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A quelques jours des élections européennes, la guerre des droites dures bat son plein en Italie

En Italie, les partis de droite jouent la surenchère dans la campagne pour les élections européennes
En Italie, les partis de droite jouent la surenchère dans la campagne pour les élections européennes / 19h30 / 2 min. / le 3 juin 2024
En Italie, la campagne pour les élections européennes se transforme en une bataille de la droite dure. Une lutte entre deux personnalités fortes: la Première ministre Giorgia Meloni, pour qui les élections doivent être un plébiscite, et Matteo Salvini, dirigeant de la Ligue, qui a durci sa ligne.

"En Europe, on n'est pas vraiment très libre. On ne peut pas dire ce qu'on veut. Si on dit quelque chose qui sort de la pensée unique, on est considéré raciste, homophobe et poutiniste." Ces mots sont ceux de Roberto Vannacci, candidat de la Ligue qui s'exprimait il y a quelques jours lors d'un meeting en Lombardie.

Ce militaire de formation est considéré comme l'atout fort du parti de l'actuel vice-Premier ministre Matteo Salvini. Sa mission? Dérober des électeurs à la cheffe actuelle du gouvernement et dirigeante de Fratelli d'Italia Giorgia Meloni. "Les électeurs le voient comme la nouveauté. Meloni nous paraît déjà démodée", analyse au micro du 19h30 Lorenzo De Martini, un ancien élu de La Ligue.

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Un candidat plus identitaire

Ancien chef d'un corps d'élite des parachutistes, admirateur de la Russie de Vladimir Poutine, Roberto Vannacci revendique un discours réactionnaire et fortement identitaire. "Je voudrais une Europe plus identitaire. Sans l'identité, les peuples sont détruits. Ils n'existent plus. Ils sont éliminés", explique-t-il devant son auditoire.

En Italie, la véritable compétition se joue donc désormais tout à droite de l'échiquier politique. "Il y a une compétition dans cette famille. Salvini affirme défendre l'intérêt national et, en cela, il met au défi Meloni, qu'il accuse maintenant d'avoir adopté un comportement trop condescendant par rapport à l'Union européenne", décrit Gianluca Passarelli, professeur de sciences politiques à l'Université La Sapienza de Rome.

Deux approches différentes

Dans la capitale italienne, ce sont les deux visages qu'on ne peut manquer sur les autobus. Si aucun d'entre eux n'ira siéger à Strasbourg, Giorgia Meloni et Matteo Salvini sont omniprésents à quelques jours des élections.

Pour ce dernier, il faut moins d'Europe et plus d'Italie, alors que pour la Première ministre, il faut réussir à changer l'Europe de l'intérieur. "Nous devons porter notre bataille en Europe! Un peu comme au football, nous avons gagné le championnat et il s'agit maintenant de gagner la Ligue des champions", explique-t-elle.

En tête dans les sondages, Fratelli d'Italia espère être en mesure d'écraser ses adversaires afin que son groupe des conservateurs devienne incontournable au sein du Parlement européen.

>> Revoir également dans le 19h30 les explications d'Estelle Braconnier sur les élections européennes qui se dérouleront du 6 au 9 juin :

360 millions d'Européens sont appelés aux urnes pour élire le nouveau parlement de l'UE. Les explications d'Estelle Braconnier
360 millions d'Européens sont appelés aux urnes pour élire le nouveau parlement de l'UE. Les explications d'Estelle Braconnier / 19h30 / 1 min. / le 3 juin 2024

>> Lire aussi notre éclairage sur les enjeux des élections européennes : Montée de l'extrême droite, guerre en Ukraine, transition verte: les enjeux des élections européennes

Valérie Dupont/ther

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