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Après le #MeToo des femmes, la parole des hommes se libère aussi

Des personnes manifestent en soutien au mouvement #MeToo en Corée du Sud. [AP Photo - Ahn Young-joon]
#MeTooGarçons: les témoignages d'hommes abusés sexuellement se multiplient sur les réseaux sociaux / Le 12h30 / 1 min. / le 2 mars 2024
Après la parole des femmes, celle des hommes se libère aussi sur les réseaux sociaux grâce au hashtag de ralliement #MeTooGarçons lancé sur Instagram par le comédien français Aurélien Wiik, qui a révélé avoir été sexuellement abusé par son agent.

Depuis une semaine, les témoignages de garçons ayant été abusés se multiplient sur les réseaux sociaux et dépassent largement le milieu du cinéma. Des témoignages qui renforcent le mouvement initié par les femmes en 2017.

Lancé par l'acteur Aurélien Wiik

Lancé sur Instagram par le comédien français Aurélien Wiik, qui a révélé avoir été sexuellement abusé par son agent, le hashtag de ralliement #MeTooGarçons y est pour beaucoup.

"De 11 ans à 15 ans, j'ai été abusé par mon agent et par d'autres membres de mon entourage. J'ai porté plainte à mes 16 ans parce qu'il le faisait à d'autres", a écrit sur son compte Instagram le comédien français aujourd'hui âgé de 43 ans, notamment connu pour son rôle dans la série "Munch" et vu dans "L'Incroyable Histoire du facteur Cheval".

Depuis, les témoignages d'hommes se comptent par centaines sur les réseaux sociaux. Autre exemple notoire, celui du chorégraphe Yanis Marshall (34 ans), ancien prof de danse dans l'émission Star Academy sur TF1. Il a, lui aussi, récemment utilisé les réseaux sociaux pour dévoiler les abus dont il aurait été victime étant adolescent de la part de son professeur.

Prise de parole pas évidente

Pour la sociologue Lucie Wicki, cette prise de parole n'est pas évidente face aux spécificités des violences sexuelles subies par les hommes. "L'essentiel des hommes sont victimes de violences sexuelles avant l'âge de 18 ans. Cela concerne 80% d'entre eux et un tiers des hommes qui déclarent des violences sexuelles les déclarent avant l'âge de 10 ans. Ce qui est difficile, c'est d'identifier les violences comme telles et donc de réinterpréter son expérience comme une expérience de violence", précise-t-elle.

L'émergence du hashtag #MeTooGarçons est un prolongement du mouvement #Metoo des femmes, comme l'explique Lucie Wicky.

"C'est un mouvement qui s'alimente lui-même et qui ne fait que se répliquer, secteur par secteur, milieu professionnel par milieu professionnel. On a eu aussi le #MeTooInceste, le #MeTooGay, c'est une même lutte de la part des femmes qui témoignent sous le hashtag de MeToo et de la part des hommes qui témoignent aujourd'hui sous le hashtag #MeTooGarçons."

Une continuité dans une prise de conscience plus large des violences sexuelles, englobant toutes les victimes, transcendant les genres.

Miruna Coca-Cozma/fgn

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