Le suivi de la COP28 à Dubaï.
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Négociations nocturnes dans l'attente d'un compromis sur les énergies fossiles

- La 28e conférence de l'ONU sur le changement climatique à Dubaï ne terminera pas à l'heure qu'avait fixée son président émirati Sultan Al Jaber, les négociations sur les énergies fossiles se prolongeant pour surmonter les résistances des pays exportateurs de pétrole.

- Les tractations de la COP28 se poursuivent de nuit mardi à Dubaï dans l'attente d'un nouveau projet d'accord par la présidence émiratie, qui veut parvenir à un consensus inédit sur les énergies fossiles.

- Le chef de l'ONU Climat a appelé les pays à la COP28 à lever "les blocages tactiques inutiles" dans la dernière ligne droite des négociations à Dubaï. De plus en plus isolés, l'Arabie saoudite, l'Irak et leurs alliés exportateurs de pétrole campaient dimanche sur leurs positions hostiles à tout objectif de sortie des énergies fossiles dans l'accord final de la COP28.

- En déplacement à la COP28 pour un passage éclair, le conseiller fédéral Albert Rösti s'est exprimé dans une table ronde ministérielle à huis clos. Ancien lobbyiste en chef des énergies fossiles au Parlement fédéral, l'UDC y a défendu la position officielle de la Suisse, soit une sortie totale, à terme, de l'énergie fossile.

- Des dizaines de dirigeants, chefs d'Etat et monarques se sont succédé à la tribune de la COP28 à Dubaï durant les premiers jours, mais le chemin vers un accord pour rompre la paralysie climatique semble loin d'être acquis. Si les discours ont souvent été enflammés, aucune avancée significative n'a été enregistrée.

RTSinfo

20h00

L'attente nocturne d'un compromis sur les fossiles

Les tractations de la COP28 se poursuivent de nuit mardi à Dubaï dans l'attente d'un nouveau projet d'accord par la présidence émiratie, qui veut parvenir à un consensus inédit sur les énergies fossiles. Mais les exportateurs de pétrole refusent d'acter la sortie.

Depuis 24 heures, le président émirati de la COP28, Sultan Al Jaber, s'évertue à sauver une COP qu'il avait annoncée comme "historique" et capable de sauver l'accord de Paris sur le climat et son objectif de limiter l'élévation de la température mondiale à 1,5°C.

Son premier projet de texte, lundi, a été largement rejeté, faute d'appeler à la "sortie" du pétrole, du gaz et du charbon qui sont la première cause du réchauffement de la planète, actuellement mesuré à +1,2°C par rapport à l'ère pré-industrielle. Consultant tous azimuts et contraint de prolonger les débats au 13e et dernier jour de la COP28, il doit maintenant produire un texte à même de faire consensus.

Dans la soirée de mardi, les représentants de plusieurs groupes de pays reconnus par l'ONU Climat (Pays les moins avancés, Pays d'Amérique latine et Caraïbes, Occidentaux...) se succédaient dans ses bureaux.

Minuit

Ces consultations se poursuivront jusqu'à 03h00 locale (minuit en Suisse), avant l'éventuelle publication d'un nouveau projet à soumettre à l'approbation des pays en séance plénière.

"Il est déterminé à produire une version du texte ayant le soutien de toutes les parties", a indiqué un porte-parole à l'AFP.

Soit 194 pays et l'Union européenne, signataires de l'accord de Paris, adopté il y a huit ans exactement, et dont cette COP est censée tirer un bilan en vue de mesures pour corriger la trajectoire actuelle des émissions mondiales.

Quand prévoir le dénouement? "Peut-être ce soir, peut-être tôt demain matin", a répondu John Kerry, l'émissaire américain, en arrivant. "Mais on progresse".

>> Les précisions dans l'émission Forum :

COP28: faute d'accord, les discussions se poursuivent
COP28: faute d'accord, les discussions se poursuivent / Forum / 2 min. / le 12 décembre 2023

12h45

Un nouveau projet de texte final devrait être proposé en début d'après-midi

Alors que la COP28 doit officiellement se terminer mardi, l'espoir d'un accord historique sur la fin des énergies fossiles s'amenuise. Pour la majorité des pays présents à Dubaï, le projet d'accord présenté lundi n'est pas à la hauteur de l'enjeu.

En effet, le paragraphe 39 du "paquet énergie" ne mentionne plus de sortie progressive des énergies fossiles, mais juste la réduction de leur consommation avant ou autour de 2050.

>> Le point de situation avec l'envoyé spécial de la RTS sur place :

Des militants protestent devant la COP28 le 11 décembre. [Reuters - Thaier Al-Sudani]Reuters - Thaier Al-Sudani
Point de situation sur la fin de la COP28 à Dubaï avec le correspondant de la RTS / La Matinale / 1 min. / le 12 décembre 2023

Les Etats-Unis et l'Union européenne estiment qu'en l'état, le texte est insuffisant. La COP28 doit produire un résultat collectif négocié compatible avec l'objectif de réchauffement limité à +1,5 degré.

"Ce texte fait la sourde oreille aux négociations de ces derniers jours", regrette Arnaud Gilles, chargé de plaidoyer énergie-climat pour le WWF France dans la COP28, dans le 12h30 mardi. Il garde toutefois bon espoir qu'un article correspondant à ces négociations voie le jour mardi après-midi.

Un nouveau projet de texte final était annoncé pour 10h mardi (7h en Suisse), mais les délégations indiquent qu'il sera plutôt proposé en début d'après-midi. Le texte sera ensuite soumis au vote des Etats en plénière, normalement dans la soirée ou dans la nuit.

>> Les explications d'Arnaud Gilles dans le 12h30 mardi :

La salle de la COP28, dimanche 10 décembre 2023. [Keystone]Keystone
Suspense à la COP28 de Dubaï: interview d’Arnaud Gilles / Le 12h30 / 5 min. / le 12 décembre 2023

>> Les précisions de l'envoyé spécial de la RTS dans le 12h45 mardi :

La COP28 à Dubaï est prolongée faute d'accord sur les énergies fossiles. Les explications de Pascal Jeannerat, envoyé spécial à Dubaï.
La COP28 à Dubaï est prolongée faute d'accord sur les énergies fossiles. Les explications de Pascal Jeannerat, envoyé spécial à Dubaï. / 12h45 / 1 min. / le 12 décembre 2023

09h30

Portrait de Susana Muhamad, la coqueluche de la COP28

La ministre colombienne de l'Environnement et du Développement durable est considérée comme l'une des 25 femmes les plus influentes dans la lutte contre le réchauffement climatique, d'après Reuters.

