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Après l'élection de Donald Trump, l'UE cherche à booster sa compétitivité

Les élections aux États-Unis ont dominé les discussions des Européens réunis à Budapest. Les précisions d’Isabelle Ory
Les élections aux États-Unis ont dominé les discussions des Européens réunis à Budapest. Les précisions d’Isabelle Ory / 19h30 / 1 min. / vendredi à 19:30
Les Vingt-Sept, réunis en sommet à Budapest, ont lancé vendredi un vaste plan de réformes inspiré par Mario Draghi pour relancer l'économie européenne sous la menace d'une guerre commerciale avec les Etats-Unis de Donald Trump.

Les réformes économiques sont devenues "encore plus urgentes" avec l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis, a averti l'ancien Premier ministre italien Mario Draghi, alors que le milliardaire américain a promis de taxer les importations de produits européens pour réduire les excédents commerciaux de l'UE.

Mario Draghi a publié début septembre un rapport pour relancer la croissance dans une Europe qui décroche par rapport aux Etats-Unis. Il est venu le présenter aux chefs d'Etat et de gouvernement européens dans la capitale hongroise lors de la deuxième journée du Sommet de Budapest.

>> Ecouter l'envoyé spécial à Budapest Alain Franco :

Sommet de l’UE à Budapest: comment doper la compétitivité européenne?
Sommet de l’UE à Budapest: comment doper la compétitivité européenne? / Forum / 2 min. / vendredi à 18:00

Le tableau qu'il a dressé est sombre: l'Europe subit un décrochage économique par rapport aux Etats-Unis et accroît dangereusement sa dépendance envers la Chine pour certaines matières premières et technologies stratégiques. Le revenu par habitant "a augmenté presque deux fois plus aux Etats-Unis qu'en Europe depuis 2000", souligne-t-il.

Investissements massifs

L'Europe doit relancer sa croissance grâce à des investissements massifs dans l'innovation numérique, la transition verte et les industries de défense, estime-t-il dans le document de 400 pages commandé l'an dernier par Ursula von der Leyen. "Depuis, l'urgence de produire des résultats a augmenté", a-t-elle affirmé en promettant de s'appuyer sur les conclusions de Mario Draghi. Elle a cité parmi ses priorités la réduction de la bureaucratie pour les entreprises, notamment les start-ups, et la création d'une union de l'épargne et des investissements pour aider les entreprises à financer leurs besoins en recherche et développement.

Elle a aussi promis de proposer "dans les 100 premiers jours" de son mandat un pacte industriel vert pour soutenir la décarbonation de l'industrie, à l'issue d'un sommet qui s'est achevé sans photo de famille et que le président français Emmanuel Macron a quitté sans faire de déclaration.

"L'Europe a besoin d'une modernisation"

"Mario Draghi a lancé un appel clair à un sursaut européen. L'Europe a besoin d'une modernisation fondamentale pour rester compétitive", a estimé le chancelier allemand Olaf Scholz. "C'est un moment de réveil stratégique pour les Européens", a affirmé le ministre français chargé de l'Europe Benjamin Haddad. Mais au-delà des déclarations de principes, les divergences de vues restent profondes sur de nombreux sujets, en particulier les financements publics à mobiliser.

>> Relire l'article sur la première journée du Sommet : A Budapest, l'Europe sonde sa cohésion après le retour de Donald Trump

Le responsable italien chiffre les investissements nécessaires sur le Vieux Continent entre 750 et 800 milliards d'euros par an, plus que le plan Marshall des Etats-Unis qui a soutenu la reconstruction de l'Europe après la Deuxième guerre mondiale. Ce mur d'investissements est un immense défi pour les 27 pays de l'UE au moment où ils tentent de réduire leur endettement et leurs déficits budgétaires.

Le nerf de la guerre

Mais ils restent vagues sur les questions budgétaires. Les Vingt-Sept reconnaissent qu'il faudra mobiliser "à la fois des financements publics et privés" et affirment vouloir "explorer tous les instruments et outils", une mention controversée qui a suscité de longs pourparlers.

>> Ecouter le sujet du 12h30 de jeudi :

Emmanuel Macron et Recep Tayyip Erdogan se serrent la main au sommet de la Communauté politique européenne. [AP Photo / Keystone - Denes Erdos]AP Photo / Keystone - Denes Erdos
Le retour de Donald Trump au menu des dirigeant européens réunis à Budapest / Le 12h30 / 2 min. / jeudi à 12:33

L'Allemagne et d'autres pays "frugaux" excluent en effet tout recours à un nouvel endettement commun, malgré le succès du plan de relance historique post-Covid de 800 milliards d'euros initié en 2020. Ils pourraient cependant envisager des financements publics via le budget de l'Union européenne ou un recours accru à la Banque européenne d'investissement.

L'accent sera mis sur les financements privés en mobilisant l'épargne des Européens vers les besoins des entreprises et en faisant tomber les barrières nationales qui empêchent la création d'un vrai marché intérieur de la finance.

ats/itg

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