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Après les JO, Paris veut relancer la fête avec ses Jeux paralympiques

Elena Kratter, ici avec Marcel Hug, sera porte-drapeau de la Suisse aux Jeux paralympiques. [Keystone - Ennio Leanza]
Débuts des Jeux paralympiques: interview d’Elena Kratter, qui portera le drapeau suisse lors de l’ouverture / La Matinale / 1 min. / aujourd'hui à 06:20
Deux semaines après la fin de JO à succès, Paris veut à nouveau susciter le plus grand enthousiasme pour ses Jeux paralympiques, les premiers de l'histoire sur le sol français, qui débutent mercredi par une cérémonie d'ouverture inédite au cœur de la capitale.

"La fête continue", a lancé, en français dans le texte, le président du comité paralympique Andrew Parsons mardi, à la veille de la cérémonie d'ouverture.

Comme pour la cérémonie hors normes des JO, la première de l'histoire hors stade, celle des Jeux paralympiques se déroulera, elle aussi, en dehors d'une enceinte sportive. La plupart des 4400 athlètes sont attendus entre les Champs-Elysées et la Place de la Concorde pour un spectacle intitulé "Paradoxe".

Celui-ci est chorégraphié par le Suédois Alexander Ekman, toujours sous la houlette du directeur artistique Thomas Jolly et de Victor Le Masne pour la musique.

"Un câlin" de Paris aux athlètes

Quelque 30'000 personnes sont attendues à la Concorde et 15'000 places seront ouvertes au public en bas des Champs-Elysées, lors d'une journée où la circulation sera difficile à Paris. "Cette cérémonie sera incroyable, la ville va entourer les athlètes, comme pour leur faire un câlin", s'enthousiasme Andrew Parsons.

S'en suivront 11 jours de compétition, jusqu'au 8 septembre, dans la plupart des mêmes sites qui ont rythmé les Jeux olympiques, comme le Grand Palais (escrime fauteuil et para-taekwondo) ou les Invalides (para tir à l'arc), avec une mascotte quasi identique, une "Phryge" portant une lame de course en carbone, et une flamme qui brillera dans la vasque du jardin des Tuileries après quatre jours de parcours dans toute la France.

>> Sur la vasque, lire aussi : La vasque olympique de Paris, un emblème fédérateur qui pourrait rester comme d'autres dans le monde

"On a vécu deux semaines de Jeux olympiques vraiment exceptionnels, et moi je suis persuadé que ces Jeux paralympiques seront la même chose", disait lundi le para-athlète Alexis Hanquinquant, l'un des deux porte-drapeaux de la délégation française, avec Nantenin Keïta (elle aussi para-athlète), lors d'une conférence de presse.

>> Sur la "JOstalgie", lire : Le blues post-olympique gagne les athlètes, même en Suisse et "Il y avait une atmosphère mystique, magique", raconte Kevin Germanier

L'événement parviendra-t-il à susciter le même engouement ? Si le pays a semblé vivre une "parenthèse enchantée" pendant les JO, la vie quotidienne a depuis repris son cours. Et les Jeux paralympiques devront composer dans le calendrier avec la rentrée scolaire et politique.

Les paralympiques des records

La billetterie paralympique a elle trouvé un nouvel élan depuis les Jeux, avec désormais environ deux millions de sésames alloués ou vendus, sur 2,5 millions mis en vente en octobre dernier. Le nombre de chaînes de télévision qui suivront la compétition, 165, représente aussi un record.

Au total, 168 délégations, là encore un record, vont s'affronter dans les 22 disciplines des Jeux. Avec pour objectif, aussi, de montrer que le parasport est avant tout du sport.

>> Sur les JO, lire également : Des retombées économiques importantes attendues après la fin des JO de Paris

Sujet radio: Benjamin Luis

Texte web: afp/juma

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Paris accueille des athlètes avec un handicap, mais ses transports ne sont pas accessibles

Le début des Paralympiques permet aussi de mettre en lumière le retard de la capitale française en matière d’accessibilité. Elle semble par exemple avoir du mal à le combler dans son célèbre métro.

Fauteuils roulants

Même si les bus, les trains et les trams de la région Ile-de-France sont quasiment accessibles à 100%, de nombreux paralympiens seront en effet contraints de se déplacer cette semaine en navettes spécialisées, le métro parisien historique restant encore très largement inaccessible aux personnes à mobilité réduite et plus particulièrement aux fauteuils roulants.

Les stations de métro équipées d’ascenseurs sont rares - quand ces ascenseurs ne sont pas en panne ou quasiment introuvables. Et une fois parvenus en sous-sol, les usagers en fauteuil se retrouvent très souvent nez à nez avec d’autres escaliers.

A ce jour, seules 13 stations de métro - toutes sur la ligne 14 - sont réellement accessibles aux personnes en fauteuil roulant. C’est le paradoxe de ce réseau d’un autre temps.

Vingt milliards de travaux

Lundi, la présidente de la région, Valérie Pécresse, a d’ailleurs remis le sujet sur la table et ressorti des tiroirs le projet de métro accessible à tous. Ce plan de travaux pour rendre toutes les stations accessibles est qualifié de pharaonique et est devisé à environ 20 milliards d’euros.

La région se dit prête à en financer un tiers, mais il reste à convaincre la Ville de Paris ainsi que l'Etat d'engager de telles enveloppes. Le ministre des transports actuel, étant démissionnaire, n'a pas réagi.

>> Ecouter le sujet de La Matinale :

Les transports parisiens ne sont pas tous accessibles aux personnes avec un handicap (image d'illustration). [AFP - Claire Serie / Hans Lucas]AFP - Claire Serie / Hans Lucas
A l'aube des Jeux paralympiques, le retard de Paris en matière d'accessibilité pour les personnes à mobilité réduite / La Matinale / 1 min. / aujourd'hui à 06:28