Elle s'est démarquée grâce à son audace politique et à son éloquence déterminée, couronnées d'un anglais parfait teinté d'un accent hispanique.

La femme politique colombienne a su mettre des mots sur l'immense défi des nombreuses nations dont l'économie dépend de la production d'énergies fossiles et qui seront à terme contraintes d'en sortir.

>> Son portrait dans La Matinale :

Susana Muhamad, ministre colombienne de l'Environnement et du Développement Durable, à la COP28. [Reuters - Thaier Al-Sudani]Reuters - Thaier Al-Sudani
Portrait de la ministre colombienne de l'environnement Sussana Muhamad, figure de la COP28 / La Matinale / 1 min. / le 12 décembre 2023

MARDI 12 DECEMBRE

La COP28 prolongée, faute d'accord

La 28e conférence de l'ONU sur le changement climatique à Dubaï ne terminera pas à l'heure qu'avait fixée son président émirati Sultan Al Jaber, les négociations sur les énergies fossiles se prolongeant pour surmonter les résistances des pays exportateurs de pétrole.

Sultan Al Jaber avait annoncé le 6 décembre qu'il souhaitait "une clôture ordonnée de la conférence le mardi 12 décembre à 11h du matin au plus tard", soit 8h en Suisse.

Le calendrier fixé par l'ONU indique que mardi est le dernier jour de la COP28, sans préciser d'horaire. Un nouveau projet d'accord est attendu dans la journée par les délégués.

20h00

La COP28, "dernière" chance pour limiter le réchauffement à 1,5°C, avertit l'émissaire américain John Kerry

La 28e conférence climatique des Nations unies à Dubaï est "la dernière" chance" pour tenir la limite de 1,5°C de réchauffement, objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris, a mis en garde mardi l'émissaire américain  John Kerry.

"C'est la dernière COP où nous aurons la chance d'être capable de maintenir en vie le 1,5°C", a-t-il déclaré lors d'une réunion avec les représentants des pays qui débattent dans la nuit du compromis proposé par la présidence émiratie de la COP28, rejeté par de nombreux pays faute d'objectif de sortie des énergies fossiles.

"Beaucoup d'entre vous ont appelé le monde à largement sortir des énergies fossiles", et "cela passe par une réduction décisive dans cette décennie", a-t-il déclaré.

L'ancien secrétaire d'Etat américain s'exprimait lors d'une réunion à huis clos, qu'un groupe d'observateurs en dehors de la salle regardait via captation vidéo en direct.

"Je pense que la plupart d'entre vous refuse de participer à une mascarade", a-t-il ajouté lors de cette réunion convoquée quelques heures après la publication du projet d'accord.

17h15

Les Européens et les Etats-Unis jugent le projet d'accord insuffisant

L'Union européenne juge "insuffisant" le projet d'accord présenté par la présidence émiratie de la COP28, appelant, comme les Etats-Unis, à une ambition plus grande pour sortir des énergies fossiles.

Washington a à cet égard estimé que le texte devait être "substantiellement renforcé", en particulier sur la "question des énergies fossiles".

"Ce texte, est insuffisant. Il y a des éléments qui ne sont pas acceptables en l'état", a quant à elle déclaré la ministre française de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher à Dubaï.

Quelques minutes plus tard, la ministre espagnole Teresa Ribera, dont le pays assure la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne, a à son tour qualifié le texte de "clairement insuffisant".

16h45

"Nous avons encore beaucoup à faire"

"Nous avons fait des progrès mais nous avons encore beaucoup à faire", a déclaré le président de la COP28, Sultan Al Jaber, après la publication d'un nouveau projet de compromis jugé décevant par les ONG et de nombreux pays.

"Nous devons encore combler de nombreux différends", a-t-il reconnu en séance plénière, assurant qu'il n'y avait "pas de temps à perdre".

Les groupes de pays vont maintenant tenter de parvenir à un compromis à partir de ce texte avant la date limite fixée à mardi 11h00.

"Nous devons nous mettre d'accord sur le texte. Le temps des discussions touche à sa fin et le moment n'est pas aux hésitations. Il est temps de décider", a pressé l'Emirati.

>> L'analyse dans Forum de Kari De Pryck, enseignante-chercheuse et politologue à l’Institut des sciences de l’environnement de l’Université de Genève :

Kari De Pryck, enseignante-chercheuse et politologue à l’Institut des sciences de l’environnement de l’Université de Genève. [expertes.fr - DR]expertes.fr - DR
Le Sultan Al-Jaber propose une "réduction des énergies fossiles": interview de Kari De Pryck / Forum / 3 min. / le 11 décembre 2023

16h30

La nouvelle liste rouge des espèces menacées dévoilée

L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a dévoilé au cours de la COP28 le nouvel inventaire mondial de l'état de conservation des espèces végétales et animales.

La liste rouge, qui permet de mesurer le risque d'extinction de ces dernières, compte désormais 157'190 espèces dont 44'016 menacées d'extinction à l'échelle mondiale.

Cette mise à jour met en lumière les conséquences du réchauffement climatique sur la biodiversité dans le monde, mais aussi les effets des efforts pour les protéger.

Ainsi les tortues vertes du centre sud et de l'est de l'océan Pacifique sont respectivement classées "en danger" et "vulnérables", à cause des effets du réchauffement climatique ou des captures accidentelles pendant la pêche.

De son côté, l'oryx algazelle a vue sa situation s'améliorer. Cette espèce d'antilope est désormais classée "en danger" grâce aux efforts faits pour sa conservation par sa réintroduction au Tchad, à la suite de son extinction à l'état sauvage vers la fin des années 1990.

16h00

Le compromis proposé sur les énergies fossiles jugé décevant par les ONG et certains pays

Le président émirati de la 28e conférence de l'ONU sur le climat propose une voie médiane pour la réduction des énergies fossiles dans le monde.

Le nouveau texte appelle à la "réduction à la fois de la consommation et de la production des énergies fossiles d'une manière juste, ordonnée et équitable, de façon à atteindre zéro net (neutralité carbone, NDLR) d'ici, avant ou autour de 2050, comme préconisé par la science".

Mais il ne mentionne plus le mot de "sortie" des énergies fossiles. Et il inclut désormais tout un menu de voeux du camp des pays producteurs ou exportateurs de pétrole.

Plusieurs pays et ONG ont fait part de leur déception face à ce texte, beaucoup estimant qu'il est "insuffisant" ou encore qu'il représente une "régression" par rapport aux précédentes propositions.

