre de fuir. "Elles ne doivent pas soudainement devenir des objectifs militaires!"

>> L'intégralité de l'interview de Fabrizio Carboni dans La Matinale lundi :

L'invité de La Matinale (vidéo) - Fabrizio Carboni, directeur régional du CICR pour le Proche et le Moyen Orient
L'invité de La Matinale (vidéo) - Fabrizio Carboni, directeur régional du CICR pour le Proche et le Moyen Orient / La Matinale / 13 min. / le 16 octobre 2023

>> Lire également : "Les Gazaouis ne sont pas des objectifs militaires", insiste le directeur régional du CICR

11h15

Aude Marcovitch Iorgulescu: l'attaque du Hamas, "un choc pour Israël"

L'émission Tout Un Monde a fait le point lundi sur les évènements en Israël avec Aude Marcovitch Iorgulescu, correspondante de la RTS dans ce pays, en Palestine et au Moyen-Orient entre 2008 et 2019. Celle qui est aujourd'hui porte-parole de l'ONG d'aide au développement Helvetas parle d'un moment de "rupture". Elle évoque "l'écroulement des kibboutz qui entourent Gaza" et "la cruauté du Hamas". Les actes du groupe palestinien - les exécutions de civils et la prise d'otages - sont "un choc pour Israël".

La conséquence sera sans doute une réoccupation de la bande de Gaza par l'armée israélienne, qui avait quitté le territoire en 2005, après 38 ans de présence, estime l'ancienne journaliste. "Israël veut anéantir le Hamas et pas seulement arrêter ses tirs de roquettes et ses incursions", relève Aude Marcovitch.

>> Ecouter l'intervention complète d'Aude Marcovitch Iorgulescu dans Tout Un Monde :

Une mère pleure sur la dépouille de son fils, mort dans l'attaque du Hamas au début du mois d'octobre. [Keystone - AP Photo/Francisco Seco]Keystone - AP Photo/Francisco Seco
L'État d'Israël prépare une invasion militaire pour occuper la bande de Gaza: interview d'Aude Marcovitch / Tout un monde / 6 min. / le 16 octobre 2023

11h00

Israël affirme que 199 otages ont été capturés par le Hamas

L'armée israélienne a affirmé lundi que 199 personnes avaient été capturées par le mouvement islamiste palestinien Hamas lors de l'attaque sanglante du 7 octobre, d'après un bilan actualisé.

Un précédent bilan, diffusé dimanche, faisait état de 155 otages. Un porte-parole militaire a affirmé que "les efforts concernant les otages sont une priorité nationale". Il a ajouté que "l'armée et Israël travaillent le jour et la nuit" pour les faire libérer, alors que les familles sont sans nouvelles.

09h45

En Israël, le camp de la paix existe-t-il toujours?

Le mouvement pacifiste israélien avait connu son apogée dans les années 80 et 90, avec comme pierre angulaire la signature des Accords d’Oslo en 1993. On espérait alors voir, à terme, Israéliens et Palestiniens vivre côte à côte, grâce à la solution des deux Etats.

Aujourd’hui, les pacifistes israéliens sont quasiment muets, mais ils existent encore. L'envoyé spécial de la RTS en Israël Nicolas Vultier est allé à la rencontre de ceux qui y croient toujours, mais également d'une personne qui vient de perdre toute illusion.

Michel Warchawski est l’une des figures historiques du camp de la paix. Depuis plus de 40 ans, le journaliste et militant prône le dialogue avec les Palestiniens et la création d’un état binational.

"Je n'ai pas l'ombre d'un doute qu'on entendra de nouveau les voix de la paix, qui sont minoritaires, mais pas marginales. On les entendra à nouveau et plus rapidement que certains croient", déclare-t-il.

Changement de perspective

Dans le lot des partisans du dialogue avec les Palestiniens, certains ont perdu tout espoir le 7 octobre au matin, lorsque le Hamas a mené son offensive en territoire israélien. Le village où vivait Orly Amsalem a été attaqué par le groupe islamiste.

