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A Budapest, l'Europe sonde sa cohésion après le retour de Donald Trump

Réunis à Budapest, les dirigeants européens, y compris la Suisse, se préparent au retour de Donald Trump
Réunis à Budapest, les dirigeants européens, y compris la Suisse, se préparent au retour de Donald Trump / 19h30 / 2 min. / hier à 19:30
L'élection de Donald Trump a largement alimenté les discussions - et les inquiétudes - des dirigeants des 47 Etats réunis à Budapest pour le sommet de la Communauté politique européenne, à laquelle participait la présidente de la Confédération Viola Amherd.

Venus de tout le continent, les dirigeants européens réunis à Budapest, conscients qu’ils vont devoir affronter un adversaire coriace en la personne de Donald Trump et son "America First", espèrent encore pouvoir l'amadouer.

"Je veux commencer par féliciter une nouvelle fois Donald J. Trump pour sa nette victoire", a d'emblée déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

"Je me réjouis de travailler à nouveau avec lui. Quand il était président, c’est grâce à lui qu'au sein de l’Otan, nous avons augmenté nos dépenses militaires", a pour sa part affirmé le secrétaire général de l'alliance atlantique Mark Rutte.

>> Lire : L’Europe sur le pied de guerre

Défendre les intérêts des Européens

Mais les Européens savent bien qu'ils vont devoir en faire plus eux-mêmes, notamment pour leur défense. "Trump a été élu par les Américains. Il va défendre leurs intérêts et c’est légitime. Mais la question est, sommes-nous prêts à défendre les intérêts des Européens?, a pour sa part lancé le président français Emmanuel Macron.

La réponse à cette question ne va pas de soi, surtout à Budapest, où le Premier ministre hongrois Viktor Orban était l’hôte de la réunion. Inhabituellement resté consensuel, il est l'un de ceux qui peuvent fragiliser l’unité, de par ses prises de position souvent en rupture avec la politique européenne.

>> Lire notamment : L'UE engage le bras de fer avec la Hongrie après la visite de Viktor Orban à Moscou

"Il faut absolument empêcher une guerre économique"

D'autres dirigeants sont déjà nerveux. "Il faut absolument empêcher une guerre économique! Elle ne serait dans l'intérêt ni de l’Union européenne, ni des Etats-Unis", a averti le chancelier autrichien Karl Nehammer.

Surtout qu’une véritable guerre occupe encore tous les esprits, celle menée par la Russie en Ukraine. Présent à Budapest, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est d'ailleurs montré offensif, jugeant "irresponsable" d'évoquer la possibilité d'un cessez-le-feu alors que la Russie a fait main basse sur 20% du territoire ukrainien. Il a appelé Américains et Européens à être "forts" et à "valoriser" leurs relations.

Un test sur la capacité de l'Europe à agir ensemble

Si les Européens ont trouvé les bons mots aujourd’hui, c’est sur le long terme que leur résistance et leur capacité à agir ensemble vont être testées. "L’Europe doit devenir plus forte, quoi qu’il arrive", a résumé la présidente de la Confédération Viola Amherd [lire aussi l'encadré].

>> Lire aussi : A quoi s'attendre pour la politique internationale des Etats-Unis après le retour de Trump?

Sujet TV: Isabelle Ory

Adaptation web: Vincent Cherpillod

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Les négociations Suisse-UE toujours au programme

La commission européenne reste intéressée à boucler les négociations avec la Suisse d'ici la fin de l'année, a déclaré Viola Amherd en marge de la réunion de la Communauté politique européenne (CPE) à Budapest. La présidente de la Confédération y a rencontré notamment la présidente de la commission européenne Ursula von der Leyen.

Réciproquement, la Suisse est, de son côté, également "intéressée à aller de l'avant", mais il faut que le résultat soit à la hauteur, a poursuivi Viola Amherd, qui s'exprimait au terme de ses échanges avec son homologue de la commission européenne.

"Nous n'avons pas négocié"

A Budapest, "nous n'avons pas négocié", a tenu à préciser la conseillère fédérale, car "c'est du ressort des négociateurs en chef". Elle ne s'est pas étendue sur les points de désaccord: libre circulation, versements au fonds de cohésion européen et marché de l'électricité. Elle a toutefois indiqué que le Conseil fédéral avait débattu mercredi d'un mécanisme pour le fonds de cohésion, mais sans articuler de chiffres.

Viola Amherd a aussi échangé une poignée de main avec le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte, qu'elle avait déjà rencontré notamment au Sommet du Bürgenstock sur l'Ukraine. "Il est toujours bon de soigner de tels contacts", a-t-elle glissé.

>> Relire : Réunies à Bruxelles, Viola Amherd et Ursula von der Leyen relancent les négociations avec l'UE

Quarante-sept Etats conviés

Créée en 2022 à l'initiative du président français Emmanuel Macron, la Communauté politique européenne vise à renforcer les liens entre l'UE et les pays qui partagent ses valeurs sans en être membres.

Cette année, 47 Etats étaient conviés, ainsi que diverses institutions et organisations européennes et l'Otan. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban est l'hôte de ce sommet.

>> Sur ce sujet : Emmanuel Macron prône une "communauté politique européenne"