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Après six ans d'exil à Genève, l'indépendantiste catalane Marta Rovira peut rentrer en Espagne

Après plusieurs mois, voire années, d’exil en Suisse, des indépendantistes catalans retournent au pays
Après plusieurs mois, voire années, d’exil en Suisse, des indépendantistes catalans retournent au pays / 19h30 / 2 min. / le 11 juillet 2024
C'est la fin d'une page de l'histoire espagnole, européenne et suisse qui s'est tournée jeudi avec le départ des indépendantistes catalans exilés en Suisse. Parmi eux, la dirigeante de l'un des principaux partis régionaux, Marta Rovira, rentre chez elle après six ans d'exil à Genève.

Pour Marta Rovira et trois autres indépendantistes exilés en Suisse, l'heure est au retour en Catalogne. La justice espagnole a récemment abandonné l'accusation de terrorisme portée à leur encontre pour leur rôle présumé dans l'organisation du large mouvement de protestation qui a secoué cette région à l'automne 2019.

"Nous avons les garanties de pouvoir rentrer sans risque de détention ou d'autres accusations", a expliqué la secrétaire générale de la gauche républicaine catalane dans le 19h30 de la RTS.

>> Lire : Le Parlement espagnol approuve une loi d'amnistie pour les indépendantistes catalans

Marta Rovira, 47 ans depuis le début de l'année, s'était réfugiée en 2018 à Genève pour éviter la prison après son implication dans l'organisation du référendum sur l'indépendance de la Catalogne en 2017, jugé illégal par Madrid. Durant ses années en Suisse, l'avocate s'est retrouvée au centre de plusieurs demandes d'entraide judiciaire internationale de l'Espagne, à chaque fois refusées par la Confédération.

"Je suis très reconnaissante envers la Suisse. C'est un pays merveilleux. Nous avons aussi appris beaucoup de choses sur le système politique et la politique. Je crois que nous devrons en discuter en Catalogne aussi", confie Marta Rovira sur le parking d'un centre commercial à Genève, juste avant son départ pour l'Espagne.

Loi d'amnistie

Cette fin d'exil intervient moins de deux mois après l'adoption d'une loi d'amnistie en faveur des indépendantistes catalans. Une mesure qui doit profiter à environ 400 personnes, dont l'ancien dirigeant de la région Carles Puidgemont, installé en Belgique. Mais le retour de l'ancien dirigeant catalan est encore compromis en raison d'une poursuite pour détournement de fonds que la justice espagnole a décidé de maintenir, et d'une enquête pour haute trahison.

>> Lire à ce sujet : La justice espagnole refuse d'amnistier l'indépendantiste catalan Carles Puigdemont

De son côté, Marta Rovira arrivera vendredi matin sur ses terres d'origine [lire encadré], où elle entend bien continuer le combat pour l'indépendance de la Catalogne.

>> Voir le reportage de Temps Présent consacré à Marta Rovira :

Exilée en Suisse, traquée et espionnée
Exilée en suisse, traquée et espionnée / Temps présent / 23 min. / le 23 novembre 2023

Stephen Mossaz/jfe

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Passage de la frontière le poing levé

Marta Rovira est arrivée vendredi en Espagne, franchissant symboliquement à pied le poste-frontière de La Jonquera (Girona) entre la France et la Catalogne le poing levé, selon des images retransmises par la télévision publique espagnole.

"J'ai longtemps rêvé de ce moment [...] Nous sommes très contents de pouvoir rentrer à la maison", a-t-elle déclaré, applaudie par des militants venus à sa rencontre. "Il s'agit d'une victoire absolue et nous devons la célébrer", a-t-elle ajouté.

Marta Rovira lors de son passage de la frontière. [KEYSTONE - DAVID BORRAT]
Marta Rovira lors de son passage de la frontière. [KEYSTONE - DAVID BORRAT]

Dans un message sur X, le leader indépendantiste Carles Puigdemont a salué vendredi le retour de Marta Rovira. "Avec le retour des exilés persécutés par la grande farce judiciaire qu'a été l'affaire du Tsunami, une injustice a pris fin [...] Mais nous sommes encore loin de disposer des conditions qui nous permettraient de faire de la politique normalement", a-t-il écrit.