Désormais, cette femme de gauche, traumatisée par ce qu’elle a vécu, ne veut plus entendre parler de dialogue: "Je n'ai aucune pitié, c'est fini. C'est fini d'essayer de faire la paix avec le Hamas, bien que l'on sache que c'est des terroristes, des criminels, des violeurs et des tueurs. Ce sont des bêtes. Ils n'ont pas de cœur", lance-t-elle.

>> Ecouter tout le sujet dans La Matinale :

Yasser Arafat, Shimon Peres et Yithzak Rabin ont reçus un Prix Nobel de la Paix pour leurs efforts concertés en faveur d'un processus de règlement pacifique bipartisan du conflit israélo-palestinien entre 1978 et 1993. [AFP]AFP
Les partisans de la paix se font rares dans une société israélienne militarisée / La Matinale / 5 min. / le 16 octobre 2023

09h40

Le témoignage d'une franco-israélienne dont des proches sont retenus en otage

La RTS a recueilli le témoignage de Galit, de nationalité franco-israélienne. Cinq membres de sa famille, dont ses petits-enfants, ont été enlevés par le Hamas.

Tous vivaient dans le Kibboutz de Nir Oz, tout près de la barrière de séparation avec la bande de Gaza. Depuis, elle n'a plus aucune nouvelle. Elle craint aujourd'hui que l'armée israélienne ne lance une offensive terrestre avant la libération des otages.

"Cela met en danger leur vie. Les bombardements aussi d'ailleurs: on ne sait pas où ils [les otages] sont", déclare-t-elle.

>> Ecouter son témoignage dans La Matinale :

Le Hamas a enlevé de nembreuses personnes dans le kibboutz de Nir Oz. [Keystone - AP Photo/Ariel Schalit]Keystone - AP Photo/Ariel Schalit
Guerre Israël-Hamas: le témoignage d'une franco-israélienne dont des proches sont retenus en otage / La Matinale / 1 min. / le 16 octobre 2023

09h30

Nouveau bilan officiel à Gaza: 2750 morts

Environ 2750 personnes ont été tuées par des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, d'après un bilan actualisé diffusé lundi par le ministère de la Santé du Hamas, mouvement islamiste au pouvoir dans le micro-territoire palestinien.

Les frappes israéliennes, en représailles à l'attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, se poursuivent sur Gaza. Elles ont également fait "plus de 9700 blessés", d'après le ministère du Hamas.

Les cadavres s'entassent dans la bande de Gaza. [AFP - Mahmud Hams]
Les cadavres s'entassent dans la bande de Gaza. [AFP - Mahmud Hams]

"Catastrophe humanitaire inédite"

L'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a par ailleurs alerté dimanche sur une "catastrophe humanitaire inédite" en cours dans la bande de Gaza, pilonnée sans cesse par l'armée israélienne.

"Pas une goutte d'eau, pas un grain de blé, pas un litre de carburant n'a été autorisé à entrer à Gaza ces huit derniers jours", a affirmé Philippe Lazzarini, le chef de l'UNRWA

>> Voir aussi des images de la situation dans les hôpitaux de la bande de Gaza :

Situation dans les hôpitaux à Gaza
Situation dans les hôpitaux à Gaza / L'actu en vidéo / 2 min. / le 15 octobre 2023

09h15

Pour Biden, l'occupation de Gaza par Israël serait une "grave erreur"

Toute tentative par Israël d'occuper une nouvelle fois la bande de Gaza serait une "grave erreur", estime le président américain Joe Biden dans une interview diffusée dimanche, au moment où les troupes israéliennes se préparent à une probable offensive terrestre contre le Hamas.

L'Etat hébreu a occupé Gaza pour la première fois pendant la guerre des Six Jours en 1967, et ce n'est qu'en 2005 qu'elle a été entièrement restituée aux Palestiniens.

Le Hamas "ne représente pas tout le peuple palestinien", a également souligné Joe Biden. Mais "éliminer les extrémistes" est une "mesure nécessaire".

"Mais il faut une autorité palestinienne. Il doit y avoir une voie vers un Etat palestinien", a-t-il poursuivi.