>> Les précisions de Foued Boukari dans l'émission Forum :

Le président émirati de la COP28, Sultan Al Jaber, à la reprise des négociations sur le climat. [AP/Keystone - Peter Dejong]AP/Keystone - Peter Dejong
La COP28 de Dubaï est loin de marquer la fin des énergies fossiles / Forum / 2 min. / le 11 décembre 2023

11h45

L'Arabie saoudite mène l'opposition à la sortie des énergies fossiles

L'Arabie saoudite, farouche opposante à une sortie des énergies fossiles, domine le bloc arabe dans les négociations mondiales pour le climat, malgré des intérêts divergents au sein du groupe, notamment avec le pays hôte.

"On assiste à une divergence entre les Emirats arabes unis et d'autres grands Etats pétroliers sur l'avenir des combustibles fossiles", souligne Jim Krane, du Baker Institute de l'Université de Houston, aux Etats-Unis.

Alors que Ryad, premier exportateur de brut au monde, refuse une mention des énergies fossiles dans un texte sous l'égide de l'ONU, le président émirati de la COP28, Sultan Al Jaber, répète vouloir un accord historique, évoquant le sort du pétrole, du charbon et du gaz.

>> Les précisions dans le 19h30 :

Les Émirats arabes unis cultivent le paradoxe de l’attachement aux énergies fossiles tout en investissant massivement dans l'industrie photovoltaïque
Les Émirats arabes unis cultivent le paradoxe de l’attachement aux énergies fossiles tout en investissant massivement dans l'industrie photovoltaïque / 19h30 / 2 min. / le 11 décembre 2023

Soutien inconditionnel de 6 pays

Parmi les 22 pays arabes, Ryad peut compter sur le soutien inconditionnel des six membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), appelés par son secrétaire général à se mobiliser contre une sortie des fossiles.

Ces Etats, ainsi que le Qatar, producteur géant de gaz, dépendent des hydrocarbures pour financer leurs économies et leurs projets de développement, explique Laury Haytayan, directrice pour la région MENA du Natural Resource Governance Institute, basée à Bruxelles.

Les Emirats, eux, malgré des investissements massifs prévus dans le secteur, sont "plus à l'aise avec l'abandon progressif des combustibles fossiles, car leurs économie est beaucoup plus diversifiée que celle de la plupart des membres de l'Opep", explique Jim Krane.

Pour les pays arabes qui n'ont pas de pétrole, au Levant ou au Maghreb, l'alignement historique sur l'Arabie saoudite se heurte à leurs intérêts environnementaux, agricoles et sanitaires, relèvent les ONG.

La région est en effet l'une des plus affectées au monde par la hausse des températures.

Mais le royaume est aussi la première économie du monde arabe et un important bailleur de fonds de pays non pétroliers, dont la Jordanie, l'Egypte et le Liban.

>> L'analyse du 19h30 sur le projet de résolution actuel :

La sortie des énergies fossiles ne figure pas dans le dernier projet d’accord de la COP 28. L’analyse de Pascal Jeannerat
La sortie des énergies fossiles ne figure pas dans le dernier projet d’accord de la COP 28. L’analyse de Pascal Jeannerat / 19h30 / 1 min. / le 11 décembre 2023

LUNDI 11 DECEMBRE

La COP28 entame son sprint final dans les négociations

A un peu plus de 24 heures de la fin de la COP28, les tensions restent fortes autour d'une potentielle sortie des énergies fossiles dans le texte final. Alors que certains pays, comme l'Arabie saoudite et l'Irak, ont réaffirmé leur opposition sur ce point, la présidence émiratie fait fortement pression pour aboutir à un accord historique.

"Nous n'avons pas une minute à perdre dans cette cruciale dernière ligne droite", a lancé lundi Simon Stiell, chef de l'ONU Climat, jugeant que "les plus hauts niveaux d'ambition sont possibles" sur la sortie progressive des énergies fossiles et l'aide financière pour les pays les plus pauvres. Il a appelé les pays de la conférence à lever "les blocages tactiques inutiles".

A ce stade, plusieurs options sont encore sur la table, y compris un texte final qui ne contiendrait aucune mention des énergies fossiles. Plusieurs ONG et négociateurs restent optimistes pour ces dernières heures de négociations. "Nous sommes sur le point d'entrer dans l'Histoire", déclarait dimanche Greenpeace International.

Le secrétaire général de l'ONU António Guterres a lui appelé les négociateurs à faire preuve de "flexibilité maximum" et de "bonne foi" pour assurer la sortie de "toutes les énergies fossiles". Il est "essentiel" que le texte final "reconnaisse le besoin de sortir de toutes les énergies fossiles dans un calendrier cohérent avec la limite de 1,5°C" de réchauffement planétaire, a-t-il insisté devant des journalistes à Dubaï.

>> Les précisions de La Matinale :

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres s'adresse aux journalistes lors de la COP28 à Dubaï, alors que la conférence entame la dernière ligne droite des négociations. [Keystone - Martin Divisek]Keystone - Martin Divisek
La COP28 entame son sprint final dans les négociations / La Matinale / 2 min. / le 11 décembre 2023

18h50

Quel bilan provisoire pour la COP28?

Les critiques lancées à l'encontre de la COP28 sont-elles justifiées? Peut-on déjà parler d'une réussite? Quel bilan à ce stade pour une COP de tous les paradoxes? Autant de questions auxquelles Pascaline Minet (Le Temps), Laure Wagner (AGEFI) et Foued Boukari (RTS) ont essayé de répondre dans l'émission Forum.

>> Ecouter le Forum des médias :

Forum des médias (vidéo) - Quel bilan provisoire pour la COP28 ?
Forum des médias (vidéo) - Quel bilan provisoire pour la COP28 ? / Forum / 17 min. / le 10 décembre 2023

18h10

En visite éclair à la COP, Albert Rösti signe des accords de réduction des émissions de CO2

En visite expresse à la COP28 à Dubaï, le ministre de l'Environnement Albert Rösti a signé deux accords bilatéraux de réduction des émissions de CO2 avec le Chili et la Tunisie. Ceux-ci permettent de réduire les émissions au Chili et en Tunisie tandis que la Suisse peut comptabiliser les émissions ainsi économisées pour la réduction des énergies fossiles.

A Dubaï, Albert Rösti s'est aussi exprimé durant une table ronde ministérielle à huis clos, dont la RTS a obtenu l'enregistrement. Le conseiller fédéral UDC y a défendu la position officielle de la Suisse, soit une sortie totale, à terme, de l'énergie fossile.

