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A cinq mois des JO de Paris, la fermeture de la tour Eiffel s'enlise

La Tour Eiffel à Paris. [Depositphotos - Hsfelix]
A cinq mois des JO de Paris, la fermeture de la tour Eiffel s'enlise / Le Journal horaire / 31 sec. / le 23 février 2024
La tour Eiffel s'achemine vers son 6e jour de grève consécutif samedi, s'approchant du record de son histoire récente, après l'échec d'un premier round de négociations entre la direction et les syndicats, mécontents de la gestion du monument et inquiets de son mauvais état.

Vendredi au cinquième jour du conflit social, "l'assemblée générale du personnel a voté la reconduction de la grève", ont confirmé dans un communiqué l'intersyndicale composée de la CGT et FO.

Une nouvelle assemblée générale doit se tenir samedi matin, ce qui implique sauf progrès majeur d'ici là un sixième jour de fermeture consécutif à l'heure d'ouverture du monument, visité le week-end par environ 20'000 visiteurs par jour.

L'intersyndicale pointe toujours du doigt la gestion financière du monument en ciblant la Ville de Paris, propriétaire à 99% de la Société d'exploitation de la tour Eiffel (SETE).

Elle lui reproche notamment une "recherche de rentabilité à tout prix et à court terme", lui demandent d'être "raisonnable au niveau de ses exigences financières afin d'assurer la pérennité du monument et de l'entreprise qui le gère", et déplore les "tentatives de (la) direction de dévier le coeur du combat sur des questions salariales, ce que refusent les salariés".

Mauvais état du monument pointé du doigt

Outre la gestion générale du site, les syndicats s'inquiètent surtout de l'état du monument qu'ils jugent mauvais. "De nombreux points de corrosion sont visibles, symptômes d'une dégradation inquiétante du monument" vieux de 135 ans, soulignent-ils, déplorant les "100 millions d'euros investis pour une campagne de peinture partielle avec seulement 3% du monument décapé".

Les syndicats, qui réclament la création d'un "fonds de dotation spécial" pour les futurs travaux, accusent aussi la SETE et la mairie de repousser la modernisation des ascenseurs et du dispositif de scintillement.

En pleines vacances scolaires d'hiver et à cinq mois des Jeux olympiques (26 juillet - 11 août), la fermeture du symbole de Paris et de la France inquiète et suscite la frustration de milliers de visiteurs, majoritairement étrangers (environ 80% selon les statistiques de 2023).

>> >> Lire aussi:  : La Tour Eiffel rongée par la rouille? L'état du plus célèbre monument de Paris inquiète

De son côté, la mairie de Paris se veut rassurante, comme le souligne sur X Emmanuel Grégoire, premier adjoint d'Anne Hidalgo. "Jamais Paris ne manquera à son devoir de soutien de la Tour Eiffel. Ce joyau est en très bon état et nous continuons d’investir pour le rénover. Je fais confiance à la Société d’exploitation pour sortir de cette situation par le dialogue social."

Record de la fermeture la plus longue bientôt atteint

Si elle devait perdurer au-delà de dimanche après-midi, cette grève serait la plus longue de l'histoire récente de la tour. A l'automne 1998, le monument était resté fermé six jours et demi.

Le conflit en cours avait déjà entraîné sa fermeture le 27 décembre, jour du centième anniversaire de la disparition de son architecte Gustave Eiffel.

ats/fgn

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