>> Voir un extrait de l'interview de Joe Biden :

Pour Joe Biden, l'occupation de Gaza par Israël serait une "grave erreur"
Pour Joe Biden, l'occupation de Gaza par Israël serait une "grave erreur" / L'actu en vidéo / 42 sec. / le 16 octobre 2023

Le président américain a dit "ne pas penser qu'il soit nécessaire" que les troupes américaines participent à cette guerre, ajoutant qu'elles ne seraient pas non plus envoyées en Ukraine.

Israël possède "l'une des meilleures armées" et les Etats-Unis vont "leur fournir tout ce dont ils ont besoin", a-t-il assuré.

09h00

Arrêt provisoire des frappes d'Israël sur les routes d'évacuation de Gaza

L'armée israélienne a indiqué lundi qu'elle s'"abstiendrait" de frapper en matinée les couloirs d'évacuation reliant le nord au sud de la bande de Gaza, au moment où elle prépare une offensive terrestre visant le Hamas au pouvoir.

Les forces israéliennes "s'abstiendront de cibler des axes délimités de 08h00 (07h00 en Suisse) à 12h00 (11h00)", a indiqué un porte-parole de l'armée, Avichay Adraee, sur X.

"Pour votre sécurité, profitez de ce court moment pour vous déplacer du nord et de la ville de Gaza vers le sud", a-t-il ajouté.

08h30

Israël évacue des habitants le long de la frontière avec le Liban

Israël a annoncé lundi évacuer des habitants le long de sa frontière nord avec le Liban, après avoir fermé la zone à la suite d'échanges de tirs.

Dans un communiqué conjoint, le ministère de la Défense et l'armée israélienne ont annoncé "la mise en oeuvre d'un plan d'évacuation des habitants du nord d'Israël qui vivent dans un secteur de deux kilomètres de la frontière libanaise vers des hébergements financés par l'Etat".

Un obus de l'artillerie israélienne explose au-dessus d'Aita al-Shaab, un village libanais frontalier avec Israël, au sud du Liban. [Keystone - AP Photo/Hussein Malla]
Un obus de l'artillerie israélienne explose au-dessus d'Aita al-Shaab, un village libanais frontalier avec Israël, au sud du Liban. [Keystone - AP Photo/Hussein Malla]

>> Ecouter également le sujet de La Matinale sur les craintes à la frontière nord d'Israël :

Les barrières militaires endommagées à la frontière israélienne. [Keystone - AP Photo/Hussein Malla]Keystone - AP Photo/Hussein Malla
Craintes d'une incursion dans le nord d'Israël / La Matinale / 2 min. / le 16 octobre 2023

08h00

Certains habitants n'ont pas quitté Sdérot malgré l'évacuation

Non loin de la bande de Gaza, la ville israélienne de Sdérot a été vidée de ses quelque 28'000 habitants.

Dans les rues désertes, des organisations viennent encore en aide aux personnes qui, pour diverses raisons, refusent de quitter les lieux ou ne peuvent simplement pas partir. Il s'agit surtout de personnes âgées ou handicapées.

>> Ecouter le reportage de La Matinale :

Certains habitants n'ont pas quitté Sdérot malgré l'évacuation. [Keystone - EPA/Atef Safadi]Keystone - EPA/Atef Safadi
Reportage à Sdérot où se poursuivent les évacuations / La Matinale / 2 min. / le 16 octobre 2023

07h00

Le point de la situation à 07h00

Dix jours après l'attaque du Hamas contre Israël, la tension est extrême. L'armée israélienne est prête à lancer son offensive mais elle attend les ordres alors qu'à Gaza près d’un million de personnes ont fui le nord de la bande

>> Le point de la situation dans La Matinale :

Un soldat israélien. [Keystone - AP Photo/Petros Giannakouris]Keystone - AP Photo/Petros Giannakouris
Le point de situation en Israël avec le correspondant de la RTS / La Matinale / 2 min. / le 16 octobre 2023

06h00

Expulser les Palestiniens de Gaza est "voué à l'échec", dit Antony Blinken

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a catégoriquement rejeté la possibilité que les Palestiniens soient expulsés de la bande de Gaza. "Une idée vouée à l'échec", a-t-il déclaré, estimant que les Gazaouis devraient pouvoir rester pendant qu'Israël combat le Hamas.