>> Les explications de Forum :

Albert Rösti signe deux accords de réduction des gaz à effet de serre avec le Chili et la Tunisie (vidéo)
Albert Rösti signe deux accords de réduction des gaz à effet de serre avec le Chili et la Tunisie (vidéo) / Forum / 3 min. / le 10 décembre 2023

"L'avenir n'est pas aux combustibles fossiles. L'avenir est aux énergies renouvelables. Mais nous devrons aussi montrer comment y parvenir. [...] Nous soutenons un langage fort sur l'élimination progressive des combustibles fossiles d'ici à 2050. [...] Il est clair que, en plus de réorienter nos financements, nous devons travailler ensemble pour mettre fin à tout nouveau soutien public direct au secteur international de l'énergie fossile. Nous devons également nous attaquer aux subventions accordées aux combustibles fossiles", a-t-il notamment déclaré.

Le ministre de l'Environnement a quitté Dubaï dès dimanche après un passage éclair de seulement deux jours à cette COP28. Interrogé à ce sujet dans Forum, le conseiller fédéral a dit s'être impliqué "très concrètement dans des rounds de négociations" et avoir présenté la position "claire et nette" de la Suisse en plénum. Il a aussi dit qu'il avait des obligations à remplir au Parlement suisse, qui est en session actuellement, et qu'il avait confiance en ses collaborateurs présents à la COP.

16h00

Suspense autour du blocage de l'Arabie saoudite et de ses alliés

De plus en plus isolés, l'Arabie saoudite, l'Irak et leurs alliés exportateurs de pétrole campent dimanche sur leurs positions hostiles à tout objectif de sortie des énergies fossiles dans l'accord final de la COP28, censée se conclure mardi à Dubaï.

Mais les pays pétroliers font face à la dynamique, inédite dans l'histoire des COP, des pays qui appellent à engager la fin de l'ère des fossiles, même si le calendrier, le rythme et les nuances d'un tel déclin restent encore largement à négocier.

"L'échec n'est pas une option", a prévenu dimanche Sultan Al Jaber, le président émirati de la 28e conférence de l'ONU sur le climat, quelques minutes avant de réunir tous les ministres dans une séance traditionnelle musulmane, un "majlis".

Al Jaber, patron de la compagnie pétrolière Adnoc, leur avait demandé de venir avec des "solutions" plutôt que des "positions déterminées", lui qui répète vouloir un "accord historique" le 12 décembre, compatible avec "la science" climatique et le maintien en vie de l'objectif de réchauffement à 1,5 degré fixé par l'accord de Paris.

14h45

L'Irak contre la sortie des énergies fossiles

L'Irak a répété son refus de toute mention d'une réduction ou d'une sortie progressive des énergies fossiles dans l'accord final de la COP28 en cours de négociation à Dubaï.

"Inclure" dans le texte "la réduction, la sortie des énergies fossiles, et la sortie des subventions aux énergies fossiles est contraire aux principes de l'accord de Paris", a déclaré le responsable de la délégation irakienne, selon qui "cela détruirait l'économie mondiale et augmenterait les inégalités dans le monde"

14h20

"L'échec, pas une option": le président de la COP28 cherche l'équilibre sur les fossiles

Si près du but, le président émirati de la COP28, Sultan Al Jaber, accentue la pression dimanche sur l'ensemble des pays négociant à Dubaï sur la fin des énergies fossiles, mais les pays exportateurs de pétrole, au premier rang desquels son voisin l'Arabie saoudite, restent à convaincre.

"L'échec n'est pas une option. Nous recherchons l'intérêt général", a prévenu Sultan Al Jaber, patron de la compagnie pétrolière Adnoc, lors d'une conférence de presse de 11 minutes avant de réunir tous les ministres dans une séance appelée "majlis", une tradition des pays musulmans, où ils seront assis en rond pour discuter sur un pied d'égalité, selon lui.

L'Emirati a dit sans ambiguïté qu'il n'accepterait pas de compromis qui soit incompatible avec "la science" climatique et le maintien en vie de l'objectif de réchauffement à 1,5 degré, fixé par l'accord de Paris.

Un grand accord final dépend aussi des gages donnés aux pays émergents, comme l'Inde, qui produit encore les trois quarts de son électricité en brûlant du charbon, et aux pays en développement qui exigent des pays riches de l'aide pour installer l'énergie solaire ou les éoliennes dont ils auront besoin, ou pour s'adapter aux ravages du changement climatique (digues, bâtiments, santé, agriculture...).

14h10

Albert Rösti: "L'avenir n'est pas aux combustibles fossiles, mais aux énergies renouvelables"

En déplacement à la COP28 pour un passage éclair, le conseiller fédéral Albert Rösti, qui est en charge de l'Environnement et de l'Energie, s'est exprimé dans une table ronde ministérielle à huis clos, dont l'équipe du 12h30 de la RTS a obtenu l'enregistrement.

L'UDC, ancien lobbyiste en chef des énergies fossiles au Parlement fédéral, y a défendu la position officielle de la Suisse, soit une sortie totale, à terme, de l'énergie fossile.

"L'avenir n'est pas aux combustibles fossiles. L'avenir est aux énergies renouvelables. Mais nous devrons aussi montrer comment y parvenir. [...] Nous soutenons un langage fort sur l'élimination progressive des combustibles fossiles d'ici à 2050. [...] Il est clair que, en plus de réorienter nos financements, nous devons travailler ensemble pour mettre fin à tout nouveau soutien public direct au secteur international de l'énergie fossile. Nous devons également nous attaquer aux subventions accordées aux combustibles fossiles", a-t-il notamment déclaré.

>> Ecouter la prise de position d'Albert Rösti dans le 12h30 :

Le conseiller fédéral Albert Rösti, photographié ici en septembre 2023 à Berne. [Keystone - Peter Klaunzer]Keystone - Peter Klaunzer
La COP28 pourrait conclure un accord sur la fin des énergies fossiles: interview d’Albert Rösti / Le 12h30 / 1 min. / le 10 décembre 2023

11h00

"Une formule forte" sur les fossiles? L'espoir d'un accord à la COP28

A l'abri de l'air chaud et pollué de Dubaï, les négociateurs de la COP28 s'enferment dimanche dans les salles climatisées avec le sentiment qu'un compromis est possible sur les énergies fossiles, à deux jours de la date butoir fixée par le président émirati de la conférence.

Des ONG aux négociateurs, les participants expriment ici le même sentiment qu'un accord n'a jamais été aussi proche pour signaler le début de la fin du pétrole, du gaz et du charbon, dont la combustion depuis le 19e siècle est largement responsable du réchauffement de la planète.

Mais il reste à convaincre le bloc mené par l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole, l'Inde, qui produit encore les trois quarts de son électricité en brûlant du charbon... ou encore les pays en développement qui exigent des pays riches de l'aide pour installer l'énergie solaire ou les éoliennes dont ils auront besoin.

"Une formule forte" sur les fossiles?

