A la frontière avec le Mexique, Donald Trump et Joe Biden se positionnent sur l'immigration

Même jour, même heure, mais différents endroits. Joe Biden et Donald Trump se sont rendus jeudi sur les rives du Rio Grande, à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. L'occasion pour les deux candidats à la présidentielle de réaffirmer leurs positions respectives sur le thème de l'immigration.

"Etats-Unis envahis"

Donald Trump a volontairement choisi de se rendre à Eagle Pass, point chaud de la frontière. En décembre dernier, par exemple, les migrants y arrivaient au rythme de 4000 par jour. 

Les Etats-Unis sont envahis par la vague de criminels, de migrants, celle de Biden.

"Joe Biden est responsable de cette invasion", a accusé le républicain. Lors d'un discours, l'ancien dirigeant a peint un tableau extrêmement sombre de l'immigration.

"Des milliers de personnes arrivent de pays comme la Chine, l'Iran, le Yémen, le Congo, la Syrie (...) Les Etats-Unis sont envahis par la vague de criminels, de migrants, celle de Biden", a affirmé Donald Trump.

Ce dernier ne cesse d'accuser son successeur d'avoir provoqué une crise migratoire sans précédent. Donald Trump a enfin fait allusion à une autre théorie conspirationniste, en suggérant que les démocrates feraient venir des migrants pour voter en faveur de leur parti.

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Arrivée record de migrants

Le président démocrate de 81 ans s'est lui rendu à Brownsville, au Texas, où il a rencontré des agents de la police aux frontières.

Joe Biden ne nie pas que les Etats-Unis sont confrontés à des arrivées record de migrants. Quelque 302'000 arrestations ont eu lieu en décembre, selon des statistiques officielles. Et 2 millions de migrants qui ont été interceptés tout le long de la frontière sud l'année dernière, rappelle le correspondant de la RTS aux Etats-Unis Jordan Davis.

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Pour endiguer les arrivées illégales, "Joe Biden plaide pour plus d'agents, plus de juges, plus de matériels pour sécuriser la frontière", explique le journaliste.

Mais il rétorque aussi que ce sont les républicains, emmenés par Donald Trump, qui refusent de coopérer pour déboucher à un compromis.

Une loi bipartisane, négociée durant des mois, avait pourtant mis les deux camps d'accord au Sénat. "Sauf que Donald Trump a fait savoir qu'il n'aimait pas ce projet", rappelle Jordan Davis. "Les républicains ont suivi leur leader. Ils ont vite lâché ce projet de loi".

Rare main tendue à Trump

Joe Biden a donc saisi l'occasion de sa visite à la frontière pour envoyer un message au camp adverse.

Joignez-vous à moi pour dire au Congrès d'adopter ce projet de loi. Nous pouvons le faire ensemble.

"Voici ce que je dirais à Trump, a indiqué le président.: Plutôt que de dire aux parlementaires de bloquer cette loi, joignez-vous à moi pour dire au Congrès d'adopter ce projet de loi, soutenu par les deux partis." Et d'ajouter: "Nous pouvons le faire ensemble."

Le Texas, le deuxième Etat le plus peuplé du pays, organise mardi ses primaires pour la présidentielle de novembre lors de la grande journée électorale du "Super Tuesday". Joe Biden et Donald Trump sont de très loin les favoris de leurs partis respectifs.

>> Les précisions de Gaspard Kühn dans le 19h30 :

Sujet radio: Jordan Davis

Adaptation web: Doreen Enssle avec afp