Antony Blinken est en tournée de crise au Moyen-Orient après l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre en Israël qui a tué plus de 1400 personnes, pour la plupart des civils, provoquant des représailles qui ont tué au moins 2670 personnes.

Alors qu'Israël a demandé à plus d'un million de Gazaouis de quitter le nord de l'enclave avant une invasion terrestre, des hommes politiques israéliens ont proposé de repousser les Palestiniens vers l'Égypte voisine.

"J'ai entendu directement de la part du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et de pratiquement tous les autres dirigeants avec lesquels j'ai parlé dans la région que cette idée est vouée à l'échec, et nous ne la soutenons donc pas", a déclaré Antony Blinken dans une interview accordée à la chaîne de télévision saoudienne Al-Arabiya diffusée dimanche.

05h30

La désinformation en ligne va bon train depuis une semaine

Depuis le 7 octobre, la guerre de l'information fait rage sur les réseaux sociaux. Comme souvent lors de tels conflits, des images et vidéos sont présentées à tort comme provenant des affrontements entre l'armée israélienne et le Hamas, ou comme des exactions d'un camp ou de l'autre, alors qu'il n'en est rien. Des pièges tendus dans lesquels même les journalistes peuvent se faire prendre s'ils n'y prennent pas garde.

Pour se propager plus vite, les contenus trompeurs jouent sur une corde sensible: "Tout ce qui touche aux meurtres d’enfants, que ce soit d’un côté ou d'un autre, crée un tollé d’émotions qui est inimaginable", explique Joseph Roche, journaliste indépendant pour Confluences Internationales, dans le 19h30.

>> Le reportage de Guillaume Martinez et Isabelle Ory dans le 19h30 :

La Commission européenne condamne les dérives sur les réseaux sociaux concernant la guerre au Proche-Orient
La Commission européenne condamne les dérives sur les réseaux sociaux concernant la guerre au Proche-Orient / 19h30 / 2 min. / le 15 octobre 2023

Cette situation n'est pas acceptable aux yeux de la Commission européenne, qui a ouvert jeudi une enquête contre le réseau social X en vertu d'une loi entrée en vigueur cet été. Mais la principale barrière contre la désinformation vient des utilisateurs et des utilisatrices, qui doivent manier les contenus avec prudence. Premier réflexe pour ne pas se faire avoir: bien vérifier la source et la date des publications.

>> Plus d'informations sur ce sujet : L'UE ouvre une enquête contre X pour la diffusion présumée de "fausses informations"

>> Ecouter également dans La Matinale de lundi :

Comment lutter contre la désinformation en temps de guerre? [AFP - Riccardo Milani/Hans Lucas]AFP - Riccardo Milani/Hans Lucas
Comment lutter contre la désinformation en temps de guerre? / La Matinale / 1 min. / le 16 octobre 2023

05h00

Israël résolu à "anéantir" le Hamas

Pour la première réunion du gouvernement d’urgence israélien, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a voulu marquer la position israélienne face au Hamas. "Nos soldats sont prêts à entrer en action à tout moment pour anéantir les monstres assoiffés de sang qui cherchent à nous anéantir. Si le Hamas pensait que nous allions nous effondrer, nous allons le démanteler", a-t-il clamé.

"Ce sera une guerre intense, ce sera une guerre meurtrière, ce sera une guerre précise, et ce sera une guerre qui changera la situation pour de bon", a promis de son côté le ministre de la Défense Yoav Gallant.

Parmi les objectifs stratégiques: détruire le réseau de galeries construit pour permettre aux militants du Hamas de se déplacer. La question des otages pose cependant toujours problème. Une centaine seraient toujours détenus à Gaza.

