Pour une majorité de la population bloquée dans l'enclave palestinienne, la faim pèse au quotidien.
Les dernières estimations montrent que "1,1 million de personnes à Gaza, soit la moitié de la population, ont complètement épuisé leurs réserves alimentaires", précise le Programme alimentaire mondial (PAM), qui se base sur un récent rapport de l'IPC, une agence qui surveille la faim dans le monde.
Au nord du territoire, c'est même 70% de la population qui souffre déjà d'une "famine catastrophique", alerte le PAM.
La famine est le niveau le plus élevé (Phase 5 de l’IPC) d'une situation d'insécurité alimentaire. En d'autres termes, il s'agit de "l'inaccessibilité absolue de la nourriture à une population entière ou à un sous-groupe d'une population, pouvant entraîner la mort à court terme", détaille le document.
Malnutrition aiguë
La malnutrition chez les enfants, en particulier, progresse à un rythme record. Avant le début du conflit à Gaza, seulement "0,8 % des enfants de moins de 5 ans souffraient de malnutrition aiguë", écrit le PAM. Le rapport en question estime que le mois dernier, au nord de Gaza, ils étaient entre 12,4 et 16,5%.
Nulle part ailleurs dans le monde, autant de personnes ne sont confrontées à une famine imminente
Depuis le début de l'année, le PAM n'a réussi à envoyer que 11 convois de nourriture dans le nord.
Les plus fragiles, ce sont les enfants confrontés aux effets combinés de la malnutrition et de la maladie. Certains ont déjà perdu la vie.
Fadi, 9 ans, 12 kilos
C'est le cas de Fadi, neuf ans, allongé sur un lit d'hôpital dans une tente de fortune, le corps visiblement décharné.
Le petit garçon souffre de mucoviscidose. Avant le conflit, il prenait des médicaments que sa famille ne peut plus trouver et mangeait une variété soigneusement équilibrée d'aliments qui ne sont plus disponibles dans l'enclave palestinienne, selon sa mère Shimaa al-Zant.
"Il n'y a pas de légumes, de fruits, de viande, rien à manger. Fadi a perdu beaucoup de poids et s'est déshydraté", raconte-t-elle, assise au chevet de son fils. Il ne pèse désormais que 12 kilos, explique sa mère. Soit deux fois moins qu'avant la guerre...
Effets à long terme
Lundi, l'OMS a transféré Fadi et une autre fillette dans un état critique de l'hôpital Kamal Adwan, dans le nord de la bande de Gaza, au poste frontière de Rafah, en attendant leur transfert vers des hôpitaux en dehors de l'enclave palestinienne.
La famine actuelle aura des effets à long terme sur la vie et la santé de milliers de personnes, averti encore l'OMS. "Les personnes souffrant de malnutrition sont plus à risque de tomber gravement malades, de se rétablir lentement ou de mourir lorsqu’elles contractent une maladie", écrit encore l'agence des Nations unies.
doe avec agences