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Affaire PPDA: cinq nouvelles enquêtes ouvertes pour viols et viols aggravés

Patrick Poivre d'Arvor à Paris, en mars 2024. [AFP - STEPHANE DE SAKUTIN]
Ouverture de cinq nouvelles informations judiciaires visant Patrick Poivre d'Arvor pour viols et viols aggravés / Le Journal horaire / 11 sec. / le 31 juillet 2024
Cinq informations judiciaires supplémentaires ont été ouvertes par le parquet de Nanterre à l'encontre de Patrick Poivre d'Arvor, l'ex-présentateur vedette de TF1. Les faits dénoncés avaient été précédemment classés sans suite, le parquet estimant que ceux-ci étaient prescrits.

"Jusqu'à présent, on avait l'impression qu'après avoir témoigné, porté plainte, on nous avait claqué la porte au nez. Cette fois, on ne nous claque pas la porte au nez", réagit Hélène Devynck, ancienne journaliste de TF1 et LCI, après la confirmation de l'ouverture de cinq nouvelles instructions contre Patrick Poivre d'Arvor.

Deux juges d'instruction ont été saisis le 19 juillet de ces cinq plaintes avec constitution de partie civile, a précisé le ministère public mardi, confirmant une information du quotidien Libération.

En plus de Hélène Devynck, la journaliste Stéphanie Khayat ainsi que Marie-Laure Eude-Delattre et Margot Cauquil-Gleize figurent parmi les plaignantes, a indiqué leur avocate Corinne Herrmann.

Plaintes initialement classées

Avec l'ouverture de ces nouvelles informations judiciaires, Hélène Devynck dit avoir "le sentiment que la justice nous considère, enfin". Sa plainte pour viol avait été initialement classée sans suite pour prescription en juin 2021, lors d'une enquête préliminaire où 23 femmes avaient témoigné.

Aujourd'hui, on dépose une nouvelle plainte et on nous dit que les faits pourraient ne pas être prescrits. C'est à n'y rien comprendre à la justice

Stéphanie Khayat, plaignante

Le même sort avait été réservé à celle déposée par Stéphanie Khayat pour des faits allégués datant de 1994 et 1997.

"Je fais partie de celles dont la plainte a été classée pour prescription il y a trois ans", rappelle la journaliste de 53 ans. "On n'a pas arrêté de se battre. Aujourd'hui, on dépose une nouvelle plainte et on nous dit que les faits pourraient ne pas être prescrits. C'est à n'y rien comprendre à la justice", a-t-elle ajouté.

"Cascade d'affaires"

En février, le ministère public avait en effet classé 19 témoignages ou plaintes de femmes dénonçant des viols, agressions ou harcèlement sexuels. Cependant, le code de procédure pénale permet aux plaignantes de saisir à nouveau la justice via la constitution de partie civile, une démarche qui entraîne la saisine d'un juge d'instruction chargé d'enquêter.

"Le parquet n'apprécie que leur recevabilité, sans donner d'avis sur leur bien-fondé à ce stade de la procédure", a souligné le ministère public. "Ces affaires ne sont pas prescrites à mon sens parce qu'il y en a plusieurs", a réagi Me Herrmann. "Quand vous avez une cascade d'affaires, la suivante va interrompre la prescription pour la précédente", a-t-elle estimé.

Sollicitée par l'AFP, l'avocate de l'ex-présentateur, Me Jacqueline Laffont, n'était pas immédiatement joignable.

afp/doe

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Nombreuses accusations de viols et d'agressions sexuelles

L'ancien présentateur des JT d'Antenne 2 puis de TF1, âgé de 76 ans aujourd'hui, fait l'objet de nombreuses accusations de viols et d'agressions sexuelles.

Une première information judiciaire avait été ouverte en 2021 à Nanterre après une plainte avec constitution de partie civile de l'autrice Florence Porcel qui accuse PPDA de l'avoir violée à deux reprises. Patrick Poivre d'Arvor a été mis en examen en décembre 2023 pour l'un de ces viols.

Cette information judiciaire pour viols a depuis été élargie en février à deux autres viols et une agression sexuelle dénoncées par trois femmes.

En mai 2022, vingt femmes avaient témoigné sur le site de Mediapart, accusant PPDA de faits présumés comme du harcèlement, des viols, ou encore des agressions sexuelles.

Le journaliste et écrivain a toujours fermement nié les nombreuses accusations le visant.

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