Modifié

Au sommet des BRICS, Vladimir Poutine affiche son entente avec les pays du groupe, Xi Jinping en tête

Le président russe Vladimir Poutine accueille le dirigeants des BRICS, une aubaine pour fédérer un front face à l'Occident
Le président russe Vladimir Poutine accueille le dirigeants des BRICS, une aubaine pour fédérer un front face à l'Occident / 19h30 / 2 min. / mardi à 19:30
Dans un pied de nez à l'Occident qui veut l'isoler depuis l'offensive en Ukraine, le président russe Vladimir Poutine a affiché mardi son entente avec les pays des BRICS, lors du sommet de ce groupe auquel appartiennent notamment l'Inde et la Chine. Xi Jinping a d'ailleurs salué la solidité des liens entre les deux pays.

"Le monde subit des changements profonds, sans précédent depuis un siècle. La situation internationale est chaotique" et compliquée, a dit Xi Jinping à son hôte, selon une retransmission de leur entretien à la télévision russe. "Mais je suis fermement convaincu que l'amitié profonde qui unit la Chine et la Russie de génération en génération ne changera pas", a-t-il poursuivi.

Le président de l'Afrique du Sud Cyril Ramaphosa a lui donné un motif de satisfaction à Vladimir Poutine, en qualifiant la Russie "d'allié" et d'"ami précieux". Vladimir Poutine lui a répondu vouloir encore "renforcer les relations avec les pays du continent africain", où Moscou avance ses pions depuis plusieurs années, notamment via la présence de groupes paramilitaires comme Wagner et de "conseillers" auprès des pouvoirs locaux.

Le président de l'Afrique du Sud Cyril Ramaphosa et son homologue russe Vladimir Poutine lors du sommet des BRICS. [via REUTERS - Alexander Nemenov]
Le président de l'Afrique du Sud Cyril Ramaphosa et son homologue russe Vladimir Poutine lors du sommet des BRICS. [via REUTERS - Alexander Nemenov]

Sur le plan du commerce international aussi, Vladimir Poutine entend avancer ses pions. Lors d'un entretien avec la présidente brésilienne de la Nouvelle banque de développement, Dilma Rousseff, il a répété son souhait d'une augmentation des "règlements en monnaies nationales" entre les pays BRICS.

>> Pour en savoir plus sur ce sommet des BRICS en Russie, lire : Vladimir Poutine reçoit plus de 20 dirigeants étrangers en Russie pour le sommet des BRICs

Pour un système alternatif au dollar

En butte aux sanctions économiques occidentales et avec ses principales banques exclues de la plateforme de paiement international Swift, la Russie plaide pour la mise en place d'un système alternatif pour faire pièce à l'hégémonie du dollar. Le chef de l'Etat russe s'entretiendra mercredi avec le président turc Recep Tayyip Erdogan - dont le pays, membre de l'Otan, a demandé à rejoindre les BRICS - et avec le président iranien Massoud Pezeshkian.

Visé par un mandat d'arrêt émis par la Cour pénale internationale en mars 2023 en raison de la déportation d'enfants ukrainiens dont Kiev accuse Moscou (qui rejette ces accusations), Vladimir Poutine est limité dans ses déplacements à l'étranger. Il ne s'était pas rendu au précédent sommet en Afrique du Sud en 2023.

>> Regarder le sujet du 19h30 :

Les membres des Brics, le bloc des nations émergentes, réunis à Kazan, constituent un contrepoids à la domination occidentale
Les membres des Brics, le bloc des nations émergentes, réunis à Kazan, constituent un contrepoids à la domination occidentale / 19h30 / 19 sec. / mercredi à 19:30

Alternative au monde occidental

Pour ce grand raout diplomatique, le Kremlin juge "crucial" de démontrer qu'"il y a une alternative aux pressions occidentales (...) et que le monde multipolaire est une réalité", relève l'analyste politique russe Konstantin Kalatchev. Moscou présente son assaut contre l'Ukraine non comme une guerre de conquête, malgré ses nouvelles annexions revendiquées de régions ukrainiennes après celle de la Crimée en 2014, mais comme un conflit provoqué par l'hégémonisme américain.

Pour les Occidentaux et le président ukrainien Volodymyr Zelensky, la Russie est au contraire dans une logique de domination de ses voisins. L'Ukraine sera également au menu du sommet jeudi avec une rencontre annoncée par le Kremlin entre Vladimir Poutine et Antonio Guterres, le secrétaire général de l'ONU. L'ONU n'a toutefois pas confirmé cette rencontre, la première en Russie entre les deux hommes depuis avril 2022.

Elargissements progressifs

Comptant quatre membres (Brésil, Russie, Inde, Chine) à sa création en 2009, le bloc des BRICS a intégré l'Afrique du Sud en 2010, tirant ainsi son nom des initiales de ces Etats en anglais. Il a été rejoint cette année par quatre pays (Ethiopie, Iran, Egypte et Emirats arabes unis).

Seule ombre au tableau, l'absence à Kazan du prince héritier Mohammed ben Salmane, dirigeant de facto de l'Arabie saoudite, ce qui alimente les spéculations sur d'éventuelles dissensions entre les deux poids lourds énergétiques mondiaux.

>> Les précisions du 12h30 sur le sommet des BRICS :

Le président russe Vladimir Poutine participe au forum commercial des BRICS à Moscou, Russie, le 18 octobre 2024. [Keystone - Alexander Zemlianichenko]Keystone - Alexander Zemlianichenko
Ouverture du Sommet des BRICS à Kazan, où la Russie veut montrer qu'elle n'est pas isolée / Le 12h30 / 1 min. / mardi à 12:35

agences/juma

Publié Modifié

Xi Jinping salue les relations de longue date entre Moscou et Pékin

Ce sommet des BRICS est également l'occasion pour le président chinois de saluer les longues relations diplomatiques entre Pékin et Moscou.

La Chine et la Russie "ont continuellement approfondi et élargi leur coordination stratégique globale et leur coopération pratique dans divers domaines", a déclaré Xi Jinping en marge de ce sommet.

Ces liens ont "contribué au bien-être des peuples chinois et russe et apporté des contributions importantes à la défense de l'équité et de la justice internationales", a-t-il affirmé.

Sur le conflit russo-ukrainien, la Chine appelle à des pourparlers de paix et au respect de l'intégrité territoriale de tous les pays, sous-entendu Ukraine comprise.

Mais elle n'a jamais condamné la Russie pour son invasion, entamée en 2022. Les relations économiques, diplomatiques et militaires Pékin-Moscou se sont même renforcées depuis cette date.