>> Le résumé de la situation dans le 19h30 dimanche :

L'armée israélienne se dit prête à démanteler le Hamas, tandis que les civils continuent à évacuer le nord de la Bande de Gaza
L'armée israélienne se dit prête à démanteler le Hamas, tandis que les civils continuent à évacuer le nord de la Bande de Gaza / 19h30 / 2 min. / le 15 octobre 2023

A Jérusalem, la population se montre extrêmement soudée autour de son armée et a "véritablement envie d'en découdre", a témoigné le correspondant de la RTS à Jérusalem Stéphane Amar. Ils demandent à leur gouvernement d'agir "le plus rapidement et le plus efficacement possible".

>> Ecouter le correspondant de la RTS à Jérusalem :

Stéphane Amar, correspondant en Israël
Stéphane Amar, correspondant en Israël / 19h30 / 57 sec. / le 15 octobre 2023

04h30

L'Union européenne soutient le droit d'Israël à "se défendre"

Les dirigeants des 27 pays de l'Union européenne ont souligné "le droit d'Israël à se défendre conformément au droit humanitaire et international face aux attaques violentes et indiscriminées" du Hamas, dans un communiqué commun publié dimanche. "Rien ne peut justifier le terrorisme", estime le texte.

"Nous réaffirmons l'importance de la fourniture d'une aide humanitaire d'urgence et sommes prêts à continuer à soutenir les civils qui en ont le plus besoin à Gaza, en coordination avec nos partenaires, en veillant à ce que cette aide ne soit pas détournée par des organisations terroristes. Il est essentiel d'empêcher une escalade régionale", ajoutent-ils.

Le communiqué, qui "définit la position commune de l'UE sur la situation au Moyen-Orient", a été adopté deux jours avant une réunion des Vingt-Sept par vidéoconférence, convoquée en urgence sur ce sujet par le président du Conseil européen Charles Michel.

>> Les explications dans La Matinale :

Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Européenne ont publié hier un communiqué commun sur la situation en Israel et à Gaza. [Keystone - AP Photo/Yves Logghe]Keystone - AP Photo/Yves Logghe
Les Vingt-Sept soulignent "le droit d'Israël à se défendre" / La Matinale / 1 min. / le 16 octobre 2023

03h30

Quel est le risque réel d'embrasement général de la région?

En marge des préparatifs militaires et de l'évacuation du nord de Gaza, la diplomatie s'active pour tenter d'éviter un embrasement de la région. Docteur en relations internationales et spécialiste du conflit israélo-palestinien, Pascal de Crousaz rappelle que la situation est éminemment complexe et instable: plusieurs acteurs sont impliqués et, si un embrasement général de la région n'est "pas le scénario dominant", une escalade liée à une erreur d'évaluation n'est pas impossible.

D'après l'expert, l'invasion israélienne de la bande de Gaza serait imminente mais dépendrait de la décision du gouvernement israélien, probablement en concertation avec Washington et d'autres partenaires d'Israël. Et si Israël souhaite voir un maximum de civils gazaouis quitter la zone, c'est en partie pour éviter de ternir son image auprès de ses partenaires en évitant une diffusion trop importante "d''images de civils tués".

Détruire un maximum de bâtiments

Mais il y a aussi un intérêt purement stratégique et militaire: "Les Israéliens veulent voir un maximum de Gazaouis quitter les lieux, de manière à ce que ceux qui restent puissent être considérés comme des complices du Hamas, qui doivent en assumer les conséquences", explique-t-il. "Il y a la volonté de vider l'eau pour attraper et tuer le poisson."

Il s'agit par ailleurs pour Israël de pouvoir détruire un maximum de bâtiments sur sa route: "Lorsque vous détruisez un bâtiment, vous forcez les combattants à sortir à l'air libre. Et dès le moment où ils sont visibles des drones qui traitent les images en temps réel, ils seront immédiatement repérés et tués."