"Il faut une formule forte sur la sortie des énergies fossiles, alignée sur 1,5°C", a répété dimanche l'émissaire allemande pour le climat, Jennifer Morgan. "En même temps, il est évident que les pays les moins développés ne pourront pas y aller à la même vitesse sur les grandes puissances économiques du G20".

En clair: le texte à forger à la COP28 doit explicitement appeler au déclin des énergies fossiles sans oublier que l'accès à l'énergie reste un problème dans une partie du monde et le sera encore plus avec la croissance démographique attendue.

DIMANCHE 10 DÉCEMBRE

Les engagements à la COP28 ne mènent qu'à 30% de l'effort nécessaire d'ici 2030, selon l'AIE

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a estimé dimanche que les engagements non contraignants annoncés au début de la COP28 par plus d'une centaine de pays et de compagnies pétrolières n'accompliraient d'ici 2030 que 30% de la réduction nécessaire des émissions liées à l'énergie pour parvenir à la neutralité carbone.

L'AIE a analysé l'impact potentiel de deux engagements volontaires annoncés la semaine dernière: celui de de 130 pays à tripler les renouvelables et à améliorer l'efficacité énergétique d'ici 2030; et un autre signé par une cinquantaine de compagnies pétrolières et gazières pour réduire les fuites de méthane, notamment.

18h45

"Des progrès, mais pas assez vite", regrette le président de la COP28

Le président de la COP28 Sultan Al Jaber a rapporté des "mouvements positifs" dans les négociations en cours à Dubaï, mais a averti les pays que "la fenêtre se referme".

Le président émirati de la COP28, Sultan Al Jaber, à la reprise des négociations sur le climat. [AP/Keystone - Peter Dejong]
Le président émirati de la COP28, Sultan Al Jaber, à la reprise des négociations sur le climat. [AP/Keystone - Peter Dejong]

"Nous faisons des progrès, mais pas assez vite, et de façon pas assez satisfaisante", a-t-il déclaré lors d'une séance plénière devant l'ensemble des délégués des pays, répétant qu'il entendait tenir son calendrier de clôture de la COP28 mardi.

"Il est temps de mettre de côté ses propres intérêts au nom de l'intérêt général", a lancé Sultan Al Jaber, la mine plus sévère que la veille. "Vous devez travailler. Il est temps de décider. S'il vous plaît, pas d'hésitation".

18h00

Une visite rapide pour Albert Rösti

Après le président de la Confédération Alain Berset en début de semaine, c'est au tour du ministre suisse de l'Environnement Albert Rösti de participer à la COP28. L'ancien lobbyiste en chef des énergies fossiles au Parlement est arrivé vendredi soir à Dubaï.

Contrairement à certains de ses homologues qui ont prévu de rester durant toute la conférence, Albert Rösti effectue une visite au pas de charge. Le Bernois doit repartir dimanche soir.

Samedi, le conseiller fédéral UDC a enchaîné les rencontres, notamment pour signer des accords bilatéraux de réduction des émissions de CO2 avec le Chili et la Tunisie.

Albert Rösti a aussi rencontré plusieurs de ses homologues pour évoquer les négociations autour d'un texte final qui devrait être le résultat de cette COP28, avec comme enjeu central l'inscription, ou non, d'un engagement à sortir des énergies fossiles.

>> Les précisions de Forum :

Le conseiller fédéral Albert Rösti le 11 novembre 2023 (image d'illustration). [Keystone - Gian Ehrenzeller]Keystone - Gian Ehrenzeller
COP28: le bilan de la visite du conseiller fédéral Albert Rösti / Forum / 3 min. / le 9 décembre 2023

17h00

Des militants écologistes colorent en vert le Grand Canal de Venise

Des militants écologistes du groupe Extinction Rebellion (XR) ont déversé des produits colorants dans le Grand Canal de Venise et dans plusieurs fleuves d'Italie pour protester contre l'"échec" de la COP28 sur le climat.

En milieu d'après-midi, des militants ont répandu un liquide vert fluo dans le Grand Canal de Venise, au milieu des passants, des gondoles et des touristes, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux.

Dans le même temps, des militants accrochés à des cordes et des harnais ont déployé une banderole depuis le célèbre pont du Rialto, sur laquelle on pouvait lire "COP28: pendant que le gouvernement parle, nous ne tenons qu'à un fil".

XR Italie a indiqué sur X avoir répandu de la fluorescina, un colorant "inoffensif".

14h05

L'émissaire chinois sur le climat a rapporté des "progrès" dans les négociations

L'émissaire chinois sur le climat a rapporté des "progrès" dans les complexes négociations de la COP28 sur les énergies fossiles, à trois jours de la fin.

"Nous voulons tous travailler ensemble pour trouver une formule qui donne la bonne direction des efforts à fournir, qui soit la plus inclusive possible, et qui soit acceptable par toutes les parties", a-t-il déclaré à des journalistes, ajoutant que la COP28 serait un échec sans "résolution" sur le sujet des combustibles fossiles.

13h45

La COP 28, une édition très restrictive

La COP 28 serait la plus conférence sur le climat la plus restrictive de tous les temps, déplorent plusieurs groupes de militants.

Censure des pancartes, interdictions de nommer des pays: des activistes des droits humains voulant dénoncer la situation à Gaza ont été menacés d'expulsion et d'interdictions en tout genre.

Pour Sébastien Duyck, avocat au Centre pour le droit international de l’environnement, les Nations unies, co-organisatrices du sommet, appliquent une censure trop sévère.

>> Ecouter l'intervention de Sébastien Duyck, avocat en droit international de l'environnement, dans le 12h30 :

Des militants pro-palestiniens portant des keffiehs à une session sur la sécurité alimentaire organisée par une organisation israélienne, lors du sommet climatique de l'ONU COP28, le 9 décembre 2023 à Dubaï. [Keystone - Peter Dejong]Keystone - Peter Dejong
Des activistes dénoncent de la censure et de nombreuses restrictions à la COP28 / Le 12h30 / 1 min. / le 9 décembre 2023

11h30

Caritas critique le mécanisme de compensation des émissions de CO2 à l'étranger

La Suisse choisit des mesures simples et peu coûteuses pour obtenir des "certificats de polluer" à l'étranger. Pour atteindre leurs propres objectifs climatiques, les autres Etats doivent agir dans des secteurs où il est bien plus complexe de réduire les émissions, déplore Caritas.

L'oeuvre d'entraide catholique a mandaté une étude qui analyse un projet de la Confédération au Pérou, qui permet à la Suisse d'obtenir des certificats grâce auxquels elle peut compenser une partie de ses émissions de gaz à effet de serre. "Les résultats montrent à quel point le mécanisme de compensation est discutable", écrit-elle dans un communiqué publié samedi.

