Le vote s'inscrit dans une tendance restrictive croissante en Europe: il est intervenu en parallèle d'un sommet de l'Union européenne, où les dirigeants des 27 ont haussé le ton contre l'immigration irrégulière et réclamé une accélération des expulsions.
Berlin veut notamment supprimer des aides pour les demandeurs d'asile entrés d'abord dans un autre pays de l'UE, faciliter les expulsions pour les réfugiés ayant fait usage d'armes ou encore limiter le port de ces mêmes armes.
Un "paquet sécurité"
Les réfugiés qui retourneront temporairement dans leur pays d'origine n'auront "en règle générale" plus de protection en Allemagne, de même que ceux qui commettront des crimes à caractère antisémite ou homophobe, selon le texte.
Ce "paquet Sécurité" doit permettre d'"améliorer la sécurité intérieure et le système d'asile" mais aussi "la lutte contre le terrorisme", a affirmé la ministre de l'Intérieur Nancy Faeser.
Sous la pression de l'aile gauche de son propre parti, la ministre social-démocrate a dû atténuer la mesure la plus controversée de suppression des aides pour les demandeurs d'asile entrés dans un autre pays de l'UE.
Une partie du texte bloquée
Elle ne sera possible que si le départ des demandeurs d'asile dans le pays de l'UE où ils sont arrivés en premier "est juridiquement et effectivement possible". Elle est également exclue dans le cas où des enfants sont concernés.
L'opposition conservatrice a du coup fustigé un texte "largement inefficace", par la voix d'Alexander Throm (CDU).
Elle a réussi à bloquer une partie du texte à la chambre haute du parlement, accordant des pouvoirs d'enquête supplémentaires aux forces de l'ordre, notamment via la reconnaissance faciale.
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Plan "inhumain" dénoncé
Les conservateurs ont jugé que ça n'allait pas assez loin. Une commission de conciliation va tenter de trouver un compromis sur ce point.
De l'autre côté de l'échiquier politique, la députée de gauche radicale (Die Linke) Clara Bünger, a dénoncé un plan "inhumain et indigne d'un État de droit social".
Le brûlant dossier migratoire occupe depuis des mois la coalition d'Olaf Scholz, qui a déjà réintroduit des contrôles aux frontières face à une hausse du nombre de migrants.
L'Allemagne encourage ses pays voisins à faire de même
Comme le chef de l'Etat français Emmanuel Macron, le chancelier Olaf Scholz a pris ses distances avec l'idée de l'Italie de Giorgia Meloni de transferts de migrants dans des centres d'accueil de pays tiers, en l'occurrence l'Albanie dans le cas de Rome.
Mais Berlin pousse ses partenaires européens à agir contre l'immigration irrégulière, alors que moins de 20% des décisions d'expulsion de migrants en situation irrégulière sont suivies d'effet au sein de l'UE.
afp/hkr