Au cours de ce qui constituait leur premier duel télévisé en amont du scrutin du 4 juillet, annoncé le mois dernier par le dirigeant conservateur, Rishi Sunak et Keir Starmer sont tous les deux restés fidèles aux lignes d'attaque de leurs campagnes respectives.
L'actuel locataire du 10 Downing Street s'est de nouveau présenté comme le seul candidat ayant un plan pour relancer la croissance économique du pays, tandis que le chef de file du Labour a réitéré que les gouvernements conservateurs au pouvoir depuis 14 ans avaient fait plonger l'économie à cause de leur gestion catastrophique.
Rishi Sunak et Keir Starmer ont débattu de moyens de lutter contre la crise du coût de la vie, de répondre au déficit de personnel dans le service public de santé et d'améliorer le système éducatif.
Baisse ou hausse des impôts
Quand une membre de l'auditoire les a interrogé sur leur compréhension de ses difficultés à payer ses factures, Rishi Sunak a promis de baisser les impôts tandis que Keir Starmer a accusé le chef multimillionnaire du gouvernement britannique de vivre "dans un autre monde".
Le dirigeant conservateur a prévenu que les travaillistes, en cas de victoire, relèveraient nettement les impôts pour l'ensemble de la population. "C'est dans leur ADN. Votre travail, votre voiture, votre retraite, quoi que vous citiez, le Labour va le taxer", a-t-il dit.
Keir Starmer n'a pas contredit Rishi Sunak, hormis sur le montant de 2000 livres évoqué par le Premier ministre - un "non-sens", a-t-il déclaré. Le Labour a assuré à de nombreux reprises qu'il ne relèverait pas les impôts sur les salaires.
Un Rishi Sunak offensif
"Mon père travaillait à l'usine (...), ma mère était une infirmière. Nous n'avions pas beaucoup d'argent quand j'ai grandi", a répondu le chef de l'opposition travailliste à une question du public. "Je connais donc l'angoisse lorsque le facteur arrive avec une facture: de quelle facture s'agit-il? Vais-je pouvoir la payer? Je ne pense pas que le Premier ministre comprend".
Par la suite, Rishi Sunak a provoqué la grogne de l'auditoire en imputant les longues listes d'attente dans les hôpitaux publics aux mouvements de grève du personnel soignant.
Le dirigeant conservateur, dont le parti est nettement devancé par le Labour dans les intentions de vote, s'est toutefois montré offensif lors du débat. Il a répété que les Tories avaient un plan pour le pays et que ce n'était pas le cas de Keir Starmer, mettant en exergue l'incertitude pour les électeurs en cas d'arrivée au pouvoir du chef du Labour.
Reuters/ther
Nigel Farage lance sa campagne
Quelques heures avant le débat, Nigel Farage, candidat surprise pour le parti anti-immigration Reform UK, avait volé la lumière à Rishi Sunak et Keir Starmerdans, se lançant dans la course depuis Clacton-on-Sea (sud-est). Il espère à 60 ans s'y faire élire député, à sa huitième tentative.
Niger Farage, "Brexiter" de la droite dure, proche de l'ancien président américain Donald Trump, a appelé à "réactiver une armée du peuple contre l'establishment" et affirmé que les conservateurs devaient "payer le prix" pour l'augmentation de l'immigration.
Sa candidature à quelques heures seulement du débat a fragilisé un peu plus Rishi Sunak, 44 ans, chef d'un parti affaibli et divisé après cinq Premiers ministres successifs.