"L'engagement des agricultrices péruviennes nous permet de continuer à rouler en tout-terrain en Suisse", dit Angela Lindt, responsable du Service Politique du développement à Caritas Suisse. Alors que le Conseil national doit discuter de la révision de la loi sur le CO2, l'ONG demande que la Suisse adopte des mesures de protection du climat plus efficaces sur son territoire, plutôt qu'à l'étranger.

11h15

La COP 29 devrait avoir lieu en Azerbaïdjan

L'Azerbaïdjan devrait accueillir la 29e conférence de l'ONU sur le changement climatique dans un an, selon l'un de ses ministres samedi, ce qui ferait la 2e COP de suite présidée par un pays fortement dépendant du pétrole.

"Je suis heureux d'annoncer qu'il existe un consensus général autour de la candidature de l'Azerbaïdjan à l'accueil de la COP29", a déclaré le ministre azerbaïdjanais de l'Ecologie, Mukhtar Babayev, lors d'un discours à la COP28 à Dubaï, aux Emirats arabes unis.

"Nous sommes très reconnaissants du soutien de tous les pays, en particulier ceux du groupe des pays d'Europe de l'Est et de l'hôte, les Emirats arabes unis. Nous nous engageons à travailler de manière inclusive et collaborative avec tous, afin que la COP29 soit un succès", a-t-il ajouté.

Bloquée depuis des mois, la désignation du pays devant présider la COP29 était en voie de résolution depuis l'annonce que l'Arménie soutenait la candidature de l'Azerbaïdjan, jeudi.

La désignation de l'Azerbaïdjan doit encore être ratifiée par l'ensemble des pays à la COP28, qui se termine mardi.

10h15

"Le monde a besoin d'investissements massifs dans toutes les énergies, y compris les hydrocarbures", selon l'Opep

Les pays membres de l'Opep bataillent contre toute formule prévoyant une "sortie" des énergies fossiles dans l'accord en cours de négociation à quelques jours de la fin de la COP28, sommet sur le climat parrainé par les Nations unies aux Emirats arabes unis.

>> Ecouter aussi le sujet du 12h30 de la RTS :

L'appel de l'Opep sur les énergies fossiles tend les négociations à la COP28 à Dubaï. [Reuters]Reuters
COP28: l'Opep demande à ses membres de refuser les accords ciblant les énergies fossiles / Le 12h30 / 1 min. / le 9 décembre 2023

D'après des négociateurs et des observateurs, plusieurs membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole semblent obéir aux appels de la direction du cartel les invitant à bloquer tout accord évoquant un abandon des énergies fossiles, considérées comme l'une des principales sources du réchauffement climatique global.

Dans une lettre datée de mercredi, le secrétaire général de l'Opep, Haitham al Ghais, a appelé les pays membres à rejeter toute formule ciblant les énergies fossiles, avertissant que "les pressions injustifiées et excessives contre les énergies fossiles pourraient atteindre un point de bascule avec des conséquences irréversibles".

"La transition énergétique doit être juste, équitable et inclusive"

"Le monde a besoin d'investissements massifs dans toutes les énergies, y compris les hydrocarbures", a-t-il dit. "La transition énergétique doit être juste, équitable et inclusive."

Au moins 80 pays réclament qu'un éventuel accord à la COP28 appelle à l'abandon à terme des énergies fossiles pour tenter de respecter une trajectoire permettant de contenir la hausse de la température mondiale à 1,5° Celsius, objectif fixé lors de la COP21 à Paris en 2015.

Ils peinent toutefois à convaincre les pays dont les revenus dépendent en grande partie du pétrole et du gaz, qui mettent l'accent pour leur part sur le développement de technologies telles que le captage du carbone.

10h00

Ambiance fébrile à la COP28, la pression monte sur les pays pétroliers

L'ambiance est fébrile samedi à la COP28 et la pression monte sur les pays pétroliers dans la dernière ligne droite de négociations, alors que de nombreux pays veulent acter la sortie des énergies fossiles d'ici mardi.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a demandé cette semaine "en urgence" à ses 23 pays membres ou associés de "rejeter proactivement" tout accord ciblant les énergies fossiles dans les négociations climatiques.

L'intervention a suscité un déluge de réactions à Dubaï, où l'avenir des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) est au coeur des négociations, le chef de file du cartel et du bloc des pays arabes, l'Arabie saoudite, étant de plus en plus accusé d'obstruction.

"Danger des énergies fossiles"

"Rien ne met plus en danger la prospérité et l'avenir des habitants de la Terre, y compris les citoyens des pays de l'Opep, que les énergies fossiles", a jugé Tina Stege, émissaire pour la climat des îles Marshall, archipel du Pacifique menacé par la montée des eaux.

Les positions se raidissent ainsi au moment où la COP28 rentre dans sa dernière ligne droite avec le retour des ministres à partir de samedi pour tenter de débloquer les négociations.

"Tout le monde ne participe pas de manière constructive et cela m'inquiète", juge aussi l'émissaire pour le climat de l'Allemagne, Jennifer Morgan.

09h45

Le ministre canadien de l'Environnement "assez confiant" sur la mention des énergies fossiles

Le ministre canadien de l'Environnement, qui joue un rôle-clef dans les négociations à la COP28, s'est dit "assez confiant" dans le fait d'avoir une mention des énergies fossiles dans le texte final.

Steven Guilbeault fait partie des ministres facilitateurs nommés par la présidence émiratie de la COP28 pour débloquer les négociations. Il forme ainsi un duo avec la ministre égyptienne Yasmine Fouad pour discuter des "moyens de mise en oeuvre" - un terme qui recouvre en réalité la question très débattue de la sortie des énergies fossiles.

Steven Guilbeault a indiqué n'avoir pas eu l'occasion de prendre connaissance du texte de l'Opep. Mais "honnêtement, peu importe ce que le texte dit, nous nous dirigeons vers une réduction de la dépendance aux combustibles fossiles", juge-t-il.

09h15

La ministre française de la Transition énergétique "stupéfaite" et en "colère" contre l'Opep

La ministre française de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a affirmé être "stupéfaite" et fait part de sa "colère", après les déclarations de l'organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) demandant à ses pays membres le rejet d'un accord ciblant les énergies fossiles à la COP28.

"Je suis stupéfaite de ces déclarations de l'Opep. Et je suis en colère", a déclaré la ministre depuis Dubaï, rappelant que "les énergies fossiles sont responsables de plus de 75% des émissions de CO2" et "qu'il faut en sortir si on veut limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré". "La position de l'OPEP met en péril les pays les plus vulnérables et les populations les plus pauvres qui sont les premières victimes de cette situation", a-t-elle ajouté.

