Les alliés de l'Iran ont rapidement réagi au décès d'Ebrahim Raïssi. Le président de la Russie Vladimir Poutine a rendu hommage dans un télégramme de condoléances à un "politicien remarquable" et ajoute: "en tant que véritable ami de la Russie, il a apporté une contribution personnelle inestimable au développement des relations de bon voisinage entre nos pays et a déployé de grands efforts pour les amener au niveau du partenariat stratégique".
En Chine, le président Xi Jinping a souligné que (...) "sa mort tragique est une grande perte pour le peuple iranien et que le peuple chinois avait perdu un bon ami". Et d'estimer qu'il "a apporté d'importantes contributions au maintien de la sécurité et de la stabilité de l'Iran, à la promotion du développement national et de la prospérité, et a également déployé des efforts pour consolider et développer le partenariat stratégique entre la Chine et l'Iran".
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Grande perte pour le Hezbollah et le Hamas
Dans la région, les principaux alliés ont aussi réagi. Le président syrien Bachar al-Assad a proclamé sa "solidarité" avec Téhéran qui le soutient depuis le début de la guerre civile dans son pays. "Nous avons oeuvré avec le président défunt pour que les relations stratégiques qui lient la Syrie et l'Iran demeurent toujours prospères", a-t-il ajouté.
Le puissant Hezbollah libanais, armé et financé par l'Iran, a salué un président "martyr" qui était "un grand frère et un appui solide". "Il était un protecteur des mouvements de résistance", a ajouté la formation islamiste, rendant également hommage au chef de la diplomatie iranienne, lui aussi tué dans l'accident d'hélicoptère.
Le mouvement islamiste palestinien Hamas a lui présenté ses "condoléances" au peuple iranien, saluant en Ebrahim Raïssi un "soutien à la résistance palestinienne" notamment depuis le début, le 7 octobre, de la guerre en cours à Gaza avec Israël.
Les Houthis du Yémen, groupe rebelle soutenu par l'Iran, ont déclaré que la mort du président iranien était "une perte" pour "l'ensemble du monde islamique, la Palestine et Gaza", ajoutant que les Palestiniens avaient "grand besoin de la présence d'un tel président qui continuait à défendre" leur droit à la liberté.
Le Pakistan a décrété une journée de deuil "en solidarité avec l'Iran", pays "frère", selon le Premier ministre Shebbaz Sharif sur X, ajoutant: "L'immense nation iranienne surmontera cette tragédie avec son courage habituel".
Les Emirats arabes unis, qui ont renoué avec Téhéran après des années de tension, sont "solidaires de l'Iran en ces temps difficiles", déclare sur X leur président Mohammed ben Zayed, présentant ses "plus sincères condoléances au peuple et au gouvernement iranien".
Egalement sur X, l'émir du Qatar Tamim ben Hamad Al-Thani a qualifié la nouvelle de "douloureuse" et exprimé ses "sincères condoléances au gouvernement et au peuple de la République islamique d'Iran".
Le président de l'Egypte Abdel Fattah al-Sissi, qui a amorcé un rapprochement avec l'Iran ces dernières années, exprime "ses sincères condoléances et sa sympathie" au peuple iranien et souligne la "solidarité du Caire avec les dirigeants et le peuple iranien face à cette terrible perte".
"Je prie pour la miséricorde de Dieu pour mon cher collègue et frère" Ebrahim Raïssi, a réagi le président de la Turquie Recep Tayyip Erdogan sur X. Il exprime ses "plus sincères condoléances au peuple et au gouvernement iraniens amis et frères", disant se tenir "aux côtés de notre voisin iranien".
Les condoléances de l'Occident
Les Etats-Unis présentent leurs "condoléances" après la mort du président iranien, a fait savoir le département d'Etat, alors que le chef du Pentagone a estimé qu'il n'y aurait pas d'impact plus large sur la sécurité régionale.
Au niveau de l'Union européenne, le président du Conseil européen Charles Michel présente les "sincères condoléances" de l'UE. "Nos pensées vont à leurs familles", indique-t-il dans un message sur le réseau social X.
Un peu plus tard, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a publié un communiqué, dans lequel "l'Union européenne présente ses condoléances" après cet "accident d'hélicoptère tragique".
L'Otan a présenté ses "condoléances au peuple iranien pour la mort du président Raïssi, du ministre des affaires étrangères Amir-Abdollahian et des autres personnes qui ont péri dans l'accident d'hélicoptère", a écrit la porte-parole de l'Alliance atlantique, Farah Dakhlallah, sur le réseau social X.
En Suisse, le ministre des affaires étrangères Ignazio Cassis a présenté ses "condoléances aux familles des victimes ainsi qu'à tous les citoyens iraniens affectés", sur X.
"La France présente ses condoléances à la République islamique d'Iran après la mort du président Ebrahim Raïssi", a indiqué dans un communiqué son ministère des Affaires étrangères. "Elle adresse également ses pensées aux familles des victimes de cet accident", a ajouté le quai d'Orsay.
En Italie, la cheffe du gouvernement Giorgia Meloni a exprimé sur la télévision Canale 5 sa "solidarité et la solidarité de l'Italie au gouvernement iranien et au peuple iranien", espérant "que la future direction iranienne voudra s'engager en faveur de la stabilisation et de la pacification de la région".
En Pologne, le président Andrzej Duda se dit sur X "profondément bouleversé", ajoutant que "peu de pays ont des pages aussi tragiques dans leur histoire" et rappelant que les Polonais ont connu le crash de l'avion de leur gouvernement en 2010 à Smolensk en Russie et se joignent "avec une compréhension particulière" aux proches des victimes et au peuple iranien "dans la prière et le chagrin".
Le Japon est lui "profondément attristé" et offre ses sincères condoléances au peuple iranien, selon le porte-parole du gouvernement.
afp/juma
"Un coup monumental", estime l'opposition en exil
L'opposition en exil a estimé lundi que la mort d'Ebrahim Raïssi est un "coup monumental" pour le régime islamique iranien et provoquera une succession de crises au sein de l'exécutif.
La présidente du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) Maryam Rajavi a qualifié dans un communiqué l'événement de "coup stratégique monumental et irréparable porté au guide suprême des mollahs, Ali Khamenei, et à l'ensemble du régime, connu pour ses exécutions et ses massacres".
La mort d'Ebrahim Raïssi "déclenchera une série de répercussions et de crises au sein de la tyrannie théocratique, ce qui incitera les jeunesses rebelles à passer à l'action", a-t-elle espéré.
Des opposants se réjouissent en Iran
En Iran, la nouvelle n'attriste pas forcément tout le monde, comme en attestent certains témoignages recueillis dans le 12h30. "Je suis absolument heureux que le président et son ministre propagandiste soient morts. La justice a été rendue, même si on aurait préféré qu’ils soient jugés devant un tribunal et punis pour leurs crimes contre la population iranienne", a ainsi déclaré un homme interrogé anonymement.
Ce témoin aimerait que ce décès brutal, inédit dans l’histoire de la République islamique, fasse vaciller le régime: "J’espère que cet évènement va créer des tensions dans la classe politique, qu'ils vont se déchirer pour récupérer le pouvoir et que ça redonnera de la force au peuple iranien dans son combat contre le régime."
Selon une femme aussi interrogée en Iran, la mort d’Ebrahim Raïssi aura toutefois peu de conséquences: "Rien ne va changer pour le pays, un mollah remplace un autre et il va sûrement provenir du camp conservateur, proche du Guide suprême. Cela ne changera rien, car le pouvoir est dans les mains du Guide suprême."