Les civils ont été arrêtés le 16 avril à bord de trois bus par des "djihadistes" qui ont contraint les véhicules et leurs passagers à prendre la direction d'une forêt entre les localités de Bandiagara et de Bankass (centre), selon un groupement d'associations de cette région qui réclame leur libération et un élu local.
"Nous réclamons la libération de plus de 110 passagers de trois bus enlevés mardi par des djihadistes", a déclaré lundi Oumar Ongoïba, membre de ce groupement.
"Les trois bus et les passagers, plus de 120, sont toujours entre les mains des djihadistes", a affirmé lundi un élu de Bandiagara qui souhaite conserver l'anonymat pour des raisons de sécurité. Des rumeurs faisant état de la libération par l'armée malienne de ces civils retenus avaient circulé dans la foulée de cet enlèvement.
"Persistance des attaques terroristes"
Le 16 avril, le même groupement d'associations de Bandiagara avait publié un communiqué dénonçant la "persistance des attaques terroristes", le "nombre croissant de déplacés" dans les agglomérations, et "l'inaction des forces armées" dans la région, sans faire mention de cet enlèvement.
La crise sécuritaire au Mali se double d'une crise humanitaire et politique profonde. Les violences se sont propagées au Burkina Faso et au Niger voisins, et ont précipité l'arrivée au pouvoir de régimes militaires par des coups d'Etat dans ces trois pays.
Promesse d'élections abandonnée
Mali, Burkina Faso et Niger, qui ont rompu la vieille alliance avec l'ancienne puissance dominante française pour se tourner militairement et politiquement vers la Russie, ont formé en novembre l'Alliance des Etats du Sahel (AES), et annoncé leur retrait de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (Cedeao).
Les militaires au pouvoir depuis 2020 au Mali avaient promis d'organiser une élection présidentielle en février pour céder la place à un régime civil.
Mais le Premier ministre malien nommé par les militaires, Choguel Kokalla Maïga, a déclaré en avril que la junte n'organisera des élections en vue d'un retour des civils au pouvoir qu'une fois le pays définitivement stabilisé.
afp/ther