SAMEDI 9 DECEMBRE

Une ministre espagnole dénonce la position "répugnante" de l'Opep

La ministre espagnole de la Transition écologique a dénoncé samedi la position "répugnante" de l'Opep, après que le cartel a demandé à ses pays membres de "rejeter proactivement" tout accord ciblant les énergies fossiles dans les négociations climatiques à la COP28.

"Je pense que c'est une chose assez répugnante de la part des pays de l'Opep de s'opposer à ce qu'on mette la barre là où elle doit être" sur le climat, a dit à Dubaï Teresa Ribera, dont le pays assure la présidence semestrielle du Conseil de l'Union européenne.

21h40

A la COP28, la Colombie et les Emirats arabes unis pressent les autres

Les négociations ont repris à la Conférence de l'ONU sur le climat. Après une journée de pause, les ministres des quelques 200 Etats signataires de l'accord de Paris, parmi lesquels le Conseiller fédéral Albert Rösti, convergent vers Dubaï. La COP28 où la sortie des énergies fossiles concentre toute l'attention et toutes les tensions.

"Laissez votre carbone sous terre": une action contre les énergies fossiles parmi de nombreuses autres dans les artères palmées de la COP28. Pression surtout dans le coeur climatisé des négociations sur la sortie des énergies fossiles. Les pays producteurs s'y opposent toujours, mais ce matin, l'un d'eux, la Colombie, a fait sensation.

"La Colombie veut inviter avec respect les pays à s'engager pour la sortie des énergies fossiles et pour l'objectif de réduction des émissions en 2030", martèle Susanna Muhamad, ministre colombienne de l'Environnement, dans le 19h30 vendredi.

"J'ai besoin que vous passiez à la vitesse supérieure, que vous sortiez de votre zone de confort", presse de son côté le sultan Al Jaber, président de la COP28.

>> Le reportage du 19h30 vendredi :

La politique de sortie des énergies fossiles cristallise les tensions à la Conférence de Dubaï sur les changements climatiques
La politique de sortie des énergies fossiles cristallise les tensions à la Conférence de Dubaï sur les changements climatiques / 19h30 / 2 min. / le 8 décembre 2023

15h00

Une nouvelle version du texte négocié élargit les possibles sur les fossiles

Une nouvelle ébauche de projet d'accord a été publiée vendredi à la COP28, élargissant encore les possibilités sur les énergies fossiles, pour tenter de trouver la bonne formule susceptible d'emporter l'adhésion de pays aux aspirations contradictoires.

Cette troisième version du texte qui sert de base de discussion en vue d'une adoption d'ici la fin de la COP, mardi, reprend en 27 pages et 206 articles les différentes options poussées par les différents pays, avec de nouvelles formulations inédites.

Sur les énergies fossiles, au coeur des discussions, cinq options sont désormais proposées, dont celle de n'avoir "aucun texte" - rien sur le sujet - ou encore "une sortie des énergies fossiles alignée sur les meilleures connaissances scientifiques disponibles".

Deux autres formulations de sortie des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) mettent plus spécifiquement l'accent sur le rôle des technologies de captage des émissions.

Deux types d'énergies liés

Mais le sort des énergies fossiles est aussi mentionné par ricochet dans d'autres passages du texte, en particulier celui qui appelle à un triplement de la capacité des énergies renouvelables dans le monde d'ici 2030. Cela ouvre donc aussi la voie à une formulation finale qui pourrait lier le sort des deux types d'énergies.

Ce développement des renouvelables pourrait ainsi être mis en oeuvre de telle manière qu'il "déplace", ou remplace, l'énergie fondée sur les combustibles fossiles, selon l'une des options proposée.

Une phraséologie qui fait écho à une déclaration conjointe en novembre entre Chine et Etats-Unis, les deux premiers émetteurs mondiaux. Les deux puissances s'engageaient à "accélérer suffisamment le déploiement des renouvelables (...) afin d'accélérer le remplacement de la production d'électricité à partir du charbon, du pétrole et du gaz".

Mais, rappel que rien n'est joué et que certains pays ne veulent pas voir de formules trop spécifiques sur l'énergie, une option est aussi de n'avoir "pas de texte" sur les renouvelables.

11h00

La Suisse classée "médiocre 21e" au classement climatique par pays

La Suisse doit faire beaucoup plus pour combattre le réchauffement, estime Greenpeace à l'occasion de la publication du classement climatique 2024 par pays en marge de la COP28 à Dubaï. Notre pays figure au 21e rang sur 63 nations.

“La classe politique suisse doit se réveiller de son profond sommeil!", s'insurge Greenpeace dans un communiqué. L'ONG réagit ainsi à l'indice de performance sur le changement climatique (CCPI) 2024, dévoilé ce vendredi en marge de la COP28 à Dubaï.

La Suisse stagne à la 21e place, un rang qualifié de "médiocre" par l'organisation de protection de l'environnement. C'est à peine mieux qu'en 2023 (22e) et nettement moins bien qu'en 2022 (15e) et 2021 (14e).

En tant que pays riche, la Suisse a la responsabilité de se doter d'une politique climatique plus ambitieuse.

Georg Klingler, expert climat et énergie pour Greenpeace Suisse

Ce classement établi par l'organisation environnementale Germanwatch de concert avec le New Climate Institute et le Climate Action Network évalue chaque année, depuis 2005, les efforts d’atténuation du réchauffement climatique d'une soixantaine de pays ainsi que de l’Union européenne dans son ensemble, responsables de plus de 90% des émissions de gaz à effet de serre sur la planète. Plusieurs centaines d'experts internationaux y participent.

Le classement prend en compte quatre grands critères: la politique climatique, les émissions de gaz à effet de serre, la consommation d'énergie et les mesures en faveur des énergies renouvelables. Les critiques sévères subies l'an dernier par la Confédération de la part des milieux écologistes ne s'apaisent pas cette année, au contraire.

>> Les précisions dans le 12h30 :

Une action de Greenpeace sur le glacier du Gorner, près de Zermatt, en 2009. [Keystone - Jean-Christophe Bott]Keystone - Jean-Christophe Bott
Greenpeace enjoint la Suisse à en faire plus pour combattre le changement climatique / Le 12h30 / 1 min. / le 8 décembre 2023

>> Lire :

Une action de Greenpeace sur le glacier du Gorner, près de Zermatt, en 2009. [Keystone - Jean-Christophe Bott]Keystone - Jean-Christophe Bott
Greenpeace enjoint la Suisse à en faire plus pour combattre le changement climatique / Le 12h30 / 1 min. / le 8 décembre 2023

09h00

La guerre entre Israël et le Hamas s'ingère-t-elle dans les négociations?