"Chorégraphie minutieusement réglée" entre le Hezbollah et Israël

Interrogé sur les événements à la frontière nord d'Israël, Pascal de Crousaz explique que "pour l'instant, on assiste à une espèce de chorégraphie très minutieusement réglée entre le Hezbollah et Israël, où chacun essaie de jouer sa partition sans se laisser entraîner dans une sur-escalade. Le Hezbollah se doit de ne pas rester l'arme au pied, au nom de la solidarité avec les Palestiniens, mais il ne veut pas se laisser entraîner dans une guerre totale. Les deux parties essaient donc de se battre de manière mesurée, avec une espèce d'accord tacite que ça n'escalade pas. C'est un jeu qui fonctionne pour le moment, mais qui est extrêmement fragile: on n'est pas à l'abri d'un dérapage et du départ d'une guerre."

Le géopolitologue estime enfin qu'une entrée en guerre de l'Iran reste peu probable en l'état actuel des choses, car le pays n'y aura "pas vraiment d'intérêt" face à la menace militaire des Etats-Unis, dont le soutien inconditionnel à Israël découle des traités de défense signés avec l'Etat hébreu.

>> Ecouter l'interview complète de Pascal de Crousaz dimanche soir dans Forum :

Pascal de Crousaz. [RTS]RTS
Risque d'escalade en cas d'assaut entre Israël et Gaza: interview de Pascal De Crousaz / Forum / 7 min. / le 15 octobre 2023

02h00

L'armée israélienne dénombre 155 otages aux mains du Hamas

L'armée israélienne a indiqué dimanche avoir identifié 155 otages aux mains du Hamas depuis l'attaque menée le 7 octobre sur le sol israélien par des commandos du mouvement islamiste palestinien partis de la bande de Gaza.

"Nous mettons en place des efforts colossaux pour leur libération", a assuré Daniel Hagari, un porte-parole militaire, précisant que les familles des 155 captifs avaient été contactées.

22 otages déjà morts selon le Hamas

Le Hamas, au pouvoir dans ce micro-territoire palestinien, a affirmé de son côté que 22 otages sont morts dans des frappes israéliennes, sans donner plus de détails. Il avait aussi indiqué que des otages seraient tués en cas de frappes israéliennes sur des cibles civiles non annoncées au préalable.

Côté israélien, plus de 1400 personnes ont été tuées par l'attaque du Hamas, dont 286 soldats. Côté palestinien, le bilan dans la bande de Gaza atteint quelque 2450 morts. Le nombre de combattants du Hamas tués n'est pas connu.

Des partisans et des membres des familles des otages israéliens capturés par le Hamas manifestent devant la base militaire israélienne de HaKirya, dans le centre de Tel Aviv, le 14 octobre 2023. [AFP - Gil Cohen-Magen]
Des partisans et des membres des familles des otages israéliens capturés par le Hamas manifestent devant la base militaire israélienne de HaKirya, dans le centre de Tel Aviv, le 14 octobre 2023. [AFP - Gil Cohen-Magen]

01h00

La riposte israélienne sur Gaza a déjà fait près d'un million de déplacés

Environ un million de personnes ont été déplacées dans la bande de Gaza par la riposte israélienne consécutive à l'attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, a indiqué dimanche l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). L'ordre donné par Israël aux habitants d'évacuer le nord de la bande de Gaza a entraîné un déplacement massif de population vers le sud de l'enclave palestinienne.

Jeudi à 23h locales, il y avait plus de 423'000 déplacés à l'intérieur de la bande de Gaza. Environ 64% d'entre eux étaient accueillis par l'UNRWA, l'agence de l'ONU chargée de soutenir les réfugiés palestiniens, dans 102 lieux désignés comme abris d'urgence. Et plus de 33'000 "se sont réfugiés dans 36 écoles publiques", précise le communiqué.

"On estime que plus de 150'000 déplacés, dont les habitations ont été endommagées ou détruites ou qui ont fui par peur, ont trouvé refuge chez des proches ou des voisins, ainsi que dans d'autres installations publiques", ajoute-t-il.

Des familles palestiniennes dans le camp de réfugiés de Rafah le 7 octobre 2023. [AFP - Mohammed Abed]
Des familles palestiniennes dans le camp de réfugiés de Rafah le 7 octobre 2023. [AFP - Mohammed Abed]

19h00

Retour sur les évènements de la journée de vendredi

>> Le suivi des évènements de vendredi : L'armée israélienne étend ses opérations terrestres à Gaza