Près de 200 pays négocient ces jours à la COP28  à Dubaï. Une question se pose: la guerre entre Israël et le Hamas, ainsi que les tensions géopolitique majeures, piratent-elles les pourparlers climatiques?

Pas directement, estime Sébastien Treyer, directeur de l'Institut du développement durable et des relations internationales, qui assiste aux négociations.

"On parle plutôt de la manière dont les pays du Nord ou ceux du Sud sont capables de s'entendre sur la question des problèmes économiques des pays défavorisés. Et c'est dans ce cadre-là que la défiance de certains pays du Sud est encore accrue par le problème de la guerre entre Israël et le Hamas. Ces Etats disent: 'vous avez des doubles standards, des manières de nous regarder différemment. La guerre vient renforcer cela", explique Sébastien Treyer.

Des manifestants en marge de la COP28 sur le climat demandent la fin des énergies fossiles. [AP/Keystone - Peter Dejong]AP/Keystone - Peter Dejong
La guerre entre Israël et le Hamas s'invite à la COP28: interview de Sébastien Treyer / La Matinale / 1 min. / le 8 décembre 2023

08h00

"Finissons le travail", lance le président émirati à la reprise des débats

Un accord sur la fin du charbon, du pétrole et du gaz reste à trouver à la COP28, mais les négociations s'accélèrent vendredi à Dubaï dans une atmosphère trépidante, le président émirati Sultan Al Jaber et les ministres des pays s'engageant pour la dernière ligne droite.

"S'il vous plaît, finissons le travail!" a lancé Sultan Al Jaber vendredi matin aux négociateurs des pays, après la journée traditionnelle de pause de jeudi. Il a mis au travail quatre binômes de ministres des pays développés et du Sud pour débloquer les discussions.

Il a demandé une troisième version du projet d'accord, où les fossiles doivent être cités, dès vendredi après-midi.

Sultan Al Jaber, par ailleurs patron de la compagnie pétrolière Adnoc, a prévenu les 197 pays participants qu'il voulait clôturer la COP à l'heure, mardi à 11H00 heures locales (07H00 GMT), ce qui serait exceptionnel: les quatre dernières COP ont toutes dépassé leur fin prévue de plus de 24 heures.

Ce patron à la personnalité méthodique ne cesse lui-même de parler d'une COP historique, depuis le premier soir, le 30 novembre, quand les pays ont adopté une décision historique sur la mise en oeuvre d'un fonds pour aider les pays pauvres à payer pour les "pertes et dommages" climatiques.

"Nous avons surpris les sceptiques et inspiré les optimistes", a-t-il insisté vendredi.

Il n'est pas le seul à le dire, malgré le suspense qui reste entier sur la forme d'un accord final autour des énergies fossiles.

>> Les explications dans le 12h45 :

En direct de Dubaï, notre journaliste Pascal Jeannerat fait le point sur ce qu'il reste à attendre de la COP28
En direct de Dubaï, notre journaliste Pascal Jeannerat fait le point sur ce qu'il reste à attendre de la COP28 / 12h45 / 1 min. / le 8 décembre 2023

Plusieurs pays opposés à la réduction ou la sortie des énergies fossiles

Une poignée de pays, dont la Chine, premier consommateur mondial d'énergies fossiles, et l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole, se sont opposés pour l'heure à la mention d'une réduction ("phase-down", en anglais) ou d'une sortie ("phase-out") des énergies fossiles dans le projet d'accord.

Leur opposition est en balance avec les deux options de formulation citées dans la 2e version du projet d'accord, datant de mardi: "une sortie juste et ordonnée" des énergies fossiles, ou l'engagement d"accélérer les efforts en vue d'une sortie" de ces combustibles brûlés "sans dispositif de captage des émissions, et de rapidement réduire leur usage pour atteindre la neutralité carbone" d'ici 2050.

>> Les précisions dans La Matinale :

Les négociations s'accélèrent à la COP28 avec l'obsession d'une entente sur les fossiles. [AP/Keystone - Joshua A. Bickel]AP/Keystone - Joshua A. Bickel
Les enjeux de la COP28 au moment d'entamer les cinq jours de négociations / La Matinale / 1 min. / le 8 décembre 2023

Cette dernière formulation fait écho à celle employée par les deux plus puissantes économies mondiales, Etats-Unis et Chine, dans une déclaration commune en novembre: "accélérer suffisamment le déploiement des renouvelables (...) afin d'accélérer le remplacement de la production d'électricité à partir du charbon, du pétrole et du gaz".

Mais des formulations alternatives à ces options peuvent encore surgir: "ce n'est pas binaire ou trinaire, il faudra trouver quelque chose qui permette d'avoir un consensus", confie un négociateur du camp de la sortie.

VENDREDI 8 DECEMBRE

Les espoirs d'un responsable du WWF au moment d'entamer les négociations

La COP28 de Dubaï sur le climat, entame sa dernière ligne droite. Après une journée de repos, les différentes délégations se remettent autour de la table des négociations. Les discussions techniques de la première semaine sont désormais terminées.

Les ministres de l’environnement des différents pays, dont Albert Rösti pour la Suisse, sont attendus ce week-end à Dubaï pour entamer la phase politique.

A ce stade, toutes les options sont encore présentes sur la table pour un texte finale ambitieux, attendu pour mardi, avec potentiellement un passage sur la sortie des énergies fossiles.

"Nous, nous avons le recul de 30 ans de COP", explique Arnaud Gilles, responsable Climat-Energie au WWF (France), qui participe aux négociations à Dubai. "En 30 ans, on n'a pas mentionné une seule fois le mot 'fossile', avant 2021. En 2021, on a commencé à parler du charbon: il s'est passé alors quelque chose qu'il ne s'est jamais passé avant, c'est-à-dire qu'on traite des principaux responsables du réchauffement climatique, qui sont le gaz, le pétrole et le charbon."

Le fait que cette COP se passe dans un pays extracteur de pétrole a également réveillé la société civile dans de nombreux pays, se réjouit Arnaud Gilles. "La présidence émirienne a bien mesuré qu'elle a là une responsabilité qui est de l'ordre de sa réputation", analyse le responsable, qui espère que cette pression sur la diplomatie des Emirats arabes unis leur permette de "se détacher de leurs intérêts économiques à très court terme".

>>  L'interview d'Arnaud Gilles dans La Matinale:

Après les discussions techniques, les négociations: la COP28 entame sa dernière ligne droite. [EPa/Keystone - Martin Divisek]EPa/Keystone - Martin Divisek
Note d'espoir des ONG pour la dernière journée de la COP 28: interview Arnaud Gilles / La Matinale / 1 min. / le 